Jean Paul Goude (1940) photographe français, né à Saint Mandé, d’un père français et d’une mère, danseuse américaine de music-hall. Ses parents se sont rencontrés vers 1930 à New York. Il grandit à Saint-Mandé et suit ses études au lycée Voltaire, puis est étudiant à l’ « Académie de la grande Chaumière » ou il étudie la peintre et les arts appliqués.

      • En 1962, pendant les mois d’été, il séjourne à New York, un voyage qui est déterminant dans sa carrière. En 1964, il débute comme illustrateur pour les grands magasins du Printemps, puis s’occupe de la carrière de l’actrice Zouzou en 1970, dont il est le petit ami.

      • En 1970, il devient le directeur artistique du magazine américain « Esquire ». Au début des années 1970, il vit avec la chanteuse, Radiah Frye, puis fréquente la chanteuse Grace Jones, avec qui il se met en couple et donne naissance à un fils, Paulo en 1979.

      • En 1982, il revient en France pour mettre en scène dans « A One Man Show » Grace Jones. En 1983, il publie son premier ouvrage intitulé « Jungle Fever » puis réalise en 1984 le film le Flamenco autour du concept « Secouez-moi » et dessine le nouveau code visuel de la marque Kodak, des petits lutins s’échappant d’une diapositive.

      • En juillet 1989, à l'occasion du défilé du bicentenaire de la Révolution française, Jean-Paul Goude se voit confier par le gouvernement la conception d'un défilé monumental sur les Champs-Élysées qui contribue à sa popularité. Il devient alors le publicitaire génial et branché.

      • En 1990 pour le parfum « Égoïste » de Chanel, il imagine un film qui commence en noir et blanc comme une tragédie et passe à la couleur, se terminant comme un ballet. En parallèle il partage sa vie avec l’actrice et mannequin Farida Khelfa, qu’il a rencontré aux Bains Douches.

      • En 1991, sur demande de Jean-Luc Lagardère, il crée le nouveau logo de la première chaine de télévision privée, « La Cinq ».

      • En 1992 il réalise le films et les photos de la nouvelle campagne Chanel pour « Coco », au coté de Vanessa Paradis, se balançant dans une cage comme un petit oiseau .Par la suite il métamorphose Carole Bouquet en Marilyn Monroe, et Estella Warren en sirène, pour le « No 5 de Chanel ». Fruit de l’union avec Karen Park, le couple met au monde Lore­leï en 1996 et Théo en 1998.

      • En 1998, il fait apparaitre Azzedine Alaia aux côtés de Béatrice Dalle.

      • De 2001 à 2015, il est directeur artistique des campagnes publicitaires des Galeries Lafayette. Il égrène les affiches pleines de gaieté, de fraîcheur, comme un feuilleton dont l’héroïne, son égérie, Laetitia Casta joue tous les rôles, en mariée, en père Noël et en dandy.

      • En 2005 il publie un livre aux Éditions de La Martinière intitulé « Tout Goude » ainsi qu’aux États Unis et en Angleterre sous le titre de « So Far So Goude » aux Editions Assouline et Thames & Hudson.

      • En 2012, il est élevé au grade de commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres. En 2014, la ville de Nice lui consacre l'exposition « Une Introspection » au Théâtre de la Photographie et de l’Image.


La vie et l’e travail de Jean Paul Goude est avant tout avant-gardiste, il sait étonner le monde de la mode. Ses images sont électriques, il utilise plusieurs langages pour s’exprimer. Il est à l’origine de l’évolution de l’art visuel, directeur artistique du magazine « Esquire » dans les années 1970, pygmalion et compagnon de Grace Jones, par ses images, il aime surprendre, ses sujets de prédilection touchent à la provocation, au sexe et aux stéréotypes raciaux.

Il développe une œuvre photographique avec un potentiel souvent inexploité, il place au centre de ses clichés la sexualité du corps, ainsi que tout ce qui est ethnique, une passion lui venant de son enfance lorsqu’il est tombé amoureux des natifs d’Amérique et des divinités tribales.

Dans ses photos et collages, il déstructure, modifie, isole le corps pour le rende autre, leur donner vie, visuellement avec un style irrévérencieux, sensuel et provocateur.

Il porte une vision ou parfois les femmes ne sont pas optimistes, mais elles sont toujours vivantes, radieuses et colorées, comme avec ses muses, Radiah Frye, Carolina Beaumont, Toukie Smith et surtout Grace Jones.

« Pour moi, la jeune voisine de palier n’a aucun charme. » Jean Paul Goude

Depuis plus de trente ans, s'exprimant à travers la photo, le dessin, l'affiche, le cinéma, la vidéo ou l'événement, Jean-Paul Goude impressionne, dans tous les sens du terme, allant au fin fond de l’imaginaire. Il a la capacité de capter l’air du temps, et lui conférer chaque fois une expression durable. Il marque de son empreinte une nouvelle vision et un nouveau regard sur le monde.

Du New York de Andy Warhol, des cultures métissées à Grace Jones, chez Goude c’est une aventure profondément individuelle, un parcours marqué en particulier par les rencontres, et l'exaltation de quelques figures féminines. Sa vie et son œuvre sont profondément indissociables, ce qui donne obliquement à sa photographie un cachet très particulier, et l'élève au-dessus de la simple imagerie.

Ses images sont proches de son univers personnel et illustrent son goût pour les corps, l’exotisme, la musique, la danse, les contes de fées. Étant dépourvus de textes, il les qualifie de ballets et de pantomimes.

« J’ai voulu aller à contre-courant de tout ce que l’on voyait en ce moment. » Jean Paul Goude

En 1984, l’agence Young & Rubi­cam lui confie la campagne publi­ci­taire pour la firme Kodak, à cette occa­sion, il crée les Koda­kettes, trois petites filles habillées d’un maillot de bain à rayures rouges et blanches, portant un bonnet. Ces person­nages deviennent le symbole de la marque pendant une dizaine d’an­nées, avec cette réalisation, il obtient le Lion d’or lors du Festi­val inter­na­tio­nal de la publi­cité à Cannes, en 1985. Cette notoriété lui permet de réaliser d'enchainer de nouvelles campagnes de publicité pour des marques célèbres comme Perrier, Citroën ou Chanel.

Sur une autre de ses photographies, restée célèbre, la mannequin algérienne, Farida Khelfa gigantesque fait face au tout petit couturier, Azzedine Alaïa, cette association Goude-Alaïa incarne la seconde moitié des années 80, celle des années Mitterrand, un moment où la mixité éclot, où l’on croit très fortement à l’intégration.

« J’étais un illustrateur, illustrant les fantasmes des autres. Je suis devenu, naturellement, un auteur d’images. » Jean Paul Goude

Grace Jones, 1981

New York 1981, Jean Paul Goude photographie et transforme sa muse en une silhouette allongée et géométrique, couleur de peau noire-bleue, cheveux courts et allure androgyne, une longue cigarette aux bords des lèvres, image qu'il repeint au tirage d'un génial coup de pinceau, métamorphosant les couleurs, photographie qui se retrouve sur le cinquième album de Grace Jones, « Nightclubbing ».

Kodakette, Kodak, Rome, 1984

En 1984, l’agence Young & Rubicam lui confie la campagne publicitaire pour les pellicules de la marque Kodak, avec son inimitable ton décalé, il invente sa propre famille, ainsi sont nées les « Kodakettes » tout droit sorties de son imagination, trois petites pestes androgynes en maillot rayé rouge et blanc, coiffées d'un drôle de bonnet long, accompagnées de leur maman surdimensionnée.

Ces petits lutins deviennent le symbole de la marque pendant une dizaine d’années, pour son travail il est récompensé en obtenant un Lion d’or lors du Festival international de la publicité à Cannes, en 1985 et en 1989, c'est au tour de Jean-Baptiste Mondino de s'en emparer pour son spot « Les voleurs de couleurs ».

Jean Paul Gaultier, Made in Mode, 2012