Eva Sereny (1935-2021) photographe suisse, né à Zurich, fille unique de parents d'origine hongroise, d'un père chimiste et d'une mère actrice. En 1939, au début de la seconde guerre mondiale, la famille se retrouve bloqué à Londres
En 1955, âgée de vingt ans, Eva s'installe à Rome où elle épouse un ingénieur, Vincio Delleani, ensemble ils ont deux enfants, Riccardo et Alessandro.
En 1966, suite à la disparition de son père dans un grave accident de voiture, elle décide d'apprendre le métier de photographe afin d’être financièrement indépendance. Un ami appartenant au Comité olympique italien l'engage pour documenter les installations sportives construites pour les athlètes italiens, elle les soumet au Times à Londres qui les publie, ses photographies sont alors très appréciées, et marque le début de sa carrière photographique, elle obtient rapidement une réputation autant en Italie et qu'internationalement.
En 1970, elle se tourne vers les milieux cinématographiques, dès ses premières images, sa carrière de photographe de plateau est lancée sur le tournage de Catch-22 de Mike Nichols.
En 1971, elle rencontre Romy Schneider pour la première fois, à Rome, l'actrice âgée de 32 ans vient de lui téléphoné à une heure très tardive en lui demandant une séance de photos.
« Il pleuvait, certes, mais c'était justement à cause de cela. Avec une bouteille de champagne et des disques de chansons françaises, Romy est arrivée dans le studio, l'alcool et la musique se mouvaient dans un accord extraordinaire. » Eva Sereny
Au cours des trois décennies suivantes, elle travaille sur des centaines de plateaux, Gatsby le Magnifique de Jack Clayton avec Robert Redford et Mia Farrow, 1900 de Bernardo Bertolucci avec Robert De Niro, Indiana Jones et la dernière croisade avec Sean Connery et Harrison Ford, Portier de Nuit avec Charlotte Rampling.
Parallèlement, elle collabore avec de nombreux magazines, pour le Life, Vogue, Elle, Paris-Match, Harpers Bazaar, Marie Claire, Vanity Fair et Newsweek.
Au début des années 1980, elle s’intéresse de plus en plus au cinéma, se passionne pour la direction et réalise son premier film en 1984, intitulé « The Dress », court-métrage de 30 minutes, qui reçoit le Prix de la « British Academy » et celui de la « Chicago Golden Plaque ».
En 1994, elle sort son long métrage « Foreign Student », avec Robin Givens, basé sur le livre éponyme de Philippe Labro.
Ce n'est qu'en 1998, que la photographe, autorise pour la première fois la publication de la totalité de ses images exceptionnelles, réunies dans un ouvrage intitulé « Romy à Rome ».
En 2004, elle abandonne définitivement la photographie professionnelle et prend sa retraite.
En 2007, son mari décède, après cinquante ans de mariage
Ses photographies sont publiés en plusieurs ouvrages, et en 2012 ses séries de Romy Schneider font l’objet à Paris d’une exposition dédiée à l'actrice pour laquelle elle réalise l’affiche.
Son travail est inclus, lors du 50e anniversaire du magazine le « Sunday Times ».
En 2007, son mari décède, après cinquante ans de mariage et en 2009, elle épouse en secondes noces Frank Charnock.
En plus de sa photographie éditoriale, elle travaille en parallèle avec les célébrités internationales, Paul Newman, Audrey Hepburn, Marlon Brando, Jane Fonda, Sean Connery, Meryl Streep, Clint Eastwood, Michelle Pfeiffer, ainsi que des réalisateurs de renommée mondiale tels que Steven Spielberg, Sydney Pollack, et Federico Fellini.
Elle est surtout internationalement reconnu pour ses clichés emblématiques de Romy Schneider, produisant un nombre considérable de photographies, jusque dans l’intimité de l’actrice. C'est la vie de la star, en peu de temps, qu'elle parvient à enregistrer, imprimée à tout jamais sur le papier, un balancement entre clarté et réalité, ou Romy exprime le dilemme de beaucoup de grands acteurs dans cette simple phrase « Dans les films, je peux tout et rien dans la vie. »
« Sa joie et son exubérance remplissaient l'espace, bien que sa nature rayonnante s'assombrisse de temps en temps avec l'approche de la mélancolie. » Eva Sereny
Romy sait que chaque image a inévitablement une fin, qu’elle soit nue ou en se démaquillant devant un miroir, elle se laisse photographier ce qui ne sera plus, des moments intenses qui se glissent dans son corps.
« Toute la presse voulait comme d'habitude publier ces photos. J'ai dit à mon agence que je ne voulais, je l'ai interdit !! Elles ont été prises par une certaine Eva Sereny à Rome. » Romy Schneider
Ses images sont d’une émotion à fleur de peau qui restent les préférées de la photographe, car elles expriment tout ce que Romy Schneider est, sa beauté fragile tout en couleur, avec son regard au yeux clair auquel il est impossible d'échapper ainsi que ses éclats de rire. Avec Romy, tout le contraste, la lumière et l'ombre, est ce qu’elle préfère dans une représentation d’elle même.