Tom Kelley (1914-1984) photographe américain, né à Philadelphie en Pennsylvanie. Il apprend la photographie en tant qu’apprenti au sein d’un studio photo à New York. Il débute sa carrière en travaillant pour l’Associated Press et le magazine Town & Country.
En 1935, il s’installe en Californie à Los Angeles ou il crée son propre studio photographique, il commence par travailler à Hollywood pour David O. Selznick et Samuel Goldwyn, en réalisant des photos promotionnelles de leurs stars et starlettes de cinéma, ses images sont publiées en couvertures de magazines. Par la suite, il développe son studio à la photographie dans un but commerciale et publicitaire.
Dans les années 1940 et 1950, il est connu et reconnu par le milieu Hollywoodien, dresse le portrait de célébrités aussi bien du cinéma que de la politique, sous son objectif, passe les plus grands de l'époque, Gary Cooper, Greta Garbo, James Cagney, Clark Gable, Winston Churchill, Marlene Dietrich, Joan Crawford, David Bowie, John F. Kennedy, Dwight D. Eisenhower, Franklin D. Roosevelt et surtout Marilyn Monroe, habillée ou non.
Ses photographies de Marilyn Monroe, comptent parmi les plus célèbres à travers le monde, générées par le sex-appeal mystique de l'actrice, ses clichés jouent un rôle dans le tournant de l'histoire du 20eme siècle, dans lesquels, il apporte une redéfinition de la sexualité aux États-Unis, qui permet, quelques temps plus tard à la révolution sexuelle.
A l’automne 1948, Tom Kelley descend en voiture l'avenue de Sunset Boulevard à Hollywood, entend un cri et un bruit de métal, cinq voitures viennent de s’emboutir, alors travaillant en tant que photographe reporter, emporté par sa curiosité professionnelle, décide d'aller voir ce qu’il c’est passé, son œil de photographe remarquer de suite une jolie blonde, en larmes, serrée dans une robe d'été blanche à poids rouge qui n’est autre que Marilyn, âgée de 22 ans, encore totalement inconnue, elle lui explique que la voiture accidentée est celle d'un ami et qu’elle a un rendez-vous pour un casting, n’ayant pas d’argent, en gentleman, Kelley lui donne un billet de 5 dollars ainsi que sa carte de visite et lui disant « Laissez la voiture ici, prenez un taxi et remboursez-moi quand vous pourrez ».
Peu de temps après cette rencontre, au printemps 1949, Marilyn Monroe, manquant cruellement d'argent, ses castings faisant des flops, ne décrochant ni contrat photos, ni rôles dans les films, décide de contacter Tom Kelley, qui recherche des modèles afin de poser nus, Marilyn refuse, puis hésite pour finalement accepter.
La séance photographique a lieu en mai 1949, Marilyn est payée 50 dollars pour la session, en émettant deux conditions, que la femme de Kelley soit présente et afin que l’on ne puisse pas la reconnaître de donner un faux nom, celui de Mona Monroe. La séance dure deux heures, Kelley effectue au total 24 clichés dont 2 seront vendu 500 dollars, destinées à la publication d'un calendrier, le « Golden Dreams ». Une séance difficile pour Marilyn, tendue de devoir poser entièrement nue, afin qu'elle se sente plus à l'aise, l'épouse de Tom, l'aide à prendre les poses.
« il y avait plein de courants d'air ! » Marilyn Monroe
Quand Marilyn devient la star montante d'Hollywood, de nombreux calendriers republient les clichés. Le 13 mars 1952, l'histoire des photos du calendrier Golden Dreams est révélée dans le « Los Angeles Times », les studios apprennent que la pin-up nue accrochée aux murs des stations d'essence à travers le pays n'est autre que leur star montante Marilyn Monroe, l'affaire tourne très vite au scandale, qui éclate lors du tournage de « Don't Bother to Knock ».
A la question d'un journaliste pour alimenter la polémique, « Était il vrai qu'elle ne posa sans rien ? », Marilyn réplique simplement, « Rien sauf la radio ! ».
Marilyn fait face à la presse et à l'opinion publique d'une Amérique puritaine, et reconnaît ouvertement qu'il s'agit bien d'elle, en déclarant « je n'avais plus le moindre Cent pour me payer un morceau de pain et régler mon loyer ». Elle gagne la sympathie et la compassion du public, transformant cette histoire émouvante en gigantesque triomphe publicitaire, elle accroît sa popularité, et le 7 avril 1952, elle fait la couverture du magazine « Life ».
En 1953, lorsque Hugh Hefner fonde « Playboy », revue destiné à un public adulte, masculin et urbain, avec une nouvelle philosophie d'après guerre prônant que le sexe est naturel et est un acte de santé humaine, il achète l'une des photographie à Tom Kelley, et la publie en double page centrale de son premier numéro de décembre, Marilyn en étant la « sweetheart du mois », la revue rencontre de suite un succès inattendu, avec plus de 54 000 exemplaires écoulés, un nombre surprenant pour ce nouveau magazine qui ne bénéficie d’aucune publicité. Dans le numéro 2 de la revue, Marilyn est élue la « playmate de Playboy ».
Les deux photos par la suite sont utilisées pour de nombreux calendriers. Afin d'éviter la censure au début des années 1950, certains éditeurs de calendrier vont jusqu'à retoucher Marilyn sous une image entièrement recouverte. Au début des années 1990 de nouvelles photos de la séance font leur apparition à nouveau au sein magazine Playboy.
Grâce aux clichés de Marilyn photographiée nue par Tom Kelley, le magazine trouvE sa notoriété et devient un symbole dans l'histoire culturelle de l'Amérique.
Marilyn Monroe, Los Angeles, mai 1949