Jacques-Henri Lartigue (1894-1986) photographe français, né à Courbevoie. Son œuvre est un album de famille, univers quasi-autobiographique, regard d'enfant, univers des loisirs bourgeois. Jacques-Henri Lartigue aimait à surprendre au travers d'une photo, il donnait un regard différent de choses communes en jouant sur les angles de prises de vue, l'instantané, le noir et blanc. Peintre de métier, il a apporté à la photo une esthétique théorique qu'on retrouve dans ses instantanés, ou les règles de composition sont toujours présentes. Il fait partie de la vague parisienne du milieu du vingtième siècle aux côtés de Picasso, Jean Cocteau, et Sacha Guitry.

  • Son père lui offre dès l'âge de sept ans son premier appareil photographique, une chambre 13 x 18 à pied qu'il utilise instinctivement. Il entreprend d'écrire son « journal » qu'il continuera toute sa vie. Il ne cesse dès lors d’enregistrer tous les instants privilégiés de sa vie personnelle et familiale, en amateur, il photographie ce qu’il aime. Il est très vite attiré par le mouvement et dès que la technique le lui permet, il commence ses premiers instantanés. Les jeux et les inventions de son frère Zissou et de ses cousins lui servent souvent de modèles. Les aéroplanes, les automobiles sont également ses sujets favoris. A partir de 1904, il photographie aussi bien les expériences d'enfants et jeux familiaux que les débuts de l'aviation, les nouvelles automobiles, les manifestations sportives, les loisirs et divertissements. Les belles dames du Bois de Boulogne sont également l'un de ses sujets de prédilection. De 1912 à 1927 il pratique la photographie autochrome. En 1915, il fréquente l'Académie de peinture Julian. La peinture devient et restera son activité professionnelle, il expose dans plusieurs salons à Paris et dans le midi de la France. Passionné par le cinéma, il photographie les tournages de plusieurs films de Jacques Feyder, Abel Gance, Robert Bresson, Federico Fellini.

  • Ses photographies sont archivées par lui-même dans des albums, au nombre de 116 qui regroupent un choix parmi les 200 000 clichés.

  • En 1922, il expose au Salon de la Société des Beaux Arts au Grand Palais, peintre de fleurs très connu dans les années 30, de la vie mondaine et du sport, ses portraits sont alors très appréciés. Van Dongen, Marlène Diétrich ou Greta Garbo furent ses modèles parmi des centaines d’autres.

  • Mère, cousine, amie, flirt, épouse, maîtresse… les images de la femme inondent les albums de Jacques Lartigue, dès sa plus tendre enfance. Parmi elles, Renée Perle qui ne se lasse pas de poser, Lartigue, pousse la relation de l’artiste et du modèle à son paroxysme. Elle est quasi-omniprésente dans les albums des années 1930-1931, muse et modèle des plus belles photographies, aux yeux de certains.

  • C'est en 1963 qu'il est consacré comme photographe suite à l'exposition du Museum of Modern Art de New York, et à la parution d'un grand article dans LIFE magazine. En 1974 Valéry Giscard d'Estaing lui confiera le soin de réaliser la photographie officielle de son septennat. En 1979, Jacques Henri Lartigue fait don à l'Etat français de l'intégralité de son œuvre photographique et confie à l'Association des Amis de Jacques Henri Lartigue, dite Donation Jacques Henri Lartigue, le soin de conserver, mettre en valeur, et de diffuser son œuvre.

  • « Je ne suis pas photographe écrivain peintre, je suis empailleur des choses que la vie m'offre en passant ! Et répétait à qui croyait avoir fait une photo ratée : les insuccès sont tout à fait naturels. Ils sont une bonne leçon. C'est pourquoi il faut aussi conserver les photographies peu satisfaisantes car, dans trois, cinq ou dix ans, on y découvrira peut-être quelque chose de ce qu'on avait éprouvé jadis. »

Renée Perle et Lartigue : Leur rencontre a lieu en 1930 alors qu’il vient de rompre avec Bibi Messager sa première femme. Renée est une très belle jeune femme âgée de 26 ans, d’origine roumaine, elle a exercé la profession de mannequin chez Dœillet. Jacques tombera immédiatement amoureux d’elle : « Renée est belle, elle est tendre, elle est tout ce que je désire. Je vis dans un rêve... », elle deviendra sa compagne pour une courte période 1930-1932 durant laquelle ils vivront une passion intense dans une atmosphère d’éternelles vacances dans des villes de villégiature à la mode à Cannes, Juan-les-Pins, Antibes, Aix-les-Bains Biarritz, Annecy, Villerville, Interlaken... Pendant cette période il fera de nombreux portraits d’elle, et des peintures dont l’une d’elles : « Renée à Ciboure » fait désormais partie de la collection personnelle de Valéry Giscard d’Estaing.

Site officiel : Donation Jacques Henri Lartigue

« Ce n’est pas l’appareil qui prend la photo. Ce sont les yeux, le cœur, le ventre, tout ça... » Jacques-Henri Lartigue

Zissou et moi en coureur automobile, rue Cortambert

Paris, 1903

Voiture de course Delage, grand prix de l'ACF, Dieppe, 1912

Lartigue en 1912 alors qu’il n’a que 18 ans, se trouve sur le circuit du grand prix de l’Automobile Club de France à Dieppe. Avec son regard d’enfant et son appareil en main, il observe la voiture N°6, deux pilotes à bord d’une Delage, qui passe devant lui, il la suit filant vers la ligne d’arrivée. Il se contorsionne pour prendre la photo et ne sait pas ce qu’il trouvera sur sa pellicule. Mais il comprend que photographier le mouvement requiert une rapidité du corps et de l’esprit. Il accentue dans son cliché un effet d’instabilité et de déséquilibre, le résultat sera un petit miracle. L’obturateur de son Reflex Ica se déplace horizontalement laissant la lumière se poser sur la pellicule. La voiture continue de filer et les choses au alentours se déforment. Les spectateurs au bord de la route sont penchés comme si le vrombissement du bolide les entrainait dans la course. Pourtant la voiture roule en sens inverse et sort du cadre a toute allure, la roue ovale parait distordue par la force même de l’accélération.

Bibi, Mamie et Jean le chauffeur, automobile Hispano Suiza,

route de Houlgate, avril 1927

Vue de la Terrasse de la Villa de Sacha Guitry, Cap d'Ail, février 1928

Dani et moi dans mon atelier, Paris, 1928

Les Garçonnes, Bibi, Olga Day, Michèle V, avril 1928

Dani, Trouville, 17 mai 1929

Dani, Grand Prix de la Baule, 1929

Renée, Route de Paris Aix-les-Bains, juillet 1931

Gerda, Hendaye, 1937

Dani et son fils, Paris, 1954

Pablo Picasso, Cannes, 1955

Bretagne, 1960

Valery Giscard d'Estaing, Portrait officiel, 1974