Mary Cassatt 

Américaine à Paris, Mary Cassatt (1844–1926) est l’une des rares femmes artistes, avec Berthe Morisot, à épouser l’aventure impressionniste. Peintre mais aussi aquafortiste de talent, cette grande amie d’Edgar Degas joue également un rôle de passeur entre la France et les États-Unis quant à la promotion de l’impressionnisme. Ses sujets de prédilection sont les maternités, montrant une tendre complicité entre la mère et son enfant.

Née dans une famille américaine d’origine française, Mary Cassatt grandit dans un milieu francophile. Sa jeunesse se déroule entre les États-Unis et la France, où elle mène des études d’art en parallèle avec un apprentissage à l’Académie des beaux-arts de Pennsylvanie. À Paris, elle copie les œuvres maîtresses du Louvre. Elle voyage aussi en Europe pour y découvrir les grands musées (Les Offices à Florence, Le Prado à Madrid…). Sa culture artistique est donc importante lorsqu’elle s’établit définitivement à Paris après la Commune, en 1871.

Mary Cassatt se lie avec Edgar Degas, un artiste qu’elle admire au plus haut point. L’art de Degas est plus classique, dans la lignée de Manet, mais il lui ouvre les portes des expositions impressionnistes à partir de 1879. C’est l’occasion pour elle de se rapprocher d’autres peintres, comme Pissarro et Berthe Morisot, l’autre grande dame du mouvement.

Au début des années 1880, Cassatt trouve son thème de prédilection : celui des maternités. Il n’est pas aisé de déterminer quel est le sujet du peintre. Est-ce la mère ? Est-ce le duo intimiste, soudé par la tendresse ? Cassatt ne fut jamais mariée, et elle n’eut pas d’enfant, mais elle sut traduire la douceur liant les deux êtres, souvent représentés dans les activités du quotidien comme la toilette. Pas de doute, en revanche, sur les choix plastiques de Cassatt, qui l’inscrivent franchement dans l’esprit impressionniste : sa palette vibrante, sa touche enlevée, le rôle de la lumière, le goût pour les estampes japonaises.

Mary Cassatt joue un rôle de passeur en encourageant des amateurs américains, en particulier le couple Havemeyer, à acquérir des œuvres impressionnistes. Le mouvement peinait à être reconnu en France, en dépit des efforts du marchand Paul Durand-Ruel. Elle lui apporte justement son assistance alors qu’il entreprend en 1883 d’ouvrir une galerie aux États-Unis pour y vendre des œuvres impressionnistes.

Dans les années 1890, Cassatt développe une fascination pour les estampes japonaises. Elle engage un important travail dans le domaine de la gravure, en privilégiant la technique de la taille douce. Ses eaux-fortes sont saluées par ses amis artistes. Mais Cassatt souffre de graves problèmes de santé à partir des années 1910, qui la conduisent à abandonner sa pratique artistique. Elle devient définitivement aveugle en 1921 avant de s’éteindre, cinq ans plus tard, la même année que Claude Monet.

Paris Musée d'Orsay

Maternité

Un univers intimiste et bourgeois de la fin du XIXe siècle qu'un graphisme nerveux et élégant a su restituer, avec autant de passion que de maîtrise : tel est l'œuvre de Mary Cassatt... L'artiste s'inspirait, comme Berthe Morisot, de scènes de la vie de femme. Mais le thème que l'on associe le plus souvent à l'œuvre de Mary Cassatt est celui de la mère et de l'enfant dont elle sut varier avec beaucoup de finesse les formes et les moyens. Son travail confirme l'exigence des impressionnistes pour lesquels, liberté et originalité du regard, constituaient les principaux points de ralliement.  

Paris Musée du Louvre

A la fenêtre

Paris Musée du Petit Palais

Lydia Cassatt

Londres National Gallery

Autoportrait de 1880

« Comme son amie Berthe Morisot, explique la galerie Bailly, Mary Cassatt s’illustre dans l’art du portrait, qui devient son genre de prédilection. Son regard moderniste et son interprétation du sujet la gageront d’une renommée internationale ». Mary Cassatt a d’abord été formée aux États-Unis, à l’Académie des Beaux-Arts de Pennsylvanie.

Arrivée à Paris en 1865, elle entre dans l’atelier de Paul-Constant Soyer, puis dans celui de Charles Chaplin où elle apprend l’art du portrait, et dans celui de Jean-Léon Gérôme. Après la guerre franco-prussienne de 1870, elle expose au Salon et se fait remarquer par Degas, qui l’invite à se rapprocher des artistes impressionnistes. Elle expose onze œuvres dont les tableaux Lydia dans une loge portant un collier de perles et La Tasse de thé à la Quatrième Exposition impressionniste en 1879.

Washington National Gallery

La Promenade en Barque

Mary Cassatt réalise La promenade en barque au cours de l'hiver 1893-94 à Antibes, sur la côte méditerranéenne française... La composition de La promenade en barque est, conformément aux peintures les plus intéressantes de Cassatt, anticonformiste et suspendue. La figure sombre du batelier occupe une place importante au premier plan, semblant presque se projeter hors de la toile. La voile à gauche, l'aviron et la proue du bateau pointent vers la tête de l'enfant qui, dans une pose caractéristique de l'artiste, apparaît dépourvu de grâce, mais tout à fait naturel, sur les genoux de sa mère. Malgré la simplicité du sujet et la mise en évidence de la satisfaction de l'enfant, le tableau dégage une intensité psychologique particulière en raison de la relation énigmatique entre les personnages, étroitement liés dans la composition. Par sa conception, son exécution et sa taille, il s'agit certainement du travail le plus audacieux de Cassatt. 

Petite fille dans un fauteuil bleu

Même si elle reste célibataire toute sa vie, à partir des années 1880 et à la mort de sa sœur, elle se lance dans une série de tendres portraits d’enfants, souvent avec leur mère. Plus tard, elle se concentre sur une fillette seule, parfois accompagnée de son chien. Issues de sa famille ou enfants d’ami, quatre modèles se partagent ses préférences. Aux côtés de Reine, Margot et Simone, Sara donne souvent ses traits pour ces portraits de fillettes. Elle serait la petite-fille d’Émile Loubet, le président de la République de 1899 à 1906. Parfois, il s’agit de petites voisines de sa propriété de Beaufresne, qu’elle a achetée en 1894 au Ménil-Théribus, dans l’Oise.

Dans Petite fille dans un fauteuil bleu, le sens de l'observation de Mary Cassatt apparaît dans la représentation de son jeune modèle étendu dans un large fauteuil bleu. La petite fille, joliment habillée, gigote ; son chien dort dans l'autre fauteuil. La pose de la petite fille relève du naturalisme de l'enfance qui caractérisera plus tard de nombreuses peintures d'enfants de Cassatt... Dans les peintures de Cassatt, la lumière ne dissout pas les formes. Au contraire, les objets gardent leur masse et leur cohérence avec la lumière rehaussant leur présence physique. 

Enfant au chapeau de paille

 Tard dans sa carrière Mary Cassatt a souvent repris le thème d'une petite fille portant un chapeau surdimensionné dans des poses similaires à celle-ci. Cependant, l'expression sérieuse de cette enfant distingue ce tableau des autres portraits. La plupart des fillettes, dans les peintures d'enfants à chapeau de Cassatt, sont des modèles collaboratifs et heureux ; ils sourient et portent des bonnets sophistiqués et des robes à froufrous. Dans Enfant au chapeau de paille, la petite fille porte un tablier gris uni et un grand chapeau de paille tout simple. Son froncement de sourcils et sa lèvre supérieure saillante suggèrent qu'elle est impatiente ; elle pourrait avoir été distraite de son jeu afin de poser. 

Enfants jouant sur la plage

Dans Enfants jouant sur ​​la plage transparaît l'habileté de Mary Cassatt à saisir les attitudes naturelles des enfants. L'expression absorbée de l'un des enfants, leurs têtes orientées vers le bas et la position de leurs épaules suggèrent une concentration complète sur leurs activités. On remarque particulièrement la maladresse avec laquelle le bambin tient la manche de sa pelle en agrippant le bord du seau avec son autre main grassouillette... Pour maintenir l'attention sur les petites filles, Cassatt a traité le fond marin de manière plus lâche ; les bateaux sur l'océan se fondent dans un halo de lumière naturelle. 

Jeune fille s'arrangeant les cheveux

Washington Smithsonian American Art Museum 

Danseuse espagnole portant une mantille en dentelle

New York Metropolitan

Nurse lisant à une petite fille 

En 1894, Cassatt achète et rénove le Château de Beaufresne au Mesnil-Theribus, à environ quatre-vingt kilomètres au nord-ouest de Paris. Il deviendra son refuge à la campagne pour le reste de sa vie. Dans ses pastels, son intérêt croissant pour le paysage semble refléter un penchant pour l'environnement de terres cultivées du château.  

Vase de lilas à la fenêtre

Lydia faisant du crochet dans le jardin à Marly

Autoportrait

Mary Cassatt a peint cet autoportrait, l’un des deux seuls connus, un an après qu’Edgar Degas l’ait invitée à exposer avec les impressionnistes. Son influence se manifeste dans le fond insolite vert sauge, l’attention aux couleurs complémentaires contrastantes et la pose asymétrique audacieuse et décontractée de la figure 

Jeune mère cousant

Dame à la table à thé

Boston Museum of Fine Arts

Le thé

À la fin des années 1870 et au début des années 1880, Cassatt réalise un certain nombre de tableaux de femmes participant au rituel domestique et social du thé... Cette peinture de Cassatt se situe dans un intérieur contemporain, parfois considéré comme celui de Cassatt même. Le papier peint à rayures fines et la cheminée de marbre sculpté, ornée d'une peinture minutieusement encadrée et d'un vase en porcelaine, sont typiques d'un intérieur parisien de la classe moyenne supérieure ; et l'antique service à thé en argent sur la table au premier plan provient d'une famille distinguée. Les deux femmes jouent les rôles traditionnels de l'hôtesse et de l'invitée, mais il semble que leur conversation ait expiré : l'hôtesse (sur la gauche, dans une simple robe d'intérieur brune) porte sa main à son menton tandis que son invitée (portant chapeau, écharpe et gants indiquant qu'elle vient de l'extérieur) boit son thé. L'hôtesse est souvent identifiée comme Lydia, la sœur de Cassatt, et l'invitée comme une amie de la famille, mais il est tout aussi probable que les femmes soient les modèles habituels de Cassatt, une brune et une blonde. 

Chicago Art Institute 

Lydia lisant dans le jardin

Baiser nocturne de maman

Chicago Terra Foundation for American Art

La toilette de l'enfant

La toilette de l'enfant, composition saisissante et peu orthodoxe, est l'un des chefs-d'œuvre de Cassatt. Elle y emploie des moyens atypiques tels que raccourcis, motifs et contours appuyés et perspective aplatie, tous dérivés de son étude des estampes japonaises. Les motifs éclatants et contrastés accentuent la nudité de l'enfant, dont les jambes blanches et vulnérables sont aussi droites que les rayures de la robe de la femme. Le point de vue élevée permet au spectateur d'observer, mais pas de participer à cette scène très intime. La composition de Cassatt renforce ainsi son sujet : la tendre attention d'une femme s'occupant de son enfant.  

L'été

Mary Cassatt achète en 1894 le Château de Beaufresne à Mesnil-Théribus, près de Paris. Elle passe l'été 1894 dans cette résidence de campagne et réalise plusieurs tableaux sur le thème de l'étang qui décorait le parc du château. Dans ce tableau, le format vertical permet de concentrer la vue sur les deux personnages qui observent les canards. La peinture sur le motif à l'extérieur était plutôt, à l'époque, réservée aux hommes, mais dans sa propriété privée Mary Cassatt peut planter son chevalet et peindre la nature en toute liberté. La surface de l'eau est rendue par de multiples touches énergiques aux couleurs complémentaires : vert et rouge, orange et bleu, qui évoquent les ondulations et les reflets. Les deux figures humaines constituent un contraste chromatique sobre sur ce fond multicolore. 

Philadelphie Museum of Art 

J.Alexander Cassat et son fils Robert Kelso Cassatt

La caresse

Femme avec un collier de perles dans une loge

Mary Cassatt a peint plusieurs tableaux de spectateurs au théâtre. Celui-ci se situe à la fin des années 1870 où l'influence d'Edgar Degas sur l'artiste américaine était importante. La femme au collier est probablement Lydia, la sœur de Mary Cassatt. La construction spatiale de l'œuvre joue sur l'effet miroir. Tout ce qui se situe derrière la femme du premier plan n'est en fait que l'image dans un miroir de ce qu'elle voit devant elle, comme en atteste son dos visible sur la gauche. Le tableau fut présenté à la quatrième exposition impressionniste de 1879 à Paris.

Mary Cassatt travaille souvent avec un miroir derrière le personnage principal afin de rendre visible l'ambiance pour le spectateur.  

Le balcon

Elle arrive à Parme avec Emily le 15 décembre 1871, fréquente, grâce aux lettres de recommandation de Sartain, le monde des arts, notamment le peintre et graveur Carlo Raimondi et commence à acquérir une petite notoriété. En 1872, elle est de nouveau acceptée au salon avec Le Balcon. 

Femme et fille conduisant

Baiser maternel

L'adéquation entre le mouvement esquissé et la matière évoquée par les reflets rend cette œuvre irrésistiblement attirante. Ce baiser maternel peint par Mary Cassatt à Paris en 1897 est la représentation d'une émotion enveloppante, une composition où le naturel évoque la croissance des plantes, quelque chose se silencieux et d'une beauté explicite. À la fin du XIXe siècle, Mary Cassatt vit et travaille principalement en France, où elle est devenue une artiste reconnue en tant que peintre impressionniste. Le tableau nous montre une scène d'intérieur, intimiste, où le principal personnage semble être la lumière qui embrasse la chevelure de la petite fille et donne des touches chatoyantes à la manche de la robe de la jeune femme, qui occupe le premier plan et offre un contraste avec les autres éléments. L'ensemble, où les tonalités chaudes prédominent, orange, brun et surtout jaune, est flamboyant, directement exposé ; le dessin est composée de lignes nettes qui détachent le motif principal d'un fond indistinct, fait de touches bleues et vertes. Plusieurs textures sont représentées avec une technique qui rappelle aussi bien Degas que Manet : délicatesse poudrée de la peau et des étoffes qui accrochent la lumière. L'usage du pastel apporte une qualité veloutée et une grande brillance dans le traitement des cheveux, de la carnation et des tissus. Et il y a aussi, dans la position et les gestes, tout comme dans le soin accordé aux étoffes, quelque chose de japonisant, même si ce pastel n'affiche pas une influence japonaise aussi évidente que d'autres œuvres graphiques de Mary Cassatt, qui avait découvert l'art du Japon lors d'une exposition à Paris, en 1890 (La Lettre, ou La femme à la toilette se coiffant).


Si maternité est mise en avant, dans le titre et le sujet, l'unique regard est celui de la petite fille, qui ne semble pas s'adresser au spectateur, mais se dirige vers un point extérieur. Un regard calme et curieux qui paraît questionner le monde qui l'entoure. La mère et l'enfant forment un tout, et le visage maternel s'efface ou se cache pour montrer l'expression enfantine. On pense à des scènes similaires, comme Maternal Caress, qui d'ailleurs utilise les mêmes modèles, souvent issus de l'entourage de l'artiste, femme indépendante et célibataire, mais dont l’œuvre illustre avant tout une idée du bonheur familial et de la relation mère-enfant.

Philadelphie Musée d'Art de Woodmere

 La ceinture rose

Wichita Art Museum 

Mère et enfant

Los Angeles County Museum 

Mother About to Wash Her Sleepy Child

San Marino Huntington Library 

Petit déjeuner au lit

Collections privées

Le Figaro

Lydia assise dans le jardin avec un chien sur ses genoux

Lydia, la sœur de Mary Cassatt pose dans un jardin et l'artiste représente la scène dans un style totalement impressionniste aux formes diluées. La peinture de Mary Cassatt évoluera par la suite : les contours deviendront plus nets 

Anne Charlotte Gaillard Jeune fille avec éventail

Coin de loge

Portrait d'une Sévillane

Jeune femme au bonnet noir et vert

Berthe et son bébé

Au bord de l'étang

Fillette au Grand Chapeau

Jeune fille à la fenètre

Mère Jeanne allaitant son bébé

Madame Gaillard et sa fille Marie Thérèse

Enfants jouant avec un chat

Mère et enfants 1901

Mère et enfant 1890

Un baiser à Bébé Anne