Andreas Feininger (1906-1999) Photographe américain, né à Paris, issu d'une famille américaine d'origine allemande, fils du peintre Lyonel Feininger qui a grandi à New York, et rejoint Berlin en 1897 puis Paris afin de suivre des études de Beaux-Arts. En 1914, âgé de huit ans, Andreas rejoint l'Allemagne ou il passe sa jeunesse.


À partir de 1929, Andreas Feininger est un photographe prolifique, la pratique de la photographie est pour lui nouvelle, mais elle est immédiatement absorbante, et devient la clé de voûte d’une pensée globale foisonnante, au cours de laquelle son travail est intense, il développe une méthode profondément singulière, à la fois documentaire et lyrique, indissociable d’une manière de vivre et de penser.

« Le réalisme et le super-réalisme, voila ce que je recherche. Le monde est plein de choses que l’œil ne remarque pas. L’appareil photo voit plus et souvent dix fois mieux. » Andreas Feininger

Dans les années 1950, il est l’un des acteurs du renouveau stylistique que connaît la photographie à cette époque, il explore diverses variations techniques que lui offre ce médium, comme la solarisation et le photogramme, s'immerge dans une multitude de sujets, portraits, nus, paysages, en développant son répertoire sur deux thèmes, la vie urbaine et la nature. Au sein de la revue Life, il effectue plus de quatre cents reportages photographiques, enchainant les clichés en parvenant avec un grand talent à construire des images tirées au fil à plomb et à la règle.

Il réunit dans sa nature deux facettes importantes, celle d'un photographe de magazines rusé comme un renard et celle d'un pédagogue attentionné. Il fait preuve d'une habileté singulière à conjuguer le contenu des images et contenu des formes tels que les structures, les compositions et les perspectives. Il construit toujours ses photographies, surtout celles de New York, avec un vision architectonique qui s'encastrent dans un rectangle. Il cherche en permanence que ses clichés parlent aux spectateurs, la perfection technique est à ses yeux nullement une fin en soi, c'est avant tout la rigueur et la densité de l'image qu'il s'efforce de mettre en avant.                 

Il définit sa photographique en trois termes « clarté, simplicité et organisation », en s'intéressant plus aux objets et aux formes qu'aux personnes. Sa technique est d'allier des œuvres à la fois harmonieuse et acérées.

« Je crois qu’en bonne photographie doit être plus qu’une simple illustration, elle doit être une interprétation. » Andreas Feininger

Il attache une importance à l'équilibre et à l’adéquation entre le contenu de l'image et son langage, il n’y a besoin d’aucun texte, l’image parle d’elle-même. Son travail, reflète toute l'étendue du domaine d'investigation de la photographie, de l'animation de la scène de rue à la la ville entièrement composée, ainsi qu'a la chronique de voyage, de paysage parfois abstrait jusqu'aux détails des plantes, de pierres, de coquillages ou de sculptures.

Il établit un dialogue, entre ce qui et ce qui n’est pas, le recherché et le deviné. Ce sont ces deux derniers qui véritablement structurent ses images, qui bâtissent l’espace photographique, il n'y a aucun vide dans ses photographies, tout est totalement débordant, tout est occupé. Dans la majorité de ses images tout est petit et grand à la fois, bien positionné dans le cadre, il additionne les moindres détails, les encastre dans un rectangle. Il maitrise le contenu narratif tout autant que les lois de la composition, en conjuguant ces deux aspect dans son travail de photojournaliste.

« Je considère d'abord les objets de la nature avec le regard de l'ingénieur en structure, fasciné par le rapport entre la forme et la fonction. » Andreas Feininger   

Depuis qu'il est arrivé en Amérique, il l’explore de long en large, photographiant villes, paysages et structures. Son intérêt pour le dessin et l’architecture lui permette d’expliquer ce qui rend ce pays si impressionnante, qui l’écrase de toute sa grandeur comme il le déclare. Que ce soit un gratte-ciel, une route, une ligne de chemin de fer ou une plaine, il les traduit toujours d'une façon artistique.

Il perfectionne ses appareils photographiques afin d'aplatir les perspectives des paysages urbains, fabrique des boîtiers spéciaux comme ses « superphoto telecamera » ainsi que des trépieds destinés à l’utilisation d’objectifs très larges, avec lesquels, il est capable de rendre l'échelle relative des objets qu'il photographie avec une grande précision.

Juste après sa première rétrospective organisé en 1976 à « l’International Center of Photography » de New-York, son souhait de revoir Paris à l’occasion de la présentation de son exposition à la Maison Robert Doisneau n'est malheureusement pas réalisé.

« Je veux prendre en photo les choses qui m'intéressent. Je l'utilise comme moyen pour arriver à mes fins. » Andreas Feininger

Nude on the Beach, 1932

Flatiron Building, New York, c.1940

Dearborn Station, Chicago, 1941

Cities Service Building, Pine Street, New York, 1942

New York Harbor and Skyline, 1946

Route 66, Seligman, Arizona, 1947

Street passing Signal Hill, Oil field, Long Beach, California, 1948

Union Station, Chicago, 1948

Coney Island Beach on the Fourth of July 1949

Hélicoptère au Décollage, 1949

Georges Washington Bridge, New York, 1950

Wall Street and Trinity Church, New York, 1950

Statue of Liberty at Night, 1950

Fifth Avenue, midtown Manhattan, New York, 1950

SS United States, New York, 1952

Railroad tracks in Nebraska, 1952

Mojave Desert, California, 1953

Wellfleet, Cap Cod, 1953

Brooklyn bridge, New York, 1954