Piergiorgio Branzi (1928-2022) photographe italien, né à Florence. En 1953, il se rend à une exposition de Henri-Cartier Bresson à Florence, de suite c'est la révélation, impressionné, il court s'acheter un appareil photos en sortant et décide interrompre ses études de droit à l'université pour se consacrer à la photographie et au photojournalisme.
En 1953, il se rend à une exposition d'Henri Cartier Bresson, c'est le déclic immédiat, il veut être photographe, il perçoit l'importance de l'époque dans laquelle il vit, les années du néoréalisme cinématographique et littéraire, ou les changement politiques et sociaux sont si importants. Il collabore avec les premiers magazines italiens illustrés et participe à la publication culturelle et politique, « Il Mondo » crée et dirigé par Mario Pannunzio.
En 1955 avec un ami et sa moto Guzzi, il part à la découverte du sud de la péninsule, cette terre mystérieuse, païenne, archaïque, que l'on commence à découvrir dans certain films.
En 1962, il rejoint la compagnie nationale audiovisuelle RAI, deux ans plus tard en 1964, le directeur du journal télévisé, Enzo Biagi, l'envoi à Moscou. Pendant de nombreuses année il devient journaliste audiovisuel, mais parallèlement il continue à prendre des photos pour son compte personnel.
En 1995, il reprend son Leica, à l'invitation du groupe « Zannier » pour participer au projet, « Itinéraires pasoliniens »
En 1997, en collaboration avec FIAF et Alinari, il publie un ouvrage, suivi d'une monographie en 2003 publiée par Paolo Morello et Sandra Phillips.
En 2006, son travail est exposé à l'occasion du show, « Incanti e altri ritratti », exposition par la suite reprise au centre international de la photographie de Milan, le « FORMA ».
Membre de « La Bussola », groupe d’avant-garde né à Milan, pour lequel la photographie est un art, libre des exigences de la chronique documentaire, il rejoint en 1954, le cercle « Misa » fondé par le photographe, Giuseppe Cavalli, animateur du groupe photographique d’amateur et y rencontre Mario Giacomelli, Alfredo Camisa et Silvio Pellegrini.
il passe plus de cinquante ans à témoigner des bouleversements du monde à travers la planète. Au début des années 60, il travail en tant que correspondant à Moscou.
Il ressent le besoin impérieux d'observer son pays afin de la raconter par le biais de la photographie, pour apporter un témoignage à la mémoire collective. En posant son regard sur son Italie, il réalise une sorte de journal personnel avec des photos humanistes, des images qui font référence au courant de la photographie humaniste française, incarné par Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Willy Ronis.
Il poursuit sa quête dans des régions reculées de la Vénétie, puis en Espagne en Andalousie et en Grèce. Ses voyages s'articulent autour des hommes et de leur environnement, il cherche à comprendre leurs problèmes, la douleur du quotidien, les tensions et la fatigue de vivre qui ont anéanti tout le reste, et le besoin de s’écrier dans l'angoisse que toute réalité est perdue.
« J’ai changé de style naturellement. Il n’était pas question de recherche formelle, nous portions surtout un regard sur une réalité qui n’était pas connue en Europe, en Occident. » Piergiorgio Branzi
Il ressent le besoin impérieux d'observer les pays afin de les raconter par le biais de la photographie, il cherche à apporter un témoignage à la mémoire collective. Sa vision du monde est calme et contemplative, loin du photojournalisme d 'actualité, de ses voyages naissent des images uniques, des fragments de vie, des visions intemporelles, car ses sujets ne sont pas anecdotiques mais humains, malheureux et mystérieux. Il fait de la figure humaine son style photographique, en la plaçant dans des cadres, que ce soient des montants de portes, des fenêtres, des perspectives.
« J’ai compris avec la photo qu’on pouvait exprimer plus qu’avec le verbe. » Piergiorgio Branzi
Garçon à l'Horloge, Comacchio, 1956
A Comacchio, commune située dans le delta du Pô au milieu des marais, une simple flaque d'eau qui reflète le profil d'un petit garçon de dos, immobile, une horloge sur l'épaule, les aiguilles inutiles indiquent que le temps s'est arrêté, suspendu, illimité, créant une atmosphère quasi irréelle ou la confusion et l'aliénation règnent.
Bar sur la Plage, Adriatique, 1957
Grue dans les nouveaux quartiers, Moscou, Série Moscou, 1962-1966