Larry Towell (1953) photographe canadien, né à Chatham-Ken, fils d'un mécanicien réparateur, il grandit dans une famille nombreuse de l'Ontario rural.

Ses expériences en tant que poète dans les années 70 et en tant que musicien folk dans les années 80, contribuent au développement de son style. Où qu’il aille, il se concentre sur l’intimité avec une fascination pour les personnes sans terre, qui le mène à entamer des projets sur les travailleurs. Sa carte professionnelle porte pour seule mention « Être humain », il l’un des rares photo-journalistes qui comme Robert Doisneau ne photographie que ce qui lui tient vraiment à cœur.

Par là même poser son appareil photographique sur une table ou entre les plis d'un coussin signifie raconter l'humanité tout en restant ancré dans la réalité, cette réalité qui le pousse à sortir de chez lui et à voyager au Salvador, au Nicaragua, en Palestine pour connaître et photographier les peuples opprimés qui ont perdu leurs terres.

« La terre fait prendre conscience aux gens de ce qu'ils sont vraiment, quand il perdent leur terre, ils perdent leur identité. » Larry Towell

Il faut du talent pour raconter les gestes du quotidien, les moments faits de petits rien, de tendresse et de silence, de regards qui se croisent dans l'intimité d'un intérieur. Et ce talent et ce sentiment Larry Towell le détient, il ne ferme rien au point de former un tout, en pensant que la photographie est essentiellement une affaire de famille.

Depuis le début de sa carrière, ce thème de la terre et des hommes est sa priorité, il est simple et complexe à la fois. Près de sa ferme en Ontario, il fait connaissance des mennonites, une communauté minoritaire protestante d'origine allemande qui refuse le progrès technique et vit de ce qu'elle produit. Le Mexique abrite le centre de cette communauté, mais de nombreux membres sont obligés de migrer pendant la saison des récoltes, allant jusqu'au Canada, terre natale du photographe.

Il veut les photographier dans leur rythme, témoigner de leur vie ancestral ou il trouve quelque chose de familier, veut en savoir plus en décidant de les accompagner dans leur voyage de retour au Mexique, dans un retour ou le temps s'exprime par la dureté et la pauvreté de la condition rurale, les règles et les contradictions de la religion, la lutte continue pour le travail et la terre, le sens de la communauté.

«  La guerre et la misère ne sont rien d'autre qu'une famille de situations dramatiques. » Larry Towell