Sam Lévin (1904-1992) photographe français, d’origine russe. En 1906, il immigre avec sa famille, âgé de deux ans en France, à Paris, fuyant l'antisémitisme qui s'exprime ouvertement en Ukraine. Il opte initialement pour une formation d'ingénieur chimiste, très tôt la photographie se présente à sa vue comme alimentaire, il s'essaye au reportage pour la presse du Nord et de Paris, puis pénètre le monde du cinéma par hasard.

    • En 1935 il remplace au pied-levé un photographe de plateau, séduit immédiatement par cet univers, il accompagne photographiquement le renouveau du cinéma français de l'entre-deux guerres, bien que le terrain est déjà occupé par les photographes Roger Forster et Raymond Voinquel, il se démarque rapidement en réalisant, des photographies sur les tournages des plus prestigieux longs métrages de l'époque, ceux de Jean Renoir, Yves Allégret, Max Ophuls, Christian-Jaque, et Henri-Georges Clouzot, réalisant des portraits de vedettes dans l'intimité de son studio créé à cet effet.

    • En 1934, il ouvre un studio de portrait à Paris, au 3 Faubourg Saint-Honoré où il photographie les stars du grand écran, il est un homme discret qui derrière ces monstres du cinéma s'est s'effacer, trouvant à peine sa signature au bas de ses tirages, publiés dans Cinémonde, Paris Match et Jours de France. Les publications de ses portraits contribuent à rendre célèbres de nombreux acteurs et personnalités du monde du spectacle. Dans le cocon cossu de atelier photographique, il cultive sa méthode et son style, soignant autant l'accueil et la mise en confiance de l'acteur que l'éclairage. À la différence du studio Harcourt, dont l'esthétique marmoréenne s'impose au modèle pour le mieux rendre inaccessible, ses portraits, reste une relation personnelle entre lui et la célébrité, dans ses images, il unit dans une même image le sublime et le familier.

    • Dans les années 50, il suit l'essor d'un cinéma français internationalement ambitieux, l'émergence d'une nouvelle génération d'acteurs liés à la Nouvelle Vague, ainsi que les coproductions italo-américaines à gros budgets. Actionnaire dirigeant et caution artistique d'une imposante structure sans âme qui produit aussi bien des photographies de mode et de publicité.

    • A la fin des années 60, il reste toutefois le photographe dont les images contribuent énormément à nourrir un star-system populaire et dont l'égérie première est sans conteste Brigitte Bardot.

    • Par la suite, il effectue des portraits plus sexy de Brigitte Bardot, qui très vite font le tour du monde en contribuant à l’édifier le mythe Bardot.

    • Au cours de sa carrière, il immortalise 6 000 personnalités et accumule 600 000 négatifs.

    • Le 6 juin 1997, son épouse Simone Lévin fait don de son œuvre à la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine du Ministère de la culture.


Son travail photographique épouse parfaitement l'âge d'or du cinéma français, réputé à l'époque comme l'un des tous meilleurs photographes de plateau, son amitié avec Jean Renoir, son chic et sa technique infaillible lui permettent de bâtir une galerie de portraits. Rapidement adepte de la couleur, il parvient à magnifier les actrices par des images modernes, marquantes et intemporelles. Mais au d de la couleur, en parallèle il développe une œuvre en noir et blanc, en interrogeant chaque visage, travaillant ses poses et sa lumière pour en définir sa figure, des clichés, grâce à leur richesse, leur style et leur modernisme s'inscrivent dans le temps.

Nombre d'artistes de variétés passent par son studio, Dalida, Frank Alamo, Sacha Distel, Sylvie Vartan, Guy Bedos et Sophie Daumier, Edith Piaf et Théo Sarapo, Françoise Hardy, Gilbert Bécaud, Johnny Halliday et Vince Taylor.

Brigitte Bardot, Paris, 1968