SAINT BENOIT S/LOIRE Abbaye de Fleury

Deux abbés font de Saint-Benoît-sur-Loire l'un des centres culturels de l'Occident : Abbon et Gauzlin.

L'abbaye rayonne alors grâce à son importante bibliothèque et son scriptorium. Les bâtiments subissent plusieurs destructions par les Normands, puis par un incendie en 1026.

L'édifice actuel est reconstruit à partir de 1027 par Gauzlin, abbé de Saint-Benoît. Les travaux commencent par la tour-porche, dont la construction a commencé quelques années auparavant et qui semble avoir échappé au feu.

L'abside, la crypte et le chœur sont achevés et consacrés en 1108, permettant l'inhumation dans le sanctuaire, la même année, du roi Philippe Ier. La nef est poursuivie pour rejoindre la tour-porche avec des arcatures gothiques. L'essentiel du bâtiment est achevé vers 1218.

La tour-porche est devenue l'un des symboles de l'abbaye. Elle a été construite sur un plan presque carré. Sa construction a commencé vers 1020, sous l'abbatiat de Gauzlin, pour s'achever vers 1035.

Située à l'ouest de l'abbatiale, elle comporte trois rangées de quatre colonnes sur un rez-de-chaussée et un étage, le premier faisant 6,60 mètres de haut, le second près de 10 mètres. Elle s'inspire des westwerk carolingiens et ottoniens.

Ses douze portes non fermées évoquent la Jérusalem céleste. Les chapiteaux en sont remarquables par la qualité et le détail des sculptures. Au rez-de-chaussée, dominent des chapiteaux en feuilles d'acanthe (ordre corinthien) et en palmettes : leur sculpteur, Unbertus, s'est inspiré de la tradition antique.

Les autres chapiteaux figurent des épisodes bibliques (vie de la Vierge Marie, vie de Saint Martin), mais aussi des scènes champêtres ou de la vie quotidienne.

On notera l'incrustation de petites pierres noires pour donner une expression renforcée du regard

Au niveau de la quatrième travée de la nef, côté nord, se trouve un portail bâti à la fin du XIIe siècle qui servait d'entrée aux villageois.

Il comporte notamment un tympan richement orné : Le Christ en majesté trône au milieu des quatre évangélistes, saint Jean et saint Matthieu le regardant, saint Marc et saint Luc détournant leur regard vers leur symbole respectif car, selon la tradition, ces deux derniers n'ont pas connu directement le Christ.

Les voussures sont ornés avec avec les autres apôtres et des anges portant des objets liturgiques.