Samuel Fosso (1962) photographe camerounais, né à Kumba dans l’ouest du Cameroun, de parents nigérians, atteint d'une paralysie des bras et des jambes, il est emmené au Nigeria dans la région du Biafra ou il est soigné avec succès par son grand-père guérisseur.

• En 1967, au début de la guerre du Biafra, la famille entière se réfugie dans la forêt durant trois ans.

• En 1970, après de décès de sa mère, la guerre terminée, il retourne en compagnie de ses grands-parents à Edda au Nigeria.

• En 1972, un de ses oncles l'emmène à Bangui en République centrafricaine, afin de rejoindre son frère et d'y suivre une formation de cordonnier.

• En 1974, il débute son apprentissage photographique au studio « Tonatus » à Bangui, en réalisant ses premières prises de vue.

• En 1975, il ouvre son propre studio, le « Studio National », dans le quartier du Km5, il utilise comme slogan, « Avec Studio National, vous serez beau, chic, délicat et facile à reconnaître ». En marge de son activité commerciale, il débute ses autoportraits.

• En 1976, il ouvre un second studio, nommé « Studio Confiance », qu'il renomme à trois reprises, devenant le « Studio Gentil » en 1977, puis le « Studio Hobereau » en 1979 et le « Studio Convenance » à partir de 1982.

• En 1980, il crée avec un photographe réalisateur, une succursale commerciale à proximité de son studio, « Highlight ». Vers la fin des années 1980, l'arrivée des technologies couleurs, crée une concurrence avec les studios traditionnels en noir et blanc. Il continue la photographie tout en vendant des produits photographiques et des photocopieurs.

• En 1993, il fait connaissance du photographe français, Bernard Descamps qui découvre son travail d'autoportraits.

• En 1994, grâce à la photographe Françoise Huguier et Bernard Descamps, il réalise sa première exposition de sa série d'autoportraits à la Biennale photographique de Bamako, remportant le premier prix.

• En 1995, il expose au festival Africa à Londres, puis à Paris, au Centre national de la photographie, aux cotés de Martin Parr et Marie-Paule Nègre. Il reçoit les encouragement de Henri-Cartier Bresson. Il obtient le prix, « Afrique en Créations », suite à de nombreuses expositions, il est reconnu internationalement.

• En 1997, en compagnie de ses compatriotes africains, Seydou Keita et Malick Sidibé, il est invité à Paris par les magasins Tati afin de réaliser une campagne publicitaire pour la marque. Sur le boulevard Rochechouart, les trois photographes dresse une tente, en guise de studio où n’importe qui peut s’y faire photographier.

• A partir de 1999, il enchaine les séries, « Fosso Fashion », « Le Rêve de mon grand-père » en 2003, « African Spirit » en 2008, «  Emperor of Africa » et « Allonszenfants » en 2013.

• En 2005, il participe à l’exposition d’art contemporain Africa Remix au Centre Georges Pompidou. En 2008, il est exposé aux Rencontres photographiques d’Arles.

• En janvier 2014, suite à la guerre civile en Centrafrique, il se réfugie à Paris, sa maison à Bangui est pillée et ses archives brûlées. Plus de 15 000 de ses négatifs et clichés sont endommagés ou perdus, grâce à des journalistes étrangers présents sur place, une partie est sauvée. Au cour de cette année 2014, il expose à la Fondation Zinsou de Cotonou, et enchaine de nouvelles séries, « Sixsixsix » en 2016 et « Black Pope » en 2017.

• En 2018, il reçoit le prix ICP infinity Award dans la catégorie Art ainsi que celui de la « PhotoEspaña ». En 2019, il obtient le titre d'officier de l'ordre des Arts et des Lettres.

• En 2021, il réalise de nouveau une série, intitulée « Fosso Fashion 2021 » en collaboration avec la styliste Grace Wales Bonner, la même année La Maison européenne de la photographie lui consacre une rétrospective.

Figure majeure de la photographie contemporaine, Samuel Fosso inclassable, développe une œuvre puisant dans l'autobiographie, l'Histoire et le jeu avec les codes sociaux. Dès ses débuts, en marge de son activité commerciale, il se met en scène dans des rôles iconoclastes, d'abord destinés à son cercle familial, ses autoportraits sont révélés en 1994 lors des premières Rencontres de Bamako.