CANOSA DI PUGLIA Mausolée

Canosa di Puglia est une ville située dans la province de Barletta-Andria-Trani dans les

Pouilles,

C’est le monument funéraire du héros normand de la 1e Croisade, Marco Boemondo d’Altavilla prince d’Antioche (le normand Bohémond de Hauteville).

Adossé au mur extérieur du bras droit du transept de la Cathédrale, il fut érigé après 1111, année de la mort de Boemondo. Pour sa structure externe les architectes s’inspirèrent des expériences croisées de Boemondo: le mausolée rappelle de près le petit temple au-dessus du Saint Sépulcre de Jérusalem.

L’édifice est partagé en deux parties : celle supérieure caractérisée par un 'tambour' polygonal aujourd’hui recouvert d’une coupole hémisphérique; celle du corps du monument de forme quadrangulaire, avec une petite abside à droite, revêtue de plaques de marbres grecques et balayée d’arcatures aveugles et de bandes d’encadrement.

Les seuls éléments décoratifs sont constitués de deux grandes colonnes de soutien et de la plaque encastrée dans le plancher, qui recouvre la tombe de Boemondo avec 'BOAMUNDUS' gravé dans un simple cadre raffiné.

Cette construction de dimensions réduites, aux proportions équilibrées, s’appuie au transept méridional de la Cathédrale de Canosa.

Elle rappelle le type le plus répandu de tombe musulmane, le turbe. Comme dans le probable prototype islamique, la coupole s’élève sur une partie inférieure de forme carrée, en prenant appui sur un tambour octogonal à pans coupés.L’origine islamique du modèle s’expliquerait bien par la biographie de Bohémond. On ne peut exclure cependant une influence du Saint Sépulcre de Jérusalem, pour la libération duquel Bohémond a combattu.

Le placage extérieur en marbre (remploi de matériaux prélevés sur des édifices romains ou de provenance orientale), les sobres lésènes, les chapiteaux remployés renvoient sans aucun doute à des traditions classiques au sens large ; mais les arcatures aveugles qui entourent l’édifice suivant un rythme régulier évoquent des expérimentations pisanes lointaines, peut-être inspirés de l’Iran sassanide.

Une nette influence islamique est attestée sur les deux superbes battants de bronze, différents l’un de l’autre, qui ferment le mausolée. Une longue inscription retraçant des vers en l’honneur du prince, recouvre en partie les deux battants.

La partie gauche, différente des portes en bronze de type byzantin de la même époque présentes en Italie méridionale, paraît avoir été adaptée aux mesures de l’ouverture et est clairement coupée dans sa partie inférieure. Le fond lisse fait ressortir trois grands médaillons circulaires, ceints d’un bandeau épigraphié indéchiffrable en kufique qui constitue un élément décoratif en soi.

Le vantail de droite, divisé en quatre compartiments de tailles inégales, est signé par Roger de Melfi.

L’influence byzantine est manifeste dans le traitement des longues figures drapées des deux registres médians : deux orants agenouillés devant un sujet effacé, trois debout semblant converser.

La Cathédrale qui jouxte le mausolée abrite un bel ambon du XIIè siècle et des fresques récemment découverte qui semble des vestiges d'un édifice d'époque carolingienne.

A présent voici le texte élogieux de l'inscription sur le mausolée.

Sous cette couverture gît le prince magnanime de Syrie

Aucun prince meilleur ne naîtra plus dans le monde

La Grèce vaincue quatre fois, la Parthie, la plus grande partie du monde, ont expérimenté longuement le génie et les forces de Bohémond.

Ici avec une troupe de dix il a vaincu des armées de mille

Et cela la cité d’Antioche le sait.