SAINT MICHEL DE CUXA Abbaye

L'abbaye de Saint-Michel de Cuxa (en catalan Sant Miquel de Cuixà ) est un monastère bénédictin situé au pied du Canigou, sur la commune de Codalet dans les Pyrénées-Orientales.

Il existe une petite chapelle à Cuxa, mentionnée pour la première fois en 938, faite de pierres et d'argile.

Oliba de Besalù, abbé de Cuxa en 1008 s'efforce de consolider et d'agrandir le patrimoine déjà riche du monastère.

Il va profondément transformer le monastère en construisant au-devant de l'église les deux chapelles superposées de la Crèche (Pessebre) et de la Trinité, qui communiquent avec Saint-Michel par des galeries.

Il augmente aussi le sanctuaire de trois absides, voûte les bas-côtés de la nef et construit les clochers.

Au début du XIIe siècle, on construit le cloître en lui donnant la forme d'une colonnade de marbre, avec des chapiteaux sculptés.

L'église abbatiale est un des très rares spécimens de l'art préroman en France, caractérisé ici, par l'arc en fer à cheval wisigothique d'origine orientale, qu'on peut voir dans la partie du transept dégagée des constructions postérieures.

Le chœur de l'église principale est notamment orné d'un christ en bois sculpté et de stalles en bois. On y observe dans une des absidioles romanes, une vierge à l'enfant polychrome du XIIIe siècle.

Construit dans la décennie 1130-1140, le cloître, roman, est l'un des plus grands des Pyrénées. Il est séparé en deux parties, une remontée in situ et l'autre à New York.

Les galeries sud et est sont couvertes d'une charpente de bois, la galerie sud-est la seule à avoir été complètement reconstituée, les autres ne l'ont été qu'en partie.

Si les chapiteaux et les colonnes sont authentiques, les linteaux et les arcs ont été taillés au fur et à mesure des dernières restaurations.

Les chapiteaux en marbre rose du Conflent sont essentiellement décorés de thèmes profanes (feuillages, animaux), parfois aux inspirations orientales, et il serait vain d'y chercher le moindre motif religieux. I

l ne faut pas non plus donner à cette décoration une quelconque interprétation symbolique. Les sculpteurs semblent n'avoir pris en compte que l'aspect purement décoratif des figures représentées; ils se sont sans doute inspirés des manuscrits vus dans la bibliothèque de l'abbaye, l'une des plus riches des Xe et XIe siècles.

L'un des chapiteaux par exemple représente Gilgamesh, issu de la mythologie sumérienne.

On observe tout de même un Christ bénissant et un Christ entouré d'anges, avec saint Pierre à ses pieds.

Le cloître était agrémenté d'une fontaine qui fournissait aux moines fraîcheur et eau courante; elle est aujourd'hui exposée, salle 204, au Museum of Art de Philadelphie.