Walter Carone (1920–1982) Photographe Italien. Il sort tout droit du cinéma italien, pas du Cinecitta de Fellini mais du cinéma de la rue, celui de Rossellini, de « Rome ville ouverte ». Il lance en photographie, le néo-réalisme. Henri Cartier-Bresson, premier des « léicaїstes, est pour lui depuis ses débuts, son mentor, il incarne celui qui capte la vie avec génie, Walter l’admire, car il est un des rares hommes susceptibles de l’intimider. Il créé tranquillement, hors des règles de l’art, sa propre esthétique avec le savoir d'approcher des gens, avec générosité, pureté et ferveur qui engendrent une élégance qui traverse toutes ses images.

    • Photographe emblématique, attaché et attitré à la rédaction de « Paris Match », il immortalise un grand nombre de personnalités, acteurs et artistes. Il couvre, après la guerre, au moment où les paparazzi n’existent pas encore, les premiers festivals de Cannes. Il impose un style décontracté, de liberté et de confiance. Entre lui et les vedettes, comme on les appellent à l’époque, passe un vrai courant de respect mutuel. Il sait les limites de son pouvoir de photographe, il circule entre les stars et les médias, avec un air de confiance et d’amitié. Walter Carone au sein de Paris-Match créé une nouvelle aristocratie, tutoyant, embrassant les riches, sa noblesse vient de son ami, son Leïca, le seul capable de fait le reste, brandi comme un trophée.

    • Il mitraille sans cesse, et jamais au hasard, les jeunes beautés, les criminels, les artistes, les putains, les mariés célèbres. Pendant quinze ans il photographie frénétiquement la fête de l’actualité. Tout s’anime avec lui, chacun recevant le don de vie, il donne de son temps, sa pulsion, sa « pêche ». C’est peut-être pour cela qu’il disparait trop tôt, sans doute, pour avoir donné, trop et toujours trop vite à son métier, en se mitraillant lui-même.

    • Quand il est là avec son appareil, c'est un véritable spectacle, ils sont tous brillants, ils tiennent leurs rôles à la perfection, les stars s’alanguissent, les producteurs mâchonnent leurs cigares, les starlettes l’aguichent. On veut séduire, on séduit et Walter est toujours présent, le pied léger, le visage éclairé d’un sourire de conquête, l’œil doublé avec un bond, le voilà debout sur les tables de gala, il pirouette, bouscule quelques verres, assure son territoire, et de là, bien campé, flashe son monde à la ronde, comme un roi faisant la fête.

Jean Paul Sartre, Paris, 1946

Jacques Fath, Cannes, 1948

Brigitte Bardot, Toits de Paris, 1952

En mai 1952, le journal Paris Match n’a que trois ans, lorsqu’une jeune ballerine de 17 ans, Brigitte Bardot, prend la pose sur le toit de l’appartement de ses parents, bas résille et justaucorps, mains campées sur les hanches, le regard lumineux et frondeur, d'une détermination absolue, elle a Paris à ses pieds.

Et lorsque Walter Carone, attitré au magazine, lui propose une séance photo hors du commun, elle dit oui sans hésiter. Cette image est la préférée de Walter, son reportage à l'époque a pour but d'illustrer le premier article consacré à cette nouvelle actrice débutante qui devient rapidement « la petite fiancée de Paris Match » ainsi qu' une icône pour les français. La revue ose un titre visionnaire, « Cette jeune fille sera célèbre cette année », Brigitte, conquérante, se dévoile fragile avec la sensualité d’une adolescente.

Jacques Prévert, 1955

Catherine Deneuve, 1963