Gérard Géry (1925-2013) photographe français. De 1960 à 1980, il travaille et collabore en tant que reporter au sein du magazine « Paris Match », l’équipe le surnomme « Coucoune » signifiant petit homme en provençal.
Chamonix est son camp de base, armé de son diplôme de guide de haute montagne, durant trente ans, il couvre les grands évènements verticaux du Mont Blanc. Il a le don de savoir monter un « coup » comme aucun confrère photographe, il prend le temps de placer dans son sac de montagne l’appareil photo qui lui permet de capturer les ascensions et lui assure parfois des sujets exclusifs publiés en doubles pages de Match, d’exploits légendaires des alpinistes, de René Demaison, Catherine Destivelle, Christophe Profit, Pierre Mazeaud, ou encore Walter Bonatti lors de sa première ascension en solo, du pilier sud-ouest des Drus en 1955, puis celles de Patrick Edlinger qui partage sa vie avec sa fille Anne.
En mai 1958, à Colombey-les-Deux-Eglises, il réussit une image historique de De Gaulle, après sa traversée du désert, le général s’apprête à revenir au pouvoir, à l’appel de René Coty, sa décision n’est pas encore prise. Gérard Géry, depuis trois jours, guette, se planque avec son matériel dans une meule de foin près du parc de la Boisserie et à sa grande surprise photographie le Général levant les mains au ciel dans un signe de victoire, saluant les avions de la patrouille de Dijon qui viennent de passer au-dessus de lui en formation croix de Lorraine.
Géry est le témoin de l’histoire contemporaine, réalisant un nombre considérable de reportages, tel que sur Beyrouth, le Vietnam, le Yémen ainsi que le Cambodge qui occupent son viseur par leur actualité. Mais il est aussi au cœur de l’actualité des célébrités, enregistrant sur sa pellicule, au fil du temps, Brigitte Bardot, Bourvil, Charles Aznavour, les Rolling Stones et le légendaire couple Sylvie Vartan et Johnny Hallyday.
Il est un conteur hors pair, un passionné de la haute montagne et un grand joueur de poker, il sait faire rire Brigitte Bardot sur le tournage de « Viva Maria » au Mexique en déposant sur son plateau du petit déjeuner un lapin nain qui boit son jus d’orange.
« Le contraire de la mort, c’est la naissance. Entre la naissance et la mort, il y a ce voyage qu’est la vie. » Gérard Géry