Mitch Epstein (1952) photographe américain, né Mitchell Epstein à Holyoke dans l’état du Massachusetts. Il fait ses études à la « Williston Academy » en suivant les cours de l'artiste et bookmaker Barry Moser et obtient son diplôme.
De 1971 à 1972 il étudie la photographie à la « Rhode Island School of Design » de Providence, bénéficiant des enseignements d’Aaron Siskind et Harry Callahan.
De 1972 à 1974, il s’installe à New York, et achève sa formation de photographe à la « Cooper Union » en suivant les cours du photographe Garry Winogrand. En 1975, Epstein abandonne ses études et commence une exploration photographique des États-Unis.
En 1978, il effectue son premier voyage en Inde, pays ou il retourne par la suite à de nombreuses reprises en compagnie de sa première femme, la réalisatrice Mira Nair. Ensemble, ils réalisent plusieurs documentaires et longs-métrages « So Far From India », « Indian Cabaret » et « Salaam Bombay ! ». La même année, il reçoit le « National Endowment for the Arts », bourse destinée à soutenir les artistes et les institutions culturelles américaines.
En 1979, il réalise sa première exposition individuelle à la « Light Gallery » de New York. En 1980 il obtient une bourse du « New York State Council on the Arts ». En 1987, il publie son premier ouvrage photographique, édité chez Aperture, « In Pursuit of India ».
De 1992 à 1995, il effectue six voyages au Vietnam, qui aboutissent à la publication d’un ouvrage en 1996, « In Vietnam, A Book of Changes ».
De 1995 à 1999, il réalise une série de photographies explorant les limites de la vie privée et publique de la ville de New York.
De 2000 à 2003, suite à un incendie entrainant la faillite commerciale de son père, il entame un nouveau projet « Family Business » composé de vidéos et de photographies regroupées dans un ouvrage édité par Steidl en 2003, qui remporte le « Kraszna-Krausz Photography Book Award » et lui vaut un bourse décerné par la « John Simon Guggenheim Memorial Foundation ».
De 2003 à 2009, suite à une commande du New York Times Sunday Magazine, il réalise un reportage intitulé « American Power » ou il s’interroge sur la production et la consommation d’énergie aux États-Unis. En 2004, il expose « Family Business » aux Rencontres d’Arles.
En 2008 il reçoit le Berlin Prize in Arts and Letters de l’ « American Academy » de Berlin. Il y séjourne six mois, durant lesquels il effectue une série photographique sur les sites berlinois marqués historiquement. En 2011 il est lauréat du Prix Pictet pour la Photographie pour son ouvrage « American Power ».
Son travail est abondamment exposé aux États-Unis et en Europe, et une partie de son œuvre est conservée par de nombreux musées, au « Museum of Modern Art » de New York, au « Whitney Museum of American Art », au « J. Paul Getty Museum » de Los Angeles, au « San Francisco Museum d’art moderne » et la « Tate Modern » de Londres.
En parallèle de la photographie, il travaille en tant que réalisateur, directeur de la photographie et concepteur de production sur plusieurs films, dont « Papa » et « Mississippi Masala ».
Lorsque Mitch Epstein s’installe à New York en 1972, à l’âge de 22 ans, il réalise ses premiers clichés en s’immergeant dans les rues new-yorkaise, mais contrairement à Garry Winogrand, il travaille de suite en couleur, en étant l'un des premiers à utiliser de manière significative la couleur. Il a appris les termes de la photographie en noir et blanc, et bien qu'il ajoute de la couleur, en utilisant une échelle surdimensionnée par des couleurs saturées, pour autant il n’abandonne par le noir et blanc, tout en alternant les deux, il aime le passé de la photographie tout en essayant d'entrer dans son avenir.
Pendant plus d'une décennie il voyage au-delà des États-Unis, mais entre deux périples, il retrouve sa ville d'adoption de New York, en 1999, il réalise une série « The City », dans laquelle il étudie la relation entre la vie publique et la vie privée à New York.
Il est obsédé par la précision et cherche en permanence à intégrer au sein de ses clichés ce qui est compliqué, il fusionne ce qui est considéré comme opposé, se situant dans une photo conceptualisme et documentaire. Son but est de fonder des images de la condition humaine, combinant l’empathie avec une observation sociale pointue.
« Mon destin était l’esclave de l’imprévisible. » Mitch Epstein
Au-delà du contenu d’une photo de Mitch Epstein, c’est le travail sur la forme qui le fascine, il tente d’élucider avec autant d’énergie et de constance, la nature même des liens entre photographie et réel, jusqu'à inverser les rapports habituels. Dès le début de sa carrière, c’est dans la rue et son flux incessant qu’il cherche à exprimer. Son interprétation est une recherche avant tout du quotidien des américains, avec un travail qui s’accompagne toujours d’une inquiétude aux problèmes sociaux.
« Comme photographe, je ne cherche pas l'universel, mais à saisir ce qui est local, spécifique. » Mitch Epstein