Eliot Elisofon (1911-1973) photographe et photojournaliste américain, né à New York. En 1929 suit ses études secondaires à la « DeWitt Clinton High School » puis s'inscrit à l'Université de Fordham, ou il obtient son diplôme de médecine en 1933, et poursuit en étudiant la philosophie, c’est à partir de ce moment qu’il se met à la photographie.

      • En 1936 il participe à la fondation de la « photo League » au coté de Paul Strand, Ralph Steiner et Berenice Abbott, groupement de photographes amateurs et professionnels réuni à New York autour d’objectifs communs de nature sociale et créative, il est l'un des membres les plus actifs et productifs au sein du mouvement.

      • En 1937, il rencontre le photographe et cinéaste Willard Van Dyke qui le présente au directeur artistique Alexey Brodovitch de la revue « Harper Bazaar », qui à son tour le présente à Beaumont Newhall, conservateur de la photographie au MoMA de New York. La même année, il débute sa collaboration avec le magazine Life. Il se lie d'amitié et tire le portrait de nombreux artistes de l'époque, Chaim Gross, Isamu Noguchi et David Smith, il installe son studio commercial de publicité et de mode, en face du Musée d'Art Moderne, lui servant dans le même temps de lieu de rencontre pour les artistes.

      • De 1938 à 1943 il donne des conférences sur le travail du photographe Lewis Hine, sur le photojournalisme et la photographie réalisée au flash.

      • En 1940 il épouse Mavis Lyon. En 1941 il suit le général Patton lors la campagne d'Afrique du Nord, en étant le seul photographe accrédité à pouvoir photographier le général.

      • A partir de 1942, il intègre officiellement l’équipe du magazine Life, au sein duquel il collabore jusqu’en 1964. Il réalise ses premiers reportages en pénétrant des mondes totalement inconnus et différents, il photographie la misère dans le Tennessee, les Massai au Kenya, les tribus du Bénin, du Nigeria, une Inde ambigüe et parcoure plus de 20 villes sur le territoire américain.

      • En juin 1943 il est exposé au MoMA de New York, présentant ses clichés de guerre réalisés en Afrique du Nord, exposition intitulée « Tunisian Triumph ».

      • En 1946 il divorce de sa femme Mavis et épouse Joan Baker Spear en 1950, avec qui il a deux filles Elin et Jill.

      • En 1951, il découvre la possibilité d'utiliser les techniques cinématographiques avec des filtres de couleurs pour la photographie, alors qu'il effectue des clichés sur le tournage de film « African Queen », il fait part de ses théories sur cette photographie en couleurs au réalisateur John Huston, qui de suite l’embauche en tant que consultant couleur pour son prochain film « Moulin Rouge ». Alors reconnu dans le milieu cinématographique il est consultant au même titre, en 1958 sur le tournage de « L’adorable Voisine » avec Kim Novak, James Stewart et Jack Lemmon, puis en 1965 sur film « la plus grande histoire jamais contée » de George Stevens.

      • En 1973, l'année de sa disparition, il fait don de 80.000 clichés de son travail en Afrique au Musée national d'art africain du Smithsonian de Washington. Il laisse derrière lui un héritage colossal se composant de plus de 300.000 photographies.

      • En 2013, le Musée national d'art africain de Washington, pour célébrer le 40eme anniversaire de sa mort, lui rend hommage pour sa donation, la collection Eliot Elisofon y est exposée sous le nom « Africa Re-Vu, l'héritage photographique d’Eliot Elisofon ».


Surnommé « Le photographe cherchant à prendre des photographies impossible à prendre. », Elisofon est considéré comme un des photographes incontournables du Life magazine. Très tôt, il fait sa mission première de pointer son appareil sur les choses qui nécessitent une attention, avec un humble éducation qui l'a reçu, son but le conduit à réussir et d’améliorer le monde qui se trouve autour de lui.

« L'art, pour être vrai, doit se développer hors des êtres humains, il faut les aider à vivre une vie meilleure et plus complète. Il faut étendre le champ du sentiment et de la vision avec lesquels nous sommes nés. » Eliot Elisofon

Lors de la Seconde Guerre mondiale, il emporte son appareil dans des zones très dangereuses, travaille toujours intensément, se jetant parfois dans la gueule du loup. Après le conflit, il aborde divers genres, passant de la nature morte au portrait et aux études ethnographiques sur le continent noir.

Durant sa carrière, il se rend sur les six continents de la planète, parcourant plus de 2.000.000 miles. Fidèle collaborateur pendant 30 ans au sein de la revue Life, la majorité de ses reportages sont publiés en Une et dans les pages intérieures du magazine, parallèlement 19 ouvrages sont édités. Il effectue 11 voyages en Afrique et intègre les plateaux de cinéma en tant que photographe avec un style ingénieux.

Model and Crane, 1937

Portrait of Kubanyim Mbopey Mabiintsh ma‐Kyeen, Congo, 1947

Marcel Duchamp, 1952

En 1952, à New York, le photographe Eliot Elisofon et Marcel Duchamp, ensemble revisitent la célèbre toile de l'artiste, réalisée 40 ans plus tôt, « Nu descendant un escalier », mais cette fois ci c'est le plasticien qui se décompose sur chacune des marches, de celui qui est précurseur du pop art, du néo dadaïsme, du cinétisme et de l’op art.

Manhattan and Switchboard Operators, New York, 1962