Martin Schoeller (1968) photographe allemand, né à Munich. Très jeune, il est influencé par le travail hors du commun du portraitiste August Sander, connu pour ses photographies de gens pauvres, de travailleurs et de bourgeois du début du XXème siècle. Son œil est ensuite attiré par l’œuvre du couple photographe Bernd et Hilla Becher pour leurs images frontales d'installations industrielles.
De 1993 à 1996, il est l’assistant d’Annie Leibovitz, puis se lance ensuite en tant que photographe en freelance. Il débute en photographiant dans la rue, les gens qu’il croise, grâce à sa force visuelle de réaliser ses portraits, il se fait vite remarquer.
A partir de 1998, ses portraits sont publiés dans « Rolling Stone », « Esquire », » « GQ », « Entertainment Weekly », « Vogue », « Vanity Fair » et « W ».
En 1999, il rejoint Richard Avedon en tant que portraitiste attitré du célèbre magazine « The New Yorker » pour lequel il continue de travailler aujourd’hui.
Il publie son premier ouvrage, intitulé, « Close Up » en 2005 aux éditions teNeues. A partir de ce moment, reconnu internationalement, ses photographies sont exposées à travers le monde entier et font l’objet de plusieurs collections, dont celle de la « National Portrait Gallery » du Smithsonian Institute, de Washington.
En 2008, lors des Jeux Olympiques de Pékin, une exposition est organisée, retraçant son travail, ainsi que d'autres expositions régulièrement présentés aux États-Unis et en Europe.
Actuellement, il vit et travaille à New York, en étant considéré comme un des maîtres de la photographie contemporaine Il continue sans relâche ses portraits pour le « New Yorker » tout en débutant de nouvelles séries, commandées par les magazines ou dictées par sa recherche des visages qui dessinent la société moderne. Il commence un nouveau projet consacré aux championnes féminines du bodybuilding, une série qui aboutit à la publication de « Female Bodybuilders », une monographies en impressions limitées.
« Avec Female Bodybuilders, j’essaye de montrer la vulnérabilité que je vois et que je sens chez mes modèles quand je suis avec elles ; d’atteindre les émotions complexes cachées sous un masque physique extrêmement travaillé. Ces femmes sont le miroir de notre désir moderne pour la taille, la force, l’agressivité ; et l’attention à tout prix. Nous sommes à l’âge de la démesure. » Martin Schoeller
Son style unique est marqué par sa toute première série, celle de portraits réunis dans son ouvrage, « Close Up », qui capture, en gros plan, les icônes de la culture américaine. De Clint Eastwood à Barack Obama, en passant par Paris Hilton ou Bill Murray, il propose au spectateur de fixer droit dans les yeux ces personnalités devenues des monstres vivants. Un regard résolument nouveau et sans concession, sans filtres sur ces visages que l’on croit pourtant connaître par cœur.
« Un gros plan photographique est peut-être la forme la plus pure du portrait, créant une confrontation entre le spectateur et le sujet que le quotidien rend impossible. » Martin Schoeller
Ses portraits donnent aux visages, l’ensemble des expressions humaines, des dimensions nouvelles, dans un même cadre serré, dans une même lumière crue, presque médicale, qu’il s’agisse de célébrités ou d’inconnus. Il en fait de même avec ses autres séries, en explorant l’univers des jumeaux monozygotes pour le « National Geographic » ou des championnes féminines de bodybuilding.
« J’essaye de montrer la vulnérabilité que je vois et que je sens chez mes modèles quand je suis avec eux, d’atteindre les émotions complexes cachés sous un masque physique extrêmement travaillé. Ils sont le miroir de notre désir moderne pour la taille, la force, l’agressivité et l’attention à tout prix. Nous sommes à l’âge de la démesure . » Martin Schoeller
Connu pour ses portraits en plan rapproché, éclairés avec force, et presque brutalité, synonymes pour le spectateur de rencontres sans concessions. Il accroche le regard. En prenant des photographies frontales et percutantes, les célébrités ne sont pas toujours à leur avantage, mais ces visages sont hors norme, font partie d'un nouveau monde, le sien, celui de Martin.
« Même si j’essayais de percer dans la photo de mode, j’ai réalisé rapidement que l’on devait s’intéresser aux vêtements pour être un photographe de mode. J’ai vite compris que les vêtements ne m’intéressaient pas tellement. » Martin Schoeller