Bela Borsodi (1966) photographe autrichien, né à Vienne. Il étudie les beaux-arts et le graphisme et porte un grand intérêt pour la psychologie qu'il incorpore par la suite dans ses projets photographiques.

Au départ ses amis photographes travaillant au sein de magazines, lui demandent de réaliser des clichés pour eux, il se plonge alors totalement dans le milieu de la photographie, ce qui le conduit dans un premier temps à effectuer des portraits ainsi que des reportages, dès le début des années 1990, très rapidement repéré dans les milieux de la mode, il impose un nouveau genre qui s'affiche dans les revues autrichiennes et allemandes. Ses travaux sont publiés au sein de « V Magazine » , « Vogue » , « Wallpaper Magazine » et « Another Magazine ». Et collabore avec des grandes marques de mode comme « Uniqlo » , « Montres Baume et Mercier » , « Hermès » et « Selfridges ».

Il développe un genre et un regard nouveau dans la photographie, dans laquelle il combine des aspects des beaux-arts, du graphisme, de l'artisanat et de la psychologie, son travail offre une imagerie surréaliste qui rend les vêtements et les accessoires en trois dimensions.

Il propose des natures mortes abstraites fonctionnant comme des puzzles ou des rébus puisque les objets choisis représentent des mots ou des syllabes, avec des résultats parfois jusqu'aux limites du photomontage, mais il s'agit en réalité dans ses séries d'installations photographiées.

« J'aime créer des choses et les placer dans un contexte inhabituel incorporant divers langages visuels issus de l'art et du graphisme, l' érotisme est aussi une fascination pour moi que j'aime explorer. » Bela Borsodi

Depuis ses origines, la photographie raconte les gens, en s'attardant sur leurs traits nobles et mesquins, exaltant les vêtements élégants, elle a inséré des éléments qui décrivent les sujets avec une précision fulgurante, elle n'a jamais cessé de faire la mode. Lorsque que cette mode devient un système, elle demande à la photographie d'exalter ses produits en célébrant la signification profonde, l'idée de bien-être, la fascination et l'aisance qu'ils portent en eux. Un système qui a ses règles, rendre indispensables les objets et les biens qui peuvent n'être qu'absolument superflus et Bela Borsodi l'a de suite compris, en installant dans ses compositions un espace totalement inédit.

Si les autres photographes mettent en scènes des femmes magnifiques, souvent dans des contextes érotiques ou raffinés, lui choisit d'annuler à la fois le modèle et le fond. Il parvient à dévoiler des ombres arque-boutées dans un gémissement de plaisir, perdue dans une vanité et un érotisme envahissant, il laisse apparaître dans chaque détail de ses compositions les fétiches d'un corps, les ultimes résidus d'un système qui n'existe que pour produire, créer et consumer des rêves.

Dans ses photographies, ce sont des lueurs inattendues, des étincelles, des lumières radiantes qui passent en souplesse sur les surfaces, les fonds brumeux ou les sujets se perdent comme dans un conte, concourent à aspirer à une vie différente et à une personnalité plus complète et fascinante dont ces objets et leur indispensable possession, ne sont que des détails mais auxquels nul ne peut renoncer.

Foot Fetish, 2007

Cette image destinée pour le V Magazine de septembre, est un concentré, une nature morte de la mode dans laquelle, il met directement en scène une femme avec ses multiples accessoires de tout les jours, sacs et soutien gorge en latex rouge, cherchant simplement à dresser un inventaire des éléments d'un rapport symbolique.

Une photographie qui à l'époque attire les foudres, accusée de sexisme, mais ce que Borsodi propose est un jeu savant composé sur le fil d'une ironie subtile, élément essentiel à une grande image de mode, en poussant sa composition au-delà des limites existantes.