James Nachtwey (1948) photographe américain, né à Syracuse dans l'État de New York, il grandit dans le Massachusetts.
De 1966 à 1970, il étudie l’histoire de l’art et les sciences politiques à la prestigieuse université le « Dartmouth College ». Il participe aux manifestations contre la guerre au Vietnam et la lutte pour les droits civiques, les images de ces évènements marque sa conscience et le point de départ pour lequel, il opte définitivement pour une carrière de photographe.
Dès son diplôme obtenu en 1970, il exerce différents métiers, marin sur un cargo, camionneur, assistant monteur pour les journaux télévisés chez NBC à New York. Il aborde la photographie en autodidacte, étudiant l’œuvre de Henri Cartier-Bresson, William Eugene Smith et Don McCullin.
En 1976, il est embauché comme photojournaliste pour un quotidien du Nouveau Mexique.
En 1980, de retour à New York, il s’installe en tant que photographe indépendant et travaille pour l'agence « Black Star » jusqu’en 1985.
En 1981, il effectue son premier reportage à l’étranger, se rendant en Irlande du Nord, pour couvrir la guerre civile, notamment à Belfast durant la grève de la faim, reportage qui est un tremplin pour sa carrière internationale. Puis se succèdent l’Amérique centrale et ses révolutions, du Nicaragua au Guatemala, le conflit israélo-palestinien.
En 1983, il remporte son premier prix de la « Robert Capa Gold Medal » et en 1984, signe un contrat avec le Time Magazine.
En 1986 il intègre l’agence « Magnum Photos » et en devient membre.
En 1990, dès la libération de Nelson Mandela, il se rend en Afrique du Sud pour suivre la fin de l’apartheid et témoigne de la tragédie de la famine en Somalie et au Soudan.
Au cours de toutes les années 1990, suite à l’effondrement de l’Union soviétique, il couvre les évènements en Yougoslavie qui se divise, ou éclatent des guerres civiles et ethniques entre la Bosnie-Herzégovine, la Croatie et la Serbie.
En 1994 il retourne en Afrique du Sud pour effectuer pendant trois mois un reportage sur la campagne électorale qui s’achève par la victoire à la présidence de Mandela.
En 2001, il quitte Magnum Photos pour créer avec six autres photographes l’« Agence VII ».
Le 11 septembre 2001, lors de l’effondrement des Twin Tower, il est présent dans son appartement de South Street Seaport, situé à quelques minutes du drame, il se rend sur les lieux et réalise des clichés de la catastrophe qu’il remet douze heures plus tard à la rédaction du « Time Magazine ».
En 2003 il est grièvement blessé par un tir de grenade à Bagdad alors qu’il est sur un jeep avec des soldats américain.
En août 2011, après une carrière remarquable qui fait de lui l'un des photo-reporters les plus célèbres et appréciés du monde, James Nachtwey annonce à la surprise générale son départ de l’« Agence VII ».
En février 2014, lors d’un reportage en Thaïlande, à nouveau il est légèrement blessé à Bangkok à la jambe par une balle.
Il reçoit la « Robert Capa Gold Medal » à cinq reprises, le prix du magazine « Photographer of the Year » à six reprises, ainsi que le prix « W.Eugene Smith Memorial Grant » dans la catégorie Photographie Humaniste. Et tout récemment en 2016, il obtient le « Prix Princesse des Asturies » dans la catégorie Communications et Humanités, récompense espagnole pour les travaux d'envergure internationale. Il est membre de la « Royal Photographic Society » et à la chaire de docteur honoraire des Beaux-arts au « Massachusetts College of Arts ».
James Nachtwey est considéré comme l'un des plus grands photographes de guerre de notre époque, tant par les amateurs que ses pairs, il effectue un tour du monde de l’Enfer dans le but de documenter toutes les situations difficiles dans de nombreux pays. Chacune de ses images se présente telle une icône qui résume parfaitement le conflit du pays qu’il découvre. Il est le successeur direct du photographe Robert Capa, précurseur du photojournalisme et suit depuis le début de sa carrière son mot d’ordre « Si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’étais pas assez près. »
« J’ai voulu devenir photographe pour être photographe de guerre, mais je suis convaincu qu’une photographie qui révèle le vrai visage de la guerre, est presque par définition, une photographie contre la guerre. » James Nachtwey
Il sillonne le globe depuis près de 20 ans, avec son sac à dos et ses appareils photos impeccablement rangés, se rend sur tous les conflits afin de couvrir ce qu’il se passe, de rendre compte, il parcoure l’Afghanistan, la Bosnie-Herzégovine, le Rwanda, le Salvador, l’Irlande du Nord, le Kurdistan, la Somalie et l’Afrique du Sud pour photographier l’enfer, les ténèbres, le mal dans le monde, l’horreur et la souffrance des hommes. Chacune de ses images se distingue dans la marée des photos de guerre ou la douleur devient presque familière.
« Je veux que le premier impact, et de loin, l’impact le plus puissant, soit une réaction émotionnelle, intellectuelle et morale sur ce qui arrive à ces personnes. Je veux que ma présence soit transparente. » James Nachtwey
Là où d'autres photographes reculent ou se protègent, il est souvent le seul à s'avancer au cœur de l’action, en s'exposant face aux dangers et réussissant des prises de vues cadrées très proches, des photographies authentiques et exigeantes.
« Je veux enregistrer l’histoire à travers le destin d’individus singuliers qui appartiennent souvent aux classes les moins riches, je ne veux pas montrer la guerre en général, ni l’histoire avec un grand H, mais plutôt la tragédie d’un homme unique, ou d’une famille. » James Nachtwey
Malgré sa maîtrise de la couleur qui pour lui semble parfois détourner le regard du sujet principal de la composition, il utilise majoritairement le noir et blanc, un choix émotionnel qui s’impose à lui et qui colle parfaitement à l’atmosphère des sujets choisis. Le noir et blanc permet d’aller directement à l’essentiel, il peut davantage se concentrer sur le cadrage, l’angle de vue et sur l’instant photographié qu’il découvre à chaque périple, réalisant des images soigneusement composées et présentant une parfaite orchestration du chaos.
« Je n’utilise pas les éléments formels de la photographie par pur goût esthétique, je n’utilise pas ce qui se passe dans le monde pour tenir des discours sur la photographie. J’utilise la photographie pour dire ce qui se passe dans le monde, je suis un témoin et je veux que mon témoignage soit éloquent. » James Nachtwey
La photographie chez James Nachtwey est bien plus qu’un métier, c’est une véritable passion, après ses prises de vues, il passe des heures à retoucher la qualité de ses photographies, il ne falsifie aucune de ses images mais cherche à en obtenir un meilleur rendu en modifiant les niveaux de lumière et de saturation dans le but de décrire ce qui c’est réellement déroulé.
« Quoi faire de ma colère. Je devais l’utiliser, canaliser son énergie, la transformer en quelque chose qui clarifierait ma vision, au lieu de l’embrumer. » James Nachtwey
« J’ai été un témoin, et ces images sont mon témoignage. Les événements que j’ai enregistrés ne doivent pas être oubliés et ne doivent pas être répété. » James Nachtwey