SAN JUAN DE LA PENA vieux monastère

En pleines Pyrénées se trouve le spectaculaire espace du paysage protégé de Saint Jean de la Peña et du Monte Oroel, où se cache le Vieux Monastère de San Juan de la Peña, trésor de l´époque médiévale.

L´ensemble, situé sur le surplomb du rocher qui lui donne son nom, comprend une vaste chronologie qui est entamée au Xe siècle.

A l'intérieur se distinguent l'église préromane, les peintures de Saint Cosme et de Saint Damian, du XIIe siècle, le Panthéon des Nobles, l'église supérieure consacrée en 1094, et surtout le magnifique cloître roman, œuvre de deux ateliers différents.

La Salle des Conciles appelée aussi, à tort, dortoir, est d'une architecture robuste.

L’église basse ou église primitive qui, par la suite, fit office de crypte, est l'une des rares constructions mozarabes subsistant dans la région. Elle est faite de deux nefs accolées, séparées par de grands arcs; deux niches creusées dans le roc servent d'absides où l'on décèle, de même qu'à l'intérieur, des arcs et des décorations murales.

Dans la cour et Panthéon des nobles aragonais du XIe et XIVe siècles, alignées le long du mur gauche dans un décor de billettes et de perles, les niches funéraires sont frappées d'un écusson, d'un chrisme ou de la croix aux quatre rosaces. Sur une niche on voit un ange emportant l'âme du défunt. En face une porte donne accès au musée, produits des fouilles effectuées dans le monastère.

L’église haute de la fin du XIe siècle montre qu'une partie de sa nef unique a le rocher pour voûte et les trois chapelles absidales décorées d'arcatures sont engagées dans la paroi.

On accède au cloître du XIIe siècle par une porte mozarabe. Coincé entre le précipice et la falaise qui lui fait une toiture insolite, le cloître n'a plus que deux galeries aux chapiteaux historiés et des fragments mal conservés d'une autre aile. La disposition originale des colonnes alternativement simples, doubles ou quadruples est reproduite en miniature entre le tailloir du chapiteau et les billettes de l'arcade.

Les origines du monastère se perdent dans l'obscurité des temps du Haut Moyen Age, supposé refuge d'ermites, bien que les données historiques conduisent à la fondation d'un petit centre monastique consacré à Saint Jean Batiste au Xe siècle. Ruiné à la fin de ce siècle, la refondation du Monastère a été réalisée sous le nom de San Juan de la Peña par le Roi Sanche de Navarre dans le premier tiers du XIe siècle.