Théophane le Grec

Théophane le Grec (en russe : Феофа́н Грек, en grec : Theophanès, né vers 1350 dans l'Empire byzantin, mort vers 1410 en Russie) est un peintre et iconographe russe d'origine Byzantine. Il a été le maître d'Andreï Roublev. Avec Prokhor de Gorodets et Roublev, il peint, en 1405, l'iconostase de la cathédrale de l'Annonciation de Moscou. 

Théophane vient mettre son expérience à la disposition de Novgorod. Mais lui-même bénéficie des traditions novgorodiennes déjà existantes à Staraïa Ladoga, qui apparaissent dans les fresques de l'église Saint-Georges et de l'Église de la Transfiguration-du-Sauveur-sur-Néréditsa. Il s'en inspire mais introduit dans ses fresques un dynamisme, un abandon du détail qui rappelle certaines formes de l'art moderne. Selon l'expression de Mikhaïl Alpatov ses visages ascétiques, sévères, tourmentés, forment une véritable « sténographie picturale » où il s'abandonne à sa seule inspiration. C'est une chose rare dans l'église orthodoxe fort réglée par des canons sévères. Ses fresques sont comme illuminées d'éclairs et certaines sont comme des sortes de négatifs photographiques. Les traits sont parfois simplement évoqués en blanc ou en clair selon une technique quasi-impressionniste. 

Moscou Galerie Tretiakov 

La Vierge du Don

La Vierge du Don ou Notre-Dame du Don est une icône de la Vierge Marie, avec son fils Jésus dans les bras. C'est une représentation orthodoxe de la Mère de Dieu de type Éléousa aux yeux tristes et pleins d'amour pour son fils. C'est une des variantes les plus lyriques de la Vierge de Vladimir. Sur l'envers de celle-ci figure une autre icône représentant la Dormition de la Vierge.

La première copie connue de l'icône date de la fin du xive siècle. Elle fut décorée d'un oklad doré et est entrée à titre de dot de Vladimir le Téméraire, le cousin de Dimitri Donskoï dans le trésor de la Laure de la Trinité-Saint-Serge. Après le transfert de l'icône à Moscou deux copies en furent réalisées à la demande d'Ivan le Terrible qui les envoya à Kolomno. La copie réalisée pour la cathédrale de la Dormition a été conservée jusqu'à nos jours. Elle se différencie par son fond blanc et par l'oklad que l'évêque de Kolomna, David, fit réaliser au xvie siècle. 

Selon la légende datant de 1692, les Cosaques du Don l'auraient offerte au prince moscovite Dimitri Ier Donskoï avant la Bataille de Koulikovo de 1380 remportée par les Russes contre les Mongols. Dans l'Église russe cette icône est considérée comme miraculeuse. Elle est fêtée le 19 août selon le calendrier julien.

Les historiens d'art la datent des années 1382-1395. Théophane le Grec en est souvent considéré comme l'auteur, quand ce n'est pas un maître de son entourage. Elle se rapproche en effet de fresques novgorodiennes du maître par sa conception de la lumière dont la source est le Christ, surgissant de l'obscurité enveloppé de ses habits d'or. Mikhaïl Alpatov ne l'attribue pas à Théophane le Grec. Victor Lazarev pense que l'avers et le revers montrent des icônes formées sous l'influence de Théophane le Grec. L'icône est exposée aujourd'hui à la Galerie Tretiakov. Chaque année elle retourne au monastère de Donskoï lors des fêtes qui lui sont consacrées.

La face de l'icône présente la Mère de Dieu de type iconographique Éléousa. Le fond doré initial a disparu mais les visages et les vêtements sont bien conservés à l'exception des auréoles de Jésus et de Marie qui étaient également dorées à l'origine. C'est une représentation traditionnelle : la main droite de la Vierge Marie soutient l'enfant dont le visage effleure sa joue. L'enfant Jésus bénit de la main droite (avec le pouce et un doigt) ; de la gauche il tient un rouleau de parchemin bleu. Il est vêtu de l'himation dont le pan est tenu par la main gauche de la Vierge. Les jambes de l'enfant sont nues jusqu'au genoux, ce qui est particulier à cette icône.

Le chiton ocre de l'enfant Jésus est garni d'une série de lignes brisées dorées et bleues. Tous ses vêtements sont couverts d'assistes. Le rouleau qu'il tient en main est attaché par une corde d'or. C'est la main gauche de la Vierge qui retient les plis tombants du vêtement de l'enfant.

Le maforii de la Sainte Vierge est dans les tons cerise foncé. Le liseré est d'un ton or. Les manches sont garnies de franges. Les étoiles d'or sont le symbole de sa virginité. Elle porte une coiffe bleue sur la tête en dessous du maforii.

La Transfiguration

La présence de Moïse (à droite du Christ) incarne la Loi que Jésus est venu pleinement accomplir (Mt 5,17). Moïse a ardemment désiré voir la gloire de Dieu, mais l’a contemplée seulement de dos (Exode 33,18-23).

Élie (à gauche) représente les prophètes qui ont annoncé la venue du Christ. Lui aussi a désiré voir Dieu, mais l’a plutôt reconnu dans le « bruissement d’un souffle ténu » (1 R 19,11-13).

En bas, qui sont les apôtres ? Pierre (à gauche), accroupi, lève sa main en geste de protection face à la lumière aveuglante. Jean (au centre), s’effondre vers le bas, dos à la lumière. Jacques (à droite) amorce un mouvement de fuite avant de basculer à son tour. L’absence de nimbe, ce halo doré autour des têtes des Saints, indique que les apôtres n’ont pas encore atteint la sainteté leur donnant la capacité de se tenir devant la face de Dieu. Leur attitude illustre la fragilité humaine avant l’accueil de l’Esprit à la Pentecôte. 

La Transfiguration est une icône de l'église de la Transfiguration, à Pereslavl-Zalesski. La réalisation de cette icône est liée à la restauration et à la nouvelle consécration de l'église de cette ville par le prince Vassili Ier Dmitrievitch, aux environs de l'année 1403. Cette église avait été construite en 1157 et était un édifice de l'époque pré-mongole de la Rus' de la principauté de Vladimir-Souzdal. C'est à cette date, des environ de l'an 1403 également, que l'icône fut réalisée et attribuée à cette cathédrale. Elle se trouve aujourd'hui exposée à la galerie Tretiakov, à Moscou.

Dans le passé, Théophane le Grec fut considéré comme l'auteur de cette icône. Mais actuellement, la commission d'attribution de la galerie Tretiakov a modifié son point de vue et préfère plutôt considérer cette icône comme l'œuvre d'un auteur inconnu.

L'icône est peinte sur une planchette de bois, recouverte d'étoffe de tissu et de gesso, réalisée à la tempera, elle mesure 184 × 134 cm. Elle est conservée à la galerie Tretiakov (pièce d'inventaire : 12797).

La scène de la Transfiguration est décrite par trois des quatre Évangiles : (Mt 17,1-9, Mc 9,2-9, Lc 9,28-36.) Elle s'est déroulée au sommet du mont Thabor. Selon l'Évangile selon Matthieu, (Mt 17,1-13): « Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean, son frère, et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière ». À côté de lui, vêtus de blanc, dans une auréole bleue, les prophètes de l'Ancien Testament, Élie et Moïse. À ses pieds la tête penchée sur le sol Pierre, Jacques et Jean sont les témoins du miracle. Ils sont aveuglés et stupéfaits. Jean cache ses yeux dans ses mains, Jacques est prostré par terre, Pierre fait un geste d'effroi vers le Christ. Dans la partie centrale de l'icône, sont représentés de chaque côté deux groupes d'apôtre : l'un montant au sommet du mont Tabor, et l'autre en descendant. Il existe des représentations qui présentent les prophètes Élie et Moïse portés sur des nuages par des anges. Ce sont des icônes basées sur des Apocryphes bibliques.

Le thème de la lumière divine est un des principaux sujet de la « Transfiguration ». Selon les interprétations mystiques, la Transfiguration a initié les apôtres témoins à la connaissance de la gloire et de la lumière divine.

La Dormition de la Vierge

La Dormition de la Vierge est une icône qui est peinte sur le revers de l'icône de La Vierge du Don de Théophane le Grec qui se trouve à la Galerie Tretiakov à Moscou. Elle date de 1382-1395 et son auteur n'est pas connu avec certitude. 

La scène est ici débarrassée de sujets traditionnels tels que les anges (habituellement chargé de porter l'âme de la Vierge vers le ciel), les femmes pleureuses. Le Christ occupe le centre de la composition. Sa taille est deux fois plus élevée que celle des autres personnages. Il tient dans ses mains l'âme de la Vierge emmaillotée de bandelettes comme un enfant pour symboliser son immortalité. Devant lui, le corps de la Vierge Marie est étendu, entouré des douze apôtres et vers l'arrière de deux évêques (Jacques, frère de Jésus, un des Septante disciples et Hierotheos le Thesmothete) témoins de la mort de la Vierge Marie à Jérusalem. La scène se déroule entre deux bâtiments pour indiquer que l'action se déroule à l'intérieur d'un édifice. Devant le lit funéraire de la Vierge un cierge brule pour symboliser l'inévitable durée limitée de la vie terrestre. 

La Dormition sur le revers de l'icône est réalisée dans des tons plus sombres et plus dramatiques avec des dominantes vertes, brunes, qui contrastent avec du blanc, du rouge vif, du jaune doré, du rouge-rose tendre. Cette icône du revers est passionnée, impulsive, intimiste. Son auteur est libéré des interprétations de la Dormition données pas les autres artistes de son temps. La gamme des couleurs, la précision des traits, le ton olivâtre et brun des ombres des visages, les rehauts prononcés permettent à Lazarev de conclure que les deux faces de l'icône sont l'œuvre de deux maîtres différents. Les historiens d'art ont également remarqué que les visages des apôtres ne sont pas ceux, traditionnels et aristocratiques de Byzance : ce sont des visages de paysans tels que l'on peut en voir sur les fresques de église de Volotovo. Le laconisme novgorodien de cette icône les incline à voir derrière cette œuvre un auteur russe, très probablement originaire de Novgorod qui a réalisé une symbiose très originale des caractéristiques des écoles de Constantinople et de Novgorod. 

Le terme « dormition » (du latin : dormitio, « sommeil, sommeil éternel, mort » ; grec ancien : κοίμησις, kímisis) est utilisé, dans le vocabulaire chrétien, pour désigner la mort des saints et des pieux fidèles quand ce n'est pas une mort violente. Le mot « cimetière » (issu du grec ancien : κοιμητήριον, kimitírion : « lieu pour dormir, dortoir ») exprime la même idée de sommeil provisoire. Ce terme s'applique plus particulièrement à la mort de Marie, Mère de Jésus. 

La dormition de la Mère de Dieu est souvent appelée simplement « dormition » car c'est la dormition par excellence. Les Églises d'Orient ont gardé cette dénomination antique sous la forme « la dormition de la Théotokos ». Ils entendent ainsi la mort de la Vierge Marie et la montée au ciel de son corps.

Dans le catholicisme actuel, le terme « dormition » ne désigne que la mort de la Vierge2 ; la croyance de la montée au ciel de son corps porte le nom d'Assomption. Toutefois les Églises d'Orient critiquent ce terme qui pourrait laisser croire que la Vierge a été enlevée au ciel de son vivant.

Le terme « dormition » exprime la croyance selon laquelle la Vierge est morte sans souffrir, dans un état de paix spirituelle ; on parle parfois aussi de dormition pour les saints morts sans martyre. 

Comme c'était le cas pour l'Assomption avant 1950 dans l'Église catholique, la dormition n'est toujours pas un dogme dans les Églises d'Orient mais il est considéré comme impie de la nier. Cette croyance ne repose sur aucune base scripturaire. Elle est fondée sur des écrits apocryphes, comme celui du Pseudo-Jean, Sur la mort de Marie (ive ou ve siècle). Selon la tradition, la Vierge aurait alors été âgée de cinquante-neuf ans (soit onze ans après la crucifixion de Jésus) et aurait été enterrée dans le jardin de Gethsémani, à Jérusalem. Son Tombeau vide est visible au Sépulcre de la Vierge Marie. 

Novgorod Eglise de la Transfiguration 

Le Christ Pantocrator

La troisième chronique de Novgorod fait référence à la peinture de l'église : « À l'été 6886 (année 1378 de notre ère), l'église de Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ de la rue Iline a pu être dédiée à la Transfiguration grâce au boyard dévot Vasili Danielovitch. Le maître Théophane le Grec a signé la peinture de l'église sous le règne du grand-prince Dimitri Ivanovitch et sous le pontificat de l'archevêque de Pskov et de Novgorod, Alexis. » 

Au zénith du dôme, dans un médaillon, est représenté un Christ Pantocrator. Autour de celui-ci, sont écrits des extraits du Livre des Psaumes : « Des hauteurs, le Seigneur s'est penché, du ciel il regarde la terre pour entendre la plainte des captifs et libérer ceux qui devaient mourir, le nom du Seigneur est chanté à Sion.(Ps.,101:20-21)». Le Christ est entouré, sous son image, d'une couronne d'anges debout : quatre archanges, quatre chérubins et séraphins. Les archanges sont vêtus de larges capes. Ils portent en main un mêrilo et un miroir de la justice. Les séraphins et les chérubins sont représentés avec six ailes. Cette iconographie est traditionnelle à Novgorod. Elle est présente dans les fresques de la cathédrale Sainte-Sophie de Novgorod et, avec de légères différences, dans toutes les fresques des églises de Novgorod de cette époque comme : à l'église de la Dormition-sur-les-Champs de Volotovo, à l'église Fiodor-Stratilate-sur-la-rivière, à l'église de la Transfiguration du Sauveur-sur-Kovalev et dans d'autres encore.

Sous les anges, à l'intérieur du tambour, sont représentés les patriarches : Adam, Abel, Noé, Seth, Melchisédech, Hénoch et encore le prophète Élie et Jean le Baptiste. La décoration de ce tambour diffère de celle des autres églises, qui prennent le plus souvent des figures de prophètes comme sujet principal.

Saint Siméon le stylite d'Antioche

Siméon vécut toute sa vie dans l'ascèse et l'austérité, dans le nord de la Syrie, se retirant régulièrement et longuement du monde. Il vécut 37 ans de sa vie au sommet d'une colonne qui atteindra progressivement les 18 m, d'où son surnom. Chaque jour, des pèlerins venaient lui apporter des victuailles qu'ils lui faisaient parvenir en les mettant dans un panier qu'ils hissaient jusqu'à lui avec une corde. L'espace dont il disposait au sommet de sa colonne était tout juste suffisant pour se tenir debout ou assis, jamais allongé. On raconte que le roi Nu'man prince des Arabes voulut empêcher les visites des foules de pèlerins mais en fut dissuadé par une vision. Siméon le Stylite mourut vers ses 70 ans en position de prière, les mains jointes et les yeux fermés, de sorte que ses fidèles mirent deux jours à se rendre compte de sa mort. Au centre de l'église, en ruines, de Saint-Siméon-le-Stylite, il reste un vestige de cet édifice au Djébal Sima'an (Mont Siméon) non loin au nord-ouest d'Alep. Son principal biographe est son contemporain Théodoret de Cyr. 

La Sainte Trinité

La Sainte-Trinité est une fresque du mur oriental de la chapelle de la Sainte-Trinité. Elle fut réalisée en 1378. 

La chapelle de la Trinité qui est installée dans l'église devait servir de chapelle privée et, très probablement, pour le bienfaiteur de l'église, le boyard Vasili Danilovitch. À cette époque, de telles chapelles, qui permettaient de s'isoler pour la prière, n'étaient pas rares à l'intérieur des églises de Novgorod.

Sur le mur Est, au-dessus de l'autel, sur une voûte semi-circulaire est représentée la scène de l'apparition de la Sainte-Trinité à Abraham. En dessous de celle-ci figure un saint au moment où il déploie les rouleaux des livres saints pour un service liturgique.

La Trinité est présentée de face. Les anges sont assis à une table dans des positions symétriques. L'ampleur du mouvement des ailes et la posture des anges donne à l'ensemble une grande majesté. En dessous de la table des anges, sont représentés Abraham et Sarah apportant le repas. Seule la figure de Sarah a été conservée.

Provenance indéterminée ...

L'Apôtre Paul

Saint Basile le Grand

La Nativité

Cette oeuvre très proche d'une multitude de représentation en icone russe de la Nativité n'a pas pu être clairement reconnue pour être intégrée dans les oeuvres  classées comme composante des tableaux de Théophane le Grec.

 Oeuvres indéterminées ...


Parmi ces émissions illégales de Djibouti honorant Theophane le Grec et ses oeuvres , n'ont pas été reconnues le timbre ci-dessus et l'oeuvre de gauche du bloc feuillet ci-contre