John Loengard (1934) photographe américain, né à New York. Il s'intéresse à la photographie à l'âge de onze ans, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, son père lui offre un nouvel appareil photo. Il commence à prendre des photos pour le journal de son lycée. Après l'obtention de son diplôme, il est pigiste pendant cinq ans.

      • En 1956, il est photographe prometteur pour le Crimson de Harvard, lorsque le magazine LIFE lui demande une photo d’un cargo ancré au large de Cape Cod, la photo ne sera jamais publiée mais elle marque le début d’une longue collaboration entre lui et le magazine. D’abord il travaille en freelance puis intégre l'équipe du LIFE en 1961 qui souhaite renouveler son staff vieillissant. Il est l’un des photographes les plus talentueux à rejoindre le magazine, en étant peu connu en France, il demeure reconnu aux États-Unis, photographiant des scènes de vies, des célébrités, des femmes, hommes et enfants, ou encore des plans larges comme des paysages. Marilyn Monroe n’échappe pas à son objectif, ainsi que de nombreux autres artistes de l’époque, comme ceux de Georgia O'Keeffe , de Bérénice Abbott, de Bill Cosby jusqu’à l’œil du photographe Brassaï. Ses principaux mentors sont depuis toujours Henri Cartier-Bresson, William Eugene Smith et Robert Frank.

      • La plupart de ses photos, ainsi que ses essais photographiques sur « Les Shakers » et « Georgia O'Keeffe » sont aujourd’hui considérés comme des classiques, le plaçant comme le septième éditeur de photos au sein du Life.

      • En 1972, après la suspension de publication de l’hebdomadaire Life, il contribue à créer le magazine « People » dont le succès est immédiat en étant à la base de la renaissance du Life magazine en tant que mensuel. Il enseigne à l’ « International Center for Photography » et à la « New School for Social Research » à New York. Son travail photographique considérable, se retrouve aujourd'hui dans les plus grandes collections du monde, à la « National Portrait Gallery » de Washington DC, au « Center for Creative Photography » de Tucson en Arizona, à la « Menil Foundation » de Houston, à la « International Center of Photography » ainsi qu'à la « George Eastman House » de New York.

      • En 2004 il reçoit le Henry R. Luce « Lifetime Achievement Award » de Time Inc.

      • En 2005, le magazine « American Photo » le nomme comme l'un des 100 meilleurs photographes.


Acteurs, écrivains, politiciens, artistes ou anonymes, le regard qu'il porte sur la société est à la fois sensible, humain et poétique. De la chatoyante Marilyn Monroe à l'inconnu assoupie sur une plage, de Ronald Reagan s'esclaffant à Henri Cartier-Bresson faisant voler un cerf-volant, ses nombreux portraits sont au cœur de son travail, témoignent d'une réelle intimité avec ses modèles et traduisent leur personnalité avec un exceptionnel talent. Son univers est envoûtant, exprimant émotion et humour d’instants privilégiés entre le photographe et ses modèles.

Des artistes, des amis, de la famille, des anonymes, de l’humain pris dans l’action ou la réflexion,ne sont jamais dans la pose, ou alors à peine légèrement orchestrée, ce sont des portraits natures, très doux, à la frontière de l’introspection, parfois saisis en plein vol, presque semblables dans l’expression de leur gaieté, parfois aussi subtilement influencés, par un rire ou une remarque, pour libérer le modèle.

Parallèlement, il effectue des paysages urbains et campagnards, qui ont en commun l’ampleur laissé à l’espace et donnent une vision qui respire le calme, l’harmonie et la simplicité.

Cependant, dans la contemplation de ce monde à la fois intime et ouvert, il ne faut pas perdre de vue sa marque, le souci constant du détail curieux qui retient l’attention, dans le sujet ou dans un coin du décor, une petite touche imperceptible, si difficile à saisir et qu’on devine seulement difficilement, cette singularité dans l’ordre des choses que seul son œil distingue et qui fait sa signature.

« Si je suis très prés du visage, l’expression n’existe pas, le visage devient un paysage composé des lacs des yeux et des collines du nez. » John Loengard

Chez Loengard la beauté passe par l’ordre et l’équilibre, il se dégage de ses photos une tranquillité qui apporte authenticité et humanité là où il pose son regard, le regard d’un optimiste qui a le sens de l’humour, et qui a l’humilité de dire que la photo n’est qu’un instant choisi dans lequel il ne faut pas s’arrêter ni se fier, pour lui, les apparences sont trompeuses et la photo ne raconte pas forcement ou uniquement ce qu’elle montre.

Site Officiel : John Loengard


The Beatles, Miami Beach, 1964

Les yeux de Brassai, 1981