Delacroix ailleurs

Florence Musée des Offices

Autoportrait

Sa maison natale, une grande demeure bourgeoise du XVIIIe siècle, existe toujours. Inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, depuis 1973, elle a été transformée en bâtiment municipal en 1988 et abrite désormais la médiathèque de Saint-Maurice. Eugène Delacroix est le quatrième enfant de Charles Delacroix et de Victoire Oeben.

Son père a été le secrétaire de Turgot, homme politique libéral, qu'il a suivi de Limoges à Paris. Député de la Marne, sous la Convention, il vote la mort du roi, comme le peintre David. Rallié à l'Empire, il devient préfet de Marseille en avril 1800, puis trois ans plus tard, en avril 1803, préfet de Bordeaux où il meurt le 4 novembre 1805. Sa mère, née en 1758, descend d'une famille d'ébénistes de renom les Oeben. Son grand-père, le père de sa mère, Jean-François Oeben est le célèbre ébéniste de Louis XV. Elle est également apparentée aux Riesener par le mariage de sa mère avec Jean-Henri Riesener. De cette seconde union est né Henri-François Riesener, peintre, demi-frère de Victoire et oncle d'Eugène Delacroix. Elle est morte le 3 septembre 1814, en le laissant dans un grand dénuement.

Hippolyte Charles Gaultron, 1805-1878, a réalisé un portrait de Delacroix à partir de cet autoportrait exposé au Musée des Offices de Florence. Il peut être vu à Rouen au Musée des Beaux Arts.

Londres National Gallery

Le Baron Louis-Auguste Schwiter

Le Portrait de Louis-Auguste Schwiter est un portrait réalisé entre 1826 et 1830 par Eugène Delacroix du fils d'Henri César Auguste Schwiter. Il a appartenu à Edgar Degas avant d'être acquis en 1918 par la National Gallery de Londres, qui le possède toujours.

Delacroix a peint ce portrait d'un autre artiste, Louis-Auguste Schwiter (1805–1899), dans les premières années de leur amitié de toute une vie. Non seulement il s'agit du premier portrait en pied de Delacroix, mais il révèle également l'attention qu'il porte aux œuvres d'artistes britanniques tels que Thomas Gainsborough (1727-1788) et Thomas Lawrence (1769-1830). Ces portraits marquaient une rupture avec un style de portrait plus formel et héroïque dont la fonction principale était souvent l'affichage de la richesse et du statut social.L'utilisation de lieux extérieurs, tels que les parcs et les bois, était un aspect important de ce nouveau portrait et Delacroix use efficacement le ciel sombre et le feuillage pour mettre en évidence les zones de couleurs vives et, peut-être, pour faire allusion à la personnalité de Schwiter. Delacroix soumit le portrait au Salon de 1827, mais il fut rejeté.

Les plus grands tableaux de Delacroix n'ont jamais quitté leur pays d'origine. Il n'y a qu'à Paris que l'on peut apprécier pleinement la réconciliation audacieuse de la beauté avec la cruauté, la sensualité avec le contrôle, la fantaisie avec l'observation, la modernité avec la tradition qui caractérise l'art de ce peintre influent.

Comme Byron signifie poésie romantique, l'art français romantique signifie avant tout Delacroix. Comme Byron, il a atteint ses effets artistiques flamboyants grâce à une application intellectuelle intense et une solide maîtrise de la technique. Elève d'un artiste académique, il est essentiellement autodidacte à travers l'étude des grands coloristes de la Renaissance et du XVIIe siècle au Louvre. Il était fasciné par le pinceau vibrant des Vénitiens et de leur héritier flamand Rubens, imitant leur capacité à simuler la lumière du jour brillante même dans l'ombre, leur utilisation de la couleur au lieu de la ligne comme élément structurel principal.

Ce sont précisément ces effets qui, tels qu'ils sont employés par Constable dans le Hay-Wain exposé au Salon de Paris en 1824, font sensation et exacerbent encore l'anglomanie à la mode de Delacroix. En 1825, après avoir vendu son tableau du Massacre de Chios à l'État français, il partit pour Londres avec deux amis anglais, les aquarellistes Richard Bonington et Thales Fielding. Ils visitaient les galeries et le théâtre et lisaient des poètes anglais. Delacroix rencontre d'autres artistes anglais, dont Thomas Lawrence. Appropriée pour un tableau d'une collection anglaise, la ressemblance grandeur nature de Louis-Auguste Schwiter, peinte après le retour de Delacroix à Paris, est un essai dans le style portraitiste de Lawrence.

Schwiter, ami de toujours de Delacroix, était lui-même peintre. Il est présenté ici, cependant, comme un gentleman, habillé de noir élégant et chapeau à la main, debout sur ce qui semble être la terrasse d'une grande maison de campagne, comme s'il attendait d'être admis. Le vase chinois bleu avec ses fleurs fortement peintes contraste avec la doublure rouge de son chapeau. Comme les coupures de vigne en trompette sur le pavage, ces touches de couleur servent à relier le premier plan au paysage de coucher de soleil maussade (qui aurait été peint en partie par Paul Huet, un autre ami artiste), contrecarrant ainsi l'isolement de la silhouette monochrome de Schwiter.

Le portrait est éclairé par la droite, une inversion de l'éclairage plus habituel par la gauche, mettant en évidence le côté gauche du visage du modèle et aidant peut-être à expliquer l'impression curieusement hésitante qu'il donne, malgré sa position ferme au centre de l'image et son regard direct. La pose "moderne" sans emphase, avec son soupçon de réserve à l'anglaise, et le coup de pinceau libre "inachevé" ont rendu ce portrait en pied, à la fois si formel et si peu conventionnel, inacceptable pour les juges de l'exposition du Salon de Paris de 1827, et il a été rejeté. Delacroix a ensuite retravaillé la peinture, l'achevant finalement en 1830.

Londres Wallace Collection

L'Exécution du doge Marino Faliero

Cette oeuvre représente l'exécution du Doge Marino Faliero par l'artiste français Eugène Delacroix, peinte entre 1825 et 1826. Marino Faliero, né en 1274 à Venise et mort décapité le 17 avril 1355 dans la même ville, est le 55ᵉ doge de Venise, élu le 11 septembre 1354. De noblesse ancienne, issu d’une famille probablement originaire de Fano qui avait déjà donné deux doges à la République de Venise, fort riche et propriétaire de vastes terres, Faliero était un homme d’action, courageux, orgueilleux, hautain, ambitieux et d’un caractère dur, facilement colérique, comme lorsqu'il gifla un évêque qui s’était présenté en retard à une procession qu’il présidait.

Le 17 avril, ce fut le tour de Marino Faliero d’être jugé pour haute trahison. Outre la tentative de coup d’État contre les institutions vénitiennes, il lui fut reproché d’avoir tenté de négocier l’accord secret avec Gênes, alors l’ennemi de Venise.

Il fut condamné à être décapité. L’exécution eut lieu sur un palier du grand escalier de la cour du Palais des Doges, au pied du perron où, avant de recevoir la coiffe dogale, Faliero avait prêté serment d’observer la promissione ». Le bourreau, son épée dans la main, cria aussitôt aux spectateurs : « Regardez tous que justice a été rendue au traître ».

Le cadavre du doge resta exposé pendant une journée, la tête tranchée. Au soir du 18 avril, sa dépouille fut déposée dans une nacelle et inhumée sans aucune cérémonie, dans un sarcophage en pierre placé dans une chapelle de la basilique de San Zanipolo, nécropole des doges de Venise.

Edimbourg National Gallery of Scotland

Arabes jouant aux échecs

Selon le journal de Delacroix, il a travaillé sur ce tableau en juillet 1847 alors qu'il séjournait dans sa petite maison de Champrosay, aux portes de Paris. Delacroix avait visité l'Afrique du Nord en 1832, et les scènes auxquelles ce voyage l'avait exposé devaient avoir une influence durable sur son œuvre. Il existe de nombreuses notes concernant les joueurs d'échecs dans son journal africain. À une distance de plus d'une décennie, Delacroix a estimé qu'il était plus capable de saisir l'aspect poétique des sujets exotiques, et de ne pas être distrait par un désir d'atteindre une exactitude absolue, ce qu'il croyait finalement menteur. Un an après avoir été peint, il a été reproduit sous forme d'impression, mais avec le sujet modifié. Le cadre a été donné comme Jérusalem, et le porteur d'eau a été décrit comme Rebecca revenant du puits.

Munich Neue Pinakotek

Comparez les deux compositions ... à gauche celle de Delacroix et à droite celle de Rubens ...

La chasse aux sangliers

Cette furieuse mêlée de chiens, de chasseurs et d’animaux, obéit à une composition magistrale tourbillonnante conçue par Pierre Paul Rubens et reprise par Delacroix. Seules deux lignes droites formées par les lances des chasseurs, attirent notre regard vers le centre de la toile, l’œil rouge du sanglier, nous plongeant immédiatement au cœur du drame en train de se jouer.

Brême Kunsthälle

Le Christ sur la croix

Si Eugène Delacroix ne peut être présenté comme un peintre touché par la grâce de la foi, le sacré s’introduit subrepticement dans ses œuvres avec la maturité de l’artiste, ce dont a témoigné une salle entière consacrée à cette dimension plus méconnue dans l’exposition du musée du Louvre.

Le visiteur découvrira cependant une réelle dimension religieuse irradiant au fil des années un certain nombre de ses œuvres notamment, Le Christ au tombeau du musée de Boston et un ensemble de créations de maturité principalement à la fin des années 1840. À cette époque, Delacroix s’intéresse plus particulièrement à des sujets relatifs à la Passion du Christ. Le peintre explore la figure christique mais également les martyrs des saints tel son Saint Sébastien du musée des Beaux-Arts d’Arras ou sa très belle Pietà du musée d’Oslo, une version condensée que Delacroix a réalisée sans doute vers 1850, deux ans après Le Christ au tombeau. Son Annonciation, également présente, reflète probablement une première pensée de la Pietà de Saint-Denys-du-Saint-Sacrement, à Paris. Dans ces tableaux, le rapport aux maîtres anciens apparaît plus apaisé et Delacroix se sent désormais capable de mettre ses pas dans ceux de ses illustres aînés, notamment Rubens. « Delacroix n’hésite pas à reprendre presque littéralement des compositions de Rubens et les traite selon sa propre sensibilité. Le rapport de Delacroix à la peinture religieuse est avant tout un rapport aux maîtres anciens .

Francfort Städelscher Museums

Fantasia arabe devant Meknès

Voici l'une des pièces les plus célèbres de la collection constituée par Adolphe Moreau fils, et qui provenait de l'album offert par Delacroix au comte de Mornay après leur retour du Maroc en 1832. Bloqué à Toulon à cause de l'obligation de quarantaine imposée aux voyageurs, Delacroix mit à profit cette réclusion pour entreprendre à l'intention du diplomate, et afin de déposer sous ses regards un vivant témoignage de sa reconnaissance, une série de sujets à l'aquarelle rappelant les principales visions du voyage ainsi que les figures marquantes mêlées à cette féérique expédition. Après cette première aquarelle, Delacroix consacra six toiles à des courses de poudre entre 1832 et 1847. Cette prolifération s'explique par la fascination qu'avait Delacroix pour la rapidité de l'exercice militaire de la fantasia.

Luxembourg Villa Vauban

Jeune Turc caressant son cheval

Eugène Delacroix a peint Jeune Turc caressant son cheval vers 1825. C'est une huile sur toile que l'on peut découvrir à la Villa Vauban, Musée d'art de la ville de Luxembourg dans la Collection Jean-Pierre Pescatore.

Zurich Fondation Bührle

Portrait du sultan du Maroc Abd Ar-Rahman

C'est ici le fruit d'une esquisse (Dijon, musée des Beaux-Arts) faite par Delacroix lors de son voyage de 1832 pour le portrait du sultan du Maroc Moulay Abd Ar-Rahman que le peintre a représenté. Le Sultan a ici la tête tournée vers la droite, regardant le peintre, à la différence du tableau des Augustins à Toulouse.

Zurich Kunsthaus

Milton dicte à ses filles "Les paradis perdus"

Ce tableau de Delacroix nous présente Milton devenu aveugle dictant à ses filles les plus beaux chants de son poème immortel "Le paradis perdu". C'est un poème épique en vers blancs du poète anglais du XVIIe siècle John Milton (1608–1674). La première version, publiée en 1667, se compose de dix livres avec plus de dix mille lignes de vers . Une deuxième édition suivit en 1674, organisée en douze livres à la manière de l' Énéide de Virgile avec des révisions mineures. Il est considéré comme le travail principal de Milton et il a aidé à solidifier sa réputation comme l'un des plus grands poètes anglais de son temps. Le poème concerne l'histoire biblique de la Chute de l'homme : la tentation d'Adam et Eve par l'ange déchu Satan et leur expulsion du jardin d'Eden .

Indien armé du Gourka-Kree

Les Gurkhas sont des unités des armées britanniques et indiennes recrutées au Népal. Initialement, sous leur nom original, les Gorkhas étaient des membres du clan Khas Rajput de l'Inde du Nord, qui ont émigré du Rajasthan vers le territoire actuel du Népal, au XVIe siècle, chassés par les musulmans. Leur langue, le gorkhalî, dialecte indo-européen proche du hindî, est devenu la langue commune du Népal sous le nom de népalî ou népalais.

Les Gurkhas sont associés au Khukuri, un couteau népalais et sont célèbres pour leur bravoure, leur férocité et leur loyauté. Sam Manekshaw, un ancien maréchal de l'armée britannique indienne a un jour affirmé : « Si un Homme dit qu'il n'a pas peur de mourir, soit il ment, soit c'est un Gurkha »

Bâle Kunstmuseum

Un brigand mortèlement blessé se désaltère

Cette oeuvre de Delacroix est également intitulée "Le Pâtre romain"

Budapest Szépmûvészeti Múzeum

Cheval effrayé par l'orage

Cheval effrayé par l'orage (également nommé Le Cheval blanc effrayé par l'orage) est un tableau à l'aquarelle peint sur papier par Eugène Delacroix probablement en 1824, considéré comme « l'un des sommets de la peinture romantique européenne ».

Il représente un cheval blanc sur fond de mer déchaînée et de ciel orageux. Ce tableau est probablement inspiré du Cheval isabelle effrayé par l'orage, peint par Théodore Géricault pendant son séjour en Angleterre.

Cette aquarelle fut donnée par Delacroix au Baron Schwiter. Le collectionneur Pál Majovszky en fait don en 1934 au musée des Beaux-Arts de Budapest. Ce tableau est confié à la Réunion des musées nationaux pour l'exposition donnée à Paris en 1963 à l'occasion du centenaire de la mort de Delacroix.

Prague Narodni Galerie

Cavalier attaqué par un jaguar

Delacroix admirait beaucoup les animaux, en particulier les bêtes sauvages et leur beauté exotique, leur énergie et leur mouvement gracieux. Dans ce tableau, il dépeint habilement le moment du grand drame.

Tigre et lion

Le peintre passait des heures à observer tigres et lions dans la ménagerie du Jardin des Plantes : "Quelle variété prodigieuse d’animaux, et quelles variétés d’espèces, de forme, de destination ! Les tigres, les panthères, les jaguars, les lions, etc. D’où vient le mouvement que la vue de tout cela a produit chez moi ? De ce que je suis sorti de mes idées de tous les jours qui sont mon monde, de ma rue qui est mon univers. Combien il est nécessaire de se secouer de temps en temps, de mettre la tête dehors, de chercher à lire dans la création, qui n’a rien de commun avec nos villes et avec les ouvrages des hommes"

Bucarest Musée Zambaccian

Odalisque

La photographie venait de naître et Delacroix s'intéresse à tout ce qui peut enrichir sa pratique de la peinture , en 1851 il fonde avec son ami Durieu une société d'héliographie et prend de nombreux daguerréotypes de modèles de nus. L'Odalisque fut cependant la seule oeuvre pour laquelle Delacroix utilisa la photographie, un calotype de Durieux-Delacroix, pour transformer un nu ordinaire en orientale que ses souvenirs du Maroc embellirent..

Saint Petersbourg Musée de l'Ermitage

Marocain sellant un cheval

Le romantisme de Delacroix est pratiquement à l'opposé de l'interprétation du style par les artistes allemands. Mais son intérêt pour la représentation des animaux, les lions en proie à la fureur de la mort, les chevaux fougueux, à côté desquels les humains apparaissent comme des statues figées, le rattache à la prose des écrivains romantiques allemands, où le thème de l'humain dans la bête et le bestial chez l'humain joue un rôle substantiel.

Moscou Musée Pouchkine

Après le naufrage

Après le naufrage c'est Le bateau Don Juan inspiré par l'oeuvre de Lord Byron quand le cadavre est jeté dans l'eau.

New York Metropolitan

Les Natchez

Les Natchez sont une œuvre de jeunesse de François-René de Chateaubriand, considérée comme un poème en prose ou un roman, publiée pour la première fois dans l'édition de ses Œuvres complètes en 1826 et parue pour la première fois à Bruxelles en 1827. C'est l'histoire de la tribu indienne des Natchez, révoltée contre les Français en 1727. La seconde partie de l'œuvre prend l'allure d'un roman : René est accueilli en Louisiane chez les Natchez par le vieux Chactas ; il sera finalement assassiné par un des Natchez. Eugène Delacroix, en 1835, peint cette toile intitulée Les Natchez, inspirée du roman.

L'enlèvement de Rebecca

Tout au long de sa carrière, Delacroix s'est inspiré des romans de Sir Walter Scott, auteur préféré des romantiques français. Ce tableau représente une scène d' Ivanhoé : l'héroïne juive Rebecca, qui avait été enfermée dans le château de Front de Boeuf (vu en flammes), est enlevée par deux guerriers musulmans réduits en esclavage commandés par le cupide chevalier chrétien Bois-Guilbert. Les poses tordues et imbriquées et l'espace compact, qui passe brusquement du premier plan surélevé à la forteresse derrière, créent un sentiment de drame intense. Hormis la nature morte en bas à gauche, le seul élément de calme est Rebecca elle-même.

Préciada fille de Abraham Ben Chimol et sa mère Saada

Cette oeuvre représente Saada, la femme d'Abraham Ben-Chimol, et Préciada, une de leurs filles.

Le 24 janvier 1832, Eugène Delacroix, 34 ans, débarque à Tanger en compagnie du comte de Mornay, émissaire du roi Louis-Philippe. Mornay vient apaiser les relations avec le sultan du Maroc, enflammées par la conquête française de l'Algérie amorcée deux ans plus tôt. L'artiste, lui, vient découvrir l'Orient mahométan. Il rencontrera, en premier lieu, des Juifs. Son guide est Abraham Benchimol, drogman auprès du consul de France, c'est-à-dire interprète. Riche Juif marocain, il traduit d'arabe en français et de français en arabe mieux que le préposé français à cette mission. Et surtout, il ouvre à Delacroix les portes de sa communauté et de sa maison, à quelques pas du consulat de France où loge l'artiste. Le peintre, qui se lie d'amitié avec lui, s'émerveille de l'intimité des maisons juives. «Il y a quelque chose de patriarcal dans ces intérieurs». Il va à la synagogue, au cimetière «dernier asile où leur dépouille, du moins, n'est pas inquiétée», et relève maints croquis et portraits des Benchimol et alliés : Saada la femme du drogman, Leditia Azencot sa nièce, ses filles Prescidia et Rachel, et Abraham lui-même qui l'invite, fin février, à un somptueux mariage.

Félicité Longrois Madame Henri-François Riesener

Henri-François Riesener, né le 19 octobre 1767 à Paris où il est mort le 7 février 1828, est un peintre portraitiste français.

Il est le fils de l'ébéniste d'origine allemande, Jean-Henri Riesener (1734-1806) et de Françoise-Marguerite Vandercruse (veuve de l'ébéniste Oeben), et le père du peintre romantique Léon Riesener (1808-1878).

Henri-François Riesener se forme à la technique de la miniature auprès d'Antoine Vestier, avant de rejoindre les ateliers de François-André Vincent et de Jacques Louis David.

Sa première exposition de portraits au Salon date de 1793, période à laquelle il rejoint l’armée et interrompt par conséquent sa carrière artistique pendant cinq ans.

De retour des armées, il entame une carrière de portraitiste et de miniaturiste. Sous l’influence de David, il devient l’un des portraitistes les plus recherchés par les personnages importants de l’Empire et réalise même un Portrait en pied de l’Impératrice Joséphine en 1806 (Rueil-Malmaison, Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau) et de son fils Eugène de Beauharnais. Il aurait fait également cinquante copies de son portrait original de Napoléon Ier, dessiné pendant un déjeuner. Pour le portrait de sa femme et de sa belle-sœur (Portrait en pied d’une dame et de sa sœur, Orléans, Musée des Beaux-arts), le peintre obtient la médaille d’or frappée à l’effigie de l’Empereur en 1814.

Avec la chute de l'Empire, les commandes se raréfiant, il laisse sa femme et son fils à Paris et part pour la Russie en 1815. Il y reste sept ans, séjournant à Moscou (1816-1823), Saint-Pétersbourg et Varsovie. À Varsovie, il bénéficie de la protection du Grand Duc Constantin Pavlovitch pour lequel il avait réalisé le portrait de sa maîtresse Joséphine Friedrichs (1808-1857) en 1813 (Saint-Pétersbourg, Musée de l’Ermitage). Il peint toutes les célébrités de l'aristocratie et exécute, avec Jacques François Joseph Swebach-Desfontaines, un portrait équestre du tsar Alexandre.

À son retour en France fin 1822, Henri-François Riesener donne ses premières leçons de dessin à son fils Léon, et le fait entrer dans l'atelier du baron Gros, puis il dirige son neveu, Eugène Delacroix, vers l'atelier de Pierre-Narcisse Guérin. Il acquiert une maison de campagne à Frépillon (Val d'Oise) et fait don à la commune du village de son seul tableau religieux connu, une représentation de saint Nicolas et les trois enfants.

Il immortalise également les artistes de l'Opéra-Comique et réalise un portrait du bronzier André-Antoine Ravrio, son cousin, aujourd'hui conservé au musée du Louvre.

Henri-François Riesener meurt des suites d'une infection à Paris en 1828.

Alexis Bordes, et des historiens d'art élaborent actuellement le catalogue raisonné de son œuvre.

Félicité Longrois (1786–1847) son épouse est donc la tante d'Eugène Delacroix, qui a fait son portrait en 1835 et que l'on peut voir au Metropolitan Museum, à New York.

Charles VI et Odette de Champdivers

Connue jusqu'à son récent nettoyage à partir d'une illustration en noir et blanc de mauvaise qualité dans la monographie de Johnson, cette peinture s'est maintenant révélée extrêmement bien conservée, n'ayant jamais été doublée, avec un empâtement riche et une palette brillante. Il fait partie d'une série de petites peintures de dimensions similaires que Delacroix a réalisées dans les années 1820, traitant presque toujours d'un sujet historique avec un lien littéraire direct. L'artiste lui-même décrit dans son journal (9 avril 1824) son intention : "faire plusieurs petits tableaux, mais tous des travaux d'amour" et il ressort du détail extraordinaire des tissus et des bijoux que ce tableau, en particulier, était l'un auquel Delacroix se consacre avec enthousiasme. [1] Il y a une certaine divergence d'opinion parmi les savants quant au moment où le Charles VI a été peint entre 1824 et 1826 mais,

Delacroix semble avoir été fasciné par le thème du tourment intérieur et par la façon dont il touche les grandes figures de l'histoire et des arts, ou les femmes méprisées. Don Quichotte dans sa bibliothèque (1824), The Penance of Jane Shore (1824), Tasso in the Hospital of St Anne (1824), Blind Milton Dictating "Paradise Lost" (1827/8) et Cromwell contemplant le Portrait de Charles I ( 1828/30), sont chacun des traitements d'émotions profondes et ont été peints à une échelle similaire à notre tableau. Charles VI (1368-1422) fut le plus malheureux des rois de France, son pays ayant subi des pertes effroyables lors de la guerre avec l'Angleterre et son propre esprit troublé par des fantasmes violents et incontrôlables. Ses sentiments pour sa femme, Isabeau de Bavière, oscillent entre passion et dégoût, et ses infidélités publiques lui causent une grande détresse. Seules sa belle-sœur Valentina Visconti (épouse du duc d'Orléans) et, selon le récit de Halévy, sa maîtresse Odette de Champdivers, ont pu exercer un contrôle, même si plus tard il devait compter sur le fils de Valentina, Charles, pour conseil et accompagnement. Ici, le roi, le visage torturé par le désespoir et l'angoisse, tend la main vers son épée tandis que les préposés tentent de la lui arracher; se tournant vers sa maîtresse, il semble implorer la pitié et la compréhension. En lui tenant la main, elle l'avertit calmement et nous pouvons espérer que l'incident se termine paisiblement. Il semble probable que Delacroix ait eu l'intention de rapporter ce tableau directement à Louis d'Orléans exposant sa maîtresse (Lugano, Collection Thyssen), qui est peint sur une toile de taille identique, dans un style très similaire. Ils ont été peints à quelques mois d'intervalle et,

Leur sujet est encore plus significatif. Bien que Charles et Louis fussent frères, ils avaient des personnalités très différentes ; alors que le roi avait adoré sa femme avant le début de sa maladie et entretenu des relations monogames intermittentes avec seulement trois maîtresses connues, Louis était un libertin flagrant, constamment déloyal envers sa femme, qui poursuivait une série de femmes et engendra une grande portée d'enfants illégitimes . Charles était timide et réservé, tandis que Louis était énergique et extraverti et, tandis que notre tableau dépeint un homme se tournant vers la femme qu'il aime pour obtenir de l'aide, Louis expose vulgairement sa maîtresse nue à son mari, l'humiliant, tout en cachant son visage afin que le cocu le mari ne reconnaît pas sa femme.

Les références récurrentes de Delacroix au thème des femmes méprisées ou des maîtresses défavorisées (notez non seulement Jane Shore citée plus haut, mais aussi les deux versions de l'Enlèvement de Rebecca à Ivanhoé entre autres), peuvent être l'héritage de sa propre enfance. Sa jolie mère, Victoire, la fille de l'ébéniste Oeben, est connue pour avoir eu une liaison avec Charles-Maurice de Talleyrand, le grand survivant de l'ancien régime qui a servi tous les gouvernements sauf celui de Charles X de 1790 jusqu'à sa mort. (il a même été avancé que Talleyrand était le vrai père de l'artiste). Elle a joué un rôle majeur dans son éducation car son père, Charles Delacroix, était décédé en 1805 alors que Delacroix avait sept ans, la laissant veuve jusqu'à sa propre mort en 1814. Dès lors, il fut pris en charge par des parents, en particulier son frère Charles, un général, qu'il adorait, sa sœur et un cousin, Leon Riesener, un portraitiste à succès. Delacroix lui-même ne s'est jamais marié, même s'il ressort de son journal et des souvenirs d'autres personnes qu'il a eu de nombreuses aventures passionnées.

Delacroix écrit sur sa propre attitude envers les femmes dans un paragraphe révélateur : « J'ai du respect pour les femmes ; Je ne pouvais rien leur dire d'obscène. Quelle que soit leur dépravation, je ne peux m'empêcher de rougir si je fais violence à cette pudeur dont, du moins, ils ne doivent jamais perdre l'extérieur. Je pense, mon pauvre garçon timide, que ce n'est pas ainsi qu'on s'entend avec les dames ». Parallèlement, il n'hésite pas à profiter de ses modèles, remarquant par exemple le 22 octobre 1822 qu'« une petite bagagiste nommée Marie – âgée de dix-neuf ans – est venue poser. J'ai pris un gros risque de maladie avec elle ». Selon ses propres preuves, il poursuivit une série constante de rencontres apparemment aveugles au début des années 1820, avec une variété de jeunes femmes, les noms de Sidonie, Fanny, Hélène, Emilie, Laure, la femme d'un cousin, une bonne dans la maison d'une connaissance, et la maîtresse de son ami Soulier, tous figurant parmi ceux avec qui il a partagé son lit dans les deux années de 1822-24. Le fait que le rôle de modèle de l'artiste ait été couplé à celui de compagnon sexuel peut suggérer quelque chose dans son choix de modèles pour ces deux tableaux et, dans notre tableau, le portrait d'Odette est clairement beaucoup plus spécifique que celui des autres personnages. Ici, le peintre révèle son insécurité et son introspection dans un cadre historique qui semble avoir un rapport direct avec sa propre existence solitaire. le portrait d'Odette est nettement plus précis que celui des autres personnages. Ici, le peintre révèle son insécurité et son introspection dans un cadre historique qui semble avoir un rapport direct avec sa propre existence solitaire. le portrait d'Odette est nettement plus spécifique que celui des autres personnages. Ici, le peintre révèle son insécurité et son introspection dans un cadre historique qui semble avoir un rapport direct avec sa propre existence solitaire.


Christ et ses disciples sur le lac de Genesareth

Delacroix a peint au moins six versions de cette leçon de foi du Nouveau Testament : réveillé par ses disciples terrifiés, le Christ les gronde pour leur manque de confiance en la Providence. Dans les œuvres antérieures, le paysage marin est plus important; dans les derniers, comme ici, l'écorce du Christ occupe une place plus importante. Après que Vincent van Gogh eut vu cette version à Paris en 1886, il écrivit : « La barque du Christ, je parle de l'esquisse bleue et verte avec des touches de violet et de rouge et un peu de jaune citron pour l'auréole, l'auréole, parle un langage d'une manière symbolique à travers la couleur elle-même."

New York Morgan Library et Museum

La forêt vue avec un chêne

Vue sur la forêt avec un chêne est une aquarelle opaque jaune sur craie noire sur papier réalisée par Delacroix entre 1849 et 1850. Elle est à la Morgan Library & Museum, à New York, dans la Thaw Collection.

Vue sur le port de Dieppe

"Vue du Port de Dieppe" est une Aquarelle et gouache sur mine de plomb sur papier datant de 1854 et aux dimensions de 237 x 313 mm. C'est un Legs de John S. Thacher que l'on peut trouver à la Pierpont Morgan Library, à New York

New York Morgan Library et Museum

Minneapolis Institute of Art

Marocains hors des murs de Tanger

Cette scène de la vie quotidienne au Maroc a été dessinée par Delacroix quelques années après son séjour marocain. Sur un chemin à l'extérieur de Tanger, en direction des remparts de la ville, un homme en burnous blanc passe devant deux hommes assis, dont l'un dirige son regard vers le spectateur. Enchanté par la qualité sans chaux de l'Afrique du Nord telle que capturée dans un sujet aussi simple, Delacroix revient à cette aquarelle près de vingt ans plus tard.

Ensuite, cette oeuvre est devenue la base d'une peinture dans laquelle la figure marchante est remplacée par une femme aux costumes colorés qui regarde par-dessus son épaule droite en passant devant les deux hommes assis, une oeuvre de 1852/1853 qui peut être vue à Minneapolis à l'institute of Art.

Washington National Gallery

Combat d'arabes dans la montagne

Son voyage au Maroc (1832) fut, pour Delacroix, l'occasion de découvrir l'équivalent de la beauté antique : il retrouvait, dans le drapé des burnous, la facture de la statuaire antique. Sa palette établit une analogie des couleurs contraires et un accord des semblables par des touches de ton sur ton.

Son "Combat d'arabes dans la montagne" est aussi dénommé "La perception de l'impot arabe"

Washington Phillips Collection

Chevaux sortant de la mer

Le tableau représente deux chevaux sortant de la mer, un alezan et un gris monté par un cavalier. La ville de Tanger est visible à l'arrière-plan.

Lee Johnson décrit cette peinture comme « peut-être la plus vivifiante et la plus lyrique des dernières évocations poétiques de Delacroix inspirées par ses expériences en Afrique du Nord »

Chicago Art Institute

Le Combat du Giaour et Hassan

Le combat des Giaour et Hassan est le titre de trois œuvres d' Eugène Delacroix , produites en 1826, 1835 et 1856. Elles montrent toutes une scène dupoème de 1813 de Lord Byron , Le Giaour , avec les Giaour embusquant et tuant Hassan, le Pacha. , avant de se retirer dans un monastère. Giaour était tombé amoureux de Leila, une esclave du harem d'Hassan, mais Hassan l'avait découvert et l'avait fait tuer.

En 1824, Delacroix consigne dans son journal son expérience de lecture du Pèlerinage de Giaour et Childe Harold , probablement dans leurs traductions françaises de 1819–1824 par Amédée Pichot . Sa première version est présentée à l' Art Institute of Chicago en 1826 pour une exposition.

Cette version montre Giaour et Hassan, tous deux à cheval, combattant dans une gorge. Un Turc escortant Hassan s'agenouille à côté du cheval de Giaour, essayant de lui couper les jambes avec son couteau.

Baltimore Walters Art Museum

Collision de cavaliers maures

Delacroix a décrit l'apparat militaire spectaculaire et violent à la cour du sultan Abd-er-Rahmen du Maroc (1778-1859), dont il a été témoin alors qu'il accompagnait le comte Charles de Mornay lors d'une expédition diplomatique au nom du roi Louis Philippe de France en 1832 : « Au cours de leurs exercices militaires, qui consistent à monter leurs chevaux à pleine vitesse et à les arrêter brusquement après un coup de feu, il arrive souvent que les chevaux emportent leurs cavaliers et se battent lorsqu'ils se heurtent.

Vignette sans valeur sur un bloc feuillet philatélique de Sierra Leone présentant "Collision de cavaliers maures"

Le Christ et ses disciples sur la mer de Galilée

L’intrigue préférée de Delacroix est une tempête et un bateau solitaire dans une mer orageuse. Dans le bateau, Jésus-Christ avec les apôtres flotte jusqu’au rivage. Une tempête a commencé, un barrage de vent jette le bateau d’un côté à l’autre, les vagues vertes bouillonnent, bouillent, ne libérant pas la proie.

Quelqu’un rame, essayant de ne pas laisser le bateau se renverser. Ici, à une rame échappée de ses mains, il essaie de tendre la main vers lui, risquant de tomber dans l’eau. Certains crient, désespérément, appellent à l’aide. Et seul Jésus-Christ dort paisiblement. Autour de sa tête, il y a un rayonnement qui illumine également les hommes assis. Jésus dort et il fait un rêve merveilleux. Lequel? Personne ne le sait. Mais le Christ sait une chose: le bateau sortira quoi qu’il arrive et rien ne leur arrivera.

Dans l’ensemble, bien que l’image soit pleine de mouvements orageux, d’excitation alarmante, la lumière du jour brille parmi les nuages ​​sombres – la lumière de l’espoir.

Providence Rhode Island Museum of Art

Marocains voyageant


Vignette sans valeur sur un bloc feuillet philatélique de Sierra Leone présentant "Maropcains voyageant"

Minneapolis Institute of Art

Les convultionaires de Tanger


Kansas City Musée d'Art Nelson Atkins

Christ sur ​​la mer de Genesareth

C'est l'un des six tableaux de Delacroix illustrant les textes bibliques de Matthieu, Marc et Luc, qui racontent comment le Christ a calmé les eaux du lac de Génésareth. Dans les trois versions de l'Évangile, pendant que le Christ dort, une tempête se lève, effrayant ses disciples. Le Christ se réveille, calme la tempête et châtie les disciples pour leur manque de foi.

La peinture du Musée est unique en ce qu'elle a une étude préparatoire, et seule parmi les versions avec une barque, car elle représente le Christ sans auréole. Delacroix a choisi comme sujet le moment précédant le réveil du Christ, déplaçant subtilement le message du tableau d'une affirmation de foi à une reconnaissance de doute.

Philadelphie Museum of Art

La Cheminée

Cette aquarelle sur mine de plomb avec traces de crayon sur papier vergé blanc cassé fut réalisée vers 1824.

Vignette sans valeur sur un bloc feuillet philatélique de Grenada-Grenadines présentant "La Cheminée"

Chapel Hill Ackland Art Museum

Cléopatre et le paysan


Norfolk Chrysler Museum of Art

Cavalier arabe donnant un signal


Houston Musée des Beaux Arts

Lion dévorant un cheval


Naufrage sur la cote


La Havanne Museo National

Tigre


Dans les Collections Privées ...

La mort de Lara

Lord Byron, Walter Scott et Ossian (le faux poème épique de Macpherson) furent les plus importances sources d'inspiration étrangère de la peinture française au début du XIXe siècle, qu'elle soit néoclassique ou romantique. Pour Delacroix, Byron a tenu une place éminente dans sa vie de peintre aux côtés de Shakespeare, Goethe, Le Tasse et Homère.

Le poème narratif raconte l'histoire du retour fatidique du comte Lara chez lui après avoir passé des années à l'étranger à parcourir l'orient. L'une des notes de bas de page de Byron explique que, même si le nom "Lara" est d'origine espagnole, "aucune circonstance de description locale ou nationale ne fixe la scène ou le héros du poème à un pays ou à un âge".

Le poème est composé de deux chants. Dans le premier, le mystérieux comte Lara, de lignée ancienne, revient dans son pays natal après une longue absence à l'étranger. Il n'est accompagné que d'un page oriental, Kaled, qui lui est silencieusement dévoué. Orphelin dans sa jeunesse (« Sans avoir personne qui contrôlât ses actions, ou lui signalât, quand il était temps encore, les mille sentiers qui conduisent au crime »), Lara avait mené une vie dissolue à la maison jusqu'à son départ à l'étranger alors qu'il était assez jeune. Il revient altéré, — réservé, hautain, et apparemment blême de plaisir et de gloire (« les rides qui sillonnent sont front annoncent des passions, mais des passions éteintes »).

Par une belle nuit au clair de lune, les serviteurs de Lara sont réveillés par un cri surnaturel provenant de sa chambre, et ils se précipitent pour trouver le comte prosterné et inconscient sur le sol. Lara est ressuscité par Kaled, qui lui parle dans une langue étrangère. Bien que rien d'autre ne se produise, les serviteurs de Lara sont convaincus qu'il a vu une apparition et que le cri a été émis par quelque chose d'inhumain.

Lara assiste à une réception donnée par le comte Othon, un dignitaire local. En regardant les fêtards, il est reconnu par Sir Ezzelin, un parent d'Othon, qui le défie avec colère pour des crimes sans nom à l'étranger. Othon intervient et organise une rencontre entre les deux demain devant les nobles locaux pour juger des accusations. Lara accepte et quitte bientôt la salle, avec Kaled. Sir Ezzelin part peu de temps après.

Dans le deuxième chant, les nobles sont rassemblés le lendemain dans la salle d'Othon pour entendre les charges et la défense. Cependant, même si Lara se présente, Ezzelin n'apparaît pas. Après un échange de colère, Othon propose de combattre Lara à la place de son cousin, et est rapidement maîtrisé par Lara, qui l'épargne à l'intervention des nobles.

Pendant ce temps, Ezzelin a totalement disparu, n'étant jamais revenu de l'assemblée du soir dans la salle d'Othon ; les soupçons se dirigent rapidement vers Lara, et l'impitoyable Othon incite le reste de la noblesse à mettre Lara en jugement. Ayant prévu la menace, Lara a cultivé les sympathies de la paysannerie opprimée du pays, écrasée par la noblesse hautaine et détachée. Quand Othon passe à l'action, Lara se révolte à la tête des serfs.

Après quelques succès initiaux, la foule indisciplinée de Lara en reçoit le pire ; lorsque la défaite, la désertion et des pièges ont réduit l'armée de Lara en un groupe petit mais fidèle, il décide de les conduire au-delà de la frontière et dans un autre pays. À la frontière même, cependant, ils sont interceptés, et après un combat acharné que Lara a presque emporté, il est touché par une flèche et tombe de son cheval, mortellement blessé. Alors qu'Othon et ses alliés s'approchent pour se réjouir de l'état déchu de Lara, le comte les ignore et meurt en parlant avec Kaled dans une langue étrangère. Lorsque Lara expire, Kaled s'évanouit et se découvre être une femme déguisée. Elle refuse de quitter le corps de Lara et reste vivant près de l'arbre sur lequel il est tombé et devant lequel il a été enterré, jusqu’à sa mort.

Un post-scriptum raconte comment un bûcheron local a vu le corps de Sir Ezzelin être jeté dans le lac par un cavalier masqué la nuit de sa disparition.

Eugène Delacroix fait une entrée fracassante dans l'histoire de son temps avec la présentation de sa grande oeuvre la Mort de Sardanapale au Salon de 1827-1828. Ce tableau aux couleurs flamboyantes qui change la mort tragique du souverain en une métaphore orgiaque suscite les commentaires les plus virulents. C'est l'un des moments forts de la bataille romantique en art. Le sujet a été suggéré au peintre par la pièce de Byron, publiée en 1821 et que le peintre aurait vue adaptée sur une scène parisienne. Contrairement à ce que répètent les uns et les autres, l'artiste est fidèle à la fin de la tragédie où le prince assyrien demande à sa concubine Myrrha de mettre le feu au bûcher, celle-ci s'écriant alors : « Je viens ! » Cet engouement qu'il éprouve pour son oeuvre se limite pas à la création de cette oeuvre où règne une ivresse de sang, de couleurs et de libido.

Le bon Samaritain

Le bon Samaritain fait monter le voyageur sur son cheval. D'autres passants avaient laissé l'homme volé gisant sur la route, alors qu'ils étaient censés être plus pieux que le Samaritain. Delacroix a peint les personnages comme s'il était Rubens : musclé et coloré. Son coup de pinceau rapide est facilement reconnaissable. En 1890, Van Gogh a copié cette œuvre avec son propre style et a reproduit l'image en miroir. Delacroix lui-même a peut-être été inspiré par une version antérieure.

Coucher du Soleil


Lion mutilant un arabe mort


Deux marocains allongés devant un paysage

L'oeuvre "Deux marocains assis dans la campagne", peinte en 1825 par l'artiste peintre et Grand Maître Eugène Delacroix appartient au mouvement Romantisme. Elle est conservée dans une collection privée.

Une femme juive en robe traditionnelle

Le 28 janvier 1832, date de création du présent dessin, Delacroix séjournait à Tanger, et venait d'arriver au Maroc pour trois jours seulement. Il est reçu par le Pacha à Tanger le 29. Une autre oeuvre de l'artiste en 1864, fut l'objet d'une vente, était un dessin daté du même jour, unique au crayon, et représentant le même sujet.

Un Maure assis

On reconnaît ce modèle dans plusieurs dessins de Delacroix au Maghreb. Ici nous avons un dessin, sans doute repris par report pour une lithographie. Cette dernière sera, sur une des épreuves, reprise et rehaussée aux crayons et craies de couleurs et conservée dans les collections publiques, avec un monogramme de différence en plus, au crayon gras, en notre faveur. L'oeuvre fut faite en 1832.