Lewis Wickes Hine (1874-1940) photographe américain, né à Oshkosh dans l'état du Wisconsin. En 1892 il obtient son baccalauréat, après la mort prématuré de son père dans un accident. Pour aider financièrement sa mère, il occupe divers emplois, dans une usine de meubles et comme responsable d’une équipe de nettoyage, tout en continuant le soir à prendre des cours. Puis Lewis suit des études universitaires de pédagogie et sociologie à Chicago et New York, ainsi qu’à la « Columbia School of Social Work ».


Lewis Hine peu connu de son vivant est aujourd’hui reconnu comme l’un des pionniers de la photographie sociale, sa quête est de créer une image plus réelle que la réalité elle-même.

Alors que mouvement pictorialisme d’Alfred Stieglitz cherche à faire reconnaître la photographie comme forme artistique, à l’opposé Lewis Hine est l’un des premiers exemples de photojournalisme humaniste.

Au début du 20eme siècle, il est choqué par les mauvais traitements infligés aux enfants dans la e monde du travail. Il collecte les données à la manière d’un anthropologue, associant toujours à ses images d’enfants rencontrés dans le cadre de son travail, leurs noms, âges, activités ainsi que la date et le lieu de la prise de vue. Ses légendes toujours méticuleuses ont pour but de sensibiliser le public au phénomène du travail des enfants. 

Ses reportages dans les usines et les manufactures contribuent à une meilleure prise de conscience des problèmes sociaux aux États-Unis. Par la suite, il accentue son approche artistique de la photo, sans pour autant renier son travail de témoignage, ses images acquièrent une qualité esthétique qui augmente leur impact sur le public. Tout en gardant une vision progressiste des travailleurs, mettant en avant la puissance, le triomphe de la machine et de l'industrie.

Il ne veut pas se contenter de susciter une émotion éphémère, conscient que le photojournalisme est devenu le principal média, c’est pour cela qu’il combine information et émotion, tel un publicitaire, pour Hine l’association d’une photographie et du texte est plus frappante pour le spectateur qu’une simple émotion circonstancielle. 

« J’ai voulu montrer ce qui devait être corrigé. J’ai voulu montrer ce qui devait être apprécié. Il faut de la lumière, de la lumière à flots. » Lewis Hine

Armé de sa lourde chambre photographique, il est un combattant acharné pour la justice sociale. Il utilise la photographie pour défendre les causes auxquelles il tient et se concentre sur la part visuelle de l’éducation, n’hésitant pas à mettre en scène certaines de ses images pour mieux convaincre, éveiller une prise de conscience et donner une image positive de ses sujets, tel est le principe fondamental de son œuvre.

« C’est au nom de la force expressive et non de l’emphase que je sélectionne les visages les plus marquants pour mes portraits industriels, parce que c’est la seule façon de traduire ma conviction qu’au bout du compte, le plus important c’est l’esprit humain. » Lewis Hine

C’est à Ellis Island qu’il met pour la première fois ce principe en pratique, il fait le portrait de centaines d’immigrants venus chercher aux États-Unis de meilleures conditions de vie.

Les États-Unis alors en pleine révolution industrielle, il parcoure des milliers de kilomètres pour rendre compte des conditions de travail des enfants et des ouvriers. Les images qu’il récolte sont nombreuses et chacune d’elle comporte des légendes précises inscrites par ses soins.

« Il se peut qu’une photographie ne mente pas, mais la photographie est pratiquée par des menteurs. » Lewis Hine