Wim Wenders (1945) photographe allemand, né Wilhelm Ernst Wenders, à Düsseldorf. Il est à la fois réalisateur, producteur, scénariste dans le milieu cinématographique. Il suit des cours de médecine puis de philosophie, et entre à l’école de cinéma de Munich.

« Je n'avais jamais tourné dans ces paysages et j'espérais ainsi aiguiser ma capacité de compréhension et ma sensibilité envers cette lumière et ces paysages à travers la photographie. » Wim Wenders

Grand admirateur et passionné par l’œuvre d’Edward Hopper, il sait retranscrire l’esthétique du peintre autant dans ses longs métrages que dans ses photographies. Il contribue à transmettre, par la photographie les thématiques de l'œuvre d’Edward Hopper. Il ne se contente pas de puiser dans son iconographie, sans véritablement entrer dans son cœur.

Les références à l’Amérique et le thème des obstacles à la communication préfigurent dans son travail, il ne parlent pas du passé, mais du présent, de l'avenir et de la disparition du vieil humanisme européen. Il explore tout les univers, se penche sur les changements survenus après la chute du mur de Berlin en 1993 avec « Si loin si proche ». Avec « Buena vista social club », il présente au public un documentaire sur la musique cubaine. Réalisateur engagé, il signe « Land of Plent »', tourné en DV, sur les conséquences des attentats du 11 Septembre.

« j’ai montré son travail à tous les amis, surtout à mon chef opérateur de l’époque, Robby Müller, et on a pris Hopper pour modèle. » Wim Wenders

L’un des cinéastes à avoir perçu très tôt la pertinence des scènes de vie brossées par Hopper est Alfred Hitchcock. Il s’en inspire pour « Psychose » avec le tableau « House by the railroad (1925) » pour figurer la maison de Norman Bates et ainsi que pour « Fenêtre sur cour » avec la scène de la toile « Night windows (1928) ».

Parmi les cinéastes inconditionnels et convertis à l’art du peintre, il fait figure de favori, allant jusqu'à lui rendre, en 1997, un mémorable hommage dans « The End of Violence », en recréant le dîner du tableau « Nighthawks » et concrétise le fantasme absolu de tout amateur de cette toile, imaginer un contexte, créer un avant et un après. La magie de l’immobilisme de la peinture de Hopper avec ces personnages comme suspendus dans le temps, est traduite par Wenders en une séquence magnifique, le plus bel hommage que le cinéma puisse rendre à la peinture.

« Il me semble que c'est l'objectif le plus proche de l'œil humain, qui ne déforme pas la vision. » Win Wenders