Le Tôt : les moulins à eau

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Le Tôt est une commune jusqu’en 1825, date à laquelle elle est rattachée à la commune de Clères. 

Edmond Spalikowski dans La Dépêche de Rouen du  27 juillet 1926, rapporte les écrits d’Eugène Noel sur le hameau du Tôt et nous permet ainsi de répertorier les moulins construits sur les bords de La Clérette.

« … Au tout début du XIXe siècle, le village comprenait une quarantaine de cabanes en terre, couvertes de chaume, éclairées d’une étroite fenêtre, basses, privées d’air, obscures, sans plancher ni pavage. L’ancien moulin féodal seul était bâti en pierre… Mais après 1830, tout se transforma. Le Tôt vit s’établir un moulin à papier, une usine à triturer les bois de teinture, un deuxième moulin à blé. Les cabanes obscures se changèrent en jolies maisons… »

En suivant la route du Tôt qui va de Clères vers Montville par la vallée de La Clérette, on peut trouver la trace des quatre moulins :


Moulin à farine 

(En face de la Chapelle - carrefour de la côte des Sainfoins) .

Peut-être s'agit-il du moulin féodal, les bâtiments ayant pour socle des grès ?

Les derniers meuniers : Octave Simonneau (recensement 1926) et Raymond Nicolle (recensement 1936). Les lieux sont devenus brocante, galerie d’art et aujourd’hui maison particulière.

Moulin ou usine à triturer les bois de teinture  

(Chemin de la Pérelle).

Créé par Louis Antoine Noel vers 1930, il triture les bois importés destinés à la teinture des tissus. Après son décès en 1851, l’activité du moulin continue avec son épouse Louise Céleste Douri et son fils Eugène jusqu’en 1861. De nouveaux procédés de teinture de tissus moins onéreux remplacent alors cette méthode. Par la suite, la maison  sur le bord de la route a abrité un café-épicerie.

Un drame au moulin de M. Noel :

 « … Or, en ce mois d’avril 1851, un malheur affreux se produisit dans la petite usine de M. Noel : l’ouvrier (M. Lefaux Jean-Marin) qui la dirigeait, malgré les recommandations de toujours arrêter pour graisser la machine, se laissa prendre dans les engrenages et fut broyé. L’émotion qu’en ressentit M. Noel fut telle, qu’il en mourut inopinément… » 15 jours plus tard.

(Procès des marguilliers - Fonds Bizet)


Moulin à farine  

(Lieu-dit Fond des moulins du Tôt – impasse du Moulin de Béarn).

Ce moulin, construit vers 1822, est situé sur les terres des comtes de Béarn et de leurs descendants (propriétaires du Château de Clères jusqu’en 1919).

Vers 1906, la Solidarité Sottevillaise (Coopérative de consommation et de production) achète les locaux pour y exercer une activité de meunerie. Vers 1926, le moulin est acheté par Arsène Nourichard qui détruit une grande partie des bâtiments pour y construire un moulin plus moderne et une maison (grande maison en brique construite vers 1936). L’activité du moulin s’arrête vers 1966, le moulin est alors détruit. Il ne reste plus que l’arbre de transmission au-dessus du bief qui détournait La Clérette.

Moulin à papier  

Michel Duval, comte Dumanoir, demande le 15 mars 1821 l’autorisation de construire sur ses terres d’Anceaumeville et du Tôt, sur les bords de la rivière La Clérette, un moulin à papier. Celui-ci est mis en service le 27 avril 1822.

Transformé en maison d’habitation, on peut encore en voir les ruines en contrebas de la route (avant la ferme des murs, à Anceaumeville) en direction de Montville.

Sources :

Témoignages Familles Nourichard, Vieillot.