FONTEVRAUD Abbaye

L'abbaye de Fontevraud est une ancienne abbaye d'inspiration bénédictine, siège de l'ordre de Fontevraud, fondée en 1101 par Robert d'Arbrissel et située à Fontevraud, près de Saumur en Maine-et-Loire.

Les premiers bâtiments sont bâtis dans le premier quart du xiie siècle, peu après la fondation.

La transformation de l'abbaye en nécropole dynastique des Plantagenêts participe grandement à son développement. Henri II, marié à Aliénor en 1152, y fait sa première visite le 21 mai 1154. Le couple confie à l'abbaye ses deux plus jeunes enfants : Jeanne, née en 1165, et Jean, futur roi d'Angleterre. Ce dernier quitte l'abbaye après cinq ans, tandis que Jeanne ne la quitte qu'en 1176, pour son mariage. En 1180, Henri II finance la construction de l'église paroissiale de Fontevraud, l'église Saint-Michel, construite près de l'abbaye.

En 1189, épuisé moralement et physiquement par la guerre que lui mènent ses fils et le roi de France, Henri II meurt à Chinon.

Fontevraud est alors choisie par commodité, afin de parer au plus pressé.

Richard Cœur de Lion meurt le 6 avril 1199. Sur le choix de sa mère Aliénor, la dépouille est conduite à Fontevraud et enterrée le 11 avril aux côtés de son père.

En 1200, de retour de Castille, Aliénor décide, à plus de 80 ans, de se retirer quasi définitivement à Fontevraud. Elle meurt quatre ans plus tard et est enterrée aux côtés de son mari, de son fils Richard et de sa fille Jeanne.

Après la mort d'Aliénor, ses fils et petit-fils continuent de considérer l'abbaye comme une nécropole familiale.

L'église abbatiale de Fontevraud se trouve au nord du monastère du Grand-Moûtier. Elle est constituée d'une nef couverte par quatre coupoles, d'un transept saillant avec deux chapelles orientées et d'un chœur avec déambulatoire et trois absidioles. L'édifice a une longueur totale de 90 mètres.

Elle est construite en tuffeau, une pierre calcaire tendre, très présente dans le Saumurois, ce qui a permis l'extraction à proximité de l'abbaye, dans des carrières souterraines.

L'abside du chœur à déambulatoire de l'église tranche avec le reste de l'édifice par son parti-pris architectural : il s'élance en hauteur grâce à une dizaine de colonnes surmontées d'arcs légèrement brisés. Suivent une frise d'arcatures aveugles, puis des fenêtres hautes, tour à tour ajourées et aveugles. L'abside se termine en hauteur avec un étage de fenêtres supérieures. Le déambulatoire, délimité autour du chœur par les colonnes, s'ouvre sur trois chapelles, deux rayonnantes et une axiale. Chacune des chapelles possède une baie, complétant l'abondante luminosité de cette partie de l'édifice.

Le transept de l'abbatial, couvert d'une voûte en berceau brisé, est très saillant.

La croisée du transept est surmontée d'une coupole, bien moins imposante que celle de la nef, dont les pendentifs retombent sur des colonnes engagées.

La hauteur sous la croisée atteint 23 mètres. Les deux bras du transept s'ouvrent chacun sur une chapelle orientée. On compte jusqu'à huit ouvertures sur le bras nord.

La nef est constituée de quatre coupoles d'un diamètre de 10 mètres chacune, délimitant les quatre travées de la nef. C'est un emprunt architectural à l'Aquitaine, qui se retrouve par exemple dans la cathédrale de Périgueux.

Le bâtiment de la cuisine est construit entre 1160 et 1170, à l'angle sud-ouest du cloître, dans la continuation du réfectoire.

La cuisine contient huit absidioles, dont cinq sont encore conservées. Elle se fonde sur un carré s'élevant de chaque coté en arc légèrement brisé, complété par un octogone dont chaque angle est constitué d'une colonne engagée. Chaque coté de l'octogone accueille une absidiole, chacune ouverte de trois petites baies et hébergeant une hotte. Grâce à un système de trompes, le carré d'arc brisé soutient la cheminée centrale.

La chapelle Saint-Benoît date du xiie siècle et fait alors office de chapelle à l'infirmerie. Elle est de style roman. Le chœur est par la suite allongé dans un style gothique.