I - Peinture Roumaine

La peinture roumaine

Ion Negulici a été le premier peintre roumain à se rendre dans la capitale française pour y étudier à l'Ecole des Beaux-Arts. Beaucoup d'autres allaient le suivre, jusqu'au début de la Deuxième Guerre mondiale. Si Aman et Grigorescu sont des peintres très connus, d'autres l'étaient moins. Simonidi est le peintre qui a décoré le hall de la Caisse d'épargne de Bucarest. Il est arrivé à Paris dans les années 1890 et y a fait une importante carrière artistique. Nicolae Gropeanu fut un autre peintre de la même génération, lui aussi formé dans l'atelier de Theodor Aman, et est très peu connu en Roumanie. Certains d'entre eux sont pourtant devenus des repères de l'art roumain, comme Theodor Pallady, par exemple. Nicolae Grigorescu donne le ton, en choisissant de travailler un certain temps à Barbizon, pour partir ensuite en Bretagne. D'autres sont allés en Normandie. Ce fut le cas de Samuel Mützner, qui a choisi Giverny, le village de Claude Monet, et il en a rapporté plusieurs tableaux. Entre 1890-1900, de nombreux peintres se sont rendus en Bretagne, impressionnés par les paysages et la lumière changeante de la région. Parmi eux - Ștefan Popescu, qui a été l'un des élèves les plus assidus de Lucien Simon en Bretagne.

Les peintres comme Grigorescu, Andreescu ou encore Ştefan Luchian (1868-1916) sont considérés comme étant les premiers à avoir fait entrer les arts plastiques roumains dans la modernité. Par la suite, la peinture roumaine sera marquée par toute une génération d'artistes qui va énormément contribuer à inspirer les peintres contemporains. Parmi les grands artistes roumains du XXe siècle, on peut remarquer le génie de Nicolae Tonitza (1886-1940), qui a su apporter une esthétique harmonieuse dans ses peintures, ou le surréalisme de Victor Brauner (1903-1966), qui a uni l'insolite à la maîtrise des matériaux et des couleurs. L’attitude plutôt contemplative des modernistes (Pallady, Tonitza, Petrașcu, Brancusi, Paciurea) n’est pas partagée par l’avant-garde. Cette dernière exprime l’angoisse d’un avenir sombre qui nous guette du dehors et qui est en fait irreprésentable (Marcel Iancu, Victor Brauner). Loin de devenir « réaliste socialiste », ou « national communiste », ainsi que le Pouvoir le voulait, l’art officiel devient un kitsch antiréaliste, similaire en fait au pire produit commercial d’aujourd’hui (Brădean, Almășeanu, Sabin Bălașa). Cependant, la vraie survivance à la période communiste est réussie seulement par les peintres qui tirent profit de l’équivoque afin d’inventer un langage artistique à la fois nouveau et indépendant (Corneliu Baba, Ion Gheorghiu, Horia Bernea, Florin Ciubotaru).

Mihai Grecu est le peintre le plus important de la Moldavie. Il a co-fondé l’École nationale de peinture. Ses œuvres vont du classique le plus formel à l’art populaire de style naïf.