Julius Shulman (1910-2009) photographe américain, né à New York, fils d’immigrants juifs russes. Il passe son enfance dans une ferme d’un coin reculé du Connecticut.

Julius Schulman est reconnu internationalement pour son travail en tant que photographe d'architecture. Il révèle des aspects rarement présentés du modernisme californien, même si une majorité de ses images sont prises essentiellement en Californie, il dépasse les frontières, ne se cantonnant pas qu’à la côte ouest, il pousse son exploration à tous les États américains, au Mexique, en Israël et à Hong Kong.

Sa photographie joue un rôle instrumental dans la diffusion de l’image du style de vie californien du milieu du XXe siècle dans le monde entier. Son œuvre identifie et met en valeur les éléments importants de structure, de fonctionnalité et de conception de chaque réalisation dans le contexte à la fois de l’environnement naturel et de l’existence de ceux qui y vivent. Cette sensibilité, associée à son sens brillant et intuitif de la composition et de l’instant, lui vaut la réputation d’être un des maître du genre de la photographie du modernisme. II fait passer la photographie d'architecture d'un statut commercial à celui d'art.

Ses photographies d'architecture, font éclater les bâtiments comme ceux de Charles Eames , ainsi que ceux de ses amis proches, Richard Neutra et Raphael Soriano. La clarté de son travail exige que la photographie d'architecture doit être considérée pour lui, en tant qu'une forme d'art indépendante. Chacune de ses images unit la perception et de la compréhension pour les bâtiments et leur place dans le paysage. Les compositions précises révèlent pas seulement les idées architecturales derrière la surface d'un bâtiment, mais aussi les visions et les espoirs de toute une époque. Le sens de l'humanité est toujours présent dans son travail, même lorsque la figure humaine est absente des photographies réelles.

Il a le don de la perception, son œil voit tout, il est devenu une sorte d’archiviste visuel avec des images qui concilient expérience et idées.

Il ne montrent pas les maisons, mais les promesses faites pour ces maisons. Il parvient à mettre en évidence toute la mythologie qui fait le succès du modernisme, l’architecture de la fin des années 1940 aux années 1960. Ces maisons ont des murs de verre, un garage ouvert, une cheminé design et une piscine. Julius rend un hommage aux rêves de conquête spatiale de l’ère lunaire. Ces maisons parfois suspendues, accrochées sur une colline ont vu le jour à Los Angeles en même temps que les films de cowboys, elles instaurent le mythe de la conquête de l’Ouest, invoquant un passé plus aventureux, plus ouvert, tout comme la fait le cinéma.

Il réalise le rêve de tout photographe, créer des images de références, inscrire une œuvre au patrimoine visuel de l’humanité. Grâce à son objectif, il révèle au monde entier l’architecture moderniste. Ses clichés expriment la vision et les espoirs d’une époque, l’empreinte de l’homme au milieu de la nature. De nos jours, bien des édifices qu’il a saisis n’existent plus ou ont subi des transformations, son travail de les avoir enregistré reste un témoignage précieux, une mémoire vivante.

« Case Study House 22 », œuvre de l'architecte Pierre Koenig, où deux jeunes femmes dans une villa qui semble comme suspendue, observent les collines de Hollywood, cette photographie est considérée aujourd’hui comme une icône de la photographie d’architecture.

« La grandeur de l’humanité se reflète dans les arts plastiques et l’architecture. » Julius Schulman