Paul Fusco (1930-2010) photographe américain, né à Leominster dans le Massachusetts. Il commence à s’intéresser à la photographie dès l’âge de 15 ans et acquiert de l’expérience en travaillant en tant que photographe dans l’armée américaine lors de la guerre de Corée de 1951 à 1953. Il étudie ensuite le photojournalisme à l’université d’Ohio jusqu’en 1957 ou il obtient une licence en arts.

    • Il s’installe alors à New York et devient photographe professionnel pour le magazine Look, jusqu’en 1971. Après la disparition de Look, il rejoint l’agence Magnum photos en 1973 comme associé et en devient membre en 1974.

    • Pendant cette longue et intense période, il produit aux États-Unis des travaux sur les mineurs du Kentucky, les jeunes fugueurs tentant de survivre à New York ou encore la communauté noire dans le delta du Mississippi. Il voyage également dans de nombreux pays, en Europe, au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique Latine, privilégiant toujours l’aspect social dans ses reportages.

    • Au fil des ans, Fusco contribue et collabore avec de nombreux magazines, « Life », « Mother Jones », le « New York Times », « Newsweek », « Time ».

    • En 1980, il part vivre en Californie, où il s’intéresse aux opprimés ainsi qu’à ceux qui décident d’adopter un mode de vie alternatif. Plus récemment, le photographe s’est penché sur la vie quotidienne des malades du Sida, des sans-abris, ou les répercussions dramatiques de l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl sur la population biélorusse.

    • En 2000, le festival « Visa pour l’image », à Perpignan, lui consacre une exposition sur sa mythique série, « Funeral Train » de 1968.

    • En 2005 toujours à Perpignan, une seconde exposition voit le jour « Bitter Fruit », un ensemble constitué d’images de funérailles de soldats américains morts en Irak, une série qui est refusée par les grands magazines américains, seule la revue « Mother Jones » les publient en janvier 2005.


« Funeral Train », série inédite de photographies prises en 1968, entre New York et Washington D.C., Paul Fusco est à bord du convoi funéraire qui transporte le corps de Robert Francis Kennedy qui vient d’être assassiné. Tout le long du chemin, les citoyens disent au revoir à RFK, le photographe réalise de nombreux clichés qui marquent les esprits et deviennent rapidement célèbres, symbole d’une Amérique qui rend hommage à une figure porteuse d’espoir.

« J’ai pris ces photos depuis le train qui transportait la dépouille de Robert F. Kennedy entre New York et Washington. Deux millions de personnes étaient venues aux abords des rails pour voir passer le convoi. Tous les Américains étaient représentés dans la foule, le combat de Bobby Kennedy pour la réconciliation raciale avait fait de lui, aux yeux de nombre de citoyens, l’homme blanc le plus digne de la confiance de l’Amérique Noire. Les gens sur ces photographies avaient une relation particulière avec Kennedy, qui les a poussés à faire des pancartes et à rester debout sous la chaleur pour dire adieu à l’homme qui leur avait autrefois donné espoir. » Paul Fusco

Robert Kennedy, Funeral train, 1968

Robert Kennedy, Funeral train, 1968

The Flamingo, Light on Sprip, Las Vegas, 1981

Chernobyl Legacy, 2001