CHATEAUNEUF sur Charente Saint Pierre

Châteauneuf-sur-Charente est située dans le département de la Charente.

L'église paroissiale Saint-Pierre est remarquable par sa statuaire et en particulier le cavalier du frontispice.

Elle est également remarquable par sa haute façade de 24 mètres, divisée en 3 parties verticales et 3 parties horizontales, elle est considérée comme une des plus belles façades de Charente.

Au premier niveau, le portail en plein-cintre est dépourvu de tympan, le décor prend place sur une voussure à trois rouleaux. Sur le premier, un médaillon central reçoit l’Agneau tenant le Livre de Vie.

Sur le troisième rouleau et l’archivolte règne un décor de feuillages stylisés animés de personnages et d’animaux fantastiques, comparable à celui des chapiteaux qui s’étire en frise sculptée de part et d’autre du portail.

Les sculptures des arcatures latérales et celles de la corniche (à l’exception de trois modillons) ont été restaurées.

Le second niveau est orné de sculptures en ronde-bosse représentant quatre personnages.

Sous l’arcature de gauche se présente un cavalier grandeur nature, dont le cheval foule un personnage allongé. Une femme debout, richement parée, lui fait face.

Le thème du cavalier est récurrent en Saintonge.

Leur interprétation a donné lieu à de nombreuses hypothèses, qu’il s’agisse de l’empereur Constantin, de Charlemagne, d’un seigneur local.

À Châteauneuf-sur-Charente, il semblerait que ce soit l’empereur Constantin ayant vaincu le paganisme en présence de l’Église triomphante. Ces personnages en ronde-bosse ont un traitement différent des décors du premier niveau.

Le cavalier a une attitude altière, le drapé de son manteau flottant, le pied gauche sur l’éperon et la main sur la hanche où se distinguent des vestiges de doigts.

Le harnachement du cheval est soigné, la tête qui se courbe et la patte avant gauche pliée donnent une impression de mouvement.

La nef, accessible en descendant quelques marches, possède trois vaisseaux de hauteur équivalente à six travées de profondeur et voûtés en berceaux renforcés par des arcs-doubleaux qui retombent sur des colonnes engagées.

L’éclairage pénètre dans la nef par les baies aménagées dans les collatéraux selon un procédé où domine la nef unique. Le transept conserve, de l’époque romane, le croisillon sud à deux travées et une absidiole semi-circulaire couverte d’une voûte en cul-de-four.

Soixante chapiteaux de la nef ont été remplacés ou grattés ou retaillés.

Huit sont authentiques. Parmi ceux-là, deux sont conservés à l’extrémité orientale du collatéral nord et présentent, l’un, des figures à tête d’homme et corps d’oiseaux au milieu de dragons se tirant les cheveux, l’autre, un homme et une femme dans des rinceaux attaqués par des lions et des dragons.

Trois sont situés dans le collatéral sud, illustrant respectivement une tête de démon parmi un combat de lions et d’oiseaux, des griffons affrontés et un décor de rinceaux.

Trois autres chapiteaux romans sont préservés dans l’absidiole où le thème du sacrifice d’Abraham, illustré à deux reprises, fait face à un groupe de sonneurs de trompe.