MOINGS église Saint Martin

La pierre utilisée pour les modillons n'a malheureusement pas résisté au temps

L'église Saint-Martin de Moings fut donnée à l'Abbaye Saint-Etienne de Baignes à la fin du XIème siècle.

La nef, qui semble dater du XIème siècle, est la partie la plus ancienne de l'édifice.

Non-divisée en travées, elle est couverte d'une charpente et ouvre à l'ouest par un portail très simple.

L'abside en hémicycle, voûtée d'un cul-de-four est éclairée par trois fenêtres en plein cintre pourvues de colonnettes.

Quelques restes de fresques très dégradées

L’ensemble exceptionnel, et sans doute unique, de graffiti du XIIe siècle de l’église de Moings n’a été découvert qu’en 1953.

Inscrite sur la paroi sud du chœur, une véritable composition met en scène l’affrontement de deux groupes de cavaliers, sortant de deux édifices fortifiés.

Tous les détails de l'armement des guerriers indiquent la fin du XIe siècle, ou le début du XIIe.

La comparaison s'impose avec les personnages bien connus de la tapisserie de Bayeux.

Gravés à l'aide d'un instrument métallique très dur, les dessins datent très vraisemblablement de 1130-1140, c'est-à-dire du moment où l'église primitive fut agrandie et embellie par la construction du chœur, du clocher et de l' abside.

La facture des graffiti revêtant une véritable unité, il est clair qu'ils ont été exécutés par un auteur unique, qui a tracé sur le mur sud une véritable "bande gravée", très proche des miniatures qu on voit dans les manuscrits de la même époque, après s'être exercé peut-être sur le mur nord, où les dessins sont très variés.

Il est vraisemblable qu'ils sont l’œuvre d'un des artisans qui participaient à la construction. L'auteur savait d'avance que les traits qu'il incisait dans la pierre seraient bientôt recouverts d'un décor peint.

A gauche s'élève une construction de pierres de taille assez importante pour faire figure de ville enfermée dans une enceinte. De la porte, passent le cou et la tête d'un cheval : trois cavaliers munis d'une lance et d'un bouclier le précèdent.

Immédiatement au dessous, on distingue avec une grande netteté l'image de dimensions relativement élevées d'un cavalier casqué que protège un énorme bouclier et qui pointe vers le sol un gonfanon à trois fanons.

A droite, se dressent des constructions. La première, munie d'une très large porte, semble avoir été surmontée d'un toit à double pente. Une croix pourrait bien figurer sur la porte. Vient ensuite un château fort à double enceinte crénelée.

La première des murailles est précédée d'une palissade, la seconde enferme une tour couverte. Plusieurs cavaliers se dirigent vers cette forteresse.

La lance de l'un d'entre eux, pointée vers le château, montre que la troupe s'apprête à l'attaquer.

Dans la partie inférieure de la paroi, un second registre offre, à gauche, le schéma d'une construction qui a toutes les apparences d'une église.