Juergen Teller (1964) photographe allemand, né à Erlangen, issu d'une famille de luthiers, il passe son enfance dans une petite ville au nord de Nuremberg, il s'oriente dans un premier temps pour une profession d'archetier, il est contraint d'abandonner sa formation, à la suite d'un diagnostic d'allergie au bois.

  • De 1984 à 1986, il suit des études à la « Bayerische Staatslehranstalt für Photographie » à Munich.

  • En 1986, afin d'échapper au service militaire, il s'installe à Londres définitivement, sur place il fait la connaissance du photographe Nick Knigh qui par son entremise, lui permet de réaliser ses premières pochettes de disques. Très rapidement il débute sa carrière dans les milieux de la mode.

  • Dans les années 1990, son ascension est fulgurante, devenant un des interprètes de la mode stylistiquement influents, reconnu comme l'un des photographes contemporains de mode, le plus talentueux de sa génération, le plus en vogue.

  • Il photographie les célébrités pour des magazines de mode, « The Face », « i-D », « Arena », « Dazed & Confused », « Visionnaire », « Vogue », « Purple », et « Paradis ». Il est reconnu comme un des photographes contemporains de mode les plus en vogue.

  • Parallèlement, en marge de son travail de publication, il continue de réaliser de nombreuses pochettes de disques pour Björk, Elton John, Elastica, Simply Red, Sinead O'Connor, DJ Shadow, et New Order.

  • Il conçoit des campagnes publicitaires pour les marques Marc Jacobs et Yves Saint Laurent, imposant son style dans l'univers publicitaire.

  • A partir de 1998, il réalise des courts métrages, dont « Can I Own Myself » dans lequel apparaît Kate Moss qu'il photographie souvent.

  • En 2015, il est aux commandes pour la campagne publicitaire de la marque de Mode et Maroquinerie, « Céline » dans laquelle il met en image l'écrivaine américaine Joan Didion, la danseuse étoile de l'Opéra national de Paris Marie-Agnès Gillot et un jeune mannequin britannique, Freya Lawrence. L'apparition dans cette campagne de l'écrivaine, âgée de 80 ans, assure entre la marque et lui, une importante couverture médiatique, au-delà de la presse spécialisée.


A la fin des années 1980, le monde de la photographie britannique voit apparaître un nouveau venu, l’Allemand Juergen Teller, toujours vêtu de tenue en Lycra, de survêtement et de short très courts, un photographe sans filtre, percutant, détonnant, portraitiste courtisé et artiste truculent.

« Je me souviens très bien des premières fois où j’ai mis mon œil dans le viseur. Le monde devenait rectangulaire. Tout prenait sens, ordonné. Je pouvais enfin me concentrer. » Juergen Teller

Il est un photographe d'un langage visuel traduisant la joie de vivre de sa génération, il photographie les vêtements comme une partie plutôt que comme le centre de l'image. Il est avant tout chroniqueur et consigne le quotidien de ceux avec lesquels il vit et travaille, produisant une documentation parfois dérangeante, mais réaliste de personnes qui travaillent dans l'univers de la mode.

Il s'interroge en permanence sur ce que peut ressentir des mannequins avec de tels corps, ce qui stimule son imagination, de ceux qui deviennent très vite sous son objectif des icônes. Nus ou légèrement vêtus, ses modèles sont d'une minceur telle qu'on prend conscience de la chair, des os, des nerfs, toutes les composantes irréductibles du corps.

« Je suis en désaccord, pour moi mes images le sont, je les ai conçues avec mes tripes, mon cerveau. » Juergen Teller

Les mannequins ainsi que les groupes musicaux, il les met en scène d'une manière nouvelle, avec un cadrage qui semble improvisé, parfois maladroit, ses couleurs sont très crues, les peaux brillent, les imperfections des corps sautent aux yeux. Son travail est à rebours des photos classiques, de celles où les mannequins apprêtés posent devant des fonds blancs et dont chaque défaut est gommé par le maquillage.

« Je traite chaque personne du mieux possible. » Juergen Teller

Il est connu pour caser dans son champ des idées contradictoires, des choses qui ne vont pas ensemble. Dans le magazine « Vogue », ses supermodels apparaissent collées à la pancarte « Paris. Porte de la Chapelle ». Dans ses images, la beauté côtoie la misère et la laideur.

« Je ne veux pas provoquer, je veux faire du bon travail. » Juergen Teller

Kate Moss, Paris, 1994