Mikhaïl Vroubel

Mikhaïl Aleksandrovitch Vroubel est un peintre russe, né à Omsk le 17 mars 1856, mort à Saint-Pétersbourg le 14 avril 1910. Son père est d'ascendance polonaise ; sa mère, danoise, meurt alors qu'il n'a que trois ans. De la peinture à la gravure, en passant par la sculpture et les décors de théâtre : Mikhail Vroubel s’est illustré dans tous les arts picturaux.

Il est l’un des plus grands représentants du symbolisme et de l’Art nouveau en Russie. Surnommé le Cézanne russe, il est considéré comme le précurseur de l’art moderne et de l’avant-garde russe. Pourtant, ce n’est qu’à la fin de sa vie que la critique et le public ont reconnu son talent.

Les troubles mentaux dont il a souffert à la fin de sa vie et la figure récurrente du démon dans ses œuvres ont contribué à donner au peintre une image d’artiste solitaire et maudit.

Après avoir étudié le droit à Saint-Pétersbourg, il intègre l’Académie des Beaux-Arts à 24 ans. C’est dans l’atelier de son professeur Pavel Tchistiakov qu’il met au point un nouveau langage pictural, sa technique cristallique, qui consiste en la juxtaposition de micro-surfaces. Avec de gros pinceaux, Vroubel « sculpte » la forme directement sur la toile et les contours des objets disparaissent. Comme dans la mosaïque, ce sont les surfaces assemblées qui créent la forme générale.

En 1883, invité par l‘historien d’art Adrian Prakhov, Vroubel part pour Kiev afin de restaurer l’Église Saint-Cyrille. Après plusieurs années de travaux qui lui font découvrir l’art byzantin et la peinture d’icône, il se rend à Moscou en 1889 et loge à l’atelier du peintre Constantin Korovine qui lui présente le mécène Mamontov.

Grâce à ce dernier, Vroubel se passionne pour la céramique à l’atelier d’Abramtsevo et reçoit de nombreuses commandes. C’est à cette époque qu’il réalise plusieurs œuvres architecturales pour des édifices de style moderne et néo-russe tels que la Gare de Iaroslavl ou la Maison de rapport Sokol.

En 1890, un projet d’édition de recueil en deux tomes à l’occasion du jubilé du Démon de Lermontov le ramène au thème du démon, qui avait commencé à l’intéresser durant ses travaux à Kiev. Il réalise alors Le Démon assis, son premier grand tableau sur le sujet. A rebours du naturalisme et du matérialisme de l’époque, Vroubel se fait le chantre d’une spiritualité dépassant le cadre chrétien, car c’est la dimension philosophique et psychologique du démon qui prime pour le peintre. 

Contrairement à la représentation religieuse, le démon de Vroubel n’est pas l’incarnation du mal. Solitaire, il est partagé entre le monde surnaturel et celui des hommes. Or, dans la conception symboliste, l’artiste est l’intermédiaire entre les hommes et le monde supérieur. C’est par le symbole qu’il doit révéler ce que les humains ne peuvent voir. C’est pourquoi les critiques ont tôt fait de comparer Vroubel à son sujet de prédilection, le démon.

Vroubel puise donc non seulement son inspiration dans les thèmes littéraires avec notamment Le Démon de Lermontov, mais également dans le folklore russe, en représentant des figures telles que la Princesse cygne.

Afin d’exprimer le surnaturel, Vroubel utilise aussi l’orientalisme et l’ornementalisme « Art Nouveau » (nature luxuriante, vêtements, chevelure) qui rendent les images plus exotiques.

Le grand public découvre Vroubel en 1896 lors de l’Exposition panrusse de l’industrie et des arts de Nijni-Novgorod. Deux panneaux monumentaux de Vroubel, Mikoula Selianinovitch et La Princesse Grioza, au départ refusés par le jury, sont tout de même exposés grâce au soutien de Mamontov. Mais c’est un échec total, car les critiques accusent Vroubel, dont les œuvres prennent le contre-pied des idéaux sociaux de la peinture réaliste, de décadentisme.

En 1898, à Saint-Pétersbourg, l’artiste remplace Korovine, malade, à la réalisation des décors et des costumes de l’opéra-conte d’Engelbert Humperdinck, Hansel et Gretel. Quelques mois plus tard, il épouse l’interprète de Gretel, Nadejda Ivanovna Zabela. En 1902, lorsque Le Démon terrassé est exposé, Vroubel retouche la toile de façon frénétique jusqu’au vernissage de l’exposition, alors même qu’elle est déjà accrochée. Cette même année, les premiers symptômes d’une maladie mentale se manifestent, puis en 1903, son unique enfant, Savva, décède à l’âge de 2 ans, ce qui détériore davantage la santé fragile du peintre. L’artiste effectue alors plusieurs séjours en clinique psychiatrique jusqu’en 1906. Vers la fin de sa vie, le public et les critiques commencent à changer d’avis à son sujet. Le peintre Alexandre Benois et le mécène Serge de Diaghilev, fondateurs du mouvement artistique Mir Isskoustva, organisent en novembre 1902 une exposition de ses œuvres. L’exposition est un tournant pour l’héritage artistique de Vroubel. En novembre 1905, Vroubel est honoré par l’académie de peinture pour « la brillante réussite de sa carrière artistique ». Devenu aveugle, vivant les dernières années de sa vie dans un état végétatif, l’artiste s’éteint en 1910.


Photographie de Vroubel en 1900


Ce portrait de 1905 de Vroubel est  plus qu'une photographie , c'est une peinture ... mais est-ce un autoportrait ? ... !


Le bloc feuillet ci-dessous regroupe les deux timbres ...

Saint Petersbourg Musée Russe 

Autoportrait en 1882

La tension morale, spécifique de la culture russe, était liée chez Vroubel à des recherches audacieuses. L’artiste était pour une grande part étranger à son siècle, comme celui-ci l’était vis-à-vis de lui, qui en était un précurseur. Tel Gogol, Ivanov ou Dostoïevski, il n’acheva pas son œuvre essentielle, sur laquelle il revint sans cesse : un grandiose démon. 

Hamlet et Ophélie

Etudiant à l'Académie de Peinture et de Sculpture de Saint- Pétersbourg, Vroubel traque dans une série d'auto-portraits obsessionnels cette lueur d'universel qui se concentre dans les yeux. A travers Hamlet et Ophélie, qu'il peint entre 1883 et 1884, comme dans la série d'illustrations pour le Mozart et Salieri de Pouchkine qu'il dessine en 1884, l'action se condense dans l'intensité d'un regard profondément dramatique. Le caractère shakespearien qui anime l'œuvre de Vroubel prend un caractère tragique dont l'emphase romantique définit le sens :

« Hamlet est le type de l'homme académique, spéculatif, transporté soudain dans le monde de l'action violente et destiné à y jouer le rôle du pot de terre et la tragédie, comme la tragédie de l’impuissance de l’intellect face aux exigences de la vie pratique » 

Au drame d'Hamlet se joint, complémentaire géniale, la démesure de Mozart. Face à l'impuissance se déploie l'élan nietzschéen d'un génie dont la facilité bouleverse les hésitations théâtrales de l'âme shakespearienne. Cette évocation sublime ramène Vroubel à l'orée de la fantasmagorie de Fuseli. Dans son journal, l'artiste écrit :

« Conscience de l'infini. Confusion des notions relatives à la dépendance humaine de la vie. L'infini et le dogme. L'Infini et la science dépassent l'infini et le dogme dans la conscience de la vie, par laquelle la morale... » 

Ce regard qui hante a la saveur de l'absolu : il dévoile le sujet et renseigne l'univers. A travers le visage, Vroubel découvre la clé qui lui permet de concevoir le sujet et la technique dans une continuité qui ne se mesure qu'à l'aune de l'existence. C'est une identification projective qui, au delà des figures de Mozart ou d'Hamlet, renvoie le peintre vers son propre geste. L'acte d'Einfühlung, fondamental dans la genèse « romantique » de l'abstraction, occupe une position centrale au cœur de l'œuvre de l'artiste. A travers le regard, l'homme transforme la fonction visuelle en une puissance qui s'empare du réel. Elle devient, en soi, une « visualité pure » qui crée le monde dans la concentration du regard. Il rejoint là le philosophe Georg Simmel qui, en 1901, détaille sa Signification esthétique du visage :

« comme le visage, l'œil apporte le pressentiment, et même la garantie, que la solution apportée aux problèmes artistiques de la pure visualité, de la pure représentation sensible des objets, est en même temps la solution des autres problèmes, qui se nouent entre l'âme et le phénomène, problèmes du voilement et du dévoilement. » 

Portrait de Savva Vroubel, fils de l'artiste

Savva Mikhaylovich Vrubel, fils du peintre est né le 1er Septembre 1901 et décédé le 3 mai 1903.

La famille Vrubel n'appartenait pas à la noblesse. L'arrière-grand-père de l'artiste, Anton Antonovich Vrubel, était originaire de Białystok et était juge dans sa ville locale. Son fils Mikhail Antonovich Vroubel (1799-1859) devint militaire de carrière. Il a pris sa retraite au grade de major général, s'est marié deux fois et a eu trois fils et quatre filles. Pendant les dix dernières années de sa vie, Mikhail Antonovich a exercé les fonctions d'un ataman des Cosaques d'Astrakhan . A cette époque, le gouverneur d'Astrakhan était un célèbre cartographe et amiral Grigori Basargin. La fille du gouverneur Anna a épousé plus tard le deuxième fils de Mikhail Antonovich du premier mariage, Alexander, qui était auparavant diplômé du Corps des cadets , a servi dans le régiment d'infanterie de Tengin, a participé aux guerres du Caucase et de Crimée . En 1855, leur premier enfant Anna Aleksandrovna (1855-1928) est né. En tout, ils ont eu quatre enfants, chacun étant né l'un après l'autre. 

Séraphin à six ailes

Vroubel fuyait tout autant les préoccupations sociales des peintres ambulants qui semblaient déjà appartenir au passé, que les expériences formelles et le radicalisme de la future avant-garde. Il supposait, à la différence de la majorité de ses confrères, qu’un artiste « a son indépendance, une cause particulière qu’il doit respecter, et qu’il ne doit pas détruire ses significations en recourant aux armes du journalisme ». Toujours redevable aux références culturelles de son temps. Imprégné de culture européenne, passionné de philosophie, dès son adolescence, il aspire à une esthétisation absolue derrière laquelle transparaît la beauté, la surabondance, presque la banalité 

Moscou Galerie Tretiakov 

La princesse Cygne

Vroubel qui a travaillé avec enthousiasme dans le style du modernisme et du symbolisme, s'est tourné non seulement vers des sujets bibliques, mais aussi vers des motifs folkloriques de contes de fées. Sa femme, Nadejda Zabela-Vroubel, était une célèbre chanteuse d'opéra et a apparu dans les productions de de Diaghilev sur le thème « russe » Sadko et Le Conte du tsar Saltan. On pense que sous l'impression de ces performances, Vroubel a créé son propre cycle de peintures de contes de fées. 

Nadedja Zabela n’est pas tant le modèle d’un portrait que l’héroïne d’un tableau. Il dessina pour elle le costume de Snégoroutchka et lui donna les traits de la Tsarevna-cygne

La Princesse cygne est un tableau de Mikhaïl Vroubel, représentant un personnage féminin de l'opéra de Rimsky-Korsakov : Le Conte du tsar Saltan (suivant le poème éponyme d'Alexandre Pouchkine).

Le visage de la princesse de la toile de Vroubel est secret, énigmatique et triste aussi. Le fond du tableau représente un crépuscule sur la mer, avec à l'horizon une étroite bande de lumière là où le soleil se couche ainsi qu'une ville dans le lointain (la ville de Ledenets réalisée par Vroubel pour le décor de l'opéra).

« Mais le tableau n'est pas un simple portrait d'actrice en costume. C'est le mythe enchanteur de la beauté sublime et de sa manifestation dans le monde qui est représenté. Dans l'esthétique symboliste, le cygne personnifie l'inspiration qui peut élever l'âme et l'entraîner jusqu'à la connaissance des secrets et des mystères de la vie. Le peintre donne des traits démoniaques à cette princesse cygne qui possède une double nature. Le cygne incarne en effet deux éléments : l'un froid et sombre comme l'eau du lac, l'autre clair et lumineux comme le ciel vers lequel il s'envole. Le peintre tente de saisir l'instant où la jeune fille se transforme en cygne, par une merveilleuse métamorphose de ses formes, sous les rayons du soleil couchant. L'instant insaisissable où l'image de princesse la quitte et devient irréelle. »

Démon assis

Le premier grand Tableau consacré au démon fut achevé chez Mamontov. Il s’agit du démon assis qui, paradoxalement, ne fait aucunement penser aux héros du célèbre poème de Lamontov. En revanche, il suggère une autre confrontation, pour audacieuse qu’elle paraisse : Vroubel et Dostoïevski. 

Il n’y a de commun entre eux ni sympathie mutuelle, ni affinité, ni goût. Autre chose est en jeu. Si l’on examine parallèlement la littérature et l’art au tournant des 19e et XXe siècle en Russie, seuls Dostoïevski et Vroubel peuvent être qualifiés d’absolument novateurs dans le domaine de la forme artistique, aussi bien par les moyens expressifs employé que par la poétique qui se dégage de leur œuvre, voire de son contenu. L’œuvre de Dostoïevski a ouvert de nouvelles perspectives dans le monde spirituel. Derrière l’emphase de la connaissance, on percevait celle de l’autodestruction : en analysant le mal, l’artiste disséquait sa propre âme. Dans le démon assis, le peintre montre un homme (le démon) qui a conscience de son caractère exceptionnel et qui va du mal à la lucidité, au renouveau. 

Bien avant cela, Dostoïevski avait créé des héros qui aspiraient à l’affirmation de leur moi travers le « tout est permis », puis qui aboutissaient au repentir. Vroubel concentrait de telles représentations non dans le destin extrêmement complexe d’un homme et de ses idées, mais dans une variante symbolique (simplifiée, si on la compare à celle Dostoïevski) et malgré tout semblable. L’inutilité d’un don élevé et puissant, que personne ne réclame, un héros rejeté par le monde de la vie quotidienne, dont le lot est d’être l’adulateur du royaume clos de sa propre âme, sont les caractéristiques communes des personnages de Dostoïevski et de Vroubel. À l’instar des héros de Dostoïevski, le démon n’est pas porteur originel du mal, il est un ange déchu, comme Raskolnikov, il sait ce que le bien dans sa toute grandeur, il n’est pas satisfait par son pouvoir le ressent comme une malédiction. La spiritualité hypertrophiée et la passion surhumaine, la passion-souffrance qui réduit tout en cendres, les chaînes de la solitude totale, autant d’indices qui rapprochent l’écrivain et le peintre 

La politique de la fin de siècle le rapproche également, bien que cette question soit plus complexe que celle du contenu. La facture du démon assis est, si l’on peut s’exprimer ainsi, pathétique (comment ne pas se rappeler ici l’intonation hâtive, « haletante » de Dostoïevski, sa prose, qui, à sa façon, est également distanciée par rapport au sujet et qui provoque chez le lecteur des séries d’associations inconscientes). La chair même du démon (esprit désincarné) surgit de lois mystérieuses, d’un matériau encore jamais vu, les fleurs inventées par Vroubel. La chair est une création de peinture. Même à l’intérieur d’ombres presque noires scintillent des tumultes microscopiques, lilas incandescent. L’essence du démon assis- un rêve réprimé, une force inutile, la solitude–pénètre dans l’âme du spectateur justement à travers le langage de la peinture, à travers toute cette « matière de la poésie ». Mais la vision qu’a le peintre des illustrations du poème de Lermontov, réalisé pour un volume des œuvres du poète, est celle d’un enchaînement de sujets romantiques, plutôt qu’une légende sévère et philosophique.

Séparation du Roi des Mers et de la princesse Volkhova

Cette estampe capture une scène de l'opéra « Sadko » de Nikolai Rimski-Korsakov, illustrant la séparation du Sea King et de la princesse Volkhova. Créée par Mikhaïl Alexandrovitch Vrubel en 1899, cette œuvre met en valeur sa maîtrise de la gouache et du pastel sur papier, reflétant le symbolisme répandu dans l'art russe au XIXe siècle. La composition nous transporte dans un royaume mythique où la musique se mêle à la fantaisie. Un homme aux cheveux roux se tient au bord d’une rivière, représentant Sadko lui-même. Les couleurs vibrantes donnent vie à ce décor enchanteur alors qu'il fait ses adieux à la princesse Volkhova, destinée à retourner dans son royaume sous-marin. Le tableau évoque un sentiment de nostalgie et de mélancolie alors que nous assistons à leur séparation déchirante. La présence du dieu de la mer les domine, nous rappelant son pouvoir et son autorité sur la terre et sur l'eau. Ce moment dramatique résume la profondeur émotionnelle trouvée dans l'opéra de Rimski-Korsakov. L'attention portée aux détails par Vrubel est évidente dans chaque coup de pinceau ; chaque trait contribue à une atmosphère éthérée qui enveloppe ces personnages. Alors que nous contemplons ce chef-d'œuvre conservé à la Galerie nationale Tretiakov de Moscou, nous sommes transportés dans un récit surnaturel rempli d'amour, de sacrifice et d'intervention divine. Cette oeuvre célèbre non seulement l’art russe, mais rappelle également comment la musique peut transcender les frontières et toucher nos âmes à travers le temps et l’espace. 

Pan

Le tableau représente Pan, un personnage de la mythologie grecque. Comme il est représenté sur fond de paysage typique du nord de la Russie (plaine, bouleau, bois, rivière), il ressemble au Liéchi de la mythologie slave. Au-dessus de l'horizon apparaît une phase lunaire, qui permet de situer le tableau le matin au crépuscule. Pan est présenté comme un vieillard à moitié chauve mais à la barbe abondante et frisée, aux yeux bleus, avec de petites cornes et des doigts noueux. Il est assis, son genou gauche est plié, il tient en main son attribut éternel, la flûte de Pan. La partie inférieure de son corps est couverte de poils noirs, qui fusionnent avec le sol du bas du tableau (ce qui donne l'impression qu'il se développe sur une souche ou à même le sol). Cette interprétation de l'image du personnage lui donne une force indépendante de créature tellurique intimement liée à la nature, comme dans d'autres tableaux du cycle fantastique de Vroubel. Avec cette représentation d'un Pan-Liéchi sur fond de nature dans un crépuscule nordique, Vroubel tente de faire ressortir une résonance nationale des plus intimes pour les Russes.

La tête de Pan rappelle ici celle d'une pièce d'or de Panticapée (350—320-е avant Jésus-Christ) (actuelle Kertch), mais sa pose est celle du Démon assis de Vroubel, sauf que le personnage tourne ici la tête vers le spectateur. Ce regard du personnage est sans doute un moyen de réveiller l'intérêt du spectateur qui en regardant le dieu Pan est porté à s'identifier à lui et à devenir lui-même le dieu qui observe. Dans le tableau de Vroubel La Princesse cygne, le personnage regarde aussi fixement le spectateur avec de grands yeux hallucinés.

Par ailleurs, cette représentation de Pan n'est pas du tout étrangère à celle du Démon vroubélien (Le Démon assis, Le Démon volant, Le Démon terrassé). Ce dernier peut être considéré comme une variante de Pan vue à travers l'imaginaire chrétien. Le démon s'est révolté contre dieu, responsable de la mort de Pan et devient son successeur.

Princesse des rêves

Le panneau de La Princesse Grioza est parmi les plus célèbres de Moscou. Il est créé par Mikhaïl Vroubel, sur base de l'intrigue du drame poétique en vers d'Edmond Rostand, La Princesse lointaine. La traduction du mot russe Grioza est rêve et le titre est également traduit : La Princesse-rêve. La traduction du texte de Rostand est due à Tatiana Chtchepkina-Koupernik qui reprend le nom de Princesse lointaine dans sa traduction en français1. La première de la pièce en Russie a lieu en janvier 1896 à Saint-Pétersbourg. L'histoire romantique d'un désir devenu amour et d'une beauté parfaite, dont la contemplation est au prix de la mort, a eu un succès retentissant auprès du public russe. Le tableau représente un jeune chevalier mourant, alors qu'une princesse est penchée sur lui. Les mots Princesse Grioza sont tellement populaires qu'ils sont repris à l'époque dans le monde de la publicité pour désigner des marques de parfums ou de biscuits. En 1900, la pièce est montée sur la scène du Nouveau théâtre de Moscou, puis du Théâtre Mariinsky par le metteur en scène russe Iuli Ivànovitx Bleikhman.

L'histoire romantique d'un désir devenu amour et d'une beauté parfaite, dont la contemplation est au prix de la mort, a eu un succès retentissant auprès du public russe. Le tableau représente un jeune chevalier mourant, alors qu'une princesse est penchée sur lui. Les mots Princesse Grioza sont tellement populaires qu'ils sont repris à l'époque dans le monde de la publicité pour désigner des marques de parfums ou de biscuits. En 1900, la pièce est montée sur la scène du Nouveau théâtre de Moscou, puis du Théâtre Mariinsky par le metteur en scène russe Iuli Ivànovitx Bleikhman.

En 1896, Serge Witte commande à Vroubel deux panneaux pour l'exposition des arts et de l'industrie de toute la Russie à Nijni Novgorod. L'un des deux reprend le sujet de la pièce de Rostand et l'autre reprend Mikoula Selianinovitch, un personnages des bylines. Toutefois, l'examen du panneau et des esquisses de Vroubel ne donne pas satisfaction aux membres de l'Académie russe des beaux-arts, constituant le jury. Ils recommandent de ne pas présenter ces panneaux à l'exposition. C'est alors que Savva Mamontov décide très rapidement de prendre en charge la construction d'un pavillon séparé pour ces deux œuvres pour passer outre à la décision des académiciens. Mais l'entreprise de Mamontov se solde par un échec. Les réactions du public sont hostiles et virulentes. Vroubel est accusé de décadentisme parce qu'il refuse le réalisme ainsi que le rôle social attribué à l'Art par les Ambulants.

Le panneau est exposé aujourd'hui dans la salle des œuvres de Vroubel à la Galerie Tretiakov.

Muse

En 1906, une exposition est organisée au Salon d'Automne de Paris, où 13 salles sont réservées à la peinture russe. Les peintures de Mikhaïl Vrubel ont été présentées dans une salle séparée. Et dans cette salle, il n’y avait presque aucun visiteur et elle était presque vide. Mais il y avait un visiteur qui restait des heures dans la salle vide devant les tableaux de Vroubel. C'était Pablo Picasso. Picasso a admis plus tard que parmi les artistes russes, seul Vroubel l'avait influencé. 

Le combat de Faust  et de Méphistophélès

Après la vision de Marguerite mourante, Faust et Méphistophélès galopent dans la nuit pour tenter de la délivrer. Faust monte un cheval noir bondissant dans l'air, la croupe et la queue relevées. Effrayé par la vue des sorciers rodant autour du gibet, il tourne un visage anxieux vers Méphisto et l'écoute. Celui-ci le rassure. Imperturbable, il est assis sans selle ni rêne sur un coursier spectral, presque phosphorescent dans les ténèbres, dont la crinière se dresse comme électrisée. Goethe a loué Delacroix d'avoir ainsi illustré son texte, estimant que lui-même n'avait « pas imaginé la scène avec autant de perfection ! ». Ici Vroubel nous apporte une autre représentation de l'oeuvre.

Autoportrait vers 1905

Cette estampe présente l'envoûtant « Autoportrait » de Mikhaïl Alexandrovitch Vrubel, un artiste russe renommé du 20e siècle. Créé entre 1904 et 1905, cet autoportrait est un exemple étonnant de la maîtrise de Vrubel en aquarelle et en couleur blanche sur papier. L'image capture le regard intense de l'artiste alors qu'il contemple son propre reflet. Le visage de Vrubel est magnifiquement rendu avec des détails complexes, mettant en valeur son habile coup de pinceau et son attention aux expressions faciales. Le jeu d’ombre et de lumière ajoute de la profondeur à ses traits, mettant en valeur chaque contour et chaque ligne. En plongeant dans cet autoportrait, nous sommes invités à explorer le monde intérieur des pensées et des émotions de Vrubel. Son expression contemplative suggère une profonde introspection, révélant un aperçu d'un esprit artistique au travail. Exposée à la Galerie nationale Tretiakov à Moscou, cette œuvre témoigne de la contribution de Vroubel à l'histoire de l'art russe. Cela rappelle son influence significative sur les générations futures de peintres.  

Le Démon terrassé

Cette estampe présente l'œuvre intitulée « Le démon terrasse qui est une oeuvre inspirée par le poème 'Le Démon' de Mikhail Lermontov » du talentueux Mikhaïl Alexandrovitch Vrubel. Cette pièce capture magnifiquement l'essence du poème de Lermontov et représente un démon abattu. Le diable est représenté vaincu et maîtrisé, son expression reflétant un sentiment de résignation. Les couleurs vives utilisées dans cette pièce ajoutent de la profondeur et de l'intensité à la composition globale. L'attention portée aux détails par Vrubel est évidente dans chaque coup de pinceau, car il transmet magistralement l'émotion à travers son talent artistique. Cette œuvre particulière se trouve à la Galerie nationale Tretiakov à Moscou. La combinaison de la poésie, de la littérature et des arts visuels crée un récit puissant qui résonne encore aujourd’hui auprès des spectateurs. Cette estampe témoigne du talent de Vrubel ainsi que de sa capacité à capturer des thèmes complexes dans son travail. À travers cette image, nous nous souvenons de la lutte éternelle entre le bien et le mal qui a fasciné les artistes à travers l’histoire. Il nous invite à réfléchir sur nos propres démons intérieurs tout en appréciant l'interprétation artistique par Vroubel du poème intemporel de Lermontov. 

Autoportrait en 1904

Cette estampe présente le remarquable « Autoportrait (Autoportrait) » de Mikhaïl Alexandrovitch Vroubel, un éminent artiste russe du 20e siècle. Créé en 1904, ce chef-d'œuvre est rendu au fusain, au pastel et à la sanguine sur carton. L’autoportrait dégage un air de mystère et d’introspection alors que Vrubel capture habilement sa propre image. L'utilisation de la couleur par Vrubel est particulièrement frappante dans cette pièce. L'interaction subtile entre les teintes vibrantes et les nuances délicates ajoute de la profondeur et de la dimension au portrait, révélant la maîtrise de l'artiste sur son métier. Avec chaque trait de fusain ou de pastel, il donne vie à son visage, permettant aux spectateurs un aperçu de son monde intérieur. En regardant cet autoportrait, il devient évident que Vrubel ne souhaitait pas seulement capturer des caractéristiques physiques, mais aussi transmettre des émotions et du symbolisme à travers son art. Cette œuvre illustre le mouvement symboliste qui prévalait à cette époque en Russie. Actuellement conservée à la Galerie nationale Tretiakov à Moscou, cette photographie capture magnifiquement chaque détail complexe de la création de Vroubel.  

La nuit tombe 

Cette estampe présente le tableau fascinant « La nuit tombe » du célèbre artiste russe Mikhaïl Alexandrovitch Vrubel. Créé en 1900 au début du XXe siècle, ce chef-d'œuvre est un excellent exemple de l'art symboliste. Le tableau représente une scène de campagne sereine alors que la nuit tombe dessus. Un cheval majestueux se tient au premier plan, sa silhouette sombre contrastant avec les teintes rouges et vertes vibrantes des champs environnants. La lune brille au-dessus de nous, projetant une lueur éthérée sur tout ce qu'elle touche. De nombreux critiques rattachent cette peinture à la période la plus mystique de l’œuvre de Mikhail Vrubel. La beauté et le mysticisme sont fascinants. La nuit est déjà proche, la lune est visible. Mais des chevaux paissent dans un champ de coquelicots, et à côté d’eux un berger. Mais c’est lui qui est hypnotisant. On ne voit que son dos, on ne voit pas son visage et on se demande qui est en face de nous. Les coups de pinceau méticuleux de Vrubel donnent vie à chaque détail de cette composition enchanteresse. Les fleurs délicates dispersées dans le champ ajoutent une touche de fragilité et de beauté à l’atmosphère par ailleurs sombre. Alors que l’obscurité enveloppe la nature, les ombres dansent de manière ludique parmi elles. Exposée dans la prestigieuse Galerie nationale Tretiakov de Moscou, cette œuvre capture à la fois l'essence de l'art russe de cette époque et le style artistique unique de Vroubel. Avec son utilisation magistrale de la couleur et du symbolisme, il transporte le spectateur dans un monde où la réalité se mêle à l'imagination.  

Après le concert Portrait de Nadezhda Zabela-Vroubel

Après le concert - Portrait de la cantatrice Nadezhda Zabela Vrubel (Zabela Vroubel, Zabela-Vroubel) capture un moment d'élégance sereine. Dans cette magnifique gravure de Mikhaïl Alexandrovitch Vrubel, nous voyons la célèbre chanteuse d'opéra Nadejda Zabela-Vrubel dans toute sa splendeur. Debout devant une grande cheminée, elle respire l’équilibre et la grâce. Vêtue d'une superbe robe conçue par Vroubel lui-même, Nadezhda est l'incarnation de la mode belle époque. Les détails complexes de son costume mettent en valeur le sens aigu du design de l'artiste et sa capacité à fusionner harmonieusement l'art et la mode. La lueur chaleureuse de la cheminée enveloppe Nadezhda alors qu'elle prend un moment de repos après sa performance captivante. Ses cheveux parfaitement coiffés, elle rayonne de tranquillité et de confiance tranquille. L'utilisation magistrale du fusain et des pastels par Vrubel apporte profondeur et richesse à ce portrait. Chaque trait révèle sa profonde compréhension de la lumière et de l'ombre, capturant non seulement la beauté physique de Nadezhda mais aussi sa force intérieure. Cette œuvre est un exemple exceptionnel de la symbolique russe du XXe siècle. Cela nous transporte à une époque où l’art était célébré aux côtés de la musique, créant une atmosphère qui résonne encore aujourd’hui.  

Lilas

Lorsque Vroubel était malade et à l'hôpital, une exposition de Diaghilev a été inaugurée à l'Académie des Arts. Le souverain était présent à l'inauguration. En voyant le tableau "Lilas" de Vroubel, le souverain a dit : "Comme c'est beau. Je l'aime bien. " Le grand-duc Vladimir Alexandrovitch, debout à proximité, protesta avec véhémence et objecta : " Qu'est-ce que c'est ? C'est de la décadence... " " J'aime ça, " dit l'empereur. " Qui est l'auteur de ce tableau ? " " Vroubel " » répondirent-ils à l'empereur. « Vroubel ?... Vroubel ?.. » L'empereur pensa en se souvenant. Et se tournant vers sa suite et voyant le comte Tolstoï, vice-président de l'Académie des Arts, il dit : « Comte Ivan Ivanovitch, c'est celui qui a été exécuté à Nijni ? 

Cette estampe présente le tableau exquis "Lilas (Lilas)" de Mikhail Alexandrovich Vrubel, un éminent artiste russe du début du 20e siècle. Créé en 1901, ce chef-d'œuvre de l'huile sur toile est conservé dans la prestigieuse Galerie nationale Tretiakov à Moscou. Les coups de pinceau habiles de Vrubel donnent vie à une superbe composition de nature morte centrée autour de délicates fleurs lilas. Les teintes rose tendre des fleurs dégagent une beauté éthérée, tandis que leurs détails complexes sont méticuleusement capturés. L'attention de l'artiste aux détails est évidente lorsqu'il représente chaque pétale et chaque feuille avec une précision remarquable. Le tableau appartient au mouvement symboliste, qui cherchait à transmettre des émotions et des idées à travers des images symboliques. Vrubel imprègne magistralement son travail de symbolisme, invitant les spectateurs à explorer des significations plus profondes au sein de son sujet floral. A travers ce tirage photo, nous pouvons apprécier non seulement les prouesses artistiques de Vroubel mais aussi le riche héritage culturel de la Russie au tournant du 20e siècle. Il rappelle à quel point l’art a toujours été un moyen puissant d’exprimer les émotions humaines et de capturer des moments de beauté éphémères.  

Huitre perlière

Les années 1880, travaillant à l’Académie des beaux-arts, il fit la connaissance de Serov, puis se trouve peu à peu dans l’atelier de Pavel Tchistiakov, étudie l’aquarelle avec Repine. Ni le pédagogue expérimenté qu’était Tchistiakov, ni Répine, considéré alors comme le plus grand peintre de Russie, n’ont perçu en lui un talent immense et singulier. 

Moscou Musée-réserve Abramtsevo

Nénuphars

Cette estampe présente les œuvres exquises de Mikhaïl Alexandrovitch Vrubel, un éminent artiste russe des XIXe et XXe siècles. Intitulée "Nenuphars (nympheas) (Nénuphars)", cette pièce est une combinaison enchanteresse d'aquarelle et de gouache sur papier, reflétant le style artistique du mouvement Art Nouveau. Exposé au Musée d'État Abramtsevo Estate à Moscou, ce chef-d'œuvre capture l'essence de la beauté de la nature. Les couleurs vibrantes et les coups de pinceau délicats donnent vie à une scène sereine mettant en vedette des nénuphars bleus flottant gracieusement sur un lac tranquille. L'attention portée aux détails par Vrubel est évidente car il représente habilement chaque pétale et chaque feuille avec précision. La composition évoque un sentiment de calme et de tranquillité, invitant les spectateurs à s'immerger dans son ambiance éthérée. En regardant ce tableau, on peut presque sentir la douce brise bruisser à travers les fleurs et entendre les douces ondulations créées par leur présence. Le travail de Vrubel célèbre non seulement la nature mais rend également hommage à l'art russe. Sa capacité à capturer à la fois le réalisme et l'émotion dans ses œuvres a consolidé sa place parmi les artistes les plus vénérés de Russie. Cette estampe témoigne du talent de Vrubel tout en permettant aux admirateurs du monde entier d'apprécier sa contribution à l'histoire de l'art. Il s’agit véritablement d’une représentation extraordinaire de l’art russe du XIXe siècle qui continue de captiver le public aujourd’hui. 

Moscou Musée du Théâtre Bakhrouchine 

La Diseuse de Bonaventure

Vroubel avait initialement prévu de s'arrêter à Moscou pendant quelques jours lors d'un voyage d'affaires, mais les circonstances et ses connaissances du monde de l'art de Moscou l'ont retenu dans la ville pendant des années. Au cours de sa première année à Moscou, Vroubel a continué à travailler sur les peintures qu'il avait commencées à Kiev. Entre autres, une série de peintures de démons, dont The Seated Demon (1890) et des illustrations du roman de Lermontov A Hero of Our Time (1890-1891). Ces illustrations font connaître son nom au grand public mais lui apportent notoriété plus que célébrité : trop insolites au goût des années 1880, elles provoquent étourdissement et dérision. Les milieux artistiques russes ont cependant accueilli favorablement Vrubel. Il a trouvé le soutien de Savva Mamontov, un célèbre mécène de Moscou, qui a invité l'artiste à travailler dans l'atelier de poterie de son domaine à Abramtsevo près de Moscou et lui a chargé de peindre les décors de son opéra privé à Moscou. Mamontov a également recommandé Vroubel à ses amis, et très vite le peintre a eu un certain nombre de commandes pour des travaux décoratifs dans leurs demeures. Avec Mamontov et sa famille, Vroubel a voyagé dans toute l'Europe. Vroubel s'est essayé dans divers médias artistiques, y compris l'art appliqué (céramique, majolique, vitrail), les masques architecturaux, la scénographie et la conception de costumes, et même l'architecture. Son talent s'est manifesté dans tout ce qu'il a fait, et il a fait presque tout dans la recherche d'un beau style lucide. Cette recherche a finalement abouti à la fondation de l'Art nouveau russe.

Avec ses racines dans le néo-romantisme russe, le trait le plus caractéristique de ce style est son culte de la beauté - mélancolique, énigmatique et raffinée - et sa tendance à la synthèse des arts en tout, qu'il s'agisse d'un livre illustré, d'une représentation théâtrale ou décor. L'Art nouveau ne s'est jamais limité à la peinture de chevalet ou à la sculpture. Il a trouvé sa place dans les maisons des gens en devenant un élément essentiel de la décoration intérieure et, par extension, de la vie des gens. Le maniérisme quelque peu affecté généralement typique du style se manifeste également dans les œuvres de Vroubel de la période moscovite. Ses panneaux, plats en céramique, meubles stylisés, costumes et vignettes, pour parfaits qu'ils soient, sont en même temps un peu superficiels. Les meilleures œuvres de Vroubel à Moscou incluent la Diseuse de bonne aventure (1895), Lilas (1900), At Nightfall (1900), Pan (1899), The Swan Princess (1900) ainsi que les portraits de Savva Mamontov (1891), son partenaire commercial. K. Artsybushev (95-96) et Femme de peintre en robe Empire (1898). En 1896, dans un opéra à Saint-Pétersbourg, Vrubel entendit la chanteuse Nadezhda Zabela et tomba immédiatement amoureux de sa voix. Après la représentation, ils ont fait connaissance et, six mois plus tard, se sont mariés. À l'époque, Vroubel, étant moins connu, était souvent désigné comme le mari de la célèbre chanteuse d'opéra Nadezhda Zabela. Ils se sont installés à Moscou et Nadezhda a commencé à chanter dans l'opéra privé de Mamontov. Dans les dernières années du XIXe siècle, Vroubel était préoccupé par des motifs de l'épopée et des contes fairy russes, en grande partie en raison de l'influence des opéras de Rimsky-Korsakov, par exemple The Snow Maiden, The Tale of Tzar Saltan, et d'autres, où sa femme a chanté les rôles de la Snow Maiden, de la Swan Princess, de la princesse Volkhova, etc. Il a conçu des robes pour sa femme, à la fois pour la scène et pour la vraie vie, a dessiné des décors de théâtre et conçu des costumes. Plus tard, il a repris le travail sur le thème du Démon. En 1901, il commence sa grande toile Demon Downcast. Exposé en 1902, le tableau bouleverse le public et acquiert une véritable notoriété pour l'artiste. La peinture, chargée de mouvement, est fortement décorative. Cherchant à améliorer son chef-d'œuvre, Vroubel, de plus en plus déséquilibré à l'époque, repeint le visage du Démon, ses yeux sinistres et ses lèvres tordues par la douleur à de nombreuses reprises. Il a insisté pour repeindre le tableau même après qu'il ait été exposé, jusqu'à ce qu'il subisse le premier de ce qui allait devenir une série de dépressions mentales. Après avoir récupéré, Vrubel n'a plus jamais revisité le thème du démon. Pendant son séjour à l'hôpital, il peint beaucoup d'après nature - portraits, paysages, natures mortes, comme dans l'espoir de rajeunir la palette fanée de son art par l'étude minutieuse du monde réel. La plupart de ses œuvres tardives ont été peintes d'après nature. Parmi eux, de nombreux portraits de la femme de Vroubel, un portrait de son petit-fils (1902), plusieurs autoportraits et, enfin, sa remarquable Pearl Oyster (1904) où le jeu mystificateur de la nacre est rendu avec le pinceau virtuose de l'artiste. Parallèlement à ces œuvres, Vroubel a produit de nombreuses versions du Prophète, inspirées du célèbre poème de Pouchkine. Dans l'une des versions, le visage du Prophète est en fait un autoportrait tandis que la figure du Séraphin à six ailes est apparemment Azrael, l'ange de la mort. Azrael (1904), bien qu'il ne soit pas aussi célèbre que Demon Downcast, est l'une des plus grandes réalisations de Vrubel. Dans ses nombreuses variations sur le thème du Prophète, Vroubel raconte une tragédie de l'artiste qui, croyait-il, n'a pas réussi à remplir sa mission de « brûler le cœur des hommes avec des verbes ».

Malheureusement, de nombreuses œuvres de Vrubel ont changé avec le temps. L'artiste a utilisé de nombreuses techniques inédites, comme l'ajout de poudre de bronze à ses huiles pour leur donner un effet scintillant. Le bronze s'est assombri et les peintures de Vroubel ont perdu leur coloration initiale. En 1906, lorsque Vroubel a été hospitalisé dans la clinique psychiatrique du Dr Usoltsev, il a continué à faire des études pour le Prophète et même sa cécité en développement rapide ne l'a pas empêché de le faire. Parallèlement, Vroubel exécute le Portrait du poète Valery Briusov, destiné à être sa dernière œuvre. Au cours des quatre dernières années de sa vie, les épisodes mentaux de Vroubel sont devenus plus fréquents et plus longs. Bien que la véritable cause de sa maladie soit inconnue, on suppose qu'il souffrait de porphyrie.

Hansel et Gretel

Cette estampe présente une scénographie pour l'opéra « Hansel et Gretel » d'Engelbert Humperdinck, créé par le talentueux Mikhail Alexandrovich Vrubel. L'œuvre, exécutée au crayon, à l'aquarelle et à la gouache sur papier en 1895, est un exemple étonnant de la scénographie artistique russe du XIXe siècle. La représentation de Vrubel nous transporte dans le monde enchanteur de ce conte bien-aimé des frères Grimm. Avec ses couleurs vibrantes et ses détails minutieux, le dessin capture l'essence de la magie et du mystère qui imprègne le voyage de Hansel et Gretel à travers une forêt imprégnée de science occulte. La scène représente une nuit au clair de lune avec des arbres imposants projetant de longues ombres sur un chemin menant à une étrange maison. Le thème de la sorcellerie est subtilement évoqué à travers des symboles dispersés dans la composition. L'utilisation habile de la couleur par Vrubel ajoute de la profondeur et de l'intensité à chaque élément, évoquant à la fois l'émerveillement et l'appréhension. En contemplant ce chef-d’œuvre, nous nous souvenons du pouvoir de la littérature pour inspirer des interprétations visuelles qui transcendent le temps et le support. Il témoigne non seulement des prouesses artistiques de Vrubel, mais également de la capacité de Humperdinck à tisser harmonieusement la musique et la narration. Conservée au Musée central du Théâtre Bakhrouchine de Moscou, cette œuvre témoigne de la contribution de Vroubel au décor théâtral de son époque. Sa présence nous invite dans un royaume où l’imagination ne connaît pas de limites, un lieu où l’art se confond avec la littérature en parfaite harmonie. 

Kiev Musée d'Art 

Un Modèle dans un décor de la Renaissance

L'œuvre captivante intitulée « Un modèle dans un mobilier Renaissance » de Mikhaïl Alexandrovitch Vrubel nous ramène à la scène artistique russe du XIXe siècle. Cette exquise aquarelle sur papier, créée en 1883, met en valeur la maîtrise de Vrubel dans la capture de la beauté et de l'élégance. Dans cette pièce, un mannequin est représenté au milieu d’un somptueux mobilier Renaissance. L’expression réfléchie du modèle suggère une profonde contemplation et inspiration. Sa nudité ajoute un élément de sensualité et d'érotisme à la composition, tout en soulignant sa vulnérabilité. L'utilisation par Vroubel de couleurs vives donne vie au tableau, améliorant ainsi son impact visuel. L'artiste mélange habilement des tons chauds avec des nuances froides, créant un équilibre harmonieux qui attire notre attention sur chaque détail. Cette œuvre célèbre non seulement la beauté féminine mais rend également hommage au riche héritage culturel de la Russie. Il reflète l’influence de l’art européen de la Renaissance sur les artistes russes de cette période. Exposé au Musée d'art russe de Kiev, en Ukraine, ce chef-d'œuvre continue de captiver les spectateurs par son allure intemporelle. Il témoigne du talent de Vroubel ainsi que de sa contribution au développement de l'art russe. "Un modèle dans un mobilier Renaissance" nous invite dans un monde où l'esthétique rencontre l'introspection – un aperçu enchanteur des expressions artistiques passées et présentes. 

Fille sur fond de tapis persan

Le portrait de Maria Dakhnovitch (fillette sur fond de tapis persans) la touche, la combinaison des couleurs, la facture, la corrélation des taches claires et sombre et leurs contours acquièrent leur propre signification, parallèle au sujet et pour ainsi dire indépendante de celui-ci. Sans se détacher du monde matériel, le peintre élabore un langage particulier qui lui est spécifique et permet aux spectateurs de percevoir à nouveau ce langage muet des couleurs et des formes 

Kiev Monastère Saint-Cyrille-de-Dorogojitch 

Descente du Saint-Esprit sur les Apôtres

La fresque de Mikhail Vrubel est située sur la voûte du choeur à l'église Saint Cyril à Kiev et baptisée "Descente de l'esprit saint sur les apôtres" 

Dans les Collections privées ... 

Portrait du Docteur Fedor Arsenyevitch Usoltsev 

Fiodor Oussoltsev, en Russie est un psychiatre, élève de Sergueï Korsakov. Il est le fondateur d'une clinique privée pour les troubles psychiques et les alcooliques, où a été traité l'artiste russe Mikhaïl Vroubel 

Provenance indéterminée ...

Convoi

A la Galerie Tretiakov à Moscou, on peut voir "L adieu de Zara et d Ismail - Illustration du poème 'Izmail-bey' (Izmail bey) de Mikhail Lermontov" nous transporte dans le monde de la littérature et de l'art russes au 19e siècle.  Créé par Mikhaïl Alexandrovitch Vroubel en 1890-1891, ce chef-d'œuvre capture magnifiquement un moment poignant du poème « Ismail Bey » de Mikhaïl Lermontov. où la présence du cheval ajoute un élément de mouvement et de symbolisme à l'œuvre. On peut voir cette oeuvre dans la représentation ci-dessus à droite. Convoi peut être réalisée à cette période pourrait faire partie des travaux préparatoires à l'illustration du poème ...

Tamara et le Démon

Le Tableau  présent en haut à gauche sur le bloc feuillet de Centrafrique parait être une autre version du tableau de Vroubel  issu de la Galerie Tretiakov à Moscou et visible ci à droite. 

Cette estampe présente l'œuvre intitulée « Tamara et le démon - Illustration du poème 'Le Démon' de Mikhail Lermontov » de Mikhail Alexandrovich Vrubel. Créée entre 1890 et 1891, cette pièce capture magnifiquement l'essence du poème « Le Démon » écrit par Mikhaïl Lermontov. Dans cette illustration, nous voyons une scène fascinante se dérouler sous nos yeux. Une femme nommée Tamara est représentée dans une rencontre intime avec un mystérieux démon. L'utilisation par l'artiste de l'aquarelle et de la couleur blanche sur papier ajoute de la profondeur et de l'émotion à la composition. Vrubel dépeint habilement les émotions contradictoires de l'amour, du désir et du danger dans cette œuvre d'art. La silhouette diabolique plane sur Tamara, sa présence à la fois séduisante et menaçante. Cette rencontre entre êtres mortels et surnaturels évoque les thèmes de l'amour interdit et de la tentation que l'on retrouve dans la littérature russe. Avec son esthétique romantique, cette pièce illustre la maîtrise de Vroubel en tant qu'artiste russe à la fin du XIXe siècle. Il invite les spectateurs à plonger dans les profondeurs de leur imagination tout en contemplant les thèmes de la passion, de l'obscurité et de la nature humaine. Actuellement conservée à la Galerie nationale Tretiakov de Moscou, cette œuvre continue de captiver le public par son allure intemporelle. 

Erreur philatélique ... 

Tête du Grand Martyr de Barbara 

... oeuvre détruite de Nesterov en 1931 par le peintre lui-même

Pourquoi y a-t-il eu cette erreur philatélique !!!