Roy Schatt (1909–2002) photographe américain, né à New York. Avant de devenir photographe, Roy Schatt a étudié la peinture, travaillera dans la publicité comme graphiste et à la direction d’acteur pour l’ « Actor’s Studio » de Lee Strasberg, il y rencontrera le jeune James Dean alors débutant, Schatt réalisera les plus beaux portraits de l’acteur dont la fameuse série « Torn sweater » en 1954.
Durant les années 1940, il a vécu dans Greenwich Village. Pendant cette période, il va photographié de nombreuses vedettes : Elia Kazan, Arthur Penn ,Paul Newman, Billie Holiday , Steve McQueen, Marilyn Monroe, Tennessee Williams. Bien que Roy Schatt soit célèbre pour avoir photographié de nombreux acteurs et autres stars du moment, son travail est l’antithèse de la photographie « glamour ». Il rechercha inexorablement le moment d’inattention chez son modèle. Schatt était également un ateur au style émotif, ainsi on surnomma ses photographies « Méthode (1) » à cause de nombreux parallèles avec la révolution qui arriva dans le milieu des acteurs. Le célèbre professeur Lee Strasberg souligna ce lien lorsqu’il nommera Schatt photographe officiel de « Actor’s Studio ».
En Janvier 1955 Edward Steichen choisira une photo de Roy Schatt pour la collection du Musée d'Art Moderne de New York. Il réalisera cette même année des portraits émouvants de Marilyn Monroe, assistant en tant qu’élève aux cours de l’école théâtrale de Strasberg. Sur les clichés de Schatt Marilyn se distingue au milieu des élèves en costumes sombres,tous ont le visage tourné vers le professeur et parmi les ombres, Marilyn apparait comme une étoile, une touche de lumière, une célèbre luminosité qui émanait d’elle, elle est la, attentive, concentrée, surtout naturelle et simple, la plus belle période de sa vie.
En 1956, après la mort de James Dean, Roy Schatt rencontrera Steve McQueen, méconnu à cette époque. Bouleversé par la disparition de Dean, Steve voulu rencontrer son ami et professeur. Son travail sera exposé à la galerie « Staley-Wise » à Soho, à l’ « international center of photography » de New York, à la « National portrait gallery » de Washington et à l’ « Art Institute » de Chicago.
Les photographies de James Dean sont l’accomplissement de la carrière de Roy Schatt. Plusieurs années après, il se rappelait avoir été hypnotisé par James Dean lors de leur première rencontre : « Il était recourbé sur lui-même et paraissait assez louche. Puis Dean se leva d’un coup et cette hideuse personne devint un songe, un Adonis qui commença à danser à travers la pièce. Cette transformation, je n’ai pu la croire. » Dean étudia la photographie avec Schatt et devinrent très proches. Durant leurs longues années d’amitié, Schatt et Dean formèrent un parfait tandem photographe/acteur, dont sont issues les photos les plus populaires de Dean. « James Dean était un acteur de méthode (1) » nous explique Schatt, « étant moi-même acteur je pouvais identifier cet instinct théâtral. L’inspiration des scènes vinrent du fait de diriger et de provoquer. Mais la photographie devait être honnête et intéressante au-delà de l’exécution.
Roy Schatt obtiendra de James Dean des portraits intenses, sincères, loin des images posées et maniérées de l’époque. C’est le naturel, la pureté et la bienveillance qui émane des photographies de Roy Schatt, elles sont d’une grande modernité, rendant ainsi ses images, non seulement belles et émouvantes, mais surtout intemporelles. Le travail de Roy Schatt est l'antithèse de la photographie glamour. Il recherche toujours le moment d'inattention pour saisir ses sujets sur le vif.
« La photographie doit toujours être honnête et intéressante au-delà de la performance. » Roy Schatt
James Dean, reflective pose, New York, 1954
James Dean, Loft to Let, New York, 1954
James Dean, Alley, New York, 1954
James Dean, Loocking out the window, New York, 1954
James Dean, armchair, New York, 1955