Andreas Feininger (1906-1999) Photographe américain, né à Paris, issu d'une famille américaine d'origine allemande, fils du peintre Lyonel Feininger qui a grandi à New York, et rejoint Berlin en 1897 puis Paris afin de suivre des études de Beaux-Arts. En 1914, âgé de huit ans, Andreas rejoint l'Allemagne ou il passe sa jeunesse.

  • De 1922 à 1925, il suit une formation d'ébéniste à Weimar au sein de l'école du Bauhaus animée par Walter Gropius, dans laquelle son père enseigne.

  • De 1925 à 1928, il étudie l'architecture toujours à Weimar puis ensuite à Zerbst où il s'adonne à la photographie, installant en 1927 son propre laboratoire, en se construisant une chambre photographique faute de moyens pour en acheter une.

  • En 1928, il amorce son activité d’architecte dans le bureau de Kurt Elster à Dessau, et suite à une commande obtenue par l’entremise de son père, il réalise quelques travaux photographiques pour le musée de Moritzburg.

  • En 1929, son talent très rapidement reconnu, il participe à l’exposition « Film und Foto » de Stuttgart, une des plus importantes expositions de photographie de l’entre-deux-guerres, exposition de l'avant-garde, celle de la « nouvelle vision », avec comme chefs de file, Albert Renger-Patzsch et Lazlo Moholy-Nagy.

  • En 1930, il s’installe à Hambourg en tant architecte, tout en continuant la photographie, ses premiers clichés sont publiés par le « Der Photospiegel ».

  • En 1932, il assiste aux cours de photographie de Walter Peterhans au Bauhaus de Dessau, l'enseignement ne lui donnant pas une entière satisfaction, il abandonne. La même année, l'accession d'Hitler au pouvoir, le prive de tout travail, du à sa citoyenneté américaine. Il rejoint Paris, et travaille pendant un an pour Le Corbusier, sans pour autant délaisser la photographie, équipé d'un Leica, appareil de petit format conçu à la base le reportage, il réalise avec cet appareil une pratique inhabituelle pour l'époque, effectuant des prises de vue d'architecture et de nombreux clichés de rues parisiennes.

  • En 1933, du fait de la dépression, il perd son permis de travailler en France et part pour la Suède, s'installe à Stockholm où sur place il essaie de promouvoir le concept de maisons préfabriquées, sans grand succès, il s'immerge alors totalement dans le domaine photographique, ayant une clientèle d’architectes suédois renommés, il rencontre Grete Wysse Hägg, une élève du Bahauss qui devient sa femme, parallèlement il publie son premier ouvrage sur la technique photographique et élabore sa première « superphoto telecamera ».

  • En 1939, lors la Seconde Guerre mondiale qui vient tout juste de commencer, il quitte la Suède et émigre aux États-Unis, à New-York où il s'établit en tant que photographe indépendant, travaillant pour l’agence Black Star. Il fait la connaissance de Wilson Hicks, responsable du service photographique au sein du magazine Life avec lequel il débute sa collaboration à partir de 1941,

  • En 1942, pour l' « Office of War Information », il effectue de nombreuses prises de vues en diapositives couleurs grand format d’installations industrielles liées à l’effort de guerre.

  • En 1943, il intègre à temps complet le staff du Life, année ou il met au point sa deuxième « superphoto telecamera ».

  • En 1942, pour l' « Office of War Information », il effectue de nombreuses prises de vues en diapositives couleurs grand format d’installations industrielles liées à l’effort de guerre.

  • De 1949 à 1950, il tient une rubrique mensuelle dans la revue « Popular Photography », intitulée, « Feininger’s Workshop ».

  • En 1955, il participe à l’exposition « The Family of Man », organisée par Edward Steichen au Museum of Modern Art de New York.

  • En 1956, il publie à New York, son ouvrage « Anatomy of Nature », suivi d’une édition allemande en 1957 ainsi qu'u peu plus tard, en 1962, d'une édition espagnole.

  • En 1957, il effectue sa première grande exposition personnelle au « American Museum of Natural History » de New York sous le titre « The Anatomy of Nature ».

  • Il continue de tenir une autre rubrique régulière, nommée « Large Camera », cette fois ci dans la revue « Modern Photography » d'août 1957 à septembre 1969.

  • En 1959, il parcoure l'Europe avec un nouveau projet qui aboutit à un nouvel ouvrage « Man and Stone ».

  • En 1962, il quitte définitivement le magazine Life, afin de se consacrer uniquement à son œuvre.

  • En 1966, son ouvrage « New York » reçoit le premier prix du concours international autrichien « Das Touristiche Buch ».

  • A la fin de l'année 1969 jusqu'en 1972, il obtient une nouvelle rubrique avec le « Modern Photography », intitulée, « Feininger Feininger Feininger ».

  • En 1972, il enseigne à l’Université de New York, en donnant des cours de creative photocommunication.

  • En 1975, il retourne en Suède puis voyage au Danemark, tout en achevant son 29eme ouvrage, « Light and Lighting in Photography ».

  • En 1988, suite à des raisons de santé, il cesse ses activités photographiques et se consacre à la gestion ainsi qu'à l’archivage de son travail, offre la totalité de son matériel au « Centre international de la Photographie » de New York.

  • En 1998, peu de temps avant sa disparition, il reçoit le Prix culturel de la Société allemande de la photographie.

  • Le 18 février 1999, il s'éteint à New York, sa ville d'adoption qu'il a tant photographié.


À partir de 1929, Andreas Feininger est un photographe prolifique, la pratique de la photographie est pour lui nouvelle, mais elle est immédiatement absorbante, et devient la clé de voûte d’une pensée globale foisonnante, au cours de laquelle son travail est intense, il développe une méthode profondément singulière, à la fois documentaire et lyrique, indissociable d’une manière de vivre et de penser.

« Le réalisme et le super-réalisme, voila ce que je recherche. Le monde est plein de choses que l’œil ne remarque pas. L’appareil photo voit plus et souvent dix fois mieux. » Andreas Feininger

Dans les années 1950, il est l’un des acteurs du renouveau stylistique que connaît la photographie à cette époque, il explore diverses variations techniques que lui offre ce médium, comme la solarisation et le photogramme, s'immerge dans une multitude de sujets, portraits, nus, paysages, en développant son répertoire sur deux thèmes, la vie urbaine et la nature. Au sein de la revue Life, il effectue plus de quatre cents reportages photographiques, enchainant les clichés en parvenant avec un grand talent à construire des images tirées au fil à plomb et à la règle.

Il réunit dans sa nature deux facettes importantes, celle d'un photographe de magazines rusé comme un renard et celle d'un pédagogue attentionné. Il fait preuve d'une habileté singulière à conjuguer le contenu des images et contenu des formes tels que les structures, les compositions et les perspectives. Il construit toujours ses photographies, surtout celles de New York, avec un vision architectonique qui s'encastrent dans un rectangle. Il cherche en permanence que ses clichés parlent aux spectateurs, la perfection technique est à ses yeux nullement une fin en soi, c'est avant tout la rigueur et la densité de l'image qu'il s'efforce de mettre en avant.

Il définit sa photographique en trois termes « clarté, simplicité et organisation », en s'intéressant plus aux objets et aux formes qu'aux personnes. Sa technique est d'allier des œuvres à la fois harmonieuse et acérées.

« Je crois qu’en bonne photographie doit être plus qu’une simple illustration, elle doit être une interprétation. » Andreas Feininger

Il attache une importance à l'équilibre et à l’adéquation entre le contenu de l'image et son langage, il n’y a besoin d’aucun texte, l’image parle d’elle-même. Son travail, reflète toute l'étendue du domaine d'investigation de la photographie, de l'animation de la scène de rue à la la ville entièrement composée, ainsi qu'a la chronique de voyage, de paysage parfois abstrait jusqu'aux détails des plantes, de pierres, de coquillages ou de sculptures.

Il établit un dialogue, entre ce qui et ce qui n’est pas, le recherché et le deviné. Ce sont ces deux derniers qui véritablement structurent ses images, qui bâtissent l’espace photographique, il n'y a aucun vide dans ses photographies, tout est totalement débordant, tout est occupé. Dans la majorité de ses images tout est petit et grand à la fois, bien positionné dans le cadre, il additionne les moindres détails, les encastre dans un rectangle. Il maitrise le contenu narratif tout autant que les lois de la composition, en conjuguant ces deux aspect dans son travail de photojournaliste.

« Je considère d'abord les objets de la nature avec le regard de l'ingénieur en structure, fasciné par le rapport entre la forme et la fonction. » Andreas Feininger

Depuis qu'il est arrivé en Amérique, il l’explore de long en large, photographiant villes, paysages et structures. Son intérêt pour le dessin et l’architecture lui permette d’expliquer ce qui rend ce pays si impressionnante, qui l’écrase de toute sa grandeur comme il le déclare. Que ce soit un gratte-ciel, une route, une ligne de chemin de fer ou une plaine, il les traduit toujours d'une façon artistique.

Il perfectionne ses appareils photographiques afin d'aplatir les perspectives des paysages urbains, fabrique des boîtiers spéciaux comme ses « superphoto telecamera » ainsi que des trépieds destinés à l’utilisation d’objectifs très larges, avec lesquels, il est capable de rendre l'échelle relative des objets qu'il photographie avec une grande précision.

Juste après sa première rétrospective organisé en 1976 à « l’International Center of Photography » de New-York, son souhait de revoir Paris à l’occasion de la présentation de son exposition à la Maison Robert Doisneau n'est malheureusement pas réalisé.

« Je veux prendre en photo les choses qui m'intéressent. Je l'utilise comme moyen pour arriver à mes fins. » Andreas Feininger

Flatiron Building, New York, c.1940

Dearborn Station, Chicago, 1941

Cities Service Building, Pine Street, New York, 1942

New York Harbor and Skyline, 1946

Route 66, Seligman, Arizona, 1947

Street passing Signal Hill, Oil field, Long Beach, California, 1948

Union Station, Chicago, 1948

Coney Island Beach on the Fourth of July 1949

Hélicoptère au Décollage, 1949

Georges Washington Bridge, New York, 1950

Wall Street and Trinity Church, New York, 1950

Statue of Liberty at Night, 1950

Fifth Avenue, midtown Manhattan, New York, 1950

SS United States, New York, 1952

Railroad tracks in Nebraska, 1952

Mojave Desert, California, 1953

Wellfleet, Cape Cod, 1953

Brooklyn bridge, New York, 1954