Tony Frank (1945) photographe français, né Jean Laulhé au Pays basque. Après des études au lycée Voltaire, en 1959, durant ses vacances scolaires, il suit des cours dans une école privée de photographie, en découvrant la photographie, le jazz et le blues, passionné aussi bien par la musique que la photo, sa passion va très rapidement allier les deux.

    • En 1961, il se plonge dans l’univers du Rock avec Fats Domino, Elvis Presley, Chuck Berry, Buddy Holly, Tommy Steele, il fréquente le célèbre « Golf-Drouot », haut lieu du Rock français où il rencontre Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Long Chris et ses Daltons avec lesquels il réalise sa toute première pochette d’album.

    • « A la même époque, je m’infiltre par les toits de l’Olympia pour voir et essayer de photographier le spectacle de Louis Armstrong, viré par les 4 ou 5 pros, je réussis à pénétrer dans les coulisses, puis dans la loge de Armstrong. » Tony Frank. Il parvient à photographier le jazzman en signant à l’âge de 16 ans, pour la presse sa toute première « Une » pour un grand quotidien.

    • En 1964, il intègre le magazine « Salut les Copains », dont il est l'un des piliers

    • En 1968, la maison de disque Philips fait appel à lui afin d'effectuer des portraits de Serge Gainsbourg destinés à une pochette de disques. Cinq photos de la session sont retenues, Serge raconte plus tard que ces portraits figurent parmi ses préférés. Ce moment entre les deux hommes marque le début d’une longue collaboration et d’amitié, d’une relation de confiance. Tony le photographie régulièrement chez lui, rue de Verneuil, en studio, en famille et en concert. Il réalise la célèbre photographie de Jane Birkin pour la pochette de l’album « Melody Nelson », de 197, un disque mythique.

    • « Mon job, c'est de faire ressortir les meilleurs côtés des stars. J'ai essayé de montrer Gainsbourg sous son meilleur angle, j'adorais les moments partagés avec Gainsbourg. Il avait une grande culture de l'art. J'ai passé des soirées à rire avec lui, ce n'était pas quelqu'un de triste ! » Tony Frank

    • En 1972, il rejoint dès sa création le « Hit magazine », la même année en 1972, il est à l'origine de la photographie de Michel Polnareff placardée sur les murs de Paris, qui fait scandale, ou le chanteur apparaît de dos, les fesses nues, sur fond rouge.

    • En 1977 il retourne collaborer avec l’équipe de « Salut les Copains ».

    • En 1983 il travaille et collabore au sein de l’Agence Sygma, pour de nombreux magazines et compagnies photographiques.

    • En 2001, il devient photographe indépendant et en 2013 est nommé chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.


Depuis le début de sa carrière, l'univers musical est sa passion, il est le photographe attitré de nombreux chanteurs, Serge Gainsbourg, Johnny Hallyday et Michel Polnareff pendant plus de 40 ans, puis celui de Michel Sardou.

« Le Golf Drouot fut notre dénominateur commun, puis pendant de longues années, j'ai suivi Johnny en France et à l'étranger. Portés par nos passions, nous étions plongés dans le blues, le rock et le rhythm and blues. Ensemble, nous avons fait des milliers de photos, nous avons aussi fait les fous plus d'une fois, on aimait bien ça et nous avons profité de la vie. Cela fait cinquante ans que notre amitié perdure. Et j'ai encore aujourd'hui l'impression que Johnny aurait pu être mon grand frère. » Tony Frank

Il reste le témoin privilégié d’une époque rêvée, réalisant des clichés de stars françaises et internationales, chanteurs et comédiens parmi lesquelles Coluche, Eddy Mitchell, Nathalie Baye, Bob Dylan, Véronique Sanson, Laurent Voulzy, Alain Souchon, ainsi que de nombreux groupes Anglo-Saxons comme les « Who », Mick Jagger.

Photographe reconnu internationalement dans le milieu musicaux, lorsque les Rolling Stones, Madonna, Bob Dylan, The Who, Janis Joplin ou encore Tina Turner sont de passage à Paris, tous n'acceptent que de se faire tirer le portrait que si Tony Frank est de l'autre côté de l'objectif.

Son travail photographique est considérable, il produit un nombre important de pochettes de disques, est publié dans les plus célèbres magazines, « Paris Match », « VSD », collabore avec les majors compagnies ainsi que les agences photographiques.

Son talent se révèle dans une œuvre qui se regarde comme un album de photos de famille, avec des portraits chaleureux et touchants, il est toujours proche de ceux qu’il photographie, partageant tout, dans la vie comme au travers de son objectif, en livrant une photographie inédite, humaine, parfois fragile, mais toujours attachante et hors du commun.

Sa photographie est en priorité intime, il affectionne le plus, c'est le travail en extérieur qui lui permet de gagner du temps sur l’installation des éclairages, ses sujets se sentant plus libres, moins à l’étroit que dans les périmètres limités des studios. En extérieur ses modèles peuvent bouger, ce qui donne une liberté, de la respiration et de l’inspiration. Il cherche avant tout à saisir la personnalité de celui qui se tient en face de lui, décrochant un sourire, une expression du visage. Pour lui, le choix du fond, du décor est fondamental pour créer le meilleur éclairage possible pour rendre l’ambiance voulue.

Son expérience photographique depuis le début, est savoir donner du temps au modèle pour qu’il s’accoutume à la situation, c’est pourquoi ses images sont toujours un moment décisif et éphémère ou toutes les conditions sont réunies pour que la photo soit réussie. Rapide, il ne laisse pas ces instants magiques passés car il sait qu’il est rare et impossible de récupérer un regard absent.

« Je m’arrange toujours pour mettre en place tout les éléments techniques avant que la personne photographiée n’arrive, afin qu’elle n’attende pas. Je sais que celui qui se trouve en face de moi doit être le plus détendu possible, il doit oublier tout ce qui se passe autour de lui et m’oublier moi. » Tony Frank

« Contrairement à ce que l'on croit, c'est très difficile de faire des photos avec quelqu'un que vous connaissez. » Tony Frank

Site Officiel : Tony Frank

Jane Birkin, Session Melody Nelson, Londres, 1971

Serge Gainsbourg et Jane Birkin avec Charlotte,

Londres, Juillet 1971

Polnareff, 1971

Alain Bashung, Paris, 1981