A - Français Moderne

France Art Moderne


8- Les courants modernes

A partir de 1880, différents courants touchent la peinture moderne.Découvrez les ci de suite ...

Naturalisme

Le terme « naturalisme » a désigné au XIXe siècle, en peinture comme en littérature, un mouvement artistique en Occident, approximativement compris entre 1880 et 1900, faisant suite au réalisme pictural, qui avait mis très longtemps à convaincre critiques et publics.

On peut citer Jules Bastien-Lepage, Rosa Bonheur, Léon Bonnat, Jean Charles Cazin …

Le mouvement naturaliste est depuis peu distingué du réalisme et de divers courants de la peinture au xixe siècle.

Si le réalisme, en peinture comme en littérature, a pour but la réalité objective, plus tard, les naturalistes veulent « reproduire la nature telle qu'elle est »

Les peintres naturalistes choisissent de mettre en scène des paysans, des ouvriers et des pauvres et aussi la classe moyenne, en ville et à la campagne, au travail, au repos, en société, dans leurs pratiques religieuses : ils ont des choix plus ciblés sur les faits de société que Courbet, qui leur sert néanmoins de référence. La personnalité d'Émile Zola a été déterminante dans les choix des naturalistes. Les formats sont bien plus monumentaux que ceux des peintres réalistes du milieu du xixe siècle, Courbet, Millet… Ils renouent avec la formule de Caravage où le premier-plan est quasiment à l'échelle un sur un. Les détails sont toujours dépeints de manière à mettre l'accent sur des parties significatives : des visages épuisés ou réjouis, des mains déformées par le travail ou fines et lisses, des objets du quotidien marqués par l'usage… Les couleurs sont parfois claires, souvent brossées, les toiles gardant un aspect inachevé : des souvenirs de la peinture impressionniste.

Ils utilisent le savoir-faire appris dans les écoles des Beaux-Arts : c'est le cas pour Thomas Eakins, mais aussi pour Jules Bastien-Lepage, formé par Alexandre Cabanel ; Léon Charles Canniccioni, Jules-Alexis Muenier et Pascal Dagnan-Bouveret, formés par Jean-Léon Gérôme, lui-même fort intéressé par l'usage de la photographie comme document pour les peintres dès 1860

Vous allez découvrir dans ce courant pictural :

Rosa Bonheur

Jules Bastien Lepage

Léon Bonnat

Jean Charles Cazin

Thomas Eakins

Rosa Bonheur

Rosalie Bonheur, dite Rosa Bonheur, née le 16 mars 1822 à Bordeaux et morte le 25 mai 1899 à Thomery, est une peintre et sculptrice française, spécialisée dans la représentation animalière.

La gloire qu'elle connaît de son vivant faiblit rapidement après sa mort, les nouvelles tendances de la peinture en faisant bientôt une peintre surannée. À partir de 1980, des biographes l'associent aux débuts du féminisme, en raison de la vie très libre qu'elle a menée.

Thomery Chateau Rosa Bonheur

Les chevaux sauvages fuyant l'Incendie

En 1859, Rosa Bonheur est une artiste reconnue, recevant de nombreuses visites à son atelier de la rue d’Assas à Paris. Elle rêve d'un lieu à la campagne où elle pourrait vivre au calme, au milieu de la nature et des animaux qu'elle aime particulièrement.

Elle achète le château de By, à la lisière de la forêt de Fontainebleau, et fait appel à l'architecte Jules Saulnier (architecte du moulin de la chocolaterie Menier, à Noisiel) pour construire son atelier. Rosa Bonheur a 37 ans, est au faîte de sa gloire, elle est la première femme française à acheter, à son nom, un bien immobilier grâce au seul fruit de son travail.

Le musée de l'atelier Rosa Bonheur est un musée privé situé sur la commune de Thomery (77) dans le château de By qui fut à partir de 1859, et pendant quarante ans, la maison et l'atelier de la peintre animalière Rosa Bonheur (1822- 25 mai 1899).

«Les chevaux sauvages fuyant l’incendie», c'est la dernière toile de Rosa Bonheur, restée inachevée.

New York Metropolitan

Le Marché aux chevaux

Les chevaux choisis pour modèle et représentés dans Le Marché aux chevaux sont des percherons à « forte encolure, reins courts et larges, croupe vigoureuse, tête petite, jambes fines, robe d'un gris truité, allures nerveuses, le cheval est saisi avec tous les signes, tous les caractères distinctifs de son espèce particulière ». Les chevaux, bien groupés, occupent les premiers plans et tout l'espace que l'œil peut embrasser. Ils sont représentés au trot, au galop, ou montés par de rudes palefreniers en blouse connus sous le nom de « casse-cous », officiers obligés de tout marché aux chevaux. Les allures variées sont rendues avec une grande fidélité. Les jarrets vigoureux sont reproduits sans exagération, le brillant de la robe révèle un lustre argenté qui évite le poli froid et consistant du marbre

Jules Bastien-Lepage

Peintre, graveur, né à Damvillers, près de Verdun en 1848, dans un milieu modeste et humble de propriétaires terriens et de paysans. En 1875, l'Annonciation aux bergers lui permet d'être deuxième au Grand Prix de Rome. Il va hésiter entre deux directions : les thèmes traditionnels et ses goûts pour les scènes de la vie paysanne. Peintre de la vie rurale, il aime travailler près des paysans, les suivre dans leurs occupations quotidiennes. Viendront : Les Foins, Saison d'octobre, Le Père Jacques, l'Amour au village, Le Faucheur aiguisant sa faux.

Parallèlement, il fait une carrière de grand portraitiste par un travail qui rappelle le réalisme flamand dans ses dimensions modestes et sa facture précise. Ce sont les portraits du prince de Galles, de Monsieur Wolff, de Madame Godillot, de Juliette Drouet, de Sarah Bernhardt.

Marie Bashkirtseff lui voue une admiration profonde. Il ne travailla guère plus de dix ans et pourtant il laisse une œuvre étonnante et exceptionnelle. Ses toiles figurent dans les plus grands musées du monde : Paris, Londres, New York, Moscou, Melbourne, Philadelphie.

Jules Bastien-Lepage n'a malheureusement pas pu donner toute la mesure de son talent, il meurt trop tôt à 36 ans en 1884 le 10 décembre, dans son atelier de la rue Legendre à Paris d'une tumeur cancéreuse.

Moscou Musée Pouchkine

L'Amour au village

Marie Bashkirtseff lui voue une admiration profonde. Il ne travaille guère plus de dix ans et, pourtant, il laisse une œuvre originale et innovante. Ses toiles figurent dans les plus grands musées du monde : Paris, Londres, New York, Moscou, Melbourne, Philadelphie… Il compte notamment parmi ses élèves Elena Samokich-Soudkovskaïa.

San Francisco Legion Honnor

Sarah Bernhardt

Dans les collections du château de Versailles, on trouve aussi ce délicat portrait de l'actrice, gravé par Jules Bastien-Lepage.

Léon Bonnat

Léon Joseph Florentin Bonnat, né à Bayonne le 20 juin 1833 et mort à Monchy-Saint-Éloi le 8 septembre 1922, est un peintre, graveur et collectionneur d'art français. On lui doit ainsi environ deux cents portraits de personnalités de son temps, parmi lesquels ceux de Louis Pasteur, Alexandre Dumas fils, Henri Germain, Victor Hugo, Dominique Ingres, Joseph-Nicolas Robert-Fleury, Hippolyte Taine, Sosthènes II de La Rochefoucauld duc de Doudeauville et son épouse Marie princesse de Ligne, de leur fils Armand de La Rochefoucauld, et parmi les personnalités politiques, ceux de Léon Gambetta, Jules Ferry, Armand Fallières, Adolphe Thiers, Jules Grévy, Émile Loubet, le duc d'Aumale ou Ernest Renan.

Il est aussi l'auteur du Martyre de Saint-Denis au Panthéon de Paris.

Dans son Autoportrait du musée du Prado, on peut voir comment sa peinture a évolué vers des formes plus audacieuses, en grattant le pinceau et en utilisant la spatule, avec un colorisme étendu, ce qui lui valut d'être considéré comme un peintre académique.

Paris Collection Musée Pasteur

Louis Pasteur et sa petite fille Camille Vallery-Radot

Le portrait de Léon Bonnat suit le modèle de Jacques-Louis David, érigé en principe à l’orée du XIXe siècle : toute l’attention est centrée sur le visage du personnage, vu de trois-quart et habillé en costume contemporain, qui se détache sur un arrière-plan neutre moucheté. La sévérité du grand-homme est atténuée par le geste protecteur à l’égard de sa petite-fille Camille, dont le regard farouche ne parvient cependant pas à attendrir le spectateur.

Versailles Musée de l'Histoire de France

Portrait de Victor Hugo

Ce portrait, exposé au salon de 1879, offre une composition semblable mais inversée de celle de la photographie de Nadar. L’écrivain assis près d’une table est accoudé à un livre. La fortune de la peinture égale celle de la photographie devenues toutes deux de véritable images d’Epinal.

Le tableau est resté dans la famille jusqu'en 1934 date à laquelle la petite fille d’Hugo, alors Madame Jeanne Négreponte l’a offert à l’Etat (il est aujourd’hui conservé au Musée de l’Histoire de France de Versailles).

Bayonne Musée Bonnat Helleu

Portrait d'Edgar Degas

Léon Bonnat et Edgar Degas (1834-1917) se rencontrent en 1855, année où Degas entre à l’École des Beaux-Arts. Bien qu’il ait refusé de se présenter au concours du Prix de Rome, Degas retrouve ses amis dans la Ville éternelle en 1857, dont Bonnat qui fréquente, comme lui, les pensionnaires de la Villa Médicis. Le portrait de Bonnat a sans doute été réalisé à Paris vers 1863, peu avant la brouille des deux artistes.

Monaco Palais Princier

Portrait du Prince Albert 1er

Le 13 novembre 1848, naît à Paris, au 90 rue de l'Université (dans l'actuel 7e arrondissement), Albert Honoré Charles Grimaldi, fils du prince Charles III de Monaco et d'Antoinette-Ghislaine de Monaco, née comtesse de Mérode.

Le 15 ou le 16 juin 1854, sa mère achète le château de Marchais, en Picardie, à proximité de la Belgique, son pays natal. Le lieu est très important pour le jeune prince : le domaine est le petit paradis de son enfance où il peut satisfaire son goût pour l’exercice physique et sa curiosité pour la nature.

Albert Ier, surnommé « le Prince savant » ou « le Prince navigateur » (Paris, 13 novembre 1848 – 26 juin 1922), fut prince souverain de la principauté de Monaco du 10 septembre 1889 au 26 juin 1922. Ce prince aux multiples facettes, au cœur des sociabilités de la Belle époque, est une figure emblématique qui par son humanisme, son mécénat, son art de gouverner, sa curiosité scientifique et sa prise de conscience pionnière des enjeux environnementaux, a fortement contribué au rayonnement de son pays.

Collection Privée

Hippolyte Taine

Hippolyte Taine, né le 21 avril 1828 à Vouziers et mort le 5 mars 1893 à Paris, est un philosophe et historien français. Il est également membre de l’Académie française.

Jean Charles Cazin

Stanislas Henri Jean-Charles Cazin est un peintre, graveur et céramiste français, né à Samer (Pas-de-Calais) le 25 mai 1841 et mort au Lavandou le 26 mars 1901.

Peintre d'histoire, de scènes de genre, de paysages et de compositions murales, il est considéré comme le chantre de la Côte d'Opale

Jean-Charles Cazin est un des artistes intéressants de la fin du xixe siècle. Il construit une œuvre assez en marge des courants esthétiques contemporains. On remarque dans ses tableaux d'histoire sa science de la composition, mais on apprécie surtout ses paysages, qui tiennent une grande place dans sa réputation. Et il parvient à donner beaucoup de luminosité à ses toiles marquées pourtant d'une tonalité grise.

Son goût pour les crépuscules amènent les critiques d'art à qualifier ce moment d'« heure Cazin ». La force créatrice de Cazin réside dans l'« accord intime entre les figures et le paysage » qu'il reconnait devoir à Nicolas Poussin. En parallèle, on retrouve chez lui tout un jeu de symboles qui se juxtaposent et dont il ne semble pas toujours conscient.

Pour lui, les scènes de la vie quotidienne évoquent les grandes tragédies humaines, de même qu'il retrouve dans les épisodes bibliques la condition d'artiste qui doit lutter pour être reconnu et apprécié : Agar et Ismaël représentent un couple perdu dans le désert mais aussi « l'image de l'artiste méconnu que tout abat et qui soi-même s'encourage », de ce fait le paysage n'est plus banal, il acquiert une sorte de noblesse et devient une référence picturale.

La Havanne Museo del Arte

Maison dans les dunes

Embarcadaire de l'entrepot de bois est un autre oeuvre du peintre dans les musées de La Havanne

Thomas Eakins

Thomas Cowperthwaite Eakins, né le 25 juillet 1844 à Philadelphie et mort dans la même ville le 25 juin 1916, est un peintre, sculpteur et photographe américain, associé au courant moderniste du réalisme américain.

Thomas Eakins est admis à l'École des beaux-arts de Paris dans les ateliers de Jean-Léon Gérôme, puis de Léon Bonnat de 1866 à 1868. Il séjourne quelque temps à Pont-Aven à l'instigation de Robert Wylie. Il voyage ensuite en Espagne avant de retourner aux États-unis où il commence une brillante carrière de peintre réaliste.

Amoureux de la vérité optique, il s'intéresse à la photographie. En 1882, il devient professeur à l'académie des beaux-arts de Pennsylvanie, une école d'art avant-gardiste où l'on enseigne notamment la photographie. En 1886, il perd son poste de professeur à l'académie pour avoir admis un public féminin lors d'un cours d'anatomie d'après modèle masculin.

Autoportrait vers 1880

Cet autoportrait est réalisé d'après photographies dont la deuxième est à New York au Metropolitan.

New York Metropolitan

Le Vainqueur dans son aviron

De retour à Philadelphie en 1870, après des études en Europe, Thomas Eakins entreprit une série de tableaux sur l’aviron. Celui-ci est la première œuvre importante de la série et sa toile la plus acclamée à ce jour. Il commémore probablement la victoire de Max Schmitt, procureur et sportif amateur, au terme d’une importante course qui se déroula en octobre 1870 sur la rivière Schuylkill. Fervent avironneur, Eakins s’est représenté lui-même à bord d’un scull, au second plan. La composition obéit aux principes académiques défendus par son principal professeur à Paris : Jean–Léon Gérôme.

New York Brooklyn Museum

William Rush Carving His Allegorical Figure of Schuylkill River

Quand Eakins a exposé cette peinture, d'abord au Boston Art Club en janvier 1878 et plus tard cette année-là à la Society of American Artists à New York, cela a créé une certaine controverse. Un critique new-yorkais a écrit : « Ce qui ruine le tableau, c'est beaucoup moins le manque de beauté du modèle (comme cela a été suggéré dans les estampes publiques) que la présence au premier plan des vêtements de cette jeune femme, jetés négligemment sur une chaise. Cela donne le choc qui fait penser à la nudité — et aussitôt l'image devient impropre.

Washington National Gallery

La Course des frères Biglin

Le réalisme de Thomas Eakins se concentre volontiers sur l'expérience du corps en mouvement. Dans les portraits, Eakins a obtenu des résultats particulièrement bons lorsqu'il a su éteindre la science. De 1871 à 1874, il a principalement eu des problèmes de réfraction de la lumière sur l'eau à différents moments de la journée. Les Biglin sont peint dans leurs skiff, leur bateau de course, pendant la compétition, leurs visages extrêmement concentrés.

Philadelphie Museum of Art

Entre deux Rounds

Il manifesta aussi son intérêt pour la boxe et l'atmosphère du ring. La serviette servait a ventilé le boxeur entre les round tellement il y avait de fumée dans la salle, la cigarette et le cigare n'étant pas interdits.

Fort Worth Musée Amon Carter

The Swimming Hole

The Swimming Hole est un tableau du peintre américain Thomas Eakins réalisé en 1884-1885. C'est une huile sur toile représentant six hommes nus se baignant au bord d'un lac, sujet s'inspirant de photographies prises par l'artiste.

Rhode Island Museum of Art

Joueurs de baseball s'exerçant

Cette aquarelle détaillée est la seule œuvre majeure de l'artiste de Philadelphie Thomas Eakins consacrée au développement du sport professionnel du baseball. Eakins était impatient de trouver des sujets américains modernes qui pourraient élargir la tradition de la peinture de figures historiques, et la godille, la voile, la natation et la boxe lui offraient l'opportunité de mettre en valeur des corps superbement définis. Dans une lettre de 1875 à l'artiste Everett Shinn, Eakins a souligné que les joueurs de balle étaient des portraits de l'Athlétisme, un club de Philadelphie, à l'entraînement. Ils étaient "très beaux dans leur carrure", a-t-il dit à Shinn, et la scène "admettrait une belle peinture de figure".

Symbolisme

Pour les symbolistes, le monde ne saurait se limiter à une apparence concrète réductible à la connaissance rationnelle. Louis Janmot dès 1835, puis Gustave Moreau et Puvis de Chavannes sont des précurseurs du symbolisme français en peinture, qui mêle au mystique les thèmes de l'étrange et du rêve. Au début du xixe siècle, le mythe d'Ossian est un des principaux thèmes préromantiques où se manifeste une dimension onirique, qui inspire surtout les peintres scandinaves, allemands et français comme Nicolai Abildgaard, Anne-Louis Girodet, Eugène Isabey, le baron Gérard et même Ingres.

Vous allez découvrir dans ce courant pictural :

Gustave Moreau

Pierre Puvis de Chavannes

Odilon Redon

Gustave Moreau

Gustave Moreau né le 6 avril 1826 à Paris et mort dans la même ville le 18 avril 1898 est un peintre, graveur, dessinateur et sculpteur français.

C'est avec trois œuvres importantes que Moreau se présente au Salon de 1876 : Hercule et l'Hydre de Lerne, Salomé dansant devant Hérode et L'Apparition ; il expose aussi un Saint Sébastien. L'Apparition possède une caractéristique particulière : c'est une aquarelle, une technique picturale qui fera sa popularité auprès des amateurs. Bien que Moreau se présente comme peintre d'histoire, ce que note la critique c'est surtout l'étrangeté avec laquelle l'artiste traite ces sujets. Celui qui avait théorisé la richesse nécessaire est ici accusé de « richesse gaspillée ». Mais celui qui comprend le mieux la spécificité de l'art de Gustave Moreau, en le dénigrant, c'est Émile Zola :

Le mot est lâché : symbolisme. Voilà que 10 ans avant le Manifeste du Symbolisme de Jean Moréas, Zola nommait malgré lui le mouvement dont Moreau allait devenir le chef de file.

Paris Musée d'Orsay

Orphée

Orphée (ou Jeune Fille thrace portant la tête d'Orphée) est un tableau réalisé par Gustave Moreau en 1865 et conservé aujourd'hui au Musée d’Orsay à Paris. Cette peinture possède une place importante dans l’œuvre de Moreau car elle fait partie de ses premiers succès et elle lui a valu d'être reconnu par les cercles officiels.

Paris Musée Gustave Moreau

Le poète voyageur

Un voyageur réfléchi méditant près de l'aile du cheval Pegase.


La mort offre des couronnes aux vainqueurs du tournoi

Composition très romantique de goût assez macabre sur le thème de la vanité de la gloire : le cavalier vainqueur est arrêté net dans la parade en s'apercevant que c'est la mort qui lui tend la couronne de lauriers.

Gustave Moreau (1826-1898) reste un cas exemplaire en construisant à ses frais, autour de sa maison de famille, en 1895, les grands ateliers destinés au musée.

Pour que les générations futures puissent "constater la somme de travail et d'efforts de l'artiste pendant sa vie", il classe absolument tout, agrandit certaines oeuvres anciennes et en conçoit d'autres, de grand format, qui soient dignes d'un musée. Il sentit l'impérieuse nécessité de créer son propre musée, préférable à la dispersion de son oeuvre à l'occasion d'une grande vente posthume, qui était une pratique courante à l'époque.

Les visiteurs peuvent ainsi contempler plus de six mille peintures, cartons, aquarelles et dessins, présentés sur les murs et dans des présentoirs mobiles.

Rouen Musée des Beaux Arts

Diomède dévoré par ses chevaux

Ce tableau inspiré par l'épisode mythologique grec des juments de Diomède, l'un des douze travaux d'Hercule, montre le roi Diomède dévoré par trois chevaux. Cette première version comporte un décor de colonnes de style corinthien, d'où le héros Hercule observe la scène.

Hercule au lac Stymphale

Cette oeuvre de Gustave Moreau illustre l'un des douze travaux d'Hercule : la chasse des oiseaux qui se nourrissaient de chair humaine au bord du lac Stymphale. La légende du demi-dieu a beaucoup inspiré Gustave Moreau qui a représenté par exemple 'Hercule enfant', 'Hercule et les vices', 'Hercule et les filles de Thespius', 'Hercule et la biche'. Cet épisode semble l'avoir particulièrement retenu, puisqu'on dénombre cinq études sur ce thème au Musée Gustave-Moreau, ainsi que cette peinture, 'Hercule au lac Stymphale' qui a inspiré à Jean Lorrain (1855 - 1906) un laborieux poème. Leur mise en scène est cependant très différente de celle du musée de Dijon où les oiseaux y sont représentés avec des têtes de femme.

Londres National Gallery

Saint Georges et le Dragon

Cette peinture se caractérise par un certain hiératisme iconique qui contraste avec le Saint Georges de Raphaël au Louvre qui lui a servi de modèle.

Moreau représente ici un saint Georges jeune aux cheveux longs et au physique androgyne. Son manteau s'envole pendant que son cheval se cabre et qu'il transperce de sa lance le poitrail du dragon. La princesse orante, coiffée d'une haute et riche couronne se tient sur de hautes montagnes à l'arrière-plan, précédée d'une forteresse coiffée d'un clocheton

Par son attitude hiératique et sa proximité formelle avec l'icône byzantine caractérisée par ce nimbe doré, ce saint Georges n'a pas toute la fougue de celui de Raphaël, quoiqu'il en reprenne la représentation casquée, le manteau envolé et la cabrade du cheval. Cette association avec la peinture d'icônes renforce la sainteté du saint Georges, elle-même accentuée par la blancheur du cheval, symbole de pureté spirituelle. En tuant le dragon et en sauvant la princesse menacée par celui-ci, ce saint-Georges symbolise le triomphe de la pureté spirituelle sur les instincts les plus bestiaux et cruels.

New York Metropolitan

Œdipe et le Sphinx

Œdipe et le Sphinx est une huile sur toile de Gustave Moreau de 1864 qui fut exposée pour la première fois au Salon de 1864 où elle connut un succès immédiat. Il est maintenant au Metropolitan Museum of Art. L'œuvre renouvelait le sujet de la rencontre entre Œdipe et le Sphinx sur la route de Delphes, notamment dans la pièce de Sophocle Oedipus Rex.

La peinture représente Œdipe rencontrant le Sphinx au carrefour lors de son voyage entre Thèbes et Delphes. Œdipe doit répondre correctement à l'énigme du Sphinx pour réussir. L'échec signifie sa propre mort et celle des Thébains assiégés. L'énigme était: « Qu'est-ce qui marche sur quatre pieds le matin, deux l'après-midi et trois le soir ? ». Œdipe répondit : « L'Homme : enfant, il rampe à quatre pattes ; adulte, il marche sur deux jambes et, dans la vieillesse, il utilise un bâton de marche ». Œdipe fut le premier à répondre correctement à l'énigme et, ayant entendu la réponse d'Œdipe, le Sphinx fut stupéfait et se tua inexplicablement en se jetant à la mer. Œdipe a ainsi gagné la liberté des Thébains. Il prend possession du royaume et épouse Jocaste, dont il est révélé plus tard que c'est sa mère

Œdipe et le Sphinx fait partie de ces œuvres emblématiques de Gustave Moreau, qui existe dans l’imaginaire de chacun et que l’on rattache indubitablement à son créateur.

C’est exactement le moment de l’énigme qui est représenté, et même sans doute le moment où il la résout, qui expliquerait cette position de confrontation, d’affrontement des deux protagonistes. Le Sphinx au corps de lion et à tête de femme est véritablement agrippé au drapé d’Œdipe qui la domine aussi bien physiquement que mentalement. L’effroi, la fureur, la stupéfaction, tous ces sentiments sont lisibles dans les yeux du Sphinx qui comprend que son pouvoir sur la ville est bel et bien fini. Lui est assuré, calme, serein, le regard affirmé, Moreau reprend les canons antiques avec un contrapposto qui le rapproche immanquablement de ses maîtres de la Renaissance italienne.

Cambridge fogg Art Museum

La Chimère

Le thème de la Chimère est cher à Moreau, qui le traite à sa manière : dès avant son voyage en Italie, il dessine et peint plusieurs œuvres dans ce registre. Cependant, le centaure ailé capturant une femme reste une iconographie qui lui est particulière. Cette grande toile datée de 1884 donne l’occasion à Moreau d’exprimer les sentiments qui lui inspirent les Chimères, qu’il décrit ainsi : « cette île des rêves fantastiques renferme toutes les formes de la passion, de la fantaisie, du caprice chez la femme, la femme dans son essence première, l’être inconscient, folle de l’inconnu, du mystère, éprise du mal sous forme de séduction perverse et diabolique… Des femmes enfourchant des chimères qui les emportent dans l’espace, d’où elles retombent éperdues d’horreur et de vertige ». On ne peut s’empêcher de rapprocher ces paroles de l’idée que Moreau se fait de la femme, à laquelle il associe tantôt des images de volupté, tantôt un rôle satanique.

Collections Privées

Apollon et les neuf muses

Les neuf Muses sont :

Calliope, « à la belle voix », « celle qui dit bien », la Muse de la Poésie épique (qui célèbre les événements historiques plus ou moins légendaires et magnifie la grandeur et la force des héros), ses attributs sont l’éloquence pour les récits de combats et d’exploits, un stylet et une tablette de cire.

Clio, « la célèbre », la Muse de l’Histoire, ses attributs sont une couronne de laurier, la trompette de la renommée et un rouleau de papyrus.

Erato, « l’aimable », la Muse de la Poésie lyrique (qui traduit les émotions, les sentiments, les amours, la mort et parfois galante), ses attributs sont la lyre et le plectre, petit instrument pour pincer les cordes.

Euterpe, « la bien plaisante », la Muse de la Musique a pour attribut la flute et le hautbois.

Melpomène, « la chanteuse », la Muse de la Tragédie, son attribut est le masque tragique.

Polymnie, « aux chants multiples », la Muse du Chant sacré et de la pantomime, de la Rhétorique, de l’art oratoire, du discours et de l’éloquence. Elle est représentée dans une attitude pensive accoudée sur un appui ou parfois la main droite en action comme pour haranguer et la main gauche tient un sceptre ou un rouleau. Elle inspire les poètes.

Terpsichore, « dont la danse séduit », la Muse de la Danse, son attribut est la lyre.

Thalie, « la florissante », la Muse de la Comédie et de la poésie pastorale, des amours de bergers, ode à la nature, ses attributs sont le masque comique et la houlette, bâton de berger.

Uranie, « la céleste », la Muse de l’Astronomie et de l’Astrologie, ses attributs sont un globe terrestre et des instruments mathématiques (compas…).


Le Songe d'un habitant Moghol Les Fables de La Fontaine

Le songe du Mogol apparaît comme le point de départ d’une réflexion que La Fontaine fait sur lui-même et sur ses choix de vie. Il est en effet ce vizir qui cherche la solitude. Mais, dès le début de sa carrière auteur du Songe de Vaux, il est aussi cet « habitant du Mogol » qui a fait un songe. Il est enfin « l’interprète » qui prend la parole pour suggérer discrètement aux lecteurs un idéal de vie, fondé sur la simplicité et les plaisirs les plus humbles.

Dessins

Dessin issu du Musée Gustave Moreau

Pierre Puvis de Chavannes

Pierre Puvis de Chavannes, né à Lyon le 14 décembre 1824 et mort à Paris le 24 octobre 1898, est un peintre français, considéré comme une figure majeure de la peinture française du XIXe siècle.

Il est considéré comme un précurseur du symbolisme et est une figure majeure de la peinture française du XIXᵉ siècle.

Puvis n'est pas le peintre froid et académique dont l'image s'est peu à peu imposée au public au cours du XXe siècle. Jusqu'à la dernière décennie de sa vie, son œuvre fut l'objet de vives critiques et de controverses, surtout de la part des milieux officiels. En revanche, les peintres d'avant-garde, de Gauguin à Seurat, lui portèrent toujours la plus vive admiration, et l'on ne saurait oublier non plus que Puvis soutint un Courbet, un Bazille, un Degas, au moment où ils étaient le plus vivement attaqués.

L'exemple de Chassériau le marque aussi très fortement, et les décorations de celui-ci pour la Cour des comptes (1848) l'orientent définitivement vers la peinture murale qui constitue la part la plus importante de son œuvre, encore qu'il n'ait pas peint véritablement à fresque, mais sur des toiles collées ensuite sur le mur (dites marouflées).

Puvis est incontestablement l'un des patrons du mouvement symboliste, bien qu'il se soit toujours défendu lui-même de travailler en ce sens. La peinture plate, l'application très sobre de la touche, la construction savante de la toile, l'élaboration du sujet faisaient un contrepoids utile à la liberté et au bariolage impressionniste, délibérément tourné vers le temps qui passe. Puvis, auquel cinq cent cinquante artistes des tendances les plus opposées rendirent hommage lors d'un grand banquet présidé par Rodin, en 1895, est l'un des maîtres de la peinture française.

Paris Musée d'Orsay

Jeunes filles au bord de la mer

Trois moments de la vie d’une femme. Blonde, brune ou rousse, de dos, de face ou de côté, à moitié dévêtue, elle règne sur cet Eden aussi triste que langoureux. Sous une lumière diffuse, l’indolente verticale est soutenue par l’obliquité alanguie de ces pâles copies. Touche fantomatique pour un sujet intemporel, comment la couleur donne-t-elle le ton à ce panneau décoratif ?

Trois jeunes filles aux longs cheveux et à moitié vêtues, dont l’une est vue de dos, au bord d’une mer calme au pied des dunes. Puvis avait déjà atteint la célébrité par ses peintures murales pour les musées d’Amiens, Marseille ou pour l’église Sainte Geneviève à Paris (actuel Panthéon) quand il reçut commande de décorations pour des hôtels particuliers comme celui de son ami le peintre Léon Bonnat.

Cette œuvre parle de la femme et de sa chevelure, le modèle du tableau fut sans doute le même pour les trois femmes ; Puvis changea un peu la nuance de la couleur des chevelures. Nous avons donc sous les yeux la même femme en trois positions différente et donc en trois moments différents et aussi en trois traits de caractère différents, prélude aux portraits d’un même personnage sous plusieurs aspects différents chers aux peintres symbolistes.

Lyon Musée des Beaux Arts

Le bois sacré

Au début des années 1880, la ville de Lyon confie à Pierre Puvis de Chavannes la décoration de l'escalier monumental nouvellement créé dans l'angle sud-est du musée. Quatre compositions, peintes sur toile dans l'atelier, puis marouflées à leur emplacement définitif, forment l'un des plus beaux ensembles décoratifs réalisés par l'artiste et l'une des œuvres marquantes de la fin du XIXe siècle.

Comme toujours chez Puvis de Chavannes, la signification générale de l'œuvre est mûrement réfléchie. Au centre dans l'atmosphère crépusculaire du Bois Sacré, les neufs muses méditent et s'entretiennent, allongées, assises, debout ou volant dans la sereine lumière du soir. Devant un fragment de portique antique, se tiennent les trois figures de l'Architecture, de la Sculpture et de la Peinture. Le Bois sacré est le lieu intemporel et idéal de l'Art.

La composition de gauche, Vision antique, impose la vision lumineuse d'une Grèce primitive idéale. Celle de droite, Inspiration chrétienne, oppose à la sérénité oisive de l'Antiquité païenne, l'activité créatrice de l'artiste dans un couvent italien à la fin du Moyen-Age ou au début de la Renaissance. Vision antique et Inspiration chrétienne sont les deux manifestations dans lesquelles l'art s'est incarné : d'une part la vie et la nature durant l'âge d'or mythique de l'Antiquité païenne ; d'autre part les œuvres nées du geste créateur de l'homme et de son sentiment religieux, à partir des temps modernes chrétiens.

Odilon Redon

Odilon Redon, pseudonyme de Bertrand Redon, né le 20 avril 1840 à Bordeaux et mort le 6 juillet 1916 à Paris, est un peintre et graveur symboliste français. Son art explore les aspects de la pensée, la part sombre et ésotérique de l'âme humaine, empreinte des mécanismes du rêve.

Son père épouse une créole d’origine française, en Amérique. Ils reviennent en France cinq ou six ans plus tard. Ce voyage aura une influence sur le peintre : le goût de rêve fécond, le besoin d'évasion, le motif récurrent de la barque dans son œuvre, s’inscrivent dans cette perspective. Redon est dès le départ un artiste spirituellement apatride.

Pour Odilon Redon son œuvre est synonyme de poésie. Et c'est de toute une tradition venue de Jérôme Bosch, d'Arcimboldo, de Dürer, de Hogarth, de Goya, de Blake, de Füssli, de Grandville... que Redon se réclame, qu'il va renouveler, approfondir et que le Surréalisme développera un demi-siècle plus tard, lorsqu'il imaginera de dévoiler "l'extraordinaire de l'ordinaire ", suivant le mot d'Aragon.

Ainsi c'est toute une cosmogonie que Redon proposera a notre émerveillement: elle sera si précise qu'elle nous convaincra de sa réalité. L'artiste fréquentera peut-être davantage les poètes que les peintres: il sera l'ami intime de Stéphane Mallarmé, celui de Paul Valéry, de Francis Jammes. Dans sa passion de la vérité, il méditera sur cette remarque que le vrai n'est pas toujours vraisemblable et il s'efforcera de "faire vivre des êtres Invraisemblables selon la vraisemblance".

Paris Musée d'Orsay

Le Bouddha

C’est là, dans « la nature, ainsi dosée et infusée », que l’artiste trouve l’impulsion pour se « laisser aller à la représentation de l’imaginaire ». De ce processus, Le Bouddha, conservé au musée d’Orsay, témoigne par l’association d’éléments végétaux rendus par des détails particulièrement vivaces et d’un paysage traité en zones de couleurs aux contours indistincts, voire en taches, quand la lumière apparaît sous forme de halos.

Vase de Fleurs des champs dans un vase à long col



Bordeaux Musée Beaux Arts

Profil de Femme dans une ogive

Profil dans une ogive reprend le thème récurrent chez Redon des profils féminins sur fond de fleurs et de feuillages. Ce pastel permet de suivre chez le peintre « l’évolution dans son épanouissement coloré ». L’aspect illusionniste du vitrail est renforcé par la présence d’un parapet. Pour l’intérieur de cette ogive, Redon utilisa un magnifique vert émeraude qui grâce à l’emploi du pastel, apporte un aspect poudreux et vaporeux à l’ensemble de l’œuvre. Ce profil combine ainsi « légèreté des couleurs et limpidité des lignes

"L'art suggestif est comme une irradiation des choses par le rêve, par où s'achemine la pensée. Le mystère, c'est d'être tout le temps dans l'équivoque, dans des doubles, des triples aspects, des soupçons d'aspects". - Od ilon Redon, A lui-même

Jusqu'à la fin du siècle, Odilon Redon projette au fusain, sur papier teinté, le clair-obscur de ses visions étranges. En écho à Edgar Poe ou Baudelaire. Il se refuse à séparer le monde onirique de celui de la réalité. Avant même que la psychanalyse ait dressé la carte du monde des rêves, il en avait esquissé les formes dans un univers fantastique que, vers 1900, viendront illuminer couleur et lumière. Comme le conducteur du Char de Phaéton, dont il peint l'aventure mythique, l'artiste passe des ténèbres de l'abîme à la phosphorescence des cieux. Un feu d'artifice multicolore explose dès lors dans ses pastels, tel cette "Femme de profil" dont le visage est tourné vers d'étranges formes, si peu florales que déjà elles préfigurent l'abstraction. Dans ce visage clos, émergeant à l'extrême gauche d'une ogive, point une inquiétude qui teinte de perplexité notre contemplation. Chacune des créations du peintre "symboliste" est beaucoup plus une interrogation qu'une affirmation. Sa vie explique pour une part son itinéraire : une enfance maladive et rêveuse, une crise mystique au temps de l'adolescence, une passion pour la musique, l'influence déterminante du botaniste Clavaud et du dessinateur Bresdin. Le premier lui fait découvrir Edgar Poe, Baudelaire, Flaubert, Shakespeare, le bouddhisme, les Vedas, quelques poètes hindous. Le second l'initie à la gravure en lui inculquant le culte de Rembrandt. Son œuvre, résolument orientée contre l'impressionnisme "bas de plafond", s'avère une des plus grandes de son siècle. Hermétique, elle demeure méconnue alors qu'elle porte en elle tout un pan du XXe siècle commençant. Les Nabis ont marché sur ses traces, comme Picasso de la période bleue. Les fonds peuplés de phosphènes colorés, tel celui qui sous-tend la "Femme de profil", sont une des sources des compositions abstraites de Kandinsky. Le poète de l'ambiguïté, inventeur de L'araignée souriante, de L'œil au pavot ou de la Fleur à tête d'enfant, n'a-t-il pas été aussi le pionnier du surréalisme?

Paris Petit Palais

Bouquet de fleurs dans un vase bleu

Bouquet d'anémones et de mimosas, disposé en pyramide dans un grand vase bleu

Londres National Gallery

Ophelia

Ophélie, l'héroïne condamnée de la pièce Hamlet de William Shakespeare , repose dans un espace lumineux rempli de fleurs aux couleurs vives. Contrairement à son environnement vif, son visage est vidé de ses couleurs, nous ne savons pas si elle est morte ou si elle ne fait que dormir. Cette association de la beauté jeune, mais infortunée, avec le rêve, le sommeil et la mort était un thème populaire dans une grande partie de l'art et de la littérature du XIXe siècle, en particulier dans ses dernières décennies.

Odilon Redon (1840-1916) crée une réponse délibérément ambiguë et onirique au drame de Shakespeare, plutôt qu'une illustration littérale de celui-ci. Il utilise pleinement les riches couleurs du pastel pour créer un design brillant et presque abstrait qui évoque l'effet de la musique.

Collection privée

Les yeux clos version 1895

« Mais qui nous dira les rêveries des yeux clos, demi-clos, ou grand ouverts. Qu’est-ce qu’il faut garder du monde pour s’ouvrir aux transcendances ? » (Gaston Bachelard, Poétique de l’espace)

Reflexions

Odilon Redon était de ces artistes à la fois pudiques et hantés par la folie et qui, par leurs œuvres, ont marqué tout un courant intellectuel. Il était de ces peintres qui sont également des poètes, une âme amoureuse et passionnée par la beauté qui découle des sensations les plus noires et tristes de l’être humain. Il dessinait ses toiles à coups de maux et mettait de la poésie dans chacun de ses mots. Il était hanté par sa nostalgie, cette sensation étrange, à la fois confortable et gênante, de ne pas être vraiment bien ici, de ne pas être vraiment là. Cette sensation qui vous enveloppe dans un doux drap blanc, chaud et confortable. Mais il était l’un des plus grands artistes de son époque.

La Naissance de Vénus 1910

La Naissance de Vénus est un tableau peint en 1912 par Odilon Redon et exposé au Museum of Modern Art de New York. Par ses dimensions et son traitement, cette œuvre à l'atmosphère éthérée et sobrement lyrique est évocatrice des grands panneaux décoratifs exécutés par Redon vers la même époque pour certains : 1910, quelque temps auparavant pour d'autres. C'est le cas de cette version-ci.

Primitivisme

On appelle primitivisme cette tendance à s’inspirer des productions artistiques africaines ou océaniennes. Par extension, le terme fut appliqué aux œuvres des artistes autodidactes comme Henri Rousseau (1844-1910), dit le douanier Rousseau et pour quelques œuvres de tendance primitiviste de Gauguin, Matisse, Kirchner et Modersohn-Becker.

Vous allez découvrir dans ce courant pictural :

Henri Rousseau

Henri Rousseau, aussi appelé « Le Douanier Rousseau », né le 21 mai 1844 à Laval et mort le 2 septembre 1910, de gangrène à la jambe, à l'hôpital Necker à Paris, est un peintre français, considéré comme un représentant majeur de l'art naïf.

On appelle art naïf la production de peintres autodidactes dont le premier et le plus célèbre fut Henri Rousseau. Les tableaux de Rousseau nous touchent avec la même spontanéité que des dessins d'enfants : pas de perspective linéaire, pas de technicité de haut niveau, mais l'expression d'une géniale sensibilité artistique immédiatement accessible à tous. En ce sens, l'art de Rousseau rejoint les arts premiers en évitant le détour de l'éducation artistique. La sensibilité suffit.

La peinture d'Henri Rousseau semble à contre-courant. Le Douanier appréciait davantage les peintres de l'académisme, comme Bouguereau ou Gérôme, que les impressionnistes. Mais, paradoxalement, cette peinture naïve constitue, d'un point du vue esthétique et sémantique, une anticipation de certains courants du 20e siècle, en particulier le surréalisme. D'abord moquée et jugée enfantine, elle rencontrera plus en plus de défenseurs dans le milieu de l'avant-garde artistique. Il fallait en effet pouvoir dépasser l'esthétique impressionniste, profondément réaliste, pour accéder à celle de Rousseau qui ne prétend nullement évoquer le réel. Cet artiste propose au contraire une vision onirique de notre monde restituée avec des moyens techniques limités mais un soin extrême apporté à la réalisation.

Douanier

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Frida Kahlo

Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón ou Frida Kahlo, née le 6 juillet 1907 dans une démarcation territoriale de l'actuelle entité fédérative de Mexico, la délégation de Coyoacán, et morte le 13 juillet 1954 au même endroit, est une artiste peintre mexicaine.

Tout au long de sa vie, elle garde une santé fragile, souffrant de poliomyélite depuis l'âge de six ans puis victime d'un grave accident de bus. Elle devra subir de nombreuses interventions chirurgicales. Après son accident, elle se forme elle-même à la peinture.

En 1929, elle épouse l’artiste Diego Rivera, mondialement connu pour ses peintures murales.

Son œuvre comporte 143 tableaux, très souvent de petit format, un certain nombre ayant été peints alors qu'elle était alitée, dont 55 autoportraits, témoignant souvent de sa souffrance physique et morale (Hôpital Henry-Ford, 1932, Sans espoir, 1945), seule ou en compagnie d'animaux (Autoportrait au collier d'épines et colibri (1940), Moi et mes perroquets (1941)…), parfois des portraits de famille. Ses toiles sont empreintes de culture mexicaine : tenue traditionnelle, bijoux locaux, portraits d'indigènes


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Roman Roncancio

Né à Villa de Leyva, en Colombie, il peut être classé comme un peintre naïf ou primitif. Son imagination et son style nous montrent quelque signe d'angoisse ou d'amertume ; Son fantasme s'est envolé, évoquant les rêves de son enfance et les souvenirs de ses promenades à travers les villes et les paysages tropicaux de Colombie qui nous montrent un monde d'espaces rayonnants peuplés de gens heureux, entourés de toutes sortes d'animaux avec d'énormes papillons comme l'un des vos motifs préférés. La note dominante est une immense joie de vivre dans un environnement d'exubérance tropicale.Parmi les thèmes de prédilection de l'artiste figurent les fêtes et les danses de la Colombie, ses rivières et la côte maritime, les places et les villes, les forêts et les champs, les spectacles de cirque et les corridas.Roman Roncancio est devenu un homme exemplaire et un artiste de calibre international, exposant ses œuvres dans les meilleures galeries du monde.

Pointillisme

Le pointillisme est un mouvement artistique de la peinture et une technique picturale qui utilise de petites zones de couleur juxtaposées plutôt que des mélanges de pâtes colorées. Aussi appelé néo-impressionnisme ou divisionnisme, ce mouvement est apparu au 19ème siècle sous l’impulsion du peintre français Georges Seurat et de son comparse Paul Signac. Mais avec eux, d’autres peintres ont ouvert la voie vers une nouvelle vision de la peinture : Camille et Lucien Pissaro, Albert Dubois-Pillet, Henri Edmond-Cross, Théo Van Rysselberghe, Henri Matisse et même Van Gogh s’en est inspiré !

Vous allez découvrir dans ce courant pictural :

Georges Seurat

Paul Signac

Henri Edmond Cross

George De Monfreid

Maximilien Luce

Georges Lemmen

Théo Van Rysselberghe

Georges Seurat

Georges Seurat naît à Paris le 2 décembre 1859. Son père est huissier de justice. Sa tante maternelle a épousé un commerçant en tissus qui est aussi peintre amateur. C’est par ce biais que l’enfant aura ses premiers contacts avec la peinture. Son goût pour le dessin et son talent de dessinateur apparaissent dès l’enfance. A l’âge de seize ans, il commence à fréquenter l’école municipale de dessin du Xe arrondissement, dirigée par le sculpteur Justin Lequien (1796-1881). Il y rencontre Edmond Aman-Jean (1858-1936), qui deviendra peintre symboliste et critique d’art et restera son ami le plus proche.

En 1878, il est admis à l’École de Beaux-arts de Paris où il a comme professeur un élève d’Ingres, Henri Lehmann (1814-1882). Mais l’enseignement académique ne lui convient pas. Dès 1879, après avoir vu la quatrième exposition impressionniste, il quitte les Beaux-arts, loue un atelier avec Aman-Jean et Ernest Laurent (1860-1929), puis part faire service militaire à Brest. Pendant toute cette période, il dessine beaucoup. A Brest, il réalise de nombreux dessins du milieu maritime (bateaux, rivages, mer).

Sur le plan de la composition, Seurat subit peu l’influence impressionniste mais s’intéresse à des artistes qui s’attachent à une construction traditionnelle du tableau comme Camille Corot, Jean-François Millet (1814-1875) et le peintre symboliste Puvis de Chavannes (1824-1898).

En conjuguant recherches scientifiques, composition rigoureuse et renouvellement thématique, Seurat aboutit à une approche picturale extrêmement exigeante qualifiée couramment pointillisme, mais aussi divisionnisme et néo-impressionnisme.

Après de multiples essais en atelier, Georges Seurat réalise en 1883-1884 un premier tableau de grandes dimensions avec la technique pointilliste

La critique est sévère et reproche en particulier l’aspect figé des personnages de La baignade à Asnières. Seul le critique d’art Félix Fénéon (1861-1944) s’enthousiasme pour le pointillisme qu’il qualifiera de néo-impressionnisme. Il est important de remarquer qu’en 1884 Seurat n’avait que 25 ans et avait déjà créé une technique picturale nouvelle.

La première œuvre magistrale de Seurat conduira à la création d’un petit groupe de peintres néo-impressionnistes souhaitant utiliser la nouvelle technique. Le plus célèbre est Paul Signac (1863-1935) avec lequel Seurat restera en relation. Les autres peintres du groupe sont Henri Edmond Cross (1856-1910), Charles Angrand (1854-1926), Albert Dubois-Pillet (1846-1890), Maximilien Luce (1858-1941) et le belge Théo Van Rysselberghe (1862-1926).

Les impressionnistes réagirent négativement à l’apparition du pointillisme à l’exception de Camille Pissarro, qui réalisa par la suite quelques tableaux pointillistes. Pissarro fit admettre Seurat et Signac à la huitième et dernière exposition du groupe des impressionnistes en 1886 à Paris. De ce fait, Monet, Renoir et Sisley refusèrent d’y participer. Seurat y présentait son œuvre maîtresse, chef-d’œuvre incontesté du pointillisme, Un dimanche après-midi sur l'île de la Grande Jatte. Les dissensions ne permirent plus de poursuivre les expositions impressionnistes qui s’arrêtèrent avec celle de 1886.

Seurat se consacrera désormais entièrement à son activité de peintre, particulièrement accaparante. La technique utilisée nécessite en effet un travail préparatoire important et la réalisation est extrêmement laborieuse. Il vit avec Madeleine Kolblock, mannequin qui est aussi son modèle et qui lui donnera un fils en 1891. Il fréquente très peu le milieu artistique. L’été, il séjourne sur la côte, en Normandie (Grandcamp, Honfleur, Port-en-Bessin), dans la baie de Somme (Le Crotoy), ou dans le Nord (Gravelines).

Le peintre réalise encore plusieurs tableaux de grandes dimensions jusqu’à sa mort en 1891. Il laisse inachevée sa dernière œuvre, Le Cirque, conservée au musée d’Orsay. Atteint d’une maladie infectieuse indéterminée (angine, pneumonie, diphtérie) pendant le Salon des Artistes Indépendants de 1891, il meurt le 29 mars. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise. Son fils, né en février 1891, meurt probablement de la même affection deux semaines après son père.

Paul Signac

Paul Signac, né à Paris le 11 novembre 1863, où il meurt le 15 août 1935, est un artiste peintre paysagiste français, proche du mouvement libertaire, qui donna naissance au pointillisme, avec le peintre Seurat. Il a aussi mis au point la technique du divisionnisme. Cofondateur avec Seurat de la Société des artistes indépendants dont il fut président, il est ami avec Victor Dupont, peintre fauve et vice-président du Salon.


Paul Signac naît à Paris dans une famille prospère de marchands selliers installés à Asnières (aujourd'hui Asnières-sur-Seine). En 1879, âgé de 16 ans, il visite la quatrième exposition impressionniste où il remarque Caillebotte, Mary Cassatt, Degas, Monet et Pissarro ; il commence même à peindre, mais Gauguin le met à la porte de l'exposition avec ces mots : « On ne copie pas ici, monsieur. » En mars 1880, il perd son père. Esprit anticonformiste, Signac est adoré de sa mère qui veut faire de lui un architecte ; mais lui décide de quitter le lycée à la rentrée d'octobre 1880 pour se consacrer à une vie de peintre. Elle respecte ses choix. Il visite la cinquième exposition impressionniste, et admire Édouard Manet au Salon. La même année, il peint à Montmartre et loue un atelier. En 1882, il rencontre Berthe Roblès, une cousine éloignée de Pissarro. Il l'épousera dix ans plus tard.


Il commence à peindre en 1882 à Montmartre (atelier d'Émile Bin [1825-1897], où il rencontre le père Tanguy), dans l'atelier de la rue Constance et se perfectionne seul sous l'influence des impressionnistes. Il se lie d'amitié avec les écrivains symbolistes, demande des conseils à Monet qui accepte de le rencontrer et dont il restera l'ami jusqu'à la mort du maître. Le jeune Signac participe au premier Salon des Indépendants en 1884 avec deux toiles : Le Soleil au pont d'Austerlitz et L'Hirondelle au Pont-Royal ; il participe aussi à la fondation de la Société des artistes indépendants. Il rencontre Georges Seurat qui expose Une baignade en 1884 à Asnières. Une constante de sa vie est le besoin d'évasion.


Signac travaille avec Seurat et Pissarro, avec qui il va former le groupe des « impressionnistes dits scientifiques ». Il se convertit très vite à la pratique de la division scientifique du ton. La technique empirique du pointillisme consiste à diviser les tons en de toutes petites taches de couleurs pures, serrées les unes contre les autres, afin que l’œil du spectateur, en les recomposant, perçoive une unité de ton. Signac et les néo-impressionnistes pensent que cette division des tons assure d'abord tous les bénéfices de la coloration : le mélange optique des pigments uniquement purs permet de retrouver toutes les teintes du prisme et tous leurs tons. La séparation des divers éléments (couleur locale, couleur d'éclairage et leurs réactions) est aussi assurée, ainsi que l'équilibre de ces éléments et leur proportion, selon les lois du contraste, de la dégradation et de l'irridiation. Enfin, le peintre devra choisir une touche proportionnée à la dimension du tableau. En 1885, son intérêt pour « la science de la couleur » le pousse à se rendre aux Gobelins où il assiste à des expériences sur la réflexion de la lumière blanche.

Henri Edmond Cross

Henri-Edmond Cross, pseudonyme d'Henri Edmond Joseph Delacroix, est un peintre et lithographe français, né à Douai le 20 mai 1856 et mort à Saint-Clair au Lavandou le 16 mai 1910. Il est représentatif de la peinture pointilliste et est un proche du mouvement libertaire.

Né au 15 de la rue Jean Bellegambe à Douai, sa famille tient une quincaillerie. Son cousin découvre le talent d'Henri-Edmond dès son enfance et devient son mentor. Il fait son apprentissage à Lille auprès de Carolus-Duran et d'Alphonse Colas. Il débute au salon de 1881 en traduisant son patronyme Delacroix en anglais Cross, pour se distinguer d'Eugène Delacroix, sur une idée de son ami le peintre François Bonvin.

D'abord naturaliste, Henri-Edmond Cross se lie d'amitié avec les peintres néo-impressionnistes, dont il partage les convictions anarchistes.

À partir de 1896, il collabore aux Temps nouveaux de Jean Grave en lui offrant dessins et lithographies, ainsi que des aquarelles pour les tombolas de soutien au journal et à ses publications.

Il illustre d'une lithographie le roman de John-Antoine Nau, La Gennia, roman spirite hétérodoxe. Suivent deux lithographies en couleurs, l'une paraît chez Ambroise Vollard (La Promenade, 1897), puis dans la revue Pan (Les Champs-Élysées, 1898).

Il est particulièrement lié à Charles Angrand, Maximilien Luce (qui fit son portrait) et Théo van Rysselberghe. Il n'adopte le divisionnisme qu'en 1891 avec son ami Paul Signac, peu avant la mort de Georges Seurat. Il peint la Provence à partir de 1900. Son œuvre a influencé Henri Matisse et les peintres fauves.

George Daniel de Monfreid

George-Daniel de Monfreid né à New York le 14 mars 1856 et mort à Corneilla-de-Conflent le 26 novembre 1929 est un peintre, sculpteur, graveur, céramiste et maître-verrier français.

Ami et confident de Paul Gauguin, il est le père de l'écrivain Henry de Monfreid.

Fils illégitime d’une chanteuse et d’un prince, George Daniel de Monfreid est né en 1856. Il suivit une éducation austère pour devenir ingénieur, mais à vingt ans, rompit avec sa culture bourgeoise et se lança dans la peinture.

Côtoyant les post-impressionnistes a Paris, élève de Degas, ami d’Aristide Maillol, il exposa avec Paul Gauguin au Café Volpini, en face de l’entrée de l’Exposition Universelle de 1889. Pendant trois mois, critiques et amateurs se pressèrent devant ses toiles. Quand Gauguin fuit la société bourgeoise de la France de la fin du 19ème siècle pour Tahiti, Monfreid se retrouva son correspondant et confident, lui servant d’intermédiaire avec les mécènes et marchands d’art parisiens.

Il vogua sur la mer rouge pour rejoindre son fils, l’aventurier écrivain Henry de Monfreid, sa belle-fille Armgart et ses petits enfants sur les hauts plateaux d’Ethiopie pour réaliser de superbes toiles africaines. Rentré en France, il poursuivit la ronde de son art et de ses souvenirs et décéda par une belle journée de novembre 1929 dans sa propriété de Saint-Clément au pied du Canigou. Il avait 74 ans.

Maximilien Luce

Maximilien Luce né à Paris le 13 mars 1858 et mort dans la même ville le 6 février 1941 est un peintre, graveur et affichiste français.

Militant libertaire, il produit de nombreuses illustrations engagées politiquement.

Son premier tableau connu date de 1876. À partir de 1885, et durant une quinzaine d'années, il s'inscrit dans le mouvement néo-impressionniste : il use de la technique du divisionnisme (ou pointillisme), développée par Georges Seurat. Il revient par la suite à une facture plus classique, mais qui garde l'harmonie et la luminosité de sa première période.

Georges Lemmen

Georges Lemmen, né à Schaerbeek le 25 novembre 1865 et mort à Uccle le 5 juillet 1916, est un peintre, graveur et dessinateur néo-impressionniste belge.

Georges Lemmen étudie quelque peu à l'école de dessin de Saint-Josse-ten-Noode. Au début des années 1880, il est influencé par Degas et Toulouse-Lautrec. En 1888, il rejoint le groupe d'avant-garde Les XX à Bruxelles. Influencé par Théo van Rysselberghe, il s'oriente en 1890-1893 vers le néo-impressionnisme et peint de nombreux paysages et portraits en utilisant la technique du pointillisme. Il expose au Salon des indépendants à Paris et participe aux Salon des XX à Bruxelles. En 1895, Lemmen se libère du pointillisme et peint d'une manière plus traditionnelle, de style impressionniste, mais avec des tons plus proches de ceux des nabis. Georges Lemmen rejoint l'association Vie et Lumière en 1904. En juillet 1915, il s'installe à Uccle, où il meurt en juillet 1916.

Théo Van Rysselberghe

Théo Van Rysselberghe, né à Gand le 23 novembre 1862 et mort à Saint-Clair au Lavandou (Var) le 13 décembre 1926, est un peintre belge, connu pour avoir été l'un des principaux représentants du divisionnisme en Belgique.

Acquis aux idées anarchistes, ami intime d’Élisée Reclus et de Paul Signac, il donne des dessins à la presse libertaire dont Les Temps nouveaux de Jean Grave de 1897 à 1911.

Théo Van Rysselberghe participe à une exposition au Salon de Bruxelles pour la première fois en 1881. Vers 1886-1887, il découvre l'œuvre de Georges Seurat en compagnie d'Émile Verhaeren. Ami d'Octave Maus, il est un des membres fondateurs en 1883 du groupe bruxellois d'avant-garde Les Vingt. À la fin du xixe siècle, le pointillisme de ses peintures fait place à une composition à larges touches allongées. Comme Georges Seurat et Paul Signac, il réalisa de nombreux paysages marins. Il a aussi réalisé des gravures qui sont moins connues.

Outre le post-impressionnisme, le peintre sera également influencé par le japonisme, admirateur, en particulier d'Hiroshige. Ses paysages maritimes se simplifient, contrastant avec le luxe de détails de ses portraits.

Il a peint un certain nombre de groupes de nus féminins dont il fait son thème de prédilection à partir de 1910.

Fauvisme

Le fauvisme est un mouvement pictural né en France au début du XXᵉ siècle. Les artistes de ce mouvement privilégient les qualités picturales et une utilisation de la couleur forte. Le mouvement en tant que tel n'a duré que quelques années. Les chefs de file du mouvement sont les peintres André Derain, Henri Matisse, et Maurice de Vlaminck.

Le fauvisme est caractérisé par la nouveauté de ses formes simplifiées, cloisonnées par des contours très marqués, et l'audace de ses recherches chromatiques. Les peintres ont recours à de larges aplats de couleurs pures et vives, voire violentes, et ils revendiquent un art fondé sur l'instinct. Ils séparent la couleur de sa référence à l'objet, afin d'accentuer l'expression, et réagissent de manière provocatrice contre les sensations visuelles et la douceur de l'impressionnisme : c'est à cet égard que leur courant peut être rattaché à l'expressionnisme apparu en Allemagne à peu près au même moment.

Vous allez découvrir dans ce courant pictural :

André Derain

Henri Matisse

Maurice De Vlaminck

Robert Antoine Pinchon

Georges Rouault

Raoul Dufy

Charles Camoin

Eugène Carrière

Pierre Laprade

André Derain

André Derain est un peintre français qui, aux côtés d’Henri Matisse, co-fonde le mouvement fauviste. Né le 10 juin 1880 à Chatou, Derain apprend très tôt la peinture par lui-même et rencontre Matisse dans une classe dirigée par le symboliste Eugène Carrière. Derain et Matisse séjournent durant l’été 1905 dans le village méditerranéen de Collioure, qui deviendra lieu de retraite pour des artistes comme Pablo Picasso et Tsuguharu Foujita. Les deux artistes développent alors un style de peinture qui utilise des modèles de couleurs artificielles et lumineuses pour représenter des sujets réalistes. Un an plus tard, ils montrent leur travail lors du Salon d'Automne où le critique Louis Vauxcelles ironise en les appelant Fauves, ce qui va marquer le début du mouvement fauviste. Derain reçoit le prix Carnegie en 1928 pour sa peinture Still life with Dead Game, ce qui lui apporte la célébrité et lui permet d’organiser une série d’expositions en Occident dans les années 1920. Il fut accusé à tort d’être á sympathisant nazi et meurt le 8 septembre 1954 à Garches en France.

Henri Matisse

Henri Matisse, né le 31 décembre 1869 au Cateau-Cambrésis et mort le 3 novembre 1954 à Nice, est un peintre, dessinateur et sculpteur français. Il fut le chef de file du fauvisme avec André Derain ; Pablo Picasso le considérait comme son grand rival et néanmoins ami.

Après avoir été admis à l'école des Beaux-Arts de Paris, il fréquente l'atelier de Gustave Moreau (1895). Il y rencontre Georges Rouault, Albert Marquet et visite les expositions de Jean-Baptiste Camille Corot et de Paul Cézanne.

En 1896, Matisse expose pour la première fois au « Salon des Cent » et au Salon de la Société nationale des beaux-arts. Il rencontre l'Australien John Peter Russell, qui le met en contact avec Auguste Rodin et Camille Pissarro. Henri Matisse s'intéresse alors à la peinture impressionniste.

Au Salon d'automne de 1905, l'exposition d'une de ses œuvres avec celles d'Albert Marquet, Vlaminck, André Derain et Kees van Dongen provoque un scandale. Les couleurs qu'il a peint sont jugées violentes. En voyant ces tableaux, le critique Louis Vauxcelles dit que l'endroit est une « cage au fauve ». Le mot « fauve » a donné le nom du fauvisme, un mouvement artistique.

Dès le déclenchement de la Première Guerre mondiale, Henri Matisse passe beaucoup de temps sur la Côte d'Azur, qui l'inspire beaucoup. Il y rencontre le peintre japonais Yoshio Aoyama.

En 1941, atteint d'un cancer, il est hospitalisé à la clinique du Parc de Lyon. Les médecins ne disent qu'il ne pourra vivre que six mois. Son infirmière accepte d'être son modèle ; Henri peint alors la série Jazz.

En avril 1944, Marguerite Matisse, sa fille, ainsi qu’Amélie son épouse, sont arrêtées par la Gestapo, pour faits de résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Madame Amélie Matisse reste six mois en prison, tandis que Marguerite Matisse, fille du peintre, parvient à s'enfuir à Belfort. Après avoir été recueillie dans la famille de Léon Delabre puis par la Croix-Rouge française, elle est libérée le 6 octobre 1945. Lorsque Henri Matisse retrouve sa fille, il peint plusieurs portraits d'elle.

Henri Matisse meurt le 3 novembre 1954 à Nice, dans le sud de la France. Il est enterré dans cette ville, au cimetière de Cimiez.

Maurice De Vlaminck

Robert Antoine Pinchon

Georges Rouault

Raoul Dufy

Charles Camoin

Charles Camoin, né à Marseille le 23 septembre 1879 et mort à Paris le 20 mai 1965, est un peintre français rattaché au mouvement du fauvisme. C’est l’époque des premiers succès. En 1904, l’État français lui achète deux paysages (Naples, le Vésuve vu de la Villa Capella, 1904, musée municipal de Draguignan, Vue de Capri, 1904). Il vient en tête des ventes chez Berthe Weill et Paul Signac, alors vice-président du Salon des indépendants, lui achète La Rue Bouterie (1904, collection particulière). En 1905, Camoin participe avec Matisse, Manguin, Marquet, André Derain et Maurice de Vlaminck à la salle VII du Salon d’automne de 1905, berceau du fauvisme, auquel il sera dorénavant rattaché. Ses paysages méditerranéens, notamment ses vues de Saint-Tropez (La Place aux herbes, 1905, Saint-Tropez, musée de l'Annonciade) où il vient de passer la saison d’été avec Manguin et Marquet, dégagent une luminosité alors propre au groupe des fauves. Toutefois Camoin ne met jamais en péril la cohésion de l’image peinte et ne transpose que rarement ses couleurs, contrairement à Matisse ou Derain au même moment.

À partir de 1908, sa peinture évolue dans une veine plus expressionniste. Camoin réintroduit le noir dans sa palette. Moins attentive aux détails et à la structure, l’écriture colorée accorde une importance croissante à la gestualité de la touche. Certaines vues de Paris, de Montmartre notamment, portent ce même timbre mélancolique que celles contemporaines de Marquet dont il est resté très proche, comme de Matisse d’ailleurs. Pourtant très admiratif d'Eugène Delacroix, dont il recopie des passages entiers du Journal, Camoin ne cède pas à la tentation orientaliste. C’est plus l’atmosphère du lieu qui l’intéresse. Il rapporte en effet du Maroc un ensemble de paysages (Plage à Tanger, 1913, Boulogne-Billancourt, musée des Années Trente) dans lesquels il renonce au noir pour évoluer vers une gamme de teintes beaucoup plus tendres, utilisées en transparence. Camoin peint de nombreuses vues du golfe de Saint-Tropez et de ses environs. Il fixe son travail autour de motifs choisis qui deviennent récurrents, comme La Baie des Canoubiers, Le Favouillou, Les Vendanges, Ramatuelle entre les pins, La Place des Lices, Les Joueurs de boules, La Plage de Sainte-Maxime. Il meurt dans son atelier de Montmartre le 20 mai 1965.

Eugène Carrière

Eugène Carrière né le 18 janvier 1849 à Gournay-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et mort le 27 mars 1906 à Paris est un peintre, enseignant et lithographe français.

Artiste symboliste, il eut une influence sur l'éclosion du fauvisme.

Il est l'ami d'Auguste Rodin et d'Antoine Bourdelle. Son œuvre a influencé Henri Matisse et Picasso. Ivan Pokhitonov travaille dans son atelier dans les années 1877-1880. Carrière est également lié à des écrivains dont il exécute les portraits, comme Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Alphonse Daudet, Anatole France ou Henri Rochefort. Il a exprimé des convictions socialistes et s'est joint au mouvement dreyfusard.

En 1890, il fonde rue de Rennes l'Académie Carrière, où des peintres comme Henri Matisse,André Derain, Jean Puy, Francis Jourdain ou Valentine Val sont élèves

Selon son premier biographe, Charles Morice, Paul Gauguin a dit de lui : « Les belles couleurs, sans qu'on s'en doute, existent et se devinent derrière le voile que la pudeur a tiré dans ses œuvres. Ses fillettes conçues d’amour évoquent la tendresse. Chez lui, les mains saisissent et caressent. » Ses détracteurs voient en son œuvre une forme de sentimentalisme désuet et répétitif. La critique anglo-saxonne, revenant sur ce jugement, perçoit dans cette œuvre, la transition fondamentale entre tradition et modernité : sa lithographie Sommeil (1897) confine presque à l'abstraction — ou du moins à une forme d'expressionnisme — et la plupart des peintres fauves, qui paradoxalement explosèrent la gamme chromatique, passèrent par son atelier.

Eugène Carrière est le grand-père de l'artiste peintre Jeannie Dumesnil (1926-2000).

Pierre Laprade

Pierre Laprade, né le 25 juillet 1875 à Narbonne (Aude), mort à Fontenay-aux-Roses le 23 décembre 1931, est un peintre et graveur français.

Issu d'un milieu bourgeois et cultivé, fils du procureur de la République Raymond Coffinhal-Laprade, Pierre Laprade fréquente l'atelier d'Antoine Bourdelle dès 1896 et, bien que voué à la magistrature, le sculpteur l'encourage dans la voie artistique. Il entre à l'École des beaux-arts de Paris et n'y reste pas, préférant le travail solitaire. En 1900, Ambroise Vollard lui achète sa première œuvre. La même année, à l'Académie Eugène Carrière, Laprade rencontre Henri Matisse et les futurs Fauves auprès desquels il exposera en 1905 au Salon d'automne. Il participe au Salon des indépendants de 1901 et fait l'objet d'une exposition particulière chez Ambroise Vollard. Il travaille avec le céramiste André Metthey (1871-1920) et dessine des lithographies pour une édition de Manon Lescaut réalisée par Eugène Druet.

En 1911, il exécute la première série des Pantins et épouse Christiane de Gourcuff. Engagé durant la Première Guerre mondiale, il est décoré de la croix de guerre. Membre fondateur du Salon des Tuileries, il y expose jusqu'en 1930.

En 1925, il peint la série des Églises et des Cathédrales, il décore un service de table et, en 1926, il participe à l'exposition de la « Jeune peinture contemporaine » à la Galerie Bernheim-Jeune et à la Galerie Katia Granoff. Jusqu'en 1930, il illustre des œuvres littéraires comme Vers et Prose de Paul Valéry, Les fêtes galantes de Paul Verlaine ou Un amour de Swann de Marcel Proust.

Sa tombe se trouve au cimetière de Fontenay-aux-Roses.

Réalité Poétique

Ce vocable « Réalité poétique » a été inventé en 1949 par Gisèle d’Assailly, lors de la parution de l’ouvrage intitulé Avec les peintres de la Réalité poétique. Elle baptisa ainsi un groupe informel d’amis peintres liés par une certaine forme d’expression artistique.

Les peintres de la Réalité poétique, en tant que groupe, tendance, courant, peu importe le vocable, ont été considérés pendant trente ans, de la fin des années trente au milieu des années soixante par des critiques et des historiens majeurs, comme essentiels pour la vie de la peinture moderne en France.

« Qui aujourd’hui connaît « les peintres de la Réalité poétique » ? Quelques spécialistes de l’histoire de la peinture du 20e s et surtout des acteurs du marché de l’art, des amateurs. Brianchon, Caillard, Cavaillès, Legueult, Limouse, Oudot, Planson, Terechkovitch ont des collectionneurs fidèles.

Zao Wou-Ki, peintre et graveur chinois naturalisé français en 1964 pourrait être rapproché de ce mouvement. Officiellement, Il est rattaché, dans les années 1950, à la nouvelle École de Paris, puis à l'abstraction lyrique .

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Maurice Brianchon

Zao Wou-Ki

Maurice Brianchon

Maurice Brianchon est un peintre français connu comme l’un des peintres de la réalité poétique. Ses premières œuvres représentent des courses de chevaux, des scènes de théâtre et des scènes de rue alors que les toiles qu’il réalise plus tard décrivent des paysages calmes, contemplatifs et des natures mortes, symbole de ses dernières années en France. Né le 11 janvier 1889 à Fresnay-sur-Sarthe en France, il étudie à l’École des Arts Décoratifs de Paris. À l’âge de 23 ans, il est nommé membre du comité du Salon d’Automne et, en 1934, il représente la France à la Biennale de Venise et remporte le prix Carnegie. S’ensuit une période de succès, notamment avec la conception de décors et des productions à l’Opéra de Paris. En 1946, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur et, en 1949, il est nommé professeur de peinture de l’école qu’il a fréquentée. Il est au cœur d’une grande rétrospective au Louvre en 1951 et, l’année suivante, il fait partie des artistes officiels choisis pour le couronnement de la Reine Elizabeth II d’Angleterre. Il meurt le 1er mars 1979 à Paris en France.

Zao Wou-Ki

Zao Wou-Ki, né le 1ᵉʳ février 1920 à Pékin, et mort le 9 avril 2013 à Nyon, est un peintre et graveur chinois naturalisé français en 1964. Il est rattaché, dans les années 1950, à la nouvelle École de Paris, puis à l'abstraction lyrique avant de devenir, selon la définition de Claude Roy.

Très vite, Zao Wou-Ki ressent le besoin de s'éloigner de la peinture traditionnelle ou académique, et il a envie de chercher ailleurs une autre forme d'inspiration.

Arrivé à Paris le 1er avril 1948, Zao Wou-Ki s'installe dans le quartier du Montparnasse, dans un petit atelier rue du Moulin-Vert voisin de celui d'Alberto Giacometti.

En 1964, il obtient la nationalité française grâce à André Malraux. Plus tard, Georges Pompidou possède une toile de lui dans son bureau.

La culture dont a été imprégné Zao Wou-Ki, dans sa famille et par sa formation, l'a ouvert à l'immense tradition de l'art chinois, comme élément central de la culture des lettrés, au début du xxe siècle. Mais son évolution au contact d'artistes occidentaux l'amène progressivement vers l'abstraction lyrique, mais aussi vers l'art informel et l'art gestuel, dont il est l'un des plus célèbres représentant en France.

Il dira quelques années plus tard (1976) que c'est à Paris qu'il a trouvé sa véritable personnalité. Il a choisi de s'y installer à cause de l'impressionnisme, pour lequel il éprouve une tendresse particulière. Ses amis sont à ce moment-là Norman Bluhm, Jean-Paul Riopelle, Nicolas de Staël, Sam Francis, Pierre Soulages, Maria Helena Vieira da Silva,Hans Hartung artistes venus de différents lieux géographiques (Canada, États-Unis, Portugal, Allemagne) qui se retrouvent à la galerie Nina Dausset.

Mort le 9 avril 2013, il est enterré le 16 avril 2013 au cimetière du Montparnasse. Dominique de Villepin, ancien Premier ministre, et Claude Martin, Ambassadeur de France, lui rendent hommage à cette occasion.

Nabis

Le mouvement nabi est un mouvement artistique postimpressionniste d'avant-garde, né en marge de la peinture académique de la fin du XIXᵉ siècle et du début du XXᵉ siècle. Nabi est le nom que se sont donné les jeunes peintres qui se regroupent autour de Paul Sérusier, vers 1888. Le terme nabi, en arabe, ou nevi'im en hébreu, signifie dans un sens actif « orateur » ou « annonciateur », ou, dans un sens passif, « celui qui est ravi dans une extase » ou « appelé par l'esprit ». En Occident, nabi a été traduit par « l'inspiré de Dieu », « illuminé », « prophète », ou encore « celui qui reçoit les paroles de l'au-delà ».

Ce cercle nait d'une controverse autour d'une peinture de Paul Sérusier, Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour, réalisée sous la direction de Paul Gauguin, rencontré en Bretagne à Pont-Aven, durant l'été 1888. Gauguin encourage Sérusier à se débarrasser de la contrainte imitative de la peinture, à user de couleurs pures et vives, à ne pas hésiter à exagérer ses visions, et à donner à ses peintures sa propre logique décorative et symbolique.

Lorsque Sérusier revient à Paris, son tableau fait naître des débats enflammés avec les autres étudiants de l'Académie Julian et de l'École des Beaux-Arts, sur le rôle sacré de l'art et de la peinture. Sérusier forme le groupe des nabis, avec ses proches amis, Pierre Bonnard, René Piot, Henri-Gabriel Ibels, Maurice Denis, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Paul Ranson. En 1891, le Hollandais Jan Verkade, en 1892, le Suisse Félix Vallotton, puis Georges Lacombe, Mogens Ballin, József Rippl-Rónai, Charles Filiger, Adolf Robbi, ainsi que Georges Joseph Rasetti les rejoignent.

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Paul Sérusier

Paul Sérusier né le 9 novembre 1864 à Paris et mort le 7 octobre 1927 à Morlaix est un peintre postimpressionniste français, associé au mouvement des nabis. Paul Sérusier naît dans une famille de classe moyenne aisée. Son père, un homme d'affaires qui travaille dans l'industrie du parfum, lui assure une éducation classique.

Il passe une courte partie de l'été 1888 à la pension Gloanec à Pont-Aven, en Bretagne, village qui attire alors beaucoup d'artistes français et étrangers. Là, son attention se porte sur un petit groupe d'artistes qui gravitent autour d'Émile Bernard et de Paul Gauguin. Il se rapproche d'eux et reçoit même une leçon de peinture de Paul Gauguin, après lui avoir montré une de ses toiles. Gauguin encourage Sérusier à se débarrasser de la contrainte imitative de la peinture, à user de couleurs pures, vives, à ne pas hésiter à exagérer ses visions, et à donner à ses peintures sa propre logique décorative et symbolique.

Sérusier revient à Paris avec un petit tableau peint sous les directives de Gauguin, et le montre avec enthousiasme à ses compagnons, partageant ainsi ses nouvelles idées apprises de Gauguin. Le tableau est alors renommé Le Talisman. Des débats se développent entre lui et les autres étudiants. À l'été 1889, Sérusier revient dans la région de Pont-Aven et s'installe au village du Pouldu avec Paul Gauguin, Charles Filiger et Meyer De Haan dans la petite auberge de Marie Henry, qui devient rapidement le foyer de l'École de Pont-Aven.

Avec ses proches, Pierre Bonnard, Maurice Denis, Henri-Gabriel Ibels, Paul-Élie Ranson, qui partagent ses idées, Sérusier forme un groupe, les nabis (« prophète » en hébreu). Ils se rencontrent régulièrement pour parler de théories de l'art, de symbolisme, d'occultisme et d'ésotérisme. Plus tard, Armand Seguin, Édouard Vuillard et Ker-Xavier Roussel rejoignent le groupe.

Maurice Denis

Maurice Denis est né en 1870 et meurt à Paris en 1943. Il est à la fois peintre nabi, graveur, théoricien et historien de l'art. En parallèle de ses études au lycée Condorcet, il se forme en visitant à plusieurs reprises le musée du Louvre. Il y découvre Fra Angelico et s'oriente vers la peinture chrétienne. A partir de 1888, il fréquente l'École des Beaux-Arts de Paris et l'Académie Julian. Suite à sa rencontre avec Paul Sérusier, il fonde le groupe des nabis et en 1892, il expose au Salon des Indépendants. Par la suite, il s'inspire profondément des toiles de Paul Gauguin. Après une première rencontre avec Henry Lerolle, celui-ci lui présente Paul Durand-Ruel, et consacre par là sa carrière d'artiste. L'oeuvre de Maurice Denis est marquée par une double influence. La première, chrétienne, trouve son aboutissement en 1897 avec La Légende de Saint Hubert. La seconde, d'inspiration plus personnelle, réintroduit l'iconographie féminine dans l'oeuvre du peintre. Avec d'autres peintres de sa génération, comme Edmond Aman-Jean ou André Dauchez, il forme la Bande Noire, nommée comme telle par les critiques d'art. A partir de 1914, il devient connu internationalement et fait l'objet de plusieurs rétrospectives, notamment à la Biennale de Venise en 1922 et au Pavillon de Marsan à Paris en 1924.

Edouard Vuillard

Jean Édouard Vuillard né le 12 novembre 1868 à Cuiseaux (Saône-et-Loire) et mort à La Baule (Loire-Atlantique) le 21 juin 1940 est un peintre, dessinateur, graveur et illustrateur français.

Membre fondateur du mouvement nabi, il s'illustre dans la peinture de figure, de portrait, d'intérieur, de nature morte, de scène intimiste, de composition murale et de décor de théâtre.

Vuillard est élevé à Paris dans une famille modeste. Il fréquente le lycée Condorcet, où il rencontre Maurice Denis, Pierre Hermant, Ker-Xavier Roussel, Paul Sérusier et Pierre Veber. Son père meurt lorsqu'il a vingt ans et sa mère vit d'un peu de couture.

En 1889, Maurice Denis le convainc de se joindre à un petit groupe dissident de l'Académie Julian, qui réalise des œuvres empreintes de symbolisme et de spiritualité, et qui s'autoproclame « confrérie des nabis ». Paul Sérusier développe dans le groupe nabi un amour de la méthode synthétiste, qui repose sur la mémoire et l'imagination plus que sur l'observation directe. Vuillard, d'abord réticent à l'idée que le peintre ne cherche pas à reproduire de façon réaliste ce qu'il voit, finit, vers 1890, par s'essayer à ses premières œuvres synthétistes.

La douce atmosphère de ces scènes de la vie quotidienne, dont il fait un sujet de prédilection, le qualifient comme artiste « intimiste ». Il a cependant contesté trouver le plus d'inspiration dans ces « lieux familiers ». « Vuillard ne faisait jamais poser ses modèles, il les surprenait chez eux, dans le décor qui leur était familier.

Félix Vallotton

Félix Vallotton, né à Lausanne, le 28 décembre 1865 et mort à Neuilly-sur-Seine, le 29 décembre 1925, est un artiste peintre, graveur, illustrateur, sculpteur, critique d'art et romancier franco-suisse.

Félix Vallotton est l’un des artistes majeurs de sa génération. Lausannois de naissance, Français d’adoption, il a créé une œuvre qui appartient au patrimoine commun des deux pays et à celui de l’histoire de l’art européen. Portraitiste remarqué à ses débuts, il s’engage après 1890 dans la gravure sur bois. Le renouveau qu’il insuffle à cette technique ancestrale lui vaut rapidement une notoriété internationale d’artiste à la pointe de la modernité. Lié d’amitié avec Vuillard, Bonnard et Maurice Denis, il rejoint le groupe des nabis et devient le principal illustrateur de La Revue blanche. Son mariage en 1899 avec la fille du grand marchand de tableaux Alexandre Bernheim marque un tournant dans sa vie et dans sa carrière. Il se consacre désormais à sa vocation première : la peinture.

Farouchement indépendant, il élabore en quelques années un style singulier, nourri des trouvailles de ses xylographies, de la leçon des maîtres japonais et de l’exemple de prédécesseurs illustres tels que Poussin, Rembrandt ou Ingres. Son art ne rompt pas avec la tradition mais la bouleverse par de puissants effets décoratifs, par une palette où des tons sourds alternent avec les couleurs les plus éclatantes, souvent dissonantes, parfois irréelles. L’ampleur de son oeuvre peint est d’autant plus considérable que Vallotton l’a réalisé en quatre décennies, tout en exerçant ses talents dans d’autres disciplines : dessinateur prolifique, il s’est essayé à la sculpture et aux arts appliqués. Il a aussi écrit dès son plus jeune âge : on lui doit des critiques d’art et des essais, des pièces de théâtre et trois romans.

Secret et passionné, réfléchi et sensuel, misanthrope et séducteur, aspirant au bonheur mais se régalant de souffrance, l’homme est aussi complexe que son art est savant sous une apparente simplicité. Il a appartenu aux sociétés d’artistes les plus prestigieuses, il a participé à toutes les grandes expositions internationales, il a gagné la plus haute estime de ses élèves, avant de devenir une référence pour toute une nouvelle génération de peintres. Il a connu l’élite du monde artistique et littéraire de son époque; des amis fidèles l’ont entouré, des femmes l’ont aimé; il a visité les plus belles villes d’Europe et a séjourné dans des endroits magnifiques dont ses paysages gardent à jamais le souvenir. Mais il a cultivé avec une sorte de délectation morose une mélancolie caractéristique de son temps. Elle a été le nerf de sa créativité débordante, l’excuse de ses échecs et, par sublimation, la marque de son art.

Post Impressionnisme Art Nouveau

Le postimpressionnisme ou post-impressionnisme caractérise une période de l'histoire de l'art moderne et de la peinture en particulier, entre la fin des années 1880 et, par convention, l'année 1910.

Ce n'est pas un courant mais le constat, pressenti par la critique dès la fin du Second Empire, que l'impressionnisme est arrivé à ses limites, laissant place à quantité de nouveaux styles et mouvements (pointillisme, synthétisme, symbolisme, nabis, etc.) autant de groupes issus des amitiés ou des batailles entre les peintres, et de leurs échanges avec les critiques, les galeristes, les mécènes, dans un climat d'énergie créatrice nouvelle.

Le terme postimpressionnisme est donc une appellation nécessairement floue et plurielle, qui englobe des dizaines de courants et de styles, terme que des critiques vont appliquer, avec le recul, d'abord à Paul Cézanne, considéré comme le premier représentant de cette nouvelle rupture, puis Vincent van Gogh, Paul Gauguin, Henri de Toulouse-Lautrec et Georges Seurat, pour ce qui est des peintres français.

Le postimpressionnisme peut être vaguement défini comme un rejet du souci des impressionnistes pour la représentation naturaliste de la lumière et de la couleur au profit d’un accent sur les qualités abstraites ou le contenu symbolique. Il comprend donc le néo-impressionnisme, le symbolisme, le cloné Le travail de certains impressionnistes Le terme a été inventé en 1910 par le critique et peintre anglais Roger Fry pour une exposition de peinture, de dessin et de sculpture française de la fin du XIXe siècle qu’il organisa aux Grafton Galleries à Londres.

L'art nouveau (Jugendstil en allemand) est né en Allemagne. Il est d'abord diffusé par le biais d'une revue d'art d'avant garde, "Jugend". Il répond aux élans sombres du symbolisme, et se rapproche des thèmes romantiques, avec des visions de songes. Klimt utilise beaucoup l'or. Les fonds et les perspectives disparaissent. C'est l'art pour l'art, dénué de toute base réelle.

Dans toute son oeuvre, Klimt tente de réconsilier la tradition artistique avec un art nouveau, basé sur l'ornementation pure, sans cohérence spaciale (pas de fond) ni temporelle (comme un rêve éveillé).

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Henri de Toulouse-Lautrec

Maurice Utrillo

Suzanne Valadon

Gustav Klimt

Alfons Mucha

Louis Comfort Tiffany

Expressionnisme

L’expressionnisme est un courant artistique figuratif apparu au début du xxe siècle, en Europe du Nord, particulièrement en Allemagne. L'expressionnisme est la projection d'une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. Les représentations sont souvent fondées sur des visions angoissantes, déformant et stylisant la réalité pour atteindre la plus grande intensité expressive. Celles-ci sont le reflet de la vision pessimiste que les expressionnistes ont de leur époque, hantée par la menace de la Première Guerre mondiale. Les œuvres expressionnistes mettent souvent en scène des symboles, influencées par la psychanalyse naissante et les recherches du symbolisme. L'expressionnisme rompt aussi avec l'impressionnisme à travers une forme très agressive : des couleurs violentes, des lignes acérées. Il s'inscrit alors dans la continuité du fauvisme qui commence à s'épuiser et dont les principaux représentants s'éloignent plus ou moins brutalement :Matisse, Marquet, Van Dongen, Braque, Derain, Friesz et Vlaminck. Pour autant, l'expressionnisme n'est pas vraiment un mouvement ou une école, mais davantage une réaction contre l'académisme et la société. Les artistes expressionnistes resteront souvent isolés.

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Marie Laurencin

Tsugouharu Foujita

Cubisme

Le cubisme est un mouvement artistique du début du xxe siècle, qui constitue une révolution dans la peinture et la sculpture, et influence également l'architecture, la littérature et la musique. Produites essentiellement dans la région parisienne, les œuvres cubistes représentent des objets analysés, décomposés et réassemblés en une composition, comme si l'artiste multipliait les différents points de vue. Elles partagent également une récurrence des formes géométriques et du thème de la modernité. Développé à partir de 1907 à l'initiative des peintres Pablo Picasso, Georges Braque, le cubisme connait son apogée lors de la période dite du cubisme analytique.

Vous allez découvrir dans ce courant pictural :

Fernand Léger

Georges Braque

Robert Delaunay

André Lhote

Roger De La Fresnaye

Albert Gleizes

Dadaisme

Le mouvement dada (aussi appelé dadaïsme) est un mouvement intellectuel, littéraire et artistique du début du xxe siècle, qui se caractérise par une remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, esthétiques et politiques. Les peintres référents de ce mouvement sont : Jean Arp, Marcel Duchamp, Max Ernst, George Grosz, Francis Picabia, Sophie Taeuber-Arp et Otto Dix.

Vous allez découvrir dans ce courant pictural :

Francis Picabia

Jaen Arp

Max Ernst

Marcel Duchamp

Otto Dix

Sophie Taeuber-Arp

George Grosz

Jean Tinguely

Jean Tinguely (1925-1991) est un artiste à grandes moustaches et sourcils fournis qui, souvent, est photographié une cigarette à la main, en bleu de travail, devant ses machines. Avant de l’écouter s’exprimer sur ses projets ou ses influences artistiques, il donne l’apparence d’un mécano aux mains noircies par la graisse.

Il naît en 1925 à Fribourg, en Suisse. Le jeune homme, un peu solitaire, affirme de manière précoce ses convictions. Au début de la guerre, par exemple, il est arrêté par la police à la frontière italienne alors qu’il tente de rejoindre l’Albanie pour lutter contre l’Italie fasciste. Plus tard, il fréquente l’éditeur anarchiste Koechlin tout en suivant des cours à l’École des arts appliqués de Bâle entre 1941 et 1945. Durant sa formation, il s’imprègne de tous les courants de l’avant-garde, des futuristes, du Bauhaus et de ses deux maîtres Marcel Duchamp et Alexander Calder.

Marié en 1951 à l’artiste Eva Aeppli, il vit de petites commandes, en particulier de décoration de vitrines de magasins. Ses premières œuvres sont des peintures abstraites influencées par le surréalisme. Peu satisfait par ses premiers travaux, il envisage d’introduire d’autres dimensions à son art, l’espace, mais aussi le temps.

En 1951-1952, il réalise des machines actionnées par un moteur électrique. L’année suivante, il déménage à Paris, où il vit difficilement de son art. Dès cette époque, il fabrique de petites mécaniques bricolées à partir de matériaux récupérés, les Moulins à prières (1953-1954) puis Méta-Malevitch et Méta-Kandinsky. Tinguely n’invente pas la sculpture en mouvement et n’est pas davantage le premier à utiliser des matériaux de récupération pour ses œuvres – tels Arman et César, pour ne citer qu’eux. Son originalité tient dans le fait de réunir ces deux modes de création pour former ses étranges machines poétiques.

Le mouvement dans la sculpture remonte déjà aux années 1920, avec des artistes comme Duchamp et ses plaques de verre rotatives ou Calder et ses mobiles. Aux États-Unis, George Rickey explore la sculpture cinétique dans ses formes les plus pures, en s’appuyant sur ses connaissances scientifiques autour de la vibration et le mouvement pendulaire. Mais il est plutôt isolé : c’est en Europe que de nombreux artistes s’intéressent à l’art cinétique. À Paris, c’est autour de la galerie de Denise René que s’organise, en 1955, une exposition intitulée Le Mouvement, contre la beauté immobile et pour l’intégration de la quatrième dimension, le temps. Y participent, entre autres, Duchamp, Calder, Tinguely et Vasarely.

Tinguely n’est pas seulement le défenseur de l’art cinétique, il adhère dès sa création au Nouveau Réalisme. Mouvement fondé en 1960 par le critique d’art Pierre Restany, il se définit comme une réaction à la toute-puissance de l’abstraction – l’École de Paris en particulier –, mais aussi une tentative de « nouvelles approches perceptives du réel ». Le groupe est formé d’une douzaine d’artistes dont Yves Klein, Jacques Villeglé, Christo, Arman, Martial Raysse, Daniel Spoerri, Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely.

Avec sa deuxième épouse, Niki de Saint Phalle, il a créé de gigantesques sculptures, dans des parcs de sculptures, notamment le Jardin des Tarots en Toscane. Durant toute leur carrière commune leur couple n'a cessé de susciter l'intérêt des médias.

Il remet en question l’académisme de l’art créant des machines construites en partie avec des objets de récupération, sciemment imparfaites, s'opposant au culte de l'objet neuf et pratiquant le recyclage déjà utilisé avant lui par l'art brut. Ces matériaux de récupération auxquels il redonne vie en les animant avec des moteurs comptent parmi les innovations les plus vivantes de la sculpture du xxe siècle. En 1987, il fait don du Cyclop à l'état français et l'année suivante, il inaugure à Château-Chinon la fontaine construite avec Niki de Saint Phalle à la suite d'une commande passée par le président François Mitterrand. Jean Tinguely meurt le 30 août 1991 à l'hôpital de l'île à Berne, il repose à Neyruz, dans le canton de Fribourg. Le 30 septembre 1996, le musée Tinguely de Bâle est créé à l'initiative de Niki de Saint Phalle qui y a fait un don de cinquante cinq sculptures de Jean.

Surréalisme

Le surréalisme est un mouvement artistique du xxe siècle, comprenant l’ensemble des procédés de création et d’expression (peinture, dessin, musique, photographie, cinéma, littérature...) utilisant toutes les forces psychiques (automatisme, rêve, inconscient) libérées du contrôle de la raison et en lutte contre les valeurs reçues. Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d'associations négligées jusqu'à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la résolution des principaux problèmes de la vie (xxe siècle). En réactualisant la dimension poétique de la peinture, le surréalisme se heurte à la question de la représentation du non-figurable et de l'indicible. On peut citer comme peintres : Pierre Alechinsky, Balthasar Klossowski de Rola dit Balthus, Victor Brauner, Carlo Carrà, Jean Cocteau, Salvador Dali, Giorgio de Chirico, Paul Delvaux, Alberto Giacometti, Eugenio Granell, Frida Kahlo, Frederick Kiesler, Willem De Kooning, René Magritte, André Masson, Joan Miro et Man Ray …

Vous allez découvrir dans ce courant pictural :

Pierre Alechinsky

Balthazar Klossowski (Balthus)

Jean Cocteau

Alberto Giacometti

André Masson

Constructivisme

Le constructivisme est un courant artistique né au début du xxe siècle en Russie. Il s'est développé en « parallèle » à un autre mouvement, le suprématisme. Le constructivisme se concentre sur la composition géométrique rigoureuse et est par conséquent non figuratif. Il associe des formes géométriques simples, de type cercles ou triangles, pour créer des structures squelettiques en trois dimensions. Le fondateur et membre le plus célèbre du constructivisme fut Vladimir Tatline (1885-1953). En firent également partie les frères Naum Gabo et Antoine Pevsner, Vladimir Choukhov, Alexandre Rodtchenko et Lazar Lissitzky.

Vous allez découvrir dans ce courant pictural :

Lazar Lissitzky

José Vela Zanetti

Louis Toffoli

Antoine Pevsner

Vladimir Tatline

Art Brut

L'expression «Art brut» a été inventée en 1972 par le critique d'art Roger Cardinal. Il s'agit d'un mouvement créé par des artistes autodidactes ou «naïfs», qui échappent à la tradition et n'ont eu que peu, voire aucun contact avec l'œuvre d'art traditionnelle. Souvent, le terme Art Brut est utilisé pour étiqueter les artistes souffrant de troubles mentaux, d'idées non conventionnelles, aux comportements enfantins, et ces artistes ne sont généralement découverts qu'après leur mort. L'étiquette se réfère uniquement à la nature des artistes, les œuvres d'art elles-mêmes sont extraordinairement variées en termes de genre et d'apparence. Malgré la marginalisation historique des artistes partisans de ce mouvement, l'Art brut est maintenant un courant reconnu. Une Outsider Art Fair se tient à New York chaque année depuis 1993 et publie régulièrement des revues consacrées à ce sujet. La collection d'œuvres d'Art brut et outsider d'Artsper, comprent des œuvres de Jean Debuffet lui-même, largement reconnu comme créateur du mouvement Art Brut.

Vous allez découvrir dans ce courant pictural :

Jean Dubuffet

Né le 31 juillet 1901 au Havre, Jean Dubuffet est un peintre français, également sculpteur et plasticien. Il est connu pour être le précurseur de l'Art brut, un mouvement artistique dont les œuvres sont réalisées par des créateurs autodidactes, des marginaux imperméables aux normes et aux valeurs collectives.

Fils de négociants en vins, et ayant débuté une carrière de commerçant, rien ne prédestine Dubuffet à la peinture. Pourtant en compagnie de Georges Limbour, il décide d'abandonner ses études pour se consacrer à l'art. Il rejoint dans un premier temps les Beaux-Arts en cours du soir en 1917. L'année suivante, toujours accompagné de Limbour, Dubuffet monte à Paris pour se consacrer à la peinture, tandis que son ami se consacre à la poésie.

Dans la capitale, Jean Dubuffet forge son talent en puisant son inspiration au gré des rencontres et de nombreux voyages, où il se fait une idée des lacunes de l'art en France. Cette attitude autodidacte et désinvolte fait qu'il s'autorise des pauses régulières dans son art, ne sachant quelle voie suivre, partagé entre le commerce et ses peintures. En 1942, il devient peintre "à plein temps". Encore inconnu, il réussit le tour de force d'être exposé à la galerie Drouin avec sa première oeuvre majeure, Les gardes du corps, ce qui lui vaut de nombreuses critiques, mais aussi de nouvelles perspectives : il est exposé à New York.

Dubuffet cultive le paradoxe entre ses dessins jugés peu fouillés, ses études d'art et ses nombreux voyages. Dans les années 1960, il étend son art à la sculpture et développe le mécénat avec sa fondation qui abrite une collection de près de mille œuvres réalisées par Dubuffet en personne et par les artistes qu'il soutient.

Jean Dubuffet décède à Paris le 12 mai 1985 à l'âge de 83 ans. Il est enterré à Tubersent (Pas-De-Calais).

Gaston Chaissac

Gaston Chaissac (1910-1964) est un fils de cordonnier, initié à la peinture par Otto Freundlich, en 1937. Encouragé dans cette voie, il invente très rapidement un alphabet pictural qu’il va faire évoluer tout au long de sa vie. Il s’inspire des recherches artistiques de ses contemporains tout en renouvelant en permanence son geste, des dessins-dentelle à l’encre de chine aux totems en matériaux de récupération. Ses aplats de couleurs cernés de noir et ses compositions mi-abstraites mi-figuratives rendent son œuvre facilement reconnaissable et stimulante.

Conjointement à la peinture, il développe une œuvre épistolaire : des milliers de lettres envoyées pendant plus de vingt ans, qui vont lui permettre de tisser des liens avec un grand nombre de ses contemporains : artistes, écrivains, journalistes, critiques d’art. Bien qu’autodidacte, il est loin d’être l’artiste « indemne de culture tel que le définit le concept d’Art Brut. Jean Dubuffet lui-même admettra que Gaston Chaissac était trop informé du champ artistique et littéraire pour être classé comme un artiste « brut ».

Aujourd’hui, son œuvre est un terreau stimulant pour les artistes contemporains et les enseignants qui puisent dans sa force inventive vivace et sa démarche d’explorateur, une inspiration perpetuelle.

Niki de Saint Phalle

La femme artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle est une artiste française née à Neuilly-sur-Seine en 1930 et décédée à San Diego en 2002, peintre autodidacte qui rejoint un temps le mouvement artistique du Nouveau Réalisme. L’artiste Niki de Saint Phalle se détache ensuite de toute école ou courant artistique.

Enfant de la Dépression, Catherine Marie Agnès Fal de Saint Phalle est née un an après le départ précipité de sa famille eds Etats Unis où, ruiné par le Krah boursier de 1929, son père dut renoncer à la banque new-yorkaise Saint Phalle & Co dont il était le propriétaire. Renommée Niki par sa mère à l'age de 4 ans, elle vit dans la Nièvre chez ses grands parents puis rejoint ses parents à Greenwich aux USA. L'année de ses 11 ans, elle est violée par son père. Traumatisée par cet acte dont elle ne guérira jamais vraiment, elle explicite avoir trouvé dans l'art une sorte de thérapie. Jeune femme pourtant issue d'une vieille lignée aristocratique française, elle a un tempérament de révoltée, refuse le puritanisme religieux et se dresse contre le maccarthysme.

Plasticienne, peintre, sculpteur et réalisatrice de films, elle débute sa carrière comme mannequin et comédienne. Elle commence à peindre en 1952 et réalise ses premiers assemblages en 1956. Elle se révèle au grand public en 1961 avec les « Tirs », installations durant lesquelles les spectateurs tirent sur des poches de couleurs qui éclatent en éclaboussant des assemblages de plâtre. Cette nouvelle manière de peindre la lance sur la scène artistique mondiale. À travers cette performance artistique, ces « Tirs » sont la représentation d’une violence matérialisée. Fortement perturbée par un père incestueux, les « Tirs » sont alors un moyen d’extérioriser ses démons intérieurs: elle tire ainsi sur son géniteur et sur la société afin de s’en libérer. Selon elle, « il existe dans le cœur humain un désir de tout détruire. Détruire c’est affirmer qu’on existe envers et contre tout. »

En 1953, Niki de Saint Phalle est hospitalisée pour dépression. La peinture l’aidant à affronter sa maladie, elle décide de devenir artiste peintre. Elle raconte : « J’ai commencé à peindre chez les fous… J’y ai découvert l’univers sombre de la folie et sa guérison, j’y ai appris à traduire en peinture mes sentiments, les peurs, la violence, l’espoir et la joie. » Niki de Saint Phalle est donc une artiste qui s’est instruite elle-même. Elle se rapproche en cela des artistes peintres de l’Art brut.

Elle sera en effet très proche de Jean Dubuffet, théoricien de l’Art brut. Au début des années 1960, la femme artiste Niki de Saint Phalle crée ses œuvres Tirs : assemblages de contenants remplis de peinture sur lesquels l’artiste tire à la carabine pour créer des projections sur une toile. Les œuvres Tirs rassemblent ainsi l’art pictural et la performance. Niki de Saint Phalle s’associe au groupe du Nouveau Réalisme qui rassemble les artistes Arman, Christo, Yves Klein, César, Mimmo Rotella, Jean Tinguely et Jacques de la Villeglé entre autres.

En 1966, elle crée avec Jean Tinguely, qui deviendra son mari en 1971, Hon, une femme monumentale de 28m de long sur 6m de haut et 9m de large, couchée sur le dos avec les jambes entrelacées au Moderna Museet de Stockholm. Les visiteurs pénètrent la sculpture par l’entrejambe pour y découvrir à l’intérieur plusieurs pièces réalisées par l’artiste. Sa collaboration avec son mari produira notamment la Fontaine Igor Stravinsky installée devant le Centre Pompidou à Paris et le Jardin des Tarots à Capalbio en Toscane qui réunit des sculptures monumentales inspirées par les figures du jeu de tarots; ces dernières étant habitables, elle y vivra avec sa famille pendant plusieurs années.

A l’occasion de l’Expo 2000, elle transforme l’intérieur d’une grotte du Grand Jardin de Herrenhäuser de Hanovre en une véritable œuvre d’art. Elle décède en 2002 des suites d’une maladie respiratoire liée aux vapeurs toxiques inhalées durant la préparation de ses œuvres.

Yves Klein

Yves Klein, né à Nice le 28 avril 1928, mort à Paris le 6 juin 1962, est un artiste français. En 1954, il se tourne définitivement vers l'art et entame son « Aventure monochrome ». Dans sa quête d’immatérialité et d’infini, Yves Klein adopte le bleu outremer comme véhicule On ne peut comprendre la démarche d'Yves Klein sans l’arrière-plan d’autodiscipline, de communication intuitive et de maîtrise du corps que sous-entend le Judo. Klein entretient un rapport très particulier avec le corps dans son activité artistique.

Le bleu n’est pas l’unique couleur présente dans les anthropométries, celles-ci pouvant être différentes comme dans l’une de ces premières anthropométries,ANT121, datée vers 1960, qui est dorée sur fond noir. Les monochromes dorés nommés Monogold sont essentiellement composés de feuilles d’or, qui représentent l’accès à l’immatériel, l’absolu et l’éternité. Klein peint également des monochromes roses appelés Monopink.

Il déclare, pour ses anthropométries créées en utilisant le feu, que « le feu est bleu, or et rose aussi. Ce sont les trois couleurs de base dans la peinture monochrome, et pour moi, c’est un principe d’explication universel, d’explication du monde ». Les trois couleurs de base bleu, or et rose de son travail s’articulent également mutuellement et parfaitement dans le feu. En effet, lorsqu’on regarde la couleur d’une flamme, on distingue bien ces trois couleurs.

Il réalise ainsi différents triptyques utilisant ces trois couleurs primaires et les réunira également dans des sculptures comme Ci-git l'Espace (MNAM, Paris) constituée d'une dalle funéraire recouverte de feuilles d'or, d'une couronne en éponge IKB et de roses. Enfin, son œuvre Ex-voto, réalisée pour le sanctuaire de Rita à Cascia, sera la conclusion de son travail, réunissant toutes ses idées en une seule et même œuvre composée de ses trois couleurs rose, bleu et or.

Paris Centre Pompidou

Anthropométrie de l'epoque bleue

Cette oeuvre présente "Empreintes des corps d'Yves Klein et Rotraut" en alternance.

« J’adorais qd il m’appelait car dans chaque tableau mon état d’âme du moment s’exprimait », disait Rotraut en 2018

Pop Art

Le pop art est un ensemble de phénomènes artistiques intimement liés à l'esprit d'une époque, l'essence d'un large mouvement culturel des années 1960. Il trouve son origine en Grande-Bretagne au milieu des années 1950, mais se répand rapidement à l'ensemble du monde occidentalisé dans le contexte de la société industrielle capitaliste. Celle-ci s'appuie sur les nouvelles technologies en plein essor dont les artistes pop vont s'emparer et qui touchent toute la sphère culturelle : le pop art se manifeste dans les pratiques et les comportements de toute une génération. Son apparition, dans les arts plastiques en Grande-Bretagne, se manifeste sous l'impulsion de Richard Hamilton et d'Eduardo Paolozzi. En France, avec des artistes tels que le sculpteur César. À la fin des années 1950, le pop art américain émerge avec des artistes tels qu'Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Claes Oldenburg, Robert Rauschenberg, Jasper Johns, David Hockney et James Rosenquist.

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Andy Warhol

Andy Warhol, de son vrai nom Andrew Warhola, est né le 6 août 1928 à Pittsburgh en Pennsylvanie, et est décédé le 22 février 1987 à New-York. Enfant d'immigrés slovaques d'origine ruthénienne modeste, dès son plus jeune âge, il a manifesté un intérêt spécial pour l’art. A 17 ans, il s’inscrit au Carnegie Institute of Technology, qu’il fréquente jusqu’en 1949. Il obtient un diplôme en Beaux-Arts qui lui ouvre la voie d'une carrière de dessinateur publicitaire récompensée par différents prix.

Il s’installe ensuite à New York où il débute sa carrière de graphiste publicitaire pour quelques unes des revues les plus prestigieuses. Son travail se retrouve dans les pages de « Vogue» , « Glamour » et « Harper’s Bazar». En 1952, il réussit à réaliser son rêve de présenter une exposition personnelle à New York, dans la prestigieuse galerie Hugo. Quatre ans plus tard, la Bodley Gallery,également dans la Big Apple, accueillera ses œuvres. Considéré comme le plus grand représentant du pop-art, l’artiste américain s’est distingué dans plusieurs domaines, de la photographie au scénario, du graphisme publicitaire à la production télévisuelle. Mais la sérigraphie est l’œuvre dans laquelle Andy Warhol trouve le meilleur moyen de transmettre ces nouveaux concepts de l’art populaire dans les années 60.

En fait, c’est grâce à la sérigraphie que les œuvres de Warhol ont fait leur entrée sur la scène artistique mondiale. L’art populaire a pour vocation d’immortaliser les symboles et objets appartenant à la communication de masse et à la publicité, ceux que l’on trouve dans tous les rayons des supermarchés, dans le but de faire de l’art un bien accessible pour tous, à consommer comme tout aliment ou boisson.

Marilyn Diptych

Diptyque Marilyn (en anglais : Marilyn Diptych) est une sérigraphie de l'artiste américain Andy Warhol, réalisée en 1962.

Ce diptyque est une sérigraphie à l'acrylique sur toile. Il contient 50 images de l'actrice et mannequin américaine Marilyn Monroe, toutes basées sur la même photographie publicitaire pour le film Niagara(1953).

Les 25 représentations sur la gauche du diptyque sont très colorées, tandis que les 25 représentations sur la droite sont en noir et blanc, et floues. Les 25 de gauche représentent la vie de Marilyn (couleurs vives), alors que celles de droite représentent la fin de sa vie, en noir et blanc, jusqu'à complètement s'effacer : sa mort.

Andy Warhol décide de peindre le Diptyque Marilyn quelques semaines après la mort de Monroe. Il trouvait en elle une fusion de deux thèmes constants: la mort et le culte de la célébrité. En recopiant la même image plusieurs fois, il évoque sa présence dans les médias.

Le tableau est conservé à la Tate Modern à Londres.

Queen Ntombi Twala of Swaziland

La reine Ntombi Twala du Swaziland d'Andy Warhol représente l'une des quatre reines incluses dans la série Reigning Queens de l'artiste . Cette série a débuté deux ans avant la mort de Warhol en 1985 et est l'un de ses plus gros portefeuilles. Il dépeint les images d'état des reines tout en ajoutant des myriades de couleurs à chaque impression.Notamment, ces portraits d'État apparaissent souvent sur des timbres et des devises, ce qui reflète l'obsession de Warhol pour la production de masse et la répétition.

Shot Marilyns

Andy Warhol a véritablement marqué son époque. Figure centrale du Pop Art, il a mis en exergue des icônes de l’époque contemporaine dans des œuvres aux couleurs ultra saturées.

Aujourd’hui nous allons parler d’une de ses œuvres : Shot Marilyns, produite en 1964. L’œuvre est composée de quatre toiles avec comme sujet Marilyn Monroe. En y voyant d’un peu plus prêt, on remarque une tâche blanche au milieu du front de Marilyn.

Autoportrait

Self-Portrait est une sérigraphie Pop Art, acrylique et lin créée par Andy Warhol en 1964. Elle est à l'Art Institute of Chicago aux États-Unis.

Campbell's Soup

Incontestablement, le “look and feel” des sixties, c’est le rouge et le blanc. C’est en 1962 que la silhouette d’une simple boîte de conserve accède au rang d’œuvres d’art ; Andy Warhol ne peint que ce qui lui tient à cœur et, cette plus qu’ordinaire boîte qu’il tient entre ses doigts, il veut en faire le poncif d’un mouvement artistique né en Grande-Bretagne. Autrement dit, le fer de lance du popular art. Cette année donc, Warhol réalise sa série Campbell’s soup cans ; une peinture sur toile constituée de 32 petits tableaux. 32 petits tableaux car, il existe exactement 32 variétés de soupes vendues par la Campbell Soup Compagny. Et, puisque le fait de voir sans cesse une chose efface tout son intérêt, Warhol élève le quotidien qu’elle incarne dans une œuvre concrète. Des peintures individuelles fabriquées au travers d’un procédé sérigraphique semi-mécanique. A chacune de ses toiles, il attribue la vraie saveur de la boîte originale, et ce grâce à une liste de produits fournis par la société.

Marilyn Monroe

En 1967, Warhol a créé une entreprise d'édition imprimée, Factory Additions, à travers laquelle il a publié une série de portfolios de sérigraphies sur ses sujets de prédilection. Marilyn Monroe a été la première. Il a utilisé la même publicité toujours de l'actrice qu'il avait précédemment utilisée pour des dizaines de peintures. Chaque image ici a été imprimée à partir de cinq écrans : un qui portait l'image photographique et quatre pour différentes zones de couleur, parfois imprimées hors registre. À propos des répétitions, Warhol a déclaré : « Plus vous regardez exactement la même chose, plus le sens s'en va, et mieux vous vous sentez et plus vous vous sentez vide. »

Banana

Dessinée par Andy Warhol, elle apparaît sur le premier album du groupe Velvet Underground and Nico en mars 1967. ... «La position oblique de la banane sur la pochette fait penser à la sexualité elle-même débridée du leader du Velvet, Lou Reed», précise ce site qui décrypte les pochettes de disques.

Mick Jagger

La carrière d'Andy Warhol a été définie par son obsession pour la célébrité et la représentation d'icônes dans la culture populaire. Il a toujours été attiré par la représentation de personnages aux yeux du public, de ses premières sérigraphies d'Elizabeth Taylor et de Marilyn Monroe à ses représentations ultérieures de Vladimir Lénine . L'une des séries d'estampes les plus reconnaissables de Warhol est celle de la rock star britannique et chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger. Ce portfolio de 10 sérigraphies réalisées en 1975 évoque le statut de célébrité du sujet et de l'artiste, tous deux à leur apogée à cette époque.

Warhol a rencontré Jagger en 1963 lors de la première tournée des Rolling Stones aux États-Unis, avant que le groupe n'atteigne son apogée de popularité internationale.

Autoportrait 1966

Self-Portrait 1 966 fait partie d'un certain nombre d'autoportraits basés sur la même photographie réalisée par Rudolph Burkhardt.

Dans ces autoportraits, Warhol a essayé de minimiser ses qualités humaines tout en conservant une forte ressemblance, et il est toujours très reconnaissable comme Warhol. Cette impression particulière est réalisée avec de l'encre noire imprimée sur du papier argenté, avec la moitié du visage de Warhol presque entièrement en noir. La pose qu'il tient, la main posée sur le menton, lui donne un air contemplatif, comme s'il essayait de deviner quelle serait sa prochaine œuvre.

Jackie Kennedy

Outre une autre série, qu’Andy Warhol consacra, en 1964, à Jacqueline Kennedy (1929-1994), sous le titre « Chelsea 4 Series: 4 Portraits of Jackie Kennedy », il créa , en 1967, un tableau, sur fond noir, présentant, en anglais, ses propres mots, dont voici la traduction : « Si vous voulez tout savoir sur Andy Warhol, vous n’avez qu’à regarder la surface de mes peintures, de mes films, de moi. Me voilà. Il n’y a rien dessous. »

Liz Taylor

Pour Ten lizes, le peintre a fabriqué un cadre d'environ 1m de côté, il a choisi comme support une longue toile horizontale en coton et lin. Il la couverte d'un pigment blanc argenté (surement à l'aide d'une bombe de peinture pour carrosserie de voiture). Puis, il a appliqué 10 fois son cadre de sérigraphie sur cette surface. Il a joué avec les hasards de la technique : l'écran de sérigraphie et la raclette qu'utilisent l'artiste provoquent des bavures, des superpositions décalées, des excès de peinture ou au contraire des transparences. Le cadre de cette sérigraphie resservira ultérieurement pour une série de portraits d'Elizabeth Taylor cette fois en couleurs.

Flowers 1970

C'est l'ensemble complet de dix sérigraphies en couleurs, sur papier vélin

Beckenbauer

Le chancelier allemand Gerhard Schroeder et Franz Beckenbauer, président du comité d'organisation de la coupe du monde de football 2006, regardèrent ce tableau montrant Beckenbauer par le peintre américain Andy Warhol lors de l'ouverture de l'exposition "Rundlederwelten" (le monde du football environnant) à Berlin le 19 octobre 2005. L'exposition comprennait des œuvres de 74 artistes de 20 pays.

Roy Lichtenstein

Roy Lichtenstein, né le 27 octobre 1923 à Manhattan, où il est mort le 29 septembre 1997, est un des artistes les plus importants du mouvement pop art américain. Ses œuvres s'inspirent fortement de la publicité et de l'imagerie populaire de son époque, ainsi que des bandes dessinées

En 1961, Lichtenstein a commencé ses premières peintures Pop art en utilisant des images de dessins animés et des techniques dérivées de l'imprimerie commerciale. Cette phase se poursuivra jusqu'en 1965 où il aura recours à des images de publicité suggérant des scènes de consommation et familiales.

La même année, il a produit six autres oeuvres avec des personnages d'emballage de gomme à mâcher ou de dessins animés.

En 1961, Leo Castelli a commencé à présenter des travaux de Lichtenstein à sa galerie de New York et il a eu son premier « one man show » à la galerie, en 1962.

L’ensemble de la collection a été acheté par des collectionneurs influents de l'époque, avant que le spectacle ait même ouvert.

De nos jours, les experts estiment qu’il existe plus de 4500 œuvres de Roy Lichtensteinen circulation à travers le monde.

New York Museum of Modern Art

Bauhaus escalier

Les escaliers au Bauhaus (1932) par Oskar Schlemmer a inspiré cette oeuvre à Roy Lichtenstein.

Girl with ball

Girl with Ball est une peinture de 1961 de Roy Lichtenstein. Il s'agit d'une huile sur toile Pop art qui fait maintenant partie de la collection du Museum of Modern Art, après avoir appartenu pendant plusieurs décennies à Philip Johnson. Lichtenstein a pris l'image de Girl with Ball directement d'une publicité pour un hôtel dans les montagnes Pocono en Pennsylvanie. Mais en la piratant, il transforme l'image photographique, en utilisant une version peintre des techniques du dessinateur de bande dessinée. Les simplifications qui en résultent intensifient l'artifice du tableau, concentrant sa soigneuse évocation du plaisir au soleil. La bouche ronde de la fille ressemble plus à une poupée qu'à une femme; tout sex-appeal qu'elle avait est devenu aussi plastique que son ballon de plage.

Drowning Girl

Dans cette oeuvre "huile et peinture polymère synthétique sur toile (172 x 170)", datée de 1963 (exposée au Musée d’Art Modern à New York), Lichtenstein utilise l'héroïne d'une bande dessinée "Run for Love ! " publié par DC Comics en 1962. L’illustration originale, (le petit ami de la fille apparaissait à l’arrière plan, accroché à la coque d’un bateau) une case de bande dessinée, est fortement agrandie, puisque la tête de la jeune fille mesure dans le tableau approximativement un mètre. Elle se noie dans une vague, dont le graphisme fait référence à La Grande Vague (1833), une gravure sur bois du Japonais Katsushika Hokusaï , allusion qui renforce le caractère décoratif au profit d'un effet visuel.

Cependant, l'ironie n'est pas absoute, puisque cette jeune femme semble se noyer dans le flot de ses propres larmes. Le phylactère révèle la mesure de son orgueil: elle préfère mourir que d'appeler à l'aide "Brad", le joli coeur. Remarquons que l'élégante vague qui se brise au-dessus de sa tête ne semble guère menaçante, si bien que le cri désespéré de l'héroïne a des accents mélodramatiques! Techniquement, le dessin de la jeune femme n'arbore aucun trait individuel. Elle nous apparaît très lisse, car l'imitation des points de trame colorie le tout presque uniformément et nous rappelle, in fine, que le modèle original est imprimé.

"J'avais le sentiment, explique l'artiste, qu'en peignant une image tirée d'une bande dessinée, je peignais le portrait de quelqu'un. Cette jeune femme en tant qu'élément d'oeuvre d'art, n'est pas la même chose que cette héroïne d'un récit de bande dessinée. L'image est peut-être ressemblante mais son sens ne saurait être le même. Cela est lié au fait de placer cette image à l'intérieur d'une architecture formelle qui possède force et unité". Unité qui tient à la fois dans le dessin linéaire et dans l'utilisation parcimonieuse des couleurs. Notez que les cheveux de la jeune fille sont bleus -donc peu réalistes- mais l'on comprend qu'il faut se référer à des cheveux noirs. Remarquez encore que la main, parfaitement manucurée, est vide de toute tension, elle est réduite à un signe élégant totalement éloigné du drame original.

Qu'une jeune fille se noie, ou qu'un canon tonne, l'émotion de l'anecdote est aseptisée par un style froid, par des couleurs primitives et par l'absence de toute profondeur. Les objets eux-mêmes sont soumis à cette épuration : Câble électrique, Chaussette, Balle de Golf, ou Pelote de Fil relèvent du signe, voire du pictogramme. "Je suis intéressé par le fait que les visages en bande dessinée et assimilée soient si irréalistes et pourtant nous les considérons comme réalistes. Si vous parcourez le magazine, la fille est jolie sur l’image. Mais quand vous regardez attentivement ce qui la constitue, des traits noirs et des lèvres rouges, il n’y a rien de réaliste dans celle-ci. Cela m’intéressait de montrer de quelle manière une jolie fille dans un comics, ou un héros, peu importe, était façonnée par une sorte d’idéalisme conforme à ce que les gens devrait ressembler, le tout soumis aux contraintes et économies du processus d’impression."

Richard Hamilton

Richard Hamilton, né le 24 février 1922 à Pimlico et mort le 13 septembre 2011 à Londres, est un artiste peintre et graphiste britannique, à l'origine du Pop art en Angleterre.

Né le 24 février 1922 à Londres, Hamilton travaille en tant qu’apprenti à une usine de composants électroniques quand il commence à prendre des cours du soir à la Saint Martin’s School of Art. En 1956, il achève son premier grand collage intitulé Just what is it that makes today’s homes so different, so appealing?, une image dans l’histoire de la Pop qui décrit une variété d’éphémères culturels réunis dans un collage très inventif. Hamilton entretient une longue relation avec les médias populaires grâce à la couverture de The White Album (1968) des Beatles qui reste à ce jour son œuvre la plus célèbre et la plus populaire. Il meurt le 13 septembre 2011 à Oxfordshire en Angleterre et en mai 2014 une grande rétrospective est organisée à la Tate Modern en son honneur. Ses œuvres sont exposées au Met et au MoMA de New York.

Tubingen Kusnthalle

Just What Is It That Makes Today's Homes So Different, So Appealing?

Cette œuvre, qui représente un salon américain, fait référence à la culture populaire industrielle et nous invite à poser un regard critique sur la société de consommation à travers le décor, les objets et les personnages mis en scène.

C'est un collage de l'artiste britannique Richard Hamilton, créé en 1956, principalement constitué d'images provenant de magazines américains collectées par l'artiste John McHale pendant un séjour aux États-Unis.

Le fond principal est l'image d'un salon contemporain prise dans une publicité de Ladies Home Journal, édition de juin 1955, pour Armstrong Floors, qui y décrit « la mode moderne en matière de sols ». Le titre de l'œuvre provient également de cette publicité, qui déclare : « Just what is it that makes today's homes so different, so appealing? Open planning of course - and a bold use of color. » (« Qu'est-ce qui rend exactement les maisons d'aujourd'hui si différentes, si séduisantes ? Un aménagement ouvert, bien sûr — et un usage audacieux de la couleur. »)

Collection privée

Study For a Fashion Plate

Étude pour une assiette de mode en 1969 est un collage, émail et paillettes

David Hockney

David Hockney est l'un des peintres les plus importants du XXe siècle. Né à Bradford en 1937, Hockney était l'un des grands artistes impliqués dans le mouvement pop art dans les années 1960. Le pop art était un style d'art brillant, plein de couleurs. Il a été réalisé par de nombreux jeunes artistes qui pensaient que l'art qu'ils voyaient dans les galeries était un peu ennuyeux.

Hockney vit à Londres, mais possède deux autres maisons en Californie. Vous pouvez donc imaginer qu'une grande partie de son travail varie, car la Californie et le Royaume-Uni sont des endroits très différents. La Californie est généralement toujours ensoleillée, alors que, comme en Angleterre, le temps change tout le temps. Ainsi, lorsqu'il peint en Angleterre, Hockney aime peindre les saisons. DansGoing Up Garrowby Hill , Hockney a peint une toile du paysage du Yorkshire, où il a grandi. Il y a beaucoup de couleurs différentes.

Lorsqu'il est en Californie, ses peintures sont colorées et audacieuses. Dans A Bigger Splash , Hockney peint une piscine. On dirait que quelqu'un vient de sauter à l'eau.Le bleu est si brillant que vous voulez monter sur le plongeoir et sauter dedans aussi.

Une grande partie du travail de Hockney consiste à peindre des gens qu'il aime.Il s'agit généralement de paires de personnes. Mes parents est une peinture de sa mère et de son père et est probablement l'une de ses plus célèbres. Sa mère est assise debout et attentive, tandis que son père est absorbé dans son papier et semble un peu au bord de son siège. C'est comme si Hockney avait capturé ce qu'il ressentait pour ses parents dans une peinture qui durera pour toujours.

Hockney peint toujours et essaie de nombreuses nouvelles expériences avec l'art.Certains de ses travaux les plus récents incluent la peinture sur iPad. Ce qui est bien avec les iPad, c'est qu'une fois le travail terminé, vous pouvez revenir en arrière et voir comment la peinture a été créée. C'est comme remonter le temps. N'est-ce pas incroyable ?

Collection privée

Une plus grosse éclaboussure

Une plus grosse éclaboussure est un grand pop Art peinture d'artiste britannique David Hockney. Mesurant 242,5 centimètres (95,5 pouces) par 243,9 centimètres (96,0 pouces), il représente un piscine à côté d'une maison moderne, perturbée par une grande éclaboussure d'eau créée par un personnage invisible qui vient apparemment de sauter d'un plongeoir. Il a été peint en Californie entre avril et juin 1967, alors que Hockney enseignait à la Université de Californie, Berkeley.

Une plus grosse éclaboussure montre une journée typiquement californienne - chaude et ensoleillée, avec un ciel bleu sans nuages. En arrière-plan, deux palmiers surplombent une grande maison de plain-pied, avec un toit plat et une grande portes coulissantes en verre, devant lequel un vide chaise de réalisateur avec de fines jambes croisées se dresse sur un large rose patio. Une ombre sous la chaise suggère que le soleil est haut dans le ciel, vers midi. Au premier plan, un plongeoir jaune s'éloigne du coin inférieur droit, dirigeant le regard du spectateur vers le centre d'une grande piscine, où des fontaines d'eau dans les airs, capturant le moment juste après que quelqu'un a plongé. Le plongeur n'est pas visible , probablement encore sous l'eau. La chaise se trouve plus en arrière le long de la même ligne diagonale. Un épaississement de la ligne blanche au sommet du toit plat du bâtiment souligne l'endroit où le plongeur est entré dans l'eau.

La composition de Hockney est basée sur une photographie d'une piscine dans un livre et un dessin antérieur par Hockney de bâtiments californiens. Il a été créé avec un soin méticuleux, simplifié, mais agrandissant ses peintures antérieures intitulées Un peu d'éclaboussure (1966) et Le Splash (1966) (les deux sont détenus dans des collections privées; ce dernier a été vendu pour 2,6 millions de livres sterling en 2006 et pour 23,1 millions de livres sterling en 2020, les deux fois aux enchères à Sotheby's à Londres). La toile - presque un carré parfait - est dominée par les fortes lignes verticales et horizontales des arbres, du bâtiment et du bord de la piscine; il est divisé également entre le ciel, le bâtiment et le patio dans la moitié supérieure, et la piscine et le plongeoir dans la moitié inférieure. La composition rectiligne est rompue par la poussée oblique du plongeoir. Le calme de la composition d'ensemble contraste avec la violente explosion d'eau provoquée par le plongeur. Hockney a exprimé son plaisir de prendre deux semaines pour peindre un moment qui a duré deux secondes.

Dans une interview de mars 2009 pour la Tate, à la question "Qui a sauté dans la piscine?" Hockney répond: "Je ne sais pas en fait. Cela a été fait à partir d'une photographie d'une éclaboussure. Ce que je n'ai pas pris, mais c'est ce qu'il commente. L'immobilité d'une image. La plupart de la peinture a été passé sur le splash et le splash dure deux secondes et le bâtiment est permanent là-bas. C'est de cela qu'il s'agit en fait.

Los Angeles Musée J.Paul Getty

Pearblossom

Pearblossom Highway est une œuvre d'art créée par l'artiste britannique David Hockney.

Il représente une vue d'une autoroute américaine.

Il s'agit d'un collage compilé à partir de plus de 700 photographies distinctes.

L'artiste lui-même décrit son travail comme un dessin par opposition à une pièce photographique. Il a déclaré que c'est parce qu'il s'agit d'une composition en couches représentant de nombreux points de vue différents par opposition à une seule photographie plate.

Hockney a critiqué certains aspects de la photographie malgré l'utilisation de ce médium pour produire nombre de ses œuvres. Il a remarqué que les photographies prises à la fin des années 1960 étaient un peu déformées. Cela lui a donné l'idée de créer des « menuisiers », c'est-à-dire des collages photographiques.

Hockney a créé Pearblossom Highway pendant plusieurs jours en Californie. Il a pris de nombreuses photographies d'une vue sur la célèbre route 138, Antelope Valley.

Pearblossom Highway condense une série de mises en question du cône de la perspective linéaire codifiée àla Renaissance. ... Et cet effet ne manquerait pas de se produire dans Pearblossom Higbway, Si Hockney n'avait pris soin d'arrêter le visiteur trop empressé de son tableau.

Claes Oldenburg

Claes Oldenburg, né le 28 janvier 1929 à Stockholm, est un sculpteur vivant et travaillant à New York, où il a grandi. Il est connu notamment pour ses installations monumentales, répliques d'objets du quotidien. Selon Oldenburg, l'objet de son art est de créer un sens sans une implication fixe.

Ses gigantesques sculptures d’objets domestiques incitent les passants à réfléchir aux évocations visuelles et historiques de leur environnement. Depuis 1976, il collabore avec l’historienne d’art Coosje van Bruggen, son épouse. Il réalise avec elle des œuvres monumentales publiques aux États-Unis et en Europe, qui vont marquer les esprits. Leur première sculpture publique commune en 1981, nommée Flashlight, est la reproduction agrandie d'une torche électrique noire de onze mètres sur le campus de l'université de Las Vegas.

Durant les années 1950 et au début des années 1960, Oldenburg crée des " happenings " et des installations qui reflètent son environnement urbain, notamment les intérieurs domestiques modernes (Ensemble de chambre à coucher, 1963). Dans ses sculptures des années 1960, Oldenburg représente les produits de consommation typiques de la vie urbaine américaine et reproduit des objets durs (téléphones) dans des matériaux mous ou de petits objets à très grande échelle. À compter du milieu des années 1960, il conçoit des monuments qui reproduisent des articles du même genre à une échelle gigantesque dans des cadres publics. Certaines de ses œuvres demeurent à l’état de dessins ou d’estampes (Projet de monument pour la survie de l’université du Salvador : Le crayon foudroyé qui écrit toujours, 1983). Toutefois, depuis 1969, plusieurs de ses œuvres ont été réalisées.

Toronto Art Gallery of Ontario

Floor Burger

En 1962, il réalise Floor Burger, une sculpture en toile, remplie de mousse de caoutchouc et de boîtes en carton. Elle représente un hamburger géant où l’on distingue parfaitement le pain, le steak et le cornichon. Il travaille beaucoup autour de la nourriture et réalise des gâteaux, des frites, des canettes de soda, éléments phares de la société de consommation américaine des années 50.

Minneapolis Jardin de sculptures

Spoonbridge and Cherry

Avec l’aspect gigantesque de ses réalisations, l’idée d’une consommation de masse, excessive apparaît très clairement. Il joue sur le côté amusant de ses reproductions pour illustrer la vie américaine d’après-guerre. On retrouve aujourd’hui encore dans de nombreuses villes des sculptures monumentales, aux couleurs vives, représentant cette idée de grandeur, à la fois drôle et alléchante !