Rogier Van der Weyden

Rogier Van der Weyden

Rogier de la Pasture voit le jour à Tournai (Belgique actuelle) en 1399 ou 1400. Rogier Van der Weyden est la transposition de son nom en néerlandais, qu’il adoptera à partir de son installation à Bruxelles en 1435. Il est le fils d’un coutelier et, si l’on sait peu de choses de ses premières années, il est à peu près certain qu’il entre très jeune en apprentissage à Tournai dans l’atelier de Robert Campin dit le Maître de Flémalle. En 1432, il obtient le titre de maître dans la guilde des peintres de Tournai, mais il n’est pas certain qu’il soit constamment resté dans sa ville natale depuis son entrée en apprentissage. Comme il était de coutume à l’époque, plusieurs voyages dans différentes villes lui ont probablement permis de diversifier ses connaissances et d’approfondir sa formation. Dans les années 1420, il s’était marié avec Isabelle Goffaert, fille d'un cordonnier bruxellois. Plusieurs œuvres datant de la période tournaisienne ont été attribuées à Van der Weyden : elles sont caractérisées par l’influence de Robert Campin (par exemple, Saint Georges et le dragon).

En 1435 Rogier Van der Weyden va s’installer à Bruxelles, probablement à la demande du bourgmestre de la ville. Il est immédiatement nommé peintre officiel de la cité et, quelques années plus tard, obtient le titre de bourgeois de Bruxelles. Son activité artistique est intense : grands tableaux pour la décoration de l’hôtel de ville, retable de la cathédrale Sainte-Gudule.

Dans les années 1440, après la mort de Jan Van Eyck, le duc de Bourgogne Philippe le Bon (1396-1467) devient un commanditaire important de Van der Weyden. Le peintre réalisera son portrait mais le tableau ne nous est pas parvenu. Bien qu’il ne soit pas nommé peintre officiel du duc, comme l’était Van Eyck, son savoir-faire s’impose à l’entourage du prince et les commandes se multiplient. Nicolas Rolin (1376-1462), le chancelier du duc, Jean Chevrot (1395-1460), évêque de Tournai et de Toul lui commanderont des tableaux.

Vers 1450, Rogier Van der Weyden voyage en Italie où sa renommée l’a précédé. Les Médicis lui commandent une Lamentation du Christ (mise au tombeau) conservée à la Galerie des Offices de Florence. Mais l’influence italienne sur le peintre flamand reste mineure.

Jusqu’à sa mort en 1464, l’atelier bruxellois de Van der Weyden réalise des commandes très importantes de la cour du duc du Bourgogne ou d’établissements religieux. Son fils Pierre (1437-1514) travaille à ses côtés. Le grand peintre sera enterré dans la cathédrale Sainte-Gudule à Bruxelles, au pied de son propre retable.