SOIGNIES Collégiale Saint Vincent

A l'époque où commence son édification, peu après l'an mil, la collégiale de Soignies est sans conteste l'expression architecturale la plus importante dans la partie ouest de l'actuelle Belgique. Elle apparaît clairement sous l'influence culturelle du Nord de la France et de la Normandie, qui se marque notamment par l'accent mis sur la croisée du transept et par la présence de tribunes sur les bas-côtés, deux caractéristiques qui vont trouver leur plein déploiement à la cathédrale de Tournai.

A l'inverse de nombreux autres édifices religieux, elle a pu traverser les siècles pratiquement indemne. Ainsi, une bonne partie de ses charpentes sont encore romanes. Le chœur est quant à lui couvert de la plus ancienne voûte d'arêtes (11e siècle) de cette taille qui soit encore en place.

Le chantier roman est marqué par deux grandes phases. La première commence donc vers 1020-1025 par les extrémités : un massif occidental constitué d’un porche d’entrée avec des tourelles auquel répond à l’est le chœur liturgique, se prolongeant par un transept, lui aussi accompagné de tourelles. Cette première campagne de travaux se termine sans doute vers 1060, époque d’une première consécration de l’église.

Dans un second temps, sans doute vers 1080-1085, la construction des nefs est entreprise, selon un projet revu sous des influences plus novatrices. Soignies est, en effet, alors dans la zone d’influence culturelle du Nord de la France et de la Normandie.