Louis Stettner (1922-2016) photographe américain, né à Brooklyn, New York, de parents d’origine ukrainienne, il grandit avec ses trois frères dans la quartier de Flatbush. Il débute la photographie en 1936, après voir reçu en cadeau un Box Brownie. Les samedis il parfait sa connaissance de la photographie par des visites régulières au « Metropolitan Museum of Art », c’est ainsi, qu’il découvre les œuvres d’Alfred Stieglitz, de Clarence White et de Paul Strand. Il acquiert ensuite une imposante chambre photographique en bois.

Son travail est marqué par une ambivalence géographique entre New York et Paris. Il oscille de la même manière entre la Street Photography à l’américaine et la photographie humaniste à la française. il dévoile un Paris poétique des années d’après-guerre et un New York en mouvement des années 1950 à 1970, mais toujours avec un fil conducteur commun, une qualité atmosphérique des ambiances urbaines. Son regard, empreint d'un profond humanisme, a toujours révélé un grand sens de la composition et des jeux de lumière.

« Louis Stettner est indéniablement « un photographe citadin. » Brassaï

Pour Louis Stettner, la photographie est comme un fruit, il faut lui laisser le temps de mûrir, libre à elle de flirter avec l'écume d'une époque et de se nier, ou à l'inverse d'explorer le futur pour être un jour en position de raconter l'essentiel.

Il trouve dans le tissu urbain une inspiration à la fois graphique et humaine. New York et Paris sont les deux pôles de son œuvre et chacune de ces villes semble correspondre à un aspect de sa personnalité artistique.

« New York incite l’esprit à s’élever à travers l’adversité. Paris y parvient à travers l’amour » Louis Stettner

Son travail a une qualité naturaliste non forcée, il cherche à capturer chaque jour la vie ordinaire de ses sujets. Avec une sensibilité ,il documente au sens le plus profond la vie, mais aussi  la culture et l' architecture des deux villes.

Il fait preuve d'engagement, d'un intérêt marqué pour les minorités, les plus humbles, les laissés pour compte. Avec les travailleurs de la série « Workers » en 1973, les femmes de la série « Women » en 1975 et les déshérités de la série « Bowery » en 1986 sont des éléments particulièrement présents dans son œuvre.

Pendant prés de 60 ans il accumule des milliers de clichés constituant deux archives bien distinctes, que peu de photographes ont su réaliser, des archives étendue de deux villes, comprenant des images historiques de monuments, de la vie quotidienne et de ses citoyens.

Tout au long de sa longue carrière, il utilise différents types d’appareils photographiques, de divers formats, une grosse chambre en bois de 20 X 25, puis un Rolleiflex, et ensuite un Leica. Il travaille aussi bien en noir et blanc qu’en couleur, mais uniquement en argentique en refusant le numérique.

Son œuvre prolifique fait l'objet de publications dans de nombreuses célèbres revues américaines, le Life, le Time et françaises, Paris- Match, Réalités.

« On est dans un monde de consommation. On ne sait pas qui fait quoi. qui a confectionné la chaussure que j'achète, qui a construit ma voiture, la photographie, en revanche, on sait qui l'a faite. J'aime cet échange. » Louis Stettner