DEUIL LA BARRE Notre Dame

L'église Notre-Dame-et-Saint-Eugène est une église située à Deuil-la-Barre dans le Val d'Oise.

Ses origines remontent à la fin de l'époque mérovingienne, quand l'église de Deuil est un lieu de pèlerinage grâce aux miracles qui se produiraient près de la tombe de saint Eugène qu'elle abrite.

En 1066 un prieuré est fondé et la construction de l'église romane actuelle est lancée.

Elle commence par l'abside, qui ne subsiste plus, et se termine par la nef au début du XIIe siècle.

La consolidation de la croisée du transept vers 1135 donne l'occasion d'installer quatre chapiteaux historiés, qui, avec un cinquième dans la chapelle sud, font la célébrité de l'église. Ils marquent en effet l'apogée de la sculpture romane dans le Val-d'Oise.

Vers 1120, l'abside romane est remplacée par un spacieux chœur gothique muni d'un déambulatoire.

L'extérieur est fait de meulière et de gros moellons et le clocher néoroman date de 1868.Les murs extérieurs sont soutenus par des contreforts massifs en pierre.

La base du clocher est flanquée d'une tourelle d'escalier sans style, postérieure à la construction du clocher.

En haut du second étage, les modillons sont en grande partie authentiques, alors qu'en haut du troisième étage, ce sont tous des imitations maladroites.

La chute d'une fusée allemande V2 en août 1944 a partiellement détruit l'église, mais les parties reconstruites ont préservé le style roman.

La nef romane est couverte par une voûte de bois en berceau.

Dans la chapelle sud, un ancien croisillon a été en grande partie démoli, en conservant le chapiteau de la translation des reliques de saint Eugène.

Il représente un char qui paraît chargé d'un cercueil et orné d'une palme; les bœufs tirant le char, à gauche, sont cachés dans le mur. Le char est suivi par un prêtre muni d'un seau et d'un goupillon, et un second prêtre portant une croix.

Le chapiteau est en grande partie imbriqué dans le mur à l'instar d'un cul-de-lampe, et il sert de support aux voûtes des travées orientales de la chapelle.

A la croisée du transept, les arcades basses ont conservé leur chapiteaux d'origine.

Leurs chapiteaux sont historiés, et contrairement aux chapiteaux historiés plus archaïques d'autres églises romanes de la région, on n'observe pas de monstres. Le chapiteau qui fait exception se situe au sud de l'arcade vers le chœur. Son tailloir montre un double rang de triangles en creux, et la corbeille est uniquement garnie de masques et de rinceaux.

Le chapiteau en face au nord montre Daniel dans la fosse aux lions, représentés avec des têtes humaines, et qu'il tient par la queue.

Sous l'arcade côté nef, on voit au sud la scène où Caïn est en train de tuer son frère Abel.

En face au nord, le chapiteau du péché originel ou de la Tentation d' Ève. On voit Adam et Ève avec le serpent enroulé autour d'un arbre. À gauche arrive un ange portant une épée pour chasser les deux coupables du paradis, et à droite, un oiseau dévore un serpent.

Les chapiteaux historiés de Deuil (sauf celui avec les masques) ont un air de parenté avec ceux de la crypte de Saint-Denis. On suppose que les tailleurs de pierre ayant travaillé à Saint-Denis sont venus ensuite à Deuil pour sculpter les nouveaux chapiteaux sur place.

Dommage que les chapiteaux soient dans le noir en dehors des heures de messe...