Ali Mahdavi (1974) photographe iranien, né à Téhéran, il est à la fois photographe et artiste. En 1981 sa famille fuyant l'Iran, à l’âge de sept ans, il arrive à Paris. Il revendique comme premières influences « l’inhumaine beauté » de sa mère et le film Samson et Dalila avec Hedy Lamarr. Grand boulimique du savoir et de la culture, il ne s’arrête jamais, il effectue des études artistiques aux Beaux Arts, et intègre successivement les plus hauts lieux d’enseignement, l’École Boulle, l’École Nationale des Arts Appliqués Duperré.

  • En 1996, il est admis à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, au sein de laquelle il obtient son diplôme en 2000 avec les félicitations du jury à l'unanimité.

  • De janvier à juin 1998, il participe au programme d'échange Erasmus avec le département Peinture du « Royal College of Art » de Londres.

  • En 2000, le groupe LVMH lui accorde une bourse afin qu'il aille au « San Francisco Art Institute ».

  • Après ses années d’études il confirme et façonne son sens esthétique, il se tourne vers la photographie, qui selon lui est le meilleur moyen d’interpréter son propre monde. Il devient non seulement un des portraitistes du moment les plus convoités, mais également un photographe de mode pour les plus prestigieuses marques tel que Cartier, Wonderbra et Thierry Mugler avec lequel il en devient le styliste, parallèlement il réalise de nombreux spots publicitaires.

  • En 2009, il est nommé directeur artistique du Crazy Horse.

  • Aujourd'hui, il travaille essentiellement à Paris, où il exerce son métier de photographe de mode, de célébrités et collabore avec de nombreuses revues, le « Vanity Fair », le « Vogue Hommes International », le « Numéro » et le « Dazed & Confused ».


Quel que soit le sujet qu’il aborde, il ne renie jamais son esthétique, en mélangeant poésie sombre, ambiance des années 50, un soupçon d’érotisme et une fascination pour la photographie de plateau de films glamours hollywoodiens. Un esthétisme qui convient parfaitement bien à la scène du Crazy Horse, mythique cabaret pour il recréé l’image d’une certaine féminité. Ses images sont cosmétisées à l’extrême et dotées d’une patine irréelle, lisses et poudrées à la fois.

« Avant de passer à la photographie et à la mise en scène j’ai commencé par le dessin dès l’âge de 3 ans. Le dessin est la pratique la plus noble et la plus importante de toutes les disciplines que j’exerce, c’est l’origine de toute forme d’expression visuelle y compris le film et la photographie. » Ali Mahdavi

C’est de cette manière qu’on retrouve Monica Bellucci en panthère pour Cartier, la sulfureuse Dita Von Teese pour Wonderbra, le boxeur Brahim Asloum avec des dents en parure de diamants étincelants pour Vogue Homme International ou encore Zahia Dehar qu’il photographie en 2012 pour le magazine Next, supplément du journal Libération. Ses photographies le font apparaître comme l'un des artistes les plus talentueux et les plus audacieux de sa génération.

Photos de mode ou campagnes publicitaires, aucune de ses créations ne laisse indifférent, son univers transgenre, est fait de sophistication, de raffinement et de subtile extravagance qui interpelle par une nouvelle esthétique contemporaine tout en gardant une dimension profondément intemporelle.

Son travail est reconnu et admiré pour la réflexion qui propose et impose autour du corps, ainsi que pour la beauté et l'atmosphère particulière de ses mises en scène originales. Le glamour y tient une place importante, lorsqu'il photographie les femmes, c’est avec une extraordinaire fascination et une fusion, parfois utilisant le baroque et l'exubérance qui sont ses marques de fabrique. Il parvient à travers ses images à entraîner le lecteur dans un monde surréaliste comme son autoportrait en homme kangourou avec poche ventrale et nourrisson, ou encore celui avec des bébés rattachés à son crâne chauve.

« Dans toute cette création illimitée et débridée, il y a chez Man Ray une rigueur presque géométrique, une symétrie, des contrastes, une organisation qui donnent le sens et créent l’œuvre d’art. L’explosion créatrice est indispensable mais il faut être capable de l’organiser et de la restituer de manière ordonnée pour la partager. Cet ordre dans la folie nous rapproche terriblement. Man Ray est le premier à avoir cassé la hiérarchie entre les différentes expressions de formes artistiques, il n’y a plus d’un côté, ce qui est communément qualifié d’art noble, la peinture, la sculpture, les plasticiens et de l'autre, les arts dits appliqués, comme si ils étaient secondaires ou moins élevés, la photographie, la mode, le cinéma et le design. Être convaincu du contraire relève du snobisme. Man Ray a ouvert une porte, il restera un artiste majeur, inclassable, intemporel et donc toujours d’actualité. » Ali Mahdavi

Sa photographie est également en relation avec sa conviction du pouvoir de la beauté, lui qui se bat à coup de régimes pour devenir svelte, et qui subit une pelade irréversible le laissant chauve.

« la photographie est la conséquence d'un rapport fusionnel, de fascination que j'ai eu avec ma mère. » Ali Mahdavi

Monica Bellucci, Femme Panthère, Cartier, 2000

Thierry Mugler, 2014