Piergiorgio Branzi (1928-2022) photographe italien, né à Florence. En 1953, il se rend à une exposition de Henri-Cartier Bresson à Florence, de suite c'est la révélation, impressionné, il court s'acheter un appareil photos en sortant et décide interrompre ses études de droit à l'université pour se consacrer à la photographie et au photojournalisme.

Membre de « La Bussola », groupe d’avant-garde né à Milan, pour lequel la photographie est un art, libre des exigences de la chronique documentaire, il rejoint en 1954, le cercle « Misa » fondé par le photographe, Giuseppe Cavalli, animateur du groupe photographique d’amateur et y rencontre Mario Giacomelli, Alfredo Camisa et Silvio Pellegrini.

 il passe plus de cinquante ans à témoigner des bouleversements du monde à travers la planète. Au début des années 60, il travail en tant que correspondant à Moscou.

Il ressent le besoin impérieux d'observer son pays afin de la raconter par le biais de la photographie, pour apporter un témoignage à la mémoire collective. En posant son regard sur son Italie, il réalise une sorte de journal personnel avec des photos humanistes, des images qui font référence au courant de la photographie humaniste française, incarné par Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Willy Ronis.

Il poursuit sa quête dans des régions reculées de la Vénétie, puis en Espagne en Andalousie et en Grèce. Ses voyages s'articulent autour des hommes et de leur environnement, il cherche à comprendre leurs problèmes, la douleur du quotidien, les tensions et la fatigue de vivre qui ont anéanti tout le reste, et le besoin de s’écrier dans l'angoisse que toute réalité est perdue.

« J’ai changé de style naturellement. Il n’était pas question de recherche formelle, nous portions surtout un regard sur une réalité qui n’était pas connue en Europe, en Occident. » Piergiorgio Branzi

Il ressent le besoin impérieux d'observer les pays afin de les raconter par le biais de la photographie, il cherche à apporter un témoignage à la mémoire collective. Sa vision du monde est calme et contemplative, loin du photojournalisme d 'actualité, de ses voyages naissent des images uniques, des fragments de vie, des visions intemporelles, car ses sujets ne sont pas anecdotiques mais humains, malheureux et mystérieux. Il fait de la figure humaine son style photographique, en la plaçant dans des cadres, que ce soient des montants de portes, des fenêtres, des perspectives.

« J’ai compris avec la photo qu’on pouvait exprimer plus qu’avec le verbe. » Piergiorgio Branzi

Garçon à l'Horloge, Comacchio, 1956

A Comacchio, commune située dans le delta du Pô au milieu des marais, une simple flaque d'eau qui reflète le profil d'un petit garçon de dos, immobile, une horloge sur l'épaule, les aiguilles inutiles indiquent que le temps s'est arrêté, suspendu, illimité, créant une atmosphère quasi irréelle ou la confusion et l'aliénation règnent.

Bar sur la Plage, Adriatique, 1957

Grue dans les nouveaux quartiers, Moscou, Série Moscou, 1962-1966