Saint-Jacques-de-Compostelle (en galicien Santiago de Compostela) est une commune située dans la province de La Corogne.
Le pèlerinage sur le tombeau supposé de Jacques de Zébédée était un des plus importants de la Chrétienté au Moyen Âge, avec ceux de Jérusalem et de Rome.
Campus Stellae (le champ de l'étoile) est une des étymologies proposées pour la ville de Compostelle.
La cathédrale a un plan de trois nefs, un vaste transept doté de collatéraux et de tribunes, un chevet à déambulatoire entouré d’une ceinture de chapelles rayonnantes.
La nef centrale est couverte d’une voûte en berceau, ainsi que les latérales. Elle a eu neuf tours, deux pour chaque façade et trois à la croisée du transept. Le plan de la cathédrale romane s'inspire de ceux des grandes églises de pèlerinage de la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, l'abbatiale Sainte-Foy de Conques et la basilique Saint-Sernin de Toulouse.
Le plan roman a été transformé par des adjonctions renaissance et baroque.
Le sanctuaire est d'une exubérance surprenante dans ce cadre roman. Le maître-autel que surmonte une statue de saint Jacques du XIIIe siècles, somptueusement parée, est dominé par un énorme dais sculpté. Les pèlerins peuvent aller baiser le manteau du saint par un escalier situé derrière l'autel.
Sous le maître-autel une crypte, constituée par les soubassements de l'église du IXe siècle qui abritait le tombeau de l'apôtre, renferme les restes de saint Jacques et de ses disciples : saint Théodore et saint Athanase.
Le Porche de la Gloire (en restauration depuis 2014) se trouve dans le narthex au-delà de la façade baroque. La statuaire de ce triple portail offre le spectacle des ressources d’un art varié dans son expression, ses détails, sa facture et sa polychromie. Construit à la demande du roi Ferdinand II de León par maître Mateo, entre 1168 et 1188.
Le tympan central du porche de la Gloire : dans le centre on observe un Christ en majesté montrant les blessures de ses pieds et de ses mains, il expose sa souffrance comme un homme. L'entourant apparaissent les tétramorphes (représentation divine des quatre apôtres). Aux deux côtés du Christ, on observe aussi des Anges portant les instruments de la Passion.
Dans l’archivolte siègent les 24 vieillards de l’Apocalypse, qui affinent leurs instruments pour donner un concert à la gloire de Dieu.
Sur les piédroits sont représentés les apôtres et les prophètes polychromes et avec leur nom dans un livre ou un parchemin. De droite à gauche sont représentés Moïse et les prophètes Isaïe, Daniel et Jérémie avec le même réalisme que les autres personnages du portique.
Le trumeau du porche de la Gloire représente saint Jacques. Son visage reflète une sérénité extatique.
Le Portail des Orfèvreries est une porte romane à double arcature (entre 1112 et 1117).
Elle a été complétée avec des fragments provenant des autres portails. Composés de dalles très différentes, les deux tympans du double portail de 1103 produisent un effet plutôt disparate.Sur la droite, on voit une femme à demi-dévêtue qui porte un crâne sur ses genoux. Cette scène peut se référer à une légende initiatique d'origine templière. La légende dit qu'il y eut une pucelle qui serait tombée enceinte, alors qu’elle assurait ne pas avoir eu de contact avec un homme. Ses parents l'ont tuée pour dissimuler la honte et ils l'ont enterrée. Une fois enterrée, une tête sortait de la tombe et elle prédisait le futur des hommes. Cette pucelle ne prie pas à genoux, mais est assise sur deux lions.
Le tympan de droite porte, au centre de son registre inférieur, la flagellation du Christ, à côté, à gauche, le couronnement d'épines et la guérison des aveugles, et sur le registre supérieur, très endommagé, l'Adoration des Mages.
Sur le piédroit gauche, on trouve, de bas en haut, le roi David, la création d’Adam et le Christ bénissant le roi David.
La crypte reste le but de tout pèlerin, conformément au rite prescrit par le chapitre de la cathédrale. Elle se trouve sous l’autel majeur de la basilique. Elle abrite une châsse en argent exécutée en 1886, qui renfermerait les reliques de l'apôtre. Le Sauveur dans sa mandorle, Marie, Salomé et les apôtres, sous arcades, sont figurés en position strictement frontale sur le plus long côté principal.
Enfin le trésor de la cathédrale possède un tympan représentant la figure équestre du saint Apôtre, elle date du XIIIe siècle. C’est une des premières représentations conservées de saint Jacques Matamore à cheval.