SANGUESA Santa Maria la Reale

L'église Santa Maria la Real de Sangüesa présente un magnifique portail, véritable retable en pierre, considéré comme un chef-d'œuvre du style roman espagnol.

On y voit représenté le Jugement Dernier.

Élancé et de proportions moyennes, le portail date des XIIe et XIVe siècles, et son style correspond à la transition du roman au gothique.

Avec trois nefs, un transept et un clocher octogonal, l'église possède un grand retable de style plateresque qui masque le chevet roman.

Elle fut construite au XIIe siècle, sous les ordres d'Alfonso I le Batailleur, roi de Navarre et d'Aragon.

L'intérêt artistique majeur se concentre sur le portail. Un examen attentif des deux corps révèle la signature de deux maîtres : Leodegarius, maître français de la fin du XIIe siècle, responsable du bas, et le maître de San Juan de la Peña, de la fin du XIIIe, chargé du haut.

Le premier, et le plus avancé, a signé les six statues-colonnes flanquant le portail, en s'inspirant du porche de la cathédrale de Chartres. À gauche, Marie Madeleine, la Vierge Marie - avec la marque de l'auteur « Leodegarius me fecit » inscrite sur le livre qu'elle tient dans les mains - et Marie, mère de saint Jacques et de Jean. À droite, les apôtres saint Pierre, saint Paul et Judas pendu. Les chapiteaux illustrent des passages de la Bible.

On attribue au second, plus ancien, la double arcature avec les douze apôtres présidés par un Christ pantocrator. Il s'agit de statues hiératiques, à plis simples incisés et visages carrés aux grands yeux.

Au centre du tympan, on voit le Christ jugeant les hommes avec la Vierge, les apôtres en intercesseurs et saint Michel pesant les âmes. Les archivoltes entourant le tympan illustrent les états de la société médiévale. De chaque côté des archivoltes, on voit des monstres, des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, représentations des péchés et de plusieurs corps de métiers.

Sur le triangle de droite, des reliefs narrant la légende nordique du héros Sigurd attirent l'attention: le fils du roi Sigmund qui, après avoir mis à mort le dragon Fafnir et s'être baigné dans son sang, devint invulnérable et se mit à comprendre le langage des oiseaux. (Wagner le retour...)