A - Français Romantisme

6 - Le Romantisme

Le mouvement romantique commence à la fin du XVIIIe siècle et continue durant tout le XIXe siècle. Si les Allemands sont précurseurs, le mouvement pictural s’épanouit pleinement en France. Il s’agit d’une réaction contre les règles stérilisantes de l’académisme et du néo-classicisme.

Le Romantisme ne tient plus compte de ces règles. Le but de l’artiste est désormais d’exprimer ses émotions en adaptant l’esthétique à ses besoins. Il ne peint plus pour des commanditaires mais pour lui à partir de ses sentiments. Cela entraine l’apparition de « l’artiste maudit » : en faisant des peintures personnelles, le peintre peut ne pas être compris par ces contemporains. Ce désir d’expression personnelle est considéré comme le fondement de la peinture moderne.

Les artistes s’intéressent aux tragédies du quotidien, aux voyages, notamment en Orient et aux paysages. Ils explorent également des thèmes comme la peur, le rêve ou la folie.

Ce besoin d’exposer ses sentiments peut se comprendre en vue du contexte de l’époque : L’épopée Napoléonienne marque les artistes. L’empereur est vu comme le héros d’une ère nouvelle. C’est celui qui a vaincu l’obscurantisme de la monarchie. Mais après la défaite de Waterloo, la jeune génération d’artiste exprime son désarroi à travers des œuvres montrant un désastre. Le plus célèbre exemple est le Radeau de la Méduse.

La Révolution Industrielle remplace le travail manuel par le travail industriel. Les transformations technologiques et sociales qu’elle engendre sont sources d’inquiétude.

Ainsi les artistes romantiques expriment les émotions du peintre et les fait ressentir aux spectateurs. Ils offrent une représentation subjective de la réalité et traitent d’événements de l’époque traités selon les opinions de l’artiste. C’est aussi l’envie de peindre des paysages étranges et mélancoliques.

On trouve parmi les principaux artistes romantiques français : Eugène Delacroix, Théodore Géricault, Paul Delaroche, Eugène Devéria, Alexandre-Gabriel Decamps, Ary Scheffer, Théodore Rousseau, Antoine-Louis Barye, Antoine Jean Gros et Jean Léon Gérome.

Vous allez découvrir sur cette page :

Théodore Géricault

Eugène Delacroix

Théodore Chasseriau

Jean Dominique Ingres

Ary Scheffer

Paul Delaroche

Horace Vernet

Pierre Paul Prud'hon

Hubert Robert

Théodore Rousseau

Emilio Rouède

Eugène Fromentin

Théodore Géricault

Théodore Géricault né le 26 septembre 1791 à Rouen et mort le 26 janvier 1824 à Paris est un peintre, sculpteur, dessinateur et lithographe français. Incarnation de l’artiste romantique, il a eu une vie courte et tourmentée, qui a donné naissance à de nombreux mythes.

Théodore Géricault naît le 26 septembre 1791 à Rouen, dans un milieu aisé qui lui permet d'approfondir son art en compagnie des plus grands (Vernet, Guérin). Il présente sa première toile, Officier de chasseurs à cheval chargeant, en 1812. Il impressionne déjà par les tons vifs utilisés et par le traitement du mouvement. Deux ans plus tard, Théodore Géricault expose une autre peinture intitulée Cuirassier blessé quittant le feu. La même année, il entame une liaison avec sa Tante Alexandrine de 6 ans son aînée. Ensemble, ils donnent naissance à un fils Georges-Hyppolyte qui ne sera pas reconnu par le peintre. Déclenchant un véritable scandale familial, cette liaison qui va durer plusieurs années, s’avère désastreuse pour l'artiste. Il décide alors de s'engager dans la garde royale de Louis XVIII.

Après avoir échoué au concours du prix de Rome auquel il s'était présenté, Géricault quitte la France pour un séjour en Italie. C'est alors qu'il puise chez Michel-Ange l'inspiration nécessaire à sa consécration artistique. Il réalise en effet le Radeau de la Méduse, son oeuvre majeure. La souffrance et l'agonie font partie de ses thèmes de prédilection. D'un réalisme dérangeant, la toile n'est pas appréciée de tous, mais suscite tout de même l'admiration des Londoniens. Il consacre finalement le reste de sa carrière à représenter des chevaux (la Course d'Epsom, 1821), puis des portraits de fous (l'Aliéné, 1822). Cavalier téméraire, Géricault tombe plusieurs fois de cheval. En août 1823, il fait une nouvelle chute et se brise le dos. Paralysé, le peintre qui est alité se voit diagnostiquer une phtisie de la colonne vertébrale. Il décède au terme d'une longue agonie le 26 janvier 1824 à Paris (France).

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Eugène Delacroix

Eugène Delacroix est un peintre français né le 26 avril 1798 à Charenton-Saint-Maurice et mort le 13 août 1863 à Paris. Dans la peinture française du XIXᵉ siècle, il est considéré comme le principal représentant du romantisme, dont la vigueur correspond à l'étendue de sa carrière.

Eugène Delacroix est né le 26 avril 1798, tout près de Paris, à Charenton-Saint-Maurice. Sa maison natale est aujourd’hui la médiathèque de la Ville de Saint-Maurice dans l’actuel Val-de-Marne. Quand il naît, son père, Charles Delacroix, occupe des fonctions importantes comme ministre des Affaires étrangères, puis comme ambassadeur en Hollande. Il est ainsi ensuite nommé préfet à Marseille, puis à Bordeaux, où il meurt alors que le jeune Eugène est âgé de six ans. Sa mère, Victoire Delacroix, est la fille d’un des plus grands ébénistes de son temps, Jean-François Oeben, au service du roi Louis XV.Eugène est le petit dernier d’une famille de quatre enfants ; quand il naît ses frères Charles et Henri, sa sœur Henriette, dont le peintre David a fait le portrait, sont déjà grands. La famille Delacroix a servi la Révolution, puis l’Empire. L’enfance de Delacroix est choyée mais fragile. Le petit garçon a des ennuis de santé récurrents. A la mort de son père, sa mère et lui s’installent à Paris, rue de l’Université. Le jeune Eugène fréquente le lycée Impérial, l’actuel lycée Louis-le-Grand. Il y noue des amitiés fidèles, qui l’ont accompagné toute sa vie. Il a le goût de l’étude, et déjà celui du dessin et de la lecture. La mort de sa mère, en 1814, le laisse désemparé et seul, malgré la présence de ses aînés, Charles et Henriette. Grâce à l’appui de son oncle, le peintre Henri-François Riesener, Eugène Delacroix entre en 1815 dans l’atelier du peintre Pierre-Narcisse Guérin. C’est alors un des plus grands ateliers de Paris, fréquenté par de nombreux artistes. Peintre d’histoire, très sensible à l’art théâtral de son temps, Guérin est très apprécié. Malgré son attention à ses élèves, il ne reconnaît pas le talent du jeune Delacroix. La protection de Théodore Géricault, déjà célèbre pour les tableaux montrés au Salon de 1812 puis à celui de 1814, est précieuse pour le jeune homme. Delacroix pose même pour le grand tableau de son aîné, Le Radeau de la Méduse (1819, musée du Louvre). Au Salon de 1822, il n’a alors que vingt-quatre ans, Delacroix présente au Salon une première grande toile, inspirée de l’histoire littéraire, Dante et Virgile aux Enfers (musée du Louvre). Cette œuvre le fait immédiatement remarquer de la critique. Il incarne, très vite, une nouvelle génération d’artistes, que l’on désigne comme romantique, terme inspiré de la littérature. Delacroix est contemporain de Victor Hugo, d’Alexandre Dumas, d’Hector Berlioz, d’Alfred de Musset. Comme eux, il a le désir de suivre sa manière propre, de renouveler la conception artistique. Comme eux, il est aussi un grand connaisseur de l’art des maîtres anciens. Au Louvre, qui a ouvert en 1793, Delacroix découvre et admire les œuvres de Raphaël, de Michel-Ange, de Titien, de Rubens, de Poussin.Il présente au Salon de 1824 un grand tableau, inspiré des événements de la guerre d’Indépendance de la Grèce, Scène des Massacres de Scio (musée du Louvre). En 1827, Delacroix expose, avec plusieurs autres toiles, une magistrale Mort de Sardanapale (musée du Louvre). Liée à une pièce du poète anglais Lord Byron, l’œuvre montre le souverain oriental assis en haut d’un bûcher, entouré de ses chevaux, de ses richesses, de ses femmes, dont il a souhaité qu’ils disparaissent avec lui, condamné pour trahison. Le tableau séduit Victor Hugo et Dumas autant qu’il agace la critique académique par sa composition tournoyante, le primat de la couleur, la violence des tons. Delacroix apparaît, définitivement, comme un peintre remarquable, mais dont la manière bouleverse les habitudes et les règles académiques. Les journées des 27, 28 et 29 juillet 1830 voient le soulèvement du peuple parisien, révolté par les nouvelles lois sur la liberté de la presse et par la dureté du régime de la Restauration. Le 29 juillet marque la fin du retour des Bourbons sur le trône de France. Louis-Philippe, duc d’Orléans, devient roi des Français. Eugène Delacroix peint un tableau d’histoire inspiré par les événements de 1830 ; il présente au Salon de 1831 sa Liberté guidant le peuple, œuvre magistrale liant allégorie antique et représentation contemporaine. L’œuvre est acquise par l’Etat et exposée au musée du Luxembourg, le musée des artistes vivants où les toiles des créateurs contemporains sont montrées. L’année suivante, les massacres, par la police, des manifestants de la rue Transnonain à Paris, rendent difficile l’exposition du tableau au public, celui des Barricades, comme le disait Delacroix. Il est même rendu à l’artiste, qui réussit, cependant, à le montrer lors de son exposition personnelle au sein de l’Exposition universelle de 1855. Exposée au Louvre à partir de 1874, avec les autres œuvres de Delacroix acquises par l’Etat, La Liberté guidant le peuple (musée du Louvre) devient, sous la Troisième République, un tableau iconique. En janvier 1832, Delacroix accompagne l’émissaire du roi Louis-Philippe, le comte de Mornay, au Maroc. La conquête de l’Algérie par la France, l’année précédente, a, en effet, inquiété le sultan marocain. Une ambassade est nécessaire. Pour le peintre qui n’est pas un grand voyageur, il n’a alors quitté la France que quelques mois, à l’été 1825, pour aller en Angleterre, le périple marocain, de Tanger à Meknès, est un éblouissement. Les paysages, les sons, les couleurs, le séduisent, comme la beauté des habitants et de leurs costumes. Il lui semble trouver là l’Orient dont il a rêvé, mais aussi une Antiquité intacte, préservée. Le souvenir du Maroc a, ensuite, accompagné Delacroix toute sa vie. Les notes qu’il y a prises, les aquarelles réalisées, les objets rapportés, rassemblés dans son atelier, lui offrent de composer, jusqu’en 1863, plus de soixante-deux toiles liées au Maroc. Une part importante de la création d’Eugène Delacroix est dédiée à la conception de grands décors au sein d’édifices civils et religieux parisiens. En 1826, il avait, déjà, reçu la commande du Christ au Jardin des Oliviers pour l’église Saint-Paul Saint-Louis, dans le Marais. En 1834, grâce à l’appui d’Adolphe Thiers, Delacroix est commissionné pour la réalisation des décors du Salon du Roi au Palais Bourbon, la Chambre des Députés. En 1837, il reçoit la commande du plafond de la bibliothèque de cette même Chambre des Députés, consacré aux arts et aux sciences. Au milieu des années 1840, il peint également le décor de la bibliothèque du Palais du Luxembourg, l’actuel Sénat. Au début des années 1850, Delacroix est honoré de la commande du décor central de la Galerie d’Apollon, conçu au XVIIe siècle par le peintre Charles Le Brun, et resté inachevé. Il représente le dieu Apollon, vainqueur du serpent Python. C’est la victoire de la lumière sur l’obscurité, une victoire de la couleur. La Ville de Paris lui commande les peintures décoratives du Salon de la Paix de l’Hôtel de Ville, malheureusement détruites par l’incendie de 1871. Ses œuvres sont également présentes dans les églises de Paris ; après Saint-Paul Saint-Louis, Delacroix peint une très émouvante Pietà dans l’église Saint-Denis-du-Saint-Sacrement, dans l’actuelle rue Turenne. En 1849, il reçoit la commande pour les décors d’une chapelle de la très vaste église Saint-Sulpice, la chapelle des Saints-Anges. Cette œuvre magistrale l’occupe jusqu’en 1861. Il réalise deux grandes peintures murales qui se font face, La Lutte de Jacob avec l’Ange et Héliodore chassé du temple, ainsi que le plafond, Saint Michel terrassant le démon. L’organisation de la première Exposition universelle à Paris, en 1855, souhaitée par l’empereur Napoléon III, est l’occasion d’une reconnaissance offerte à Eugène Delacroix. Il est, aux côtés des peintres Jean-Auguste Dominique Ingres et Horace Vernet, honoré au cœur du Palais des beaux-arts, installé avenue Montaigne. Une exposition particulière, réunissant plus de trente de ses œuvres, qu’il a lui-même choisi de réunir, lui est dédiée. Delacroix est ainsi désigné comme un des plus grands peintres français de son temps. Delacroix s’installe en 1857 rue de Furstemberg, afin de finir les peintures de Saint-Sulpice. Son appartement est également à deux pas de l’Institut ; en janvier 1857, à la septième tentative, le peintre a, enfin, été accepté au sein de l’Académie des beaux-arts. Le jardin dont il a seule jouissance et qu’il peut aménager à sa guise emporte sa décision. Le lieu, entre cour et jardin, est un ermitage au cœur de Paris, un lieu propice à la création picturale comme à l’écriture. Le peintre se rend aussi fréquemment dans sa maison de Champrosay, à deux pas de la forêt de Sénart, aujourd’hui sur la commune de Draveil (Essonne). Ce solitaire, ce rêveur, ce mélancolique aime la nature, les promenades, l’observation de la forêt. La fidèle Jenny Le Guillou, sa gouvernante entrée à son service en 1835, est la seule à vivre à ses côtés, lui épargnant les tracas de la vie quotidienne. Eugène Delacroix meurt, le 13 août 1863, dans son appartement de la rue de Furstemberg. Jenny Le Guillou recueille son dernier souffle, aux premières heures de la matinée.

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Théodore Chasseriau

Théodore Chassériau, né le 20 septembre 1819 à Santa Bárbara de Samaná à l'île de Saint-Domingue, et mort le 8 octobre 1856 à Paris, est un peintre français. Le portrait qu'il réalisa à l'age de 15 ans de Prosper Marilhat, fait de Théodore Chassériau le plus jeune peintre exposé au musée du Louvre. Cet artiste entra à l’âge de douze ou treize ans, en 1831, dans l’atelier d’Ingres dont il fut l’un des élèves préférés, et fut présenté à l’école des Beaux-Arts, le 5 octobre 1833, ayant alors tout juste 14 ans. Ingres voulut l’emmener à Rome, mais Chassériau, trop pauvre dut attendre qu’une commande, consécutive au succès de 1839, lui permit de séjourner six mois à Rome et Naples en 1839-1840. Dans son ambition, il devança Lehmann pour le portrait de Lacordaire (1840), ce qui causa la rupture entre les deux hommes. En septembre 1840 suivit la brouille avec Ingres, qui ne lui pardonna pas son indépendance. Chassériau se tourna alors vers Delacroix, Shakespeare, l’Orient. Il acquit une grande part de sa renommée avec des sujets littéraires et orientaux, mais surtout grâce à ses peintures murales, personnelles et novatrices, et principalement le cycle monumental de la Cour des comptes (1844-1848). Théodore Chasseriau est né aux Antilles près de St Domingue, d’un père français et d’une mère créole. Sa famille revient en France en 1822 et s’installe à Paris. Artiste très précoce, il rentre dans l’atelier d’Ingres en 1831. Il expose pour la première fois au Salon de 1836, obtenant une médaille de 3ème classe. En 1837, il visite Lille, la Belgique et la Hollande, en 1840 l’Italie où il retrouve Ingres à qui il commence à reprocher de ne pas être ouvert aux idées modernes et au changement, puis en 1846, il visite l’Algérie. Portraitiste, peintre de déesses, nymphes, de scènes bibliques et orientales. Il obtient très tôt de nombreuses commandes pour des églises ou des édifices publics : le décor de l’escalier de la Cour des comptes est achevé en 1848 (détruit en 1871, fragments au Louvre). Il obtient du ministère de l’Intérieur en 1852 la commande du décor de l’abside de l’église Saint-Philippe du Roule. Il achève ce vaste chantier en 1855. Il vient d’obtenir en 1854 la commande par la ville de Paris, de la décoration murale de la chapelle des fonts baptismaux à l’église Saint-Roch. À l’exposition universelle de 1855, où il reçoit une 2ème médaille, il envoie une importante participation comprenant « La défense des Gaules par Vercingétorix » et « Suzanne surprise par les vieillards » ; le frère de l’artiste propose de les céder à l’Etat, quelques semaines après la mort prématurée du peintre.

Jean Auguste Dominique Ingres

Jean-Auguste-Dominique Ingres, né le 29 août 1780 à Montauban et mort le 14 janvier 1867 à Paris, est un peintre français. Après un premier apprentissage à Montauban, sa ville natale, il deviendra à Paris élève de Jacques-Louis David. Son père Jean Marie Joseph Ingres (1755-1814) est un peintre et décorateur qui l’initie très jeune à la peinture et au violon. En 1791, à l’âge de onze ans, il entre à l’Académie Royale de Toulouse où il reçoit des leçons de peinture et de violon. Toute sa vie, Ingres continuera à jouer du violon et deviendra même deuxième violon à l’orchestre du Capitole de Toulouse. L’expression violon d’Ingres est issue de cette seconde vocation du peintre.

Il part pour Paris en 1797 avec des certificats élogieux et il entre dans l’atelier de Jacques-Louis David. En 1801, il obtient le premier grand prix de Rome avec Les Ambassadeurs d'Agamemnon. En raison de la situation politique, il ne peut se rendre immédiatement à la Villa Médicis. De 1801 à 1806 à Paris, il peint de nombreux portraits qui seront jugés sévèrement par la critique : Monsieur Rivière, Madame Rivière, Napoléon Bonaparte.

En octobre 1806, Ingres part pour Rome. Il y restera jusqu’à 1820. De 1806 à 1810, en tant que pensionnaire à la Villa Médicis, il doit envoyer ses travaux à Paris: La Baigneuse, Jupiter et Thétis. Mais ses tableaux ne rencontrent pas l’adhésion de la critique parisienne. Il décide alors de rester à Rome et devra pour vivre réaliser de multiples portraits peints ou dessinés. En 1813, Ingres épouse Madeleine Chapelle (1782-1849), une jeune modiste de Guéret. Il réalisa de nombreux portraits de sa femme, le plus célèbre apparaissant dans Le Bain turc (1862). Madeleine est l’odalisque aux bras levés qui s’étire au premier plan. Elle est peinte d’après un croquis réalisé en 1818.

De 1820 à 1824, Ingres réside à Florence où il a rejoint son ancien condisciple à l’atelier de David, le sculpteur Lorenzo Bartolini. C’est à cette époque qu’il peint Le Vœu de Louis XIII, une commande du gouvernement français destinée à la cathédrale de Montauban.

En octobre 1824, Ingres part pour Paris pour accompagner son tableau qui doit être exposé au Salon. Il y reçoit un accueil enthousiaste car il se situe dans la tradition classique la plus pure rappelant les Madones de Raphaël. Face à Ingres, Delacroix présentait Les Massacres de Scio, manifeste du romantisme. A partir de cette date, Ingres sera reconnu officiellement comme un grand peintre classique. Il obtient la Légion d’honneur puis est élu à l’Académie des Beaux-arts en 1825. Il ouvre un atelier à Paris et y forme de nombreux élèves. En 1829, il est nommé professeur à l’Ecole de Beaux-arts. De 1835 à 1841, Ingres occupe le poste de directeur de la Villa Médicis à Rome.

Ayant perdu son épouse Madeleine en 1849, il se remarie en 1852 avec Delphine Ramel, une parente de son ami Charles Marcotte d’Argenteuil (1773-1864). Elle a 43 ans, lui 72 ans. Ingres continuera à peindre jusqu’à sa mort à Paris en janvier 1867, à l’âge de 86 ans.

Elève de David, Ingres a cherché à s’affirmer par la peinture historique, les scènes mythologiques, l’inspiration antique. Mais il ne parvint pas vraiment à être reconnu comme un représentant du néo-classicisme. L’œuvre qui marque sa consécration officielle, Le Vœu de Louis XIII, est inspirée de la Renaissance. Ingres cherchera par un travail acharné à atteindre un style personnel qui ne trahisse pas la réalité : « Le style, c’est la nature », écrivait-il. Il s’éloigne donc de la beauté idéalisée et archaïsante de David et se situe dans une sorte de transition entre néo-classicisme, romantisme et réalisme. Ses chefs-d’œuvre se trouvent davantage dans le portrait et le nu que dans la peinture d’histoire. Bien qu’il soit d’abord un dessinateur, Ingres sait remarquablement utiliser la couleur comme on peut le voir dans La Baigneuse, La princesse de Broglie, Madame Moitessier ou dans l’admirable Vierge à l’hostie.

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Ary Scheffer

Ary Scheffer né le 10 février 1795 à Dordrecht et mort le 15 juin 1858 à Argenteuil est un peintre français d’origine hollandaise. Il s'est imposé parmi les maîtres de la peinture romantique française. Ses compositions dénotent une inspiration mystique et rêveuse.

Ce peintre français, d’origine néerlandaise et protestante, vient à Paris en 1811. Il y fera une carrière brillante, et sera le professeur de dessin des enfants du roi Louis-Philippe.

À son arrivée à Paris, il entre dans l’atelier du peintre Pierre Guérin (1774-1833). Il fait preuve très rapidement de talents variés, qui lui permettent d’aborder tous les genres : paysages peints sur le motif, scènes historiques dans le goût romantique, peinture religieuse dont le très célèbre Saint Augustin et sa mère Sainte Monique dont il fit de nombreuses répliques (1849 et 1855).

Il fut professeur de dessin des enfants de Louis-Philippe, ce qui lui valut commandes et honneurs.

Il participa à l’organisation et à la décoration du Musée historique de Versailles.

Après avoir été très apprécié des pré-raphaélites anglais, il tomba dans l’oubli, mais retrouve aujourd’hui une place importante comme représentant du mouvement romantique.

Il eut son atelier à Paris, rue Chaptal qui fait partie intégrante du Musée de la vie romantique.

Paul Delaroche

Paul Delaroche, pseudonyme d’Hippolyte de la Roche, né le 17 juillet 1797 à Paris où il est mort le 4 novembre 1856, est un peintre français.

Issu d’une famille aisée, Paul Delaroche est un peintre académique français connu pour être l’initiateur de l’anecdote historique, un genre documentaire doté d’une sensibilité dramatique qui connut un grand succès au 19e siècle. Signant et datant son œuvre en bas à gauche, il livre sa troisième illustration d’un épisode lié à l’Empereur, après Napoléon dans son cabinet (toile coll. particulière, 1838) et Napoléon à Fontainebleau (Musée de l’Armée, Paris, 1840). On est loin de la version idéalisée du même épisode, réalisé en 1800 par le peintre néo-classique Jacques-Louis David (1748-1825) qui dépeint Bonaparte en costume de général, «calme sur un cheval fougueux» (Château de Malmaison).

Le langage de Delaroche reprend, lui, le récit d’Adolphe Thiers dans Histoire du Consulat et de l’Empire publié en 1845 : ainsi la présence du guide Pierre-Nicolas Dorsaz (1773-1843), récompensé de sa bravoure par Bonaparte qui lui offrit une maison à la fin du périple, ajoute une facette compatissante envers le peuple. L’artiste conserve les conditions climatiques très mauvaises du printemps 1800 et l’uniforme de colonel des chasseurs à cheval, réellement porté par Bonaparte, avec ce fameux chapeau noir qui immortalisera sa silhouette. Il reprend le geste de la main droite dans le vêtement, apparu dès 1801 dans le tableau Bonaparte à la Malmaison (Château de Malmaison) de Jean-Baptiste Isabey (1767-1855), et qui signifie, comme dans l’Antiquité, pondération, modération, clémence. Delaroche transforme dans un subtil anachronisme le jeune Premier Consul Bonaparte en Empereur Napoléon, montrant un visage légèrement plus plein et une coupe de cheveux courte (la coiffure longue est caractéristique du général de l’armée d’Italie).

Quand David gomme les particularités physiques de Bonaparte et idéalise ses traits en prenant pour modèle la statuaire gréco-romaine, aboutissant ainsi à une quasi-divinité, Delaroche cherche à signifier par son expression fiévreuse et son corps arqué un tempérament inquiet, les diverses pensées qui agitent le Premier Consul, les stratégies militaires qu’il échafaude, mais aussi tout le poids du destin qui lui reste à accomplir… Nous sommes happés par ce regard, au détriment du reste de la composition où paysages et autres personnages ne sont que des faire-valoir.

Nous assistons à deux conceptions totalement différentes de l’illustration d’un même événement, témoignage de l’évolution du mythe de l’Empereur, qui mène à l’abandon du langage allégorique hérité du 18e siècle, au profit d’une représentation directe des faits. Plus on avance dans le siècle et plus la tendance visant à héroïser les actions de l’empereur se renverse vers une aspiration à un récit plus populaire, aux détails attachants. En choisissant ce sujet, Delaroche répond pleinement aux aspirations de son temps, en participant à la célébration de la légende napoléonienne encouragée par le gouvernement de Louis Philippe (1830-1848). Celle-ci continue d’être alimentée tout au long du 19e siècle par les nombreux récits de grognards* rescapés, les gravures colportées dans toute la France, l’immense succès du Mémorial de Sainte-Hélène publié en 1823, et le retour des Cendres le 15 décembre 1840 aux Invalides.

La plupart des acheteurs de Delaroche furent anglais (cette œuvre passa dans sept collections anglo-saxonnes avant d’être offerte au musée du Louvre en 1982). Il y eut en effet un véritable engouement pour tout ce qui touchait à L’Empire, dès le moment où celui-ci s’effondra ! L’artiste multiplia les versions de son œuvre, peintes (cinq autres versions) et gravées, et sa composition fut largement reproduite, même si elle eut moins de succès que celle de David…

Horace Vernet

Horace Vernet, né le 30 juin 1789 à Paris où il est mort le 17 janvier 1863, est un peintre français, membre de l'Institut.

Né à Paris le 30 juin 1789, Horace Vernet était issu d'une famille de peintres. Son père, Carle Vernet, spécialiste de la peinture militaire, était le fils de Joseph Vernet, peintre de la Marine. Son grand-père maternel, Jean Michel Moreau, avait peint pour Louis XV les ports de France .

Doué d'un certain talent, il intègre tout naturellement l'atelier du peintre François André Vincent à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris où il exerce son art de 1746 à 1816. Bien que les Vernet fussent traditionnellement royalistes, Horace était un ardent bonapartiste et il a exalté la gloire de l'Empire dans ses lithographies. Il séjourne à Rome sous la Restauration. Nommé membre de l'institut en 1826, il est Directeur de l'Académie de France à Rome de 1829 à 1834. A l'Exposition universelle de Paris en 1855, il occupe, comme Ingres, une salle entière et reçoit la médaille honneur, ce qui le place en tête des peintres de son époque.

A l'avènement de Louis-Philippe, il part pour l'Algérie en 1833. En ce qui concerne sa période algérienne, référons-nous au Livre de Joseph François Aumerat Souvenirs Algériens , qui donne des précisions sur son installation dans ce pays, ainsi que quelques anecdotes pittoresques sur la vie qu'il y menait.

Il acquiert une propriété, l'Haouch ben Koula, située aux environs de Boufarik, sur laquelle eut lieu en 1836 un combat important entre le 1er régiment de Chasseurs d'Afrique et les Hadjoutes. L'acquisition fut faite en l'étude de Me Martin, notaire, rue des Consuls à Alger le 7 juin 1833. Le vendeur était M. Victor Amanton, alors Directeur de la colonisation. Horace Vernet était représenté par M. Gallois, Capitaine de vaisseau, demeurant à Alger, hôtel de la Marine. Il s'agissait d'un domaine de 500 hectares, en grande partie irrigables, de vastes bâtiments d'habitation et d'exploitation. Ce domaine lui donna le goût des grandes cultures auxquelles il se livra résolument, sinon par lui-même, au moins en y plaçant des fermiers à gages. Il vint y habiter durant plusieurs années presque tous les hivers , jusqu'à sa revente à la famille Fagard.

On rencontrait souvent Horace Vernet dans la Mitidja, où il était attiré par sa passion pour la chasse, et l'on sait combien le gibier abondait en ce temps-là. Il chassait à La Réghaïa chez Mercier, à Baraki chez le baron de Vialar1 et de préférence dans les marais de Boufarik. Il ne se montrait pas difficile dans le choix de ses compagnons de chasse et quand il s'agissait de tuer le sanglier ou bien plus simplement des lièvres ou des poules de Carthage, peu lui importait que ce fut en compagnie du Comte de Raousset-Boulbon ou d'un coiffeur de Bab-el-Oued.

Ce coiffeur qui passait pour un chasseur très habile, avait un magnifique lévrier qu'Horace Vernet convoitait. S'en étant aperçu, celui-ci le lui offrit et en échange, l'illustre peintre lui fit remettre quelques temps après un tableau représentant un lévrier grandeur naturelle. La curiosité lui attira bon nombre de clients et bientôt le salon de coiffure devint le plus en vogue.

Il y avait à Boufarik l'hôtel Mazagran très fréquenté par les voyageurs. Horace Vernet y logeait fréquemment. Il avait beaucoup d'estime pour les époux Girard, propriétaires de l'hôtel. Il leur en donna la preuve en faisant don à Madame Girard de deux dessins gravés par Janet, l'un représentant des Arabes dans leur camp, écoutant une histoire, et l'autre une jument défendant son poulain. Cette dernière gravure portait l'inscription suivante : A Madame Girard à Boufarik, de la part d'Horace Vernet. Il devint plus tard, pour ses deux amis, peintre d'enseigne. Il leur avait promis depuis longtemps, de faire un tableau représentant la défense de Mazagran, qu'ils auraient placé sur la devanture de leur porte, mais comme il se mit à l'œuvre en 1852, il préféra leur peindre la prise de Laghouat, fait historique plus important que la prise de Mazagran, et dans lequel il pouvait faire figurer son ami, le Général Yusuf2. C'est d'ailleurs au Bardo, propriété du Général à Alger, qu'il exécuta cette peinture. Les époux Girard la placèrent à l'intérieur de l'hôtel. Ils ont disparu en emportant le précieux tableau.

A son retour d'Algérie, le roi lui donne la direction des travaux du musée historique de Versailles. Chargé de décorer une des principales galeries, il exécute des épisodes de la conquête de l'Algérie.

En décembre 1882, Napoléon III, apprenant que l'artiste était gravement malade, lui écrit : « mon cher Monsieur Horace Vernet, je vous envoie la Croix de Grand officier de la Légion d'Honneur, comme au grand peintre d'une grande époque ». Il s'est éteint à Paris le 17 janvier 1863 et est inhumé au cimetière Montmartre.

Selon Sainte Beuve « il était un homme d'esprit, caractère aimable, une nature droite, honnête, loyale, vive et sensée »

Une commune d'Algérie portait son nom pendant la colonisation française.

Ses séjours en Algérie ont particulièrement inspiré Horace Vernet. Nous donnons ci-dessous une liste non exhaustive d'un certain nombre de peintures réalisées par lui ayant trait à ce pays.

  • La prise de Constantine 1834.

  • Le conteur arabe 1835

  • La bataille d'Isly 1844.

  • La prise de la Smalah d'Abd-el-Kader 1843. Cette œuvre de 23 mètres de long, peinte en huit mois, lui valut un grand succès au Salon de 1845. Elle est actuellement au musée Condé de Chantilly. Le musée des Beaux- Arts d'Alger conserve une esquisse de ce tableau.

  • Le chasseur de lions, Collection Wallace, Londres

  • Scènes d'Arabes dans leurs camps.

  • Le Duc de Nemours faisant son entrée à Constantine. Musée des Beaux- Arts de Lausanne.

  • La première messe en Kabylie, 1853. Musée des Beaux- Arts d'Alger.

Les dessins d’Horace Vernet sont marqués par l’inspiration militaire de son œuvre. De nombreuses esquisses sont connues, mais ses œuvres les plus estimées sont des dessins indépendants, représentant notamment des officiers et des cavaliers. Il emploie tout autant l’aquarelle que le crayon ou la mine de plomb, montrant une pluralité dans ses techniques d’exécution.

Au début de sa carrière, lorsque Napoléon Bonaparte était au pouvoir, l’art d’Horace Vernet, déjà tourné vers les peintures militaires, s’attache à représenter les soldats français d’une manière plus familière et vernaculaire plutôt que d’une manière idéalisée et davidienne, comme dans La Mort du prince de Poniatowski. Lors de la Restauration des Bourbons, le duc d’Orléans, futur roi Louis-Philippe, lui commande une série de peintures de bataille qui feront son succès : les critiques s’émerveillent de la vitesse et de la qualité d’exécution des tableaux qui sont également remarqués pour leur précision historique ainsi que leurs paysages chargés. Parmi ces œuvres, on retrouve le cycle des Quatre batailles : La bataille de Jemappes (1821), La bataille de Montmirail (1822), la bataille de Hanau (1824) et la bataille de Valmy (1826).

Le roi Louis-Philippe fut l’un des commanditaires les plus prolifiques du peintre, lui ordonnant de peindre également une série de toiles dédiées aux « fruits de la colonisation », qui sera à l’origine du tournant orientaliste dans l’art de Vernet, qui s’attache à peindre des batailles algériennes, telles que la capture de la Smala et la capture de Constantin, mais également des images fantasmées de la colonisation romaine en Afrique du Nord.

Après la chute de la monarchie de juillet et l’avènement de Napoléon III, Vernet continue de peindre pour le pouvoir royal des représentations héroïques de l’armée française et maintient sa manière réaliste. Le peintre a, de plus, accompagné l’armée française pendant la guerre de Crimée, produisant plusieurs tableaux, dont un de la bataille d’Alma qui n’a pas été aussi bien reçu que ses tableaux antérieurs.

Peintre très célèbre de son temps, Vernet fut honoré de toutes les récompenses et gravit tous les échelons de la hiérarchie artistique. De 1829 à 1834, il fut ainsi directeur de l’Académie de France à Rome. Puis, à l’Exposition Universelle de Paris en 1855 Vernet occupe, comme Ingres, une salle entière et reçoit la médaille d’honneur. Enfin, en 1862, peu avant la mort de l’artiste et apprenant sa maladie, Napoléon III l’ordonne officier de la Légion d’Honneur. Cependant, Vernet avait autant de détracteurs que d’admirateurs et parmi eux Baudelaire, qui haïssait l’artiste et lui adressa de vives critiques.

Versailles Musée du Chateau

Napoléon Ier sur le champ de bataille Friedland

Le 14 juin 1807 marque la victoire de Napoléon sur les Russes de Bennigsen à Friedland. Elle met fin à la longue campagne de Pologne.

Collection Privée

La mort de Napoléon


Pierre Paul Prud'hon

Pierre Prudon, dit Pierre-Paul Prud'hon, né le 4 avril 1758 à Cluny, et mort à Paris le 16 février 1823, est un peintre et dessinateur préromantique français. Pierre-Paul Prdh'hon est le dixième et dernier enfant de Christophe Prudon, maître tailleur de pierre et de Françoise Piremol

A l'âge de 20 ans, il adopte la forme Prud'hon et ajoute Paul comme second prénom, en référence à Rubens. Il est mort le 16 février 1823 à Paris et est enterré à Saint-Louis d'Antin, sa paroisse. C'est un peintre et dessinateur néoclassique français, connu principalement pour ses portraits et ses peintures allégoriques.

Apprécié par les autres artistes et les écrivains, dont Stendhal, Delacroix, Millet et Baudelaire, pour la qualité de son clair-obscur et son réalisme convaincant, son tableau le plus connu est sans doute La crucifixion (1822), aujourd'hui au Louvre.

Il a servi de modèle à l'artiste Nanteuil et a été amant de la peintre Constance Mayer.

En 1802, Prud'hon déménage du Louvre, comme beaucoup d'artistes qui y étaient logés. Il s'établit dans l'un des ateliers aménagés sous la dénomination « musée des Artistes » à la Sorbonne où il demeurera pendant vingt ans. Il rompt définitivement avec son épouse et peint un plafond pour les salles antiques du Louvre intitulé Diane prie Jupiter de ne pas l'assujetir à l'hymen. L'artiste-peintre Constance Mayer, née en 1775, élève de Suvée et de Greuze, devient sa compagne et élève ses fils. Elle collabore avec lui sur plusieurs projets et exécute des œuvres d'après des études et des esquisses de Prud'hon, qu'elle expose au Salon de 1804 à 1819.

Devenu le peintre favori de la maison impériale du 1er Empire, en 1808 il peint La Justice et la Vengeance Divine poursuivant le Crime et est nommé chevalier de la Légion d'honneur le 22 octobre 1808. En 1811, il est nommé professeur de dessin de la souveraine et fait le portrait du petit Roi de Rome, présenté au Salon de 1812.

La chute de l'empire marque la fin des années heureuses. En 1816 il est enfin élu membre de l'Académie des beaux-arts, au fauteuil no 3 de la section Peinture, succédant à François-André Vincent, et reçoit quelques commandes pour le Sénat et la Madeleine. Sous la Restauration il ne s'adonne plus guère qu'au portrait et à la peinture religieuse.

Le 26 mai 1821, Constance Mayer, dépressive, se tue, la douleur de Prud'hon est profonde. Il termine le tableau qu'elle a laissé inachevé, Une famille malheureuse, et l'expose au Salon de 1822. Son dernier travail important L'Âme brisant les chaînes qui la lient à la Terre, reste inachevé.

Pierre-Paul Prud'hon meurt en 1823 et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise.

Hubert Robert

Hubert Robert, né le 22 mai 1733 à Paris et mort le 15 avril 1808 dans la même ville, est un peintre français, dessinateur, graveur, professeur de dessin, créateur de jardins et conservateur au Muséum central des arts de la République. Il est un des principaux artistes français du XVIIIᵉ siècle.

Bien plus que le peintre de ruines et de paysages dont la postérité a gardé l’image, Hubert Robert fut l’un des plus grands créateurs d’imaginaire poétique du 18e siècle.

Véritable homme des Lumières, il entreprit un remarquable itinéraire d’artiste qui le conduisit de Rome jusqu’à la cour de France dont il réalisa certains des plus spectaculaires décors. Mémorialiste de Paris et de l’histoire tumultueuse de la Révolution française, Hubert Robert acheva sa brillante carrière en conservateur attentif et engagé du tout récent Muséum central des arts, le futur musée du Louvre. Cet artiste à l’oeuvre tout à la fois éclectique et profondément cohérente embrassa les genres distincts du paysage poétique, des caprices urbains et architecturaux, des études archéologiques, et il entreprit des réalisations, remarquables et novatrices, dans le domaine des jardins paysagers ou des décors palatiaux.

Théodore Rousseau

Étienne Pierre Théodore Rousseau, dit Théodore Rousseau, né le 15 avril 1812 à Paris et mort le 22 décembre 1867 à Barbizon est un peintre et graveur français. Il est le fils unique de Pierre Claude Catherine Rousseau, tailleur d’habits et d’Adélaïde Louise Colombet, son épouse. Il est considéré comme étant le cofondateur de l'école de Barbizon. Il fut un observateur attentif de la nature à toutes les époques de l'année. C’est au bois de Boulogne que le jeune Théodore Rousseau fait ses premiers croquis d’arbres alors qu’il est collégien à Auteuil. En 1825, il accompagne un ami de son père dans le Jura. Il est originaire de cette région par son père, natif de Salins. Il étudie le paysage avec le peintre Pierre Alexandre Pau de Saint Martin (1782-1850), cousin germain de sa mère puis sur ses conseils, Rousseau fréquente l’atelier de Jean Charles Joseph Rémond (1795-1875), peintre de paysage historique. Il devient l’élève de Guillaume Guillon-Lethière (1760-1832), professeur à l’École des Beaux-Arts de Paris.

Rousseau voyage en Auvergne, en Normandie, fréquente l’auberge de Chailly-en-Bière (1833). Il commence à sillonner la forêt de Fontainebleau. Théodore Rousseau perd sa mère en 1837, son chagrin influence son œuvre pendant plusieurs années. Il fréquente régulièrement Barbizon et étudie la nature d’une manière approfondie. Ses voyages en Vendée, en Auvergne, dans le Berry, les Alpes, les Landes, les Pyrénées et ses séjours dans le Jura lui permettent d’étudier des paysages variés, des lumières caractéristiques. La forêt de Fontainebleau reste sa principale source d’inspiration. Il est proche de nombreux artistes dont Jules Dupré, Narcisse Diaz de la Peña, Eugène Delacroix, Ary Scheffer, Théophile Thoré, George Sand… Rousseau se retire à Barbizon après la rupture de ses fiançailles avec Augustine Brault, la « fille adoptive » de George Sand. À partir de 1847, il s’isole de ses amis, loue une maison, installe son atelier dans la grange. Il transforme cette grange en atelier au 1er étage, qu’on peut visiter aujourd’hui. Rousseau vit dans ce village situé à l’orée de la forêt de Fontainebleau avec sa compagne Elisa Gros jusqu’à son décès le 22 décembre 1867.

Ses relations avec la critique commencent réellement à se forger à partir de sa première participation au Salon de 1831 et elles continueront à évoluer juqu’à sa mort.

La première participation de Théodore Rousseau au Salon date de 1831, où les critiques remarquent les œuvres de ce jeune artiste. Il obtient une médaille de troisième classe au Salon de 1834. De 1836 à 1841, ses tableaux sont régulièrement refusés par le Jury du Salon. Il décide de ne plus soumettre ses œuvres à l’appréciation du Jury et est volontairement absent du Salon de 1842 à 1848, les critiques regrettent alors l’absence de celui qu’ils considèrent déjà comme un maître du paysage. Théodore Rousseau présente trois tableaux au Salon de 1849, il obtient la troisième première médaille. Les critiques louent le retour du paysagiste. Il est élu membre du jury du Salon qui commence en décembre 1850. Médaillé de première classe, il est dispensé du jugement de ses collègues. Les critiques sont très élogieuses à partir de 1851. Son acharnement pendant les années difficiles est salué par tous. Les particularités de son art du paysage sont précisément remarquées : étude de la lumière, des couleurs …

Le succès est là. L’année 1852 est pour cet artiste l’année de la consécration, il reçoit la croix de la Légion d’honneur en juillet 1852. Les critiques saluent son acharnement pendant les années difficiles, qui lui vaut enfin le succès. En 1854, Théodore Rousseau est nommé par l’Empereur membre du jury de la section de peinture qui prépare l’exposition universelle de 1855. Il participe à l’exposition des ouvrages des artistes vivants étrangers et français pour l’Exposition Universelle de 1855 avec treize tableaux. Il obtient une médaille de première classe. Vers la fin des années 1850, les critiques restent positives même si certaines considèrent que Théodore Rousseau a atteint la maturité et que son art évolue peu. Puis vient la période où les œuvres de jeunesse de l’artiste sont réévaluées. Les critiques reconnaissent alors son talent de précurseur dans l’art de traiter le paysage.

Cependant, son œuvre tardive est parfois analysée avec rudesse. Théodore Rousseau, par l’intercession du duc de Morny, reçoit une lettre d’invitation de l’Empereur à Compiègne, où il séjourné en 1865. Il participe au jury du Salon de 1866 et à celui qui prépare l’Exposition universelle de 1867. En décembre, il est élu président du jury de peinture. Il est promu Officier de la Légion d’honneur le 7 août 1867. Malgré cette reconnaissance officielle, la critique dans son ensemble reste très réservée sur l’œuvre des dernières années de sa carrière. Rousseau envoie deux tableaux au Salon de 1867 et en présente plusieurs à l’Exposition Universelle. Il meurt le 22 décembre de cette même année à Barbizon entouré de ses plus proches amis. Il est enterré au cimetière de Chailly-en-Bière. Quelques critiques demandent l’indulgence et suggèrent de ne pas juger ce maître par ses dernières créations mais plutôt par celles qui ont révélé la personnalité d’un grand peintre paysagiste.

Emilio Rouède

Emilio Rouède (1848-1908), peintre brésilien d'origine française né en Avignon. Engagé dans la Marine Royale espagnole après des études dans les académies d'Art et de sciences de ce pays , il s'établit au Brésil vers 1880. Il y participe très rapidement à des expositions où ses peintures de marines vont contribuer à sa renommée, mais il est connu également pour des activités de zincographe, sculpteur, journaliste dramaturge et musicien.

Eugène Fromentin

Eugène Samuel Auguste Fromentin né le 24 octobre 1820 à La Rochelle, où il est mort le 27 août 1876, est un peintre et un écrivain français. Il est un des représentants majeurs de la peinture orientaliste.

Eugène Fromentin était à la fois un grand écrivain et un grand peintre et non pas comme on serait tenté de le croire un grand écrivain, dont le passe-temps favori serait la peinture.

Les historiens de l’art ont pris l’habitude de rattacher l’œuvre picturale de Fromentin à l’orientalisme. Le vocable est assez curieux à son sujet car Fromentin a surtout peint et dessiné des paysages, des scènes et des personnages de l’Algérie, où il s’est rendu à trois reprises, en 1846, en 1852 et en 1863, donc le nord-ouest du continent africain (il est par ailleurs allé en Égypte à l’inauguration officielle du canal de Suez, en 1869).

Il aurait peut-être mieux valu en l’occurrence parler d’arabisme, quoique ce terme ressortisse essentiellement à la linguistique et à la politique. Mais orientalisme ou pas, Fromentin y a excellé, loin de tout ce qu’on appellerait de nos jours les images de cartes postales et les clichés bariolés, racoleurs, pour agences de voyages ou syndicats d’initiative. À examiner avec attention ses tableaux et ses dessins de l’Algérie, on ne peut pas s’empêcher d’y voir une sorte de désenchantement, un spleen tout romantique et presque crépusculaire, alors même qu’ils baignent le plus souvent dans la lumière, en pleine lumière, en plein soleil, le soleil d’Allah – Arabes campant dans le désert, chassant sur leurs montures des bêtes sauvages, traversant à gué des rivières, y faisant boire leurs chevaux ou priant au cœur d’une oasis, comme autant de fantômes errants à la poursuite d’une impalpable réalité (irréalité ?).