Fred Herzog (1930–2019) photographe canadien, d'origine allemand, né Ulrich Herzog à Bad Friedrichshall, près de Stuttgart ou il passe son enfance dans un premier temps, puis à Rottweil, située dans un méandre de l'affluent du Rhin, le Neckar à 90 km de sa ville natale.


Il est tout à la fois, un pionnier de la photographie couleur et un chroniqueur de la vie au milieu du XXe siècle de la ville de Vancouver. Restant toute sa vie dans l'anonymat, vers la fin de sa carrière, il obtient la reconnaissance à l'échelle internationale pour sa photographie de rue novatrice, produisant un corpus substantiel d'images de la vie urbaine.

Une œuvre à part, en étant l'un des premiers aux cotés de ses contemporains, Saul Leiter, William Eggleston, et Stephen Shore, à croire en un monde multicolore, de la couleur en tant qu’art.

Armé de son Leica, il consacre sa vie artistique à parcourir les rues de Vancouver ainsi que près de 40 pays, utilisant essentiellement les diapositives couleur, où à l'époque la photographie d'art est exclusivement associée à l'imagerie en noir et blanc. Cette couleur l'aide à établir une liaison entre le contenu et la composition.

« La photographie, c'est comment vous voyez et comment vous pensez. » Fred Herzog

Ses ballades à travers les rues de Vancouver, lui permettent de nouer des amitiés avec d'autres photographes ainsi que des résidents du quartier, qui lui donne une compréhension aiguë de la vie quotidienne et de l'âme de la ville.

Visionnaire coloré, son travail personnel, s'étale sur plus de 50 ans, à la manière des humanistes, il aime déambuler dans les rues, au petit bonheur la chance, saisissant des scènes du quotidien à l'apparente banalité, un barbier rêveur, un chinois qui vend du poisson, les bas vermillon d'une jeune fille, un terrain abandonné, un magasin d'occasion, la foule sur les trottoirs, un panneau de signalisation, un bâtiment, un vitrines, une devantures, une chevrolet dans une rue de Mexico. Il est un homme d'atmosphère, qui adore la nuit et ses néons, la proximité grouillante des salles de spectacles, des pubs qui tranchent sur la grisaille de la ville, lui donnant des couleurs vives, criardes avec des rouges éclatants.

« Si vous ne faites pas confiance à votre instinct, si vous ne faites pas confiance à votre première vision, alors vous perdez. » Fred Herzog

Il s’inscrit dans la tradition de la photographie documentaire, dans la lignée de celle de Walker Evans, il pose son regard sur les gens, les lumières, l’architecture, les projets d’expansion mais aussi sur les zones en marge des splendeurs du centre ville.

Sa sensibilité se situe, en dedans et en dehors de l’espace psychique de la ville, ses images présentent la ville comme un site de tradition et de changement, de collection et de dispersion, de production, de dépense, et d’aliénation.

« Quand il y a de l’action je commence à tirer tout de suite. Je ne regarde pas longtemps. » Fred Herzog

Pendant des décennies, ce film pour diapositives Kodachrome qu'il place dans son boitier, reste totalement inconnu et difficile à imprimer, lorsque la technologie d'impression rattrape son retard au milieu des années 70, cela lui permet de réaliser des impressions pigmentaires d'archivage qui correspondent à la couleur, la texture et à l'intensité exceptionnelles de ses pellicules.

« J’ai essayé de montrer la vitalité. » Fred Herzog

The Greasy Spoon, 1958

Hasting at Colombia 2, 1958

Bogner's Grocery, 1960

Mexico City with Chevrolet, 1963

Main Barber Shop, Vancouver, 1968

Kings Hotel, Vancouver, 1971

Harbour, Vancouver, 1971