Tod Papageorge (1940) photographe américain, né à Portsmouth, dans le New Hampshire. Il débute la photographie en 1962 tout en suivant des études littéraire à l’université du New Hampshire. Il obtient deux bourses du Guggenheim et deux autres du NEA Visual Artists.
Dans les années 1960, avec son ami le photographe Garry Winogrand ensemble ils partagent une liaison artistique étroite, se réunissant presque tous les jours pour arpenter, appareils en bandoulière les rues de New-yorkaises, en s'inscrivant au sein du mouvement de la « Street Photography ».
En 1970, il réalise une série de photographies sur les stades et les événements sportifs, dressant le portrait d'une Amérique qui essaye de se divertir pour oublier la guerre du Vietnam.
Entre 1978 et 1980, il effectue sa plus célèbre série, celle du légendaire night-club de New York, le « Studio 54 », qu’il fréquente armé de son appareil photo à portée de main, il y croise toute la faune artistique de New-York, d’Andy Warhol à Mick Jagger, de Liza Minnelli à Grace Jones. Une série dans laquelle il célèbre les nuits de fêtes excentriques et hédonistes, celles des artistes et des starlettes, il témoigne de l'ère disco et exprime un esprit profondément urbain de la franchise, qui se déroule à ce moment-là.
En 1977, John Szarkowski fait appel à lui, afin d'être le conservateur d'une exposition au Museum of Modern Art , celle de son ami Garry Winogrand. En 1980, il acquiert un Plaubel Makina 67.
Entre 1979 et 2013, il dirige le département de photographie à la « Yale University School of Art », ou l’on compte parmi ses élèves les photographes Lorca diCorcia, Abelardo Morell, Lois Conner entres autres.
En 2007, après avoir attendu plus de 25 ans, il se décide de publier ses clichés qui font l’objet de deux ouvrages, un premier au éditions Steidl, intitulé « Passing through Eden, » regroupant ses photographies de Central Park, et un second par l’éditeur Aperture sous le titre de « American Sports, 1970, Or How We Spent the War in Vietnam, » contenant ses photographies de stades et événements sportifs.
En 2013 sa série « Studio 54 » est exposée à « Paris-Photo ».
De nos jours son travail fait l’objet, des collections au « Museum of Modern Art » de New York et au « Art Institute of Chicago ».
Les images de Tod Papageorge sont basées sur l’intérêt qu’il porte aux les gens comme des êtres sociaux. Que ce soit ses photos de stades, les gens qui se détendent sur l'herbe à Central Park, ceux qui font la fête au Studio 54, les personnes sont caractérisées par le groupe auquel ils appartiennent et de leur expérience du moment présent. Son travail dresse d’intenses portraits de l’Amérique et toujours marqués d’une puissante authenticité. Il lie une vision du monde en général, une vision de deux projets qui décrivent une impression cohérente du monde.
« Dans la journée, je travaillais à Central Park et je passais quelques nuits au Studio 54, en utilisant le même appareil et équipement pour les deux. Dans les deux cas, j'étais vraiment soucieux des détails que m'apportait l'objectif large de mon appareil photo, la beauté est vraiment différent de la photographie en 35mm »
Quand il marche dans les rues de New York, il photographie, des lieux au quatre coins de la ville, des débris jetés dans la rue, et au fil du temps accumule un certain nombre de clichés. Il utilise la technique du « fill-in » pour éclaircir ses clichés, technique qui consiste à utiliser la lumière du flash en appoint à la lumière ambiante. Il visualise le cadrage de la photo sans avoir à regarder dans le viseur et sort son appareil photo quand il voit que quelque chose va se passer, il se fie à son instinct.
« Je vois mon travail comme de simples clichés d'un photographe new-yorkais. Mais à l'époque, c'était un signal d'alarme, pas seulement pour moi, mais aussi pour Garry Winogrand et les autres photographes du groupe, à l'époque, les photographes se contentaient d'explorer le monde et d'en immortaliser quelques fragments, que ce soit en documentant des montagnes comme Ansel Adams ou en photographiant sa femme comme Harry Callahan. Pour nous, la Street Photography n'était pas une appellation très utile » Tod Papageorge
Le Studio 54, discothèque située à New York qui pendant quelques années, est l’endroit où les célébrités, les fêtards et ceux qui adorent danser veulent absolument être et être vus. Très difficile d’y rentrer, ses videurs imperturbables accordent l’accès suivant des règles qu’eux seuls connaissaient. La manière la plus évidente de les amadouer est d’être beau, mais uniquement les gens célèbres ou ayant des contacts peuvent y pénétrer, une fois à l’intérieur, tout le monde semble être excité par le fait, peu importe comment ils ont réussi, un sentiment nourri par la musique battante et par la superbe décoration qui, d’une nuit à l’autre, peut tout suggérer de la grotte de Caliban à un harem.
« J'étais très ami avec la photographe Sonia Moskowitz, qui était très appréciée du Studio 54. C'est elle qui m'y a fait rentrer. Sinon, je n'y aurais sûrement pas pensé. J'étais plus un amateur du photographe franco-hongrois, Brassaï. J'adore son travail, j'avais d'ailleurs été voir sa grande exposition en 1968, prendre des clichés de ce club, c'était dans l'esprit des photographies historiques qui m'avaient ému et inspiré. » Tod Papageorge
« Cette activité ridicule apparente de marcher le long de la rue en soulevant un appareil est si puissante,
si compliquée et si résistante à être maîtrisée. » Tod Papageorge
Port de New York, 1976
Studio 54, 1978-1980
Studio 54, 1978-1980
Studio 54, 1978-1980
Studio 54, 1978-1980
Acropole, Athènes, Grèce, 1983-1984
Acropole, Athènes, Grèce, 1983-1984
Acropole, Athènes, Grèce, 1983-1984
Acropole, Athènes, Grèce, 1983-1984