Bellini

Giovanni Bellini

Giovanni Bellini dit Giambellino (1425/1433-1513) est le peintre qui représente le mieux la transition entre la Première Renaissance et la Haute Renaissance italienne. Il quittera peu à peu la puissante rudesse de Mantegna, pour une lumière plus rayonnante, des couleurs plus douces, des contours moins appuyés.

La date de naissance de Giovanni Bellini n'est pas connue. Selon les sources, elle est située entre 1425 et 1433. Son père Jocopo Bellini (1400-1470) est un peintre de Padoue qui a eu des contacts avec Florence où se situe l'épicentre de la Première Renaissance. Si Jacopo reste largement un peintre du courant Gothique, malgré des recherches en dessin orientées vers les innovations de Masaccio, ses deux fils seront des personnalités marquantes de la Renaissance italienne. Car Giovanni a un frère, Gentile (1429-1507), peintre également, mais plus influencé par la peinture paternelle, et dont le travail de grande qualité présente une moindre originalité. Pour compléter le cercle de famille, un autre grand personnage de la peinture du 15e siècle doit être cité : Andrea Mantegna qui épouse en 1453 Nicolosia, la sœur de Giovanni et Gentile. La puissante influence de Mantegna est très apparente dans la peinture des deux frères Bellini.

Giovanni est en fait le demi-frère de Gentile et le fils naturel de Jacopo, ce qui peut expliquer le doute concernant sa date de naissance. Son père possédant un atelier à Padoue, il y apprend tout naturellement le métier de peintre. Vers l'âge de vingt ans, il peint de petits tableaux à caractère religieux (Vierge, Christ), préfiguration d'un thème qu'il reproduira souvent : La Vierge à l'Enfant. Giovanni réalise sa première grande œuvre entre 1464 et 1468 : le polyptyque de Saint Vincent Ferrier (Vicenzo Ferreri) dans la basilique San Zanipolo (Saint-Jean et Paul) de Venise. Il peindra par la suite, et jusqu'au début du 16esiècle, de nombreux retables : église San Francesco de Pesaro (1471-1474), église San Giobbe de Venise (1487 environ), chapelle Santa Maria dei Frari de Pesaro (1488), retable Barbarigo (1488), retable de l'église San Zaccaria de Venise (1505). 

Les informations concernant la vie de Giovanni Bellini ne sont pas nombreuses. Giovanni est marié à Ginevra Bocheta qui lui donne au moins un fils, Alvise. Il travaille essentiellement à Venise, où il a un atelier, et voyage peu. Il s'est certainement rendu jusqu'à Pesaro, dans l'Italie centrale, mais cette localité n'est située qu'à 170 km de Venise. Il est probable que sur le chemin de Pesaro il s'est arrêté à Rimini et Ferrare pour rencontrer Piero della Francesca qui travaillait dans ces villes. Il subit son influence, tout en se libérant progressivement de celle de Mantegna, et accorde plus d'importance à la lumière.

Les œuvres de la fin du 15e siècle et du début du 16e permettront à Bellini d'être reconnu comme le chef de file de la peinture vénitienne de l'époque. Son atelier accueille des élèves qui auront un destin prestigieux comme Titien et Giorgione.

Une lettre mentionne sa mort à Venise à la date du 29 novembre 1516. 

Giovanni Bellini est le peintre qui représente le mieux la transition entre la Première Renaissance et la Haute Renaissance italienne. Formé par son père Jocopo, dont la peinture conserve l'empreinte du Gothique, mais dont les dessins cherchent à le dépasser, il subira fortement ensuite l'emprise stylistique d'Andrea Mantegna. Il quittera peu à peu la puissante rudesse de Mantegna, pour une lumière plus rayonnante, des couleurs plus douces, des contours moins appuyés. C'est dans les œuvres tardives qu'il faut chercher la quintessence de sa manière qui est aussi une préfiguration du grand style de la Haute Renaissance.

Bellini parvient à parcourir au cours de ses soixante années de travail toute la distance qui sépare le 14e siècle du 16e. Nul besoin de dire, il suffit de regarder et de comparer, par exemple les premières scènes religieuses et les dernières, soixante cinq ans plus tard, ou encore des représentations de la Vierge distantes de cinquante ans 

Paris Musée du Louvre

Le Christ bénissant 

Le Christ bénissant (en italien : Cristo benedicente) est une peinture religieuse de Giovanni Bellini. Le tableau est actuellement exposé au musée du Louvre. On retrouve le tableau au couvent Santo Stefano de Venise, peut-être à la suite d'un don de son auteur. Le prince Orlov puis le marchand d'art François Kleinberger en furent les propriétaires avant que, à la suite d'un legs, le musée du Louvre s'en porte acquéreur en 1912.

Le Christ bénissant est une figure de l'iconographie christique traditionnelle : Jésus, de face, en pied ou en buste, lève la main droite avec deux doigts levés, en signe de bénédiction à destination des protagonistes présents ou plus généralement au monde. Le Christ est représenté en buste, orienté légèrement vers la gauche du tableau, la tête penchée ; il est vêtu d'une chasuble blanche à festons dorés ; ses stigmates sont visibles au creux de ses mains, dont la droite est levée, deux doigts dressés en signe de bénédiction. Un autre de ses stigmates est visible, celui de sa plaie au flanc droit, à travers une ouverture de son vêtement ; la couronne d'épines lui ceint le front et des rayons partent de sa tête sur le haut et les côtés mais sans forme d'auréole. De sa main gauche, le Christ porte un livre avec son fermoir (anachronisme).

Un paysage occupe le fond de la composition, laissant voir à droite et à gauche des collines et, seulement à gauche, des bâtiments (tours, clochers). Un chemin sinueux porte deux personnages, un rouge et un blanc vers les édifices. Le haut du ciel porte des nuages, allant du clair au bleu foncé.

Un autre des tableaux du maître, du même thème du Christ bénissant, est conservé au musée d'art Kimbell (Texas) avec une autre facture artistique. 

Vierge d'humilité adorée par un prince d'Este

La Vierge d'humilité adorée par un prince de la Maison d'Este est un tableau de Iacopo Bellini, peint vers 1440. 

Le donateur agenouillé au pied de cette Vierge d'humilité assise à même le sol a longtemps été identifié avec Leonello d'Este, marquis de Ferrare de 1441 à 1450, dont Iacopo Bellini a peint le portrait en 1441 qui est aujourd'hui perdu, mais, selon une proposition récente, il pourrait s'agir, pour des raisons physionomiques, d'un de ses frères, Ugo ou Meliaduse.

Sur l'auréole de la Vierge, les mots suivants apparaissent deux fois : Ave Mater regina mundi (Salut à toi, Mère, reine du monde). Le traitement minutieux du paysage, plongé dans la pénombre, la facture raffinée et en particulier l'utilisation de minuscules touches d'or pour souligner les accents lumineux, ne sont pas sans évoquer l'art de Gentile da Fabriano, auprès de qui Iacopo semble s'être formé à Venise.

Venise Gallerie dell' Accademia 

La Vierge aux Arbrisseaux

La Vierge aux abrisseaux (en italien : Madonna degli Alberetti) est une peinture à l'huile sur panneau réalisée par Giovanni Bellini, artiste italien de la Renaissance, en 1487. Elle se trouve aux Gallerie dell'Accademia de Venise. 

L'arrière-plan derrière la Vierge et l'Enfant comprend une tenture de tapisserie, élément typique de Conversation sacrée, et qui apparaît aussi dans la Madone Alzano du même Bellini. Sur les côtés on trouve deux portions de paysage avec deux arbres élancés, d'où le nom traditionnel de l'œuvre.

Dans la partie inférieure, au premier plan, comme d'habitude dans les œuvres de Bellini, sa signature en cartellino est visible sur le parapet de marbre vert.

Pietà Martinengo 

Le Martinengo Pietà est une peinture à l'huile sur panneau de c.  1505 de Giovanni Bellini , signé sur le rocher à gauche de la Vierge. Il faisait auparavant partie des collections de la famille Martinengo et de Donà delle Rose et se trouve aujourd'hui à la Gallerie dell'Accademia de Venise .

L'une des dernières œuvres de Bellini, elle le montre encore s'adaptant aux innovations de Titien et Giorgione et incorporant des éléments du Vesperbild , la variante allemande de la pietà . Albrecht Dürer était à Venise à cette époque et les mains déformées et les drapés bien définis rappellent son œuvre. Ce fut la dernière pietà peinte par Bellini, à peu près en même temps que le retable de San Zaccaria .

Une pelouse entoure les personnages, suggérant le symbole marial du hortus conclusus . Derrière se trouve un désert avec un figuier symbolique , ainsi que des bâtiments basés sur les structures de Vicence (le duomo , la Torre, la Basilique Palladienne ), Ravenne (le clocher de Saint-Apollinaire ) et Cividale (son Ponte del Diavolo , un pont sur le Natisone ). 

Sainte Conversation Giovanelli 

La Vierge à l'Enfant entourée de saint Jean-Baptiste et d'une sainte, ou encore Sainte Conversation Giovanelli, est un tableau du peintre italien Giovanni Bellini réalisé vers 1500. Cette tempera et huile sur bois est une Madone se tenant devant un vaste paysage entre Jean le Baptiste et une sainte qui pourrait être Barbe d'Héliopolis ou Marie Madeleine. Elle est conservée aux Galeries de l'Académie, à Venise. 

La Vierge à l'Enfant entre les saintes Catherine et Marie Madeleine 

Vierge à l'Enfant entre sainte Catherine et sainte Madeleine (en italien, Madonna con Bambino tra santa Caterina d'Alessandria e santa Maria Maddalena) est un tableau du peintre italien Giovanni Bellini réalisé vers 1490. Cette tempera et huile sur bois est une Madone se tenant sur un fond sombre entre Catherine d'Alexandrie à gauche et Marie Madeleine à droite. Cette conversation sacrée est conservée aux Galeries de l'Académie, à Venise, à la suite du legs de Maria Felicita Bertrand, veuve du comte Bernardino Renier, vers 1850. 

Madone trônant adorant l'Enfant dormant 

La Madone trônant adorant l'enfant endormi, également connue sous le nom de Madonna della Milizia da Mar, est un tableau du peintre vénitien Giovanni Bellini créé vers 1473-1475 et conservé dans la Gallerie dell'Accademia de Venise . 

Le sujet du tableau est la Vierge Marie assise sur le trône adorant l' enfant Jésus endormi . Au-dessus de sa tête, elle a une auréole et ses cheveux sont recouverts d'un voile blanc ; le vêtement comporte une robe rouge avec une cape sombre qui tombe jusqu'à la base. Les mains sont jointes en prière, l'enfant sur les genoux dort. Le fond est caractérisé par le ciel avec des nuages. 

Vierge aux chérubins rouges

La Vierge aux chérubins rouges est une peinture à l'huile sur panneau de Giovanni Bellini, artiste italien de la Renaissance, exécuté autour de 1485. Elle est conservée aux galeries de l'Académie à Venise. 

Des éléments stylistiques comme l'Enfant sur l'un des genoux de la Vierge, et l'échange de leurs regards, suggèrent que l'œuvre s'est basée sur la Vierge Alzano du même Bellini, également conservée dans le musée. Ici, la Vierge et l'Enfant sont dépeints en avant-plan, au-dessus d'un paysage typique avec des tours, des châteaux et une petite île avec un bateau.

Le ciel lumineux dispose d'une série de chérubins rouges, qui donnent son nom à l'œuvre. Le parapet dans la partie inférieure est également typique chez Bellini, bien que cette fois il n'ait pas ajouté de cartellino.

La Vierge et l'enfant bénissant Madonna Contarini 

La Madone Contarini ou Vierge Contarini (en italien : Madonna Contarini) est une peinture à l'huile sur panneau de bois réalisée par le maître italien de la Renaissance Giovanni Bellini, vers 1475-1480. Représentant une Vierge à l'Enfant, elle est conservée aux Galeries de l'Académie à Venise. 

Le tableau montre la Vierge en buste tenant Jésus se tenant debout sur le dessus d'un parapet représenté au premier plan. Un cartellino avec la signature de l'artiste, IOANNES BELLINVS est peint dessus. L'Enfant bénissant présente des caractéristiques similaires à celles du Retable de Saint-Job, datant de la même décennie ou de quelques années plus tard. Son apparence fixe et iconique rappelle la peinture byzantine, qui fut l'une des racines de l'école de peinture vénitienne.

L'arrière-plan est formé par un paysage doux, avec des collines et une ville avec ses tours.

Venise Musée Correr

La Transfiguration du Christ 

La Transfiguration du Christ était commémorée depuis longtemps, mais elle est promue fête universelle de l'Église en 1456-1457 à l'occasion de la victoire chrétienne du siège de Belgrade. Le tableau pourrait avoir été réalisé à cette occasion mais son style semble indiquer une date un peu plus ancienne au cours des années 1450. Il s'agit du plus ancien retable conservé de la main de Giovanni Bellini. Il a perdu sa partie supérieure et pourrait avoir constitué la partie centrale d'un triptyque ou d'un polyptyque aujourd'hui disparu. Cette date est parfois reculée aux années 1460-1470 par certains historiens de l'art. Il pourrait provenir de l'église San Giobbe à Venise. 

Le Christ apparait en compagnie de Moïse et d’Élie aux apôtres Pierre, Jacques et Jean. Un cartellino sur fond blanc contient l'inscription : « Miseremini Mei Saltem Vos Amici Mei » (« Ayez pitié de moi mes amis », Job 19:21). Cette citation de Job semble indiquer qu'un des panneaux latéraux du retable comportait une représentation du prophète qui était honoré comme un saint à Venise. La position des apôtres et leur attitude aveuglée les distinguent clairement des trois figures célestes qui les surplombent. Ces dernières sont debout sur un rocher représentant le Mont Thabor, lieu traditionnel de cette scène. Elles sont surplombées par des nuages formant un cercle symbolisant la présence de Dieu. Seul le fragment d'un séraphin est encore visible. Le style de la peinture rappelle fortement celui d'Andrea Mantegna à la même époque. 

Une autre Transfiguration a été peinte par Bellini vers 1478-1480, aujourd'hui conservée au musée Capodimonte de Naples. 

Madone Frizzoni  

La Madone Frizzoni ou Vierge Frizzoni est une peinture de Giovanni Bellini, datant des années 1460-1464. 

La Madone Frizzoni faisait partie de la collection Frizzoni de Bergame. Le tableau est entré au musée Correr à Venise, en 1891, année où il a été identifié comme une œuvre de Bellini. Peinture a tempera sur panneau, elle a été transférée sur toile avant son entrée au Musée Correr. 

Venise Basilica Santa Maria Gloriosa dei Frari

La Vierge à l'Enfant du Triptyque Frari 

C'est du peintre vénitien Bellini. Il s'agit de La Vierge à l'Enfant du Triptyque Frari dans la sacristie de l'église de Santa Maria Gloriosa dei Frari. 

Le Triptyque Frari ou Triptyque de Pesaro est une huile sur panneau triptyque de 1488 réalisée par Giovanni Bellini . Il est signé et daté de 1488 au centre du trône de la Vierge Marie, même si sa réalisation a pu prendre plusieurs années, ce qui signifie qu'il a commencé en 1485.  Au se trouve une étiquette datant plus précisément de son achèvement, au 15 février. 1488.  Il se trouve dans la basilique de Santa Maria Gloriosa dei Frari à Venise. 

Sa scène centrale est la Vierge à l'Enfant trônant avec deux anges musiciens, flanquée à gauche de saint Nicolas de Bari et de saint Pierre et à droite de saint Marc (patron de Venise) et saint Benoît . La division de l'œuvre en compartiments est plutôt démodée et a peut-être été explicitement exigée par le commanditaire, mais Bellini l'utilise à son avantage en intégrant l'architecture peinte au cadre qu'il a lui-même conçu. Cela développe l'illusionnisme de son retable de San Giobbe , plaçant à nouveau la Vierge dans un manteau d'un bleu profond sur un haut trône de marbre, utilisant une lumière dorée et une abside de style byzanto-vénitien. Sur les côtés, de fines bandes de paysage suggèrent un vaste espace derrière l'œuvre, tandis que l'abside en trompe-l'œil derrière la Vierge porte une inscription indiquant IANUA CERTA POLI DUC MENTEM DIRIGE VITAM : QUAE PERAGAM COMMISSA TUAE SINT OMNIA CURAE (« Certaines portes de ciel, guide [mon] esprit, dirige [ma] vie : que tout ce que je fais te soit confié »). 

Venise Basilique Santi Giovanni e Paolo  

Polyptyque de saint Vincent Ferrier  

Le Polyptyque de saint Vincent Ferrier (en italien, Pala ou Polittico di San Vincenzo Ferrer) est une œuvre polyptyque peinte à tempera sur bois attribuée à Giovanni Bellini, datable de 1464-1470 et exposée dans la basilique San Zanipolo à Venise. 

Le polyptyque a été probablement réalisé en 1464 pour l'autel de la basilique dédié à saint Vincent Ferrier. Le saint avait été canonisé en 1458 et l'ordre s'était lancé dans une action de propagande afin d'affirmer son culte. Le retable fait partie de cette campagne de promotion.

L'autel avait été achevé 1464, selon un document cité par Fogolari en 1932. L'attribution du polyptyque à Giovanni Bellini fait l'unanimité. Néanmoins des signes d'interventions d'autres mains sont perceptibles dans la prédelle, peut-être Lauro Padovano. Les sources anciennes sont concordantes comme celle de Francesco Sansovino en 1581. Certains historiens comme Van Marle et Gronau remarquant une différence de style ont émis l'hypothèse qu'il existe un écart chronologique sensible entre les divers panneaux.

Autour de Saint Vincent Ferrier du panneau central figurent, à gauche et à droite sur le même niveau, Saint Christophe et Saint Sébastien.

Le registre supérieur affiche un Christ de douleur encadré par une Annonciation d'encadrement (ange annonciateur à gauche, Vierge annoncée à droite).

La prédelle montre différentes panneaux de la vie de saint Vincent Ferrier :

Venise Pinacothèque Fondation Querini-Stampalia 

La Présentation au Temple 

La Présentation au Temple est un tableau réalisé vers 1469 par le peintre italien Giovanni Bellini. Cette tempera sur panneau de bois est une copie élargie de La Présentation au Temple peinte dans les années 1450 par Andrea Mantegna, le beau-frère de l'artiste. Comme l'original, elle illustre l'épisode biblique de la Présentation de Jésus au Temple, au cours duquel l'Enfant Jésus est amené par Marie à Syméon dans le temple de Jérusalem. L'œuvre est conservée au sein des collections de la fondation Querini Stampalia, à Venise. 

Venise Eglise San Zaccaria

La Vierge à l’enfant Sainte Conversation avec l’ange musicien

C'est ici une Huile sur Toile transposée sur bois (500 x 235 cm) datée de 1505. Un ange au visage d’enfant joue de la viole aux pieds de la Vierge et de l’enfant Jésus. Ensemble ils constituent le centre du tableau, entouré de quatre Saints disposés symétriquement deux à deux : à gauche, saint Pierre et sainte Catherine, à droite, sainte Lucie et saint Jérôme.

Sainte Catherine tient la palme du martyre, sainte Lucie tient une coupelle dans laquelle se trouvent ses yeux, en rappel de son supplice, saint Jérôme, avec son livre ouvert, est le docteur de l’église qui a fait reverdir l’arbre desséché derrière lui des écritures de la tradition antique, saint Pierre avec sa clef et le livre fermé derrière lui, figure le Christ dispensateur de la Grâce qui est au-delà de la connaissance, et la tige de lierre figure la force de l’enracinement dans la Vérité et dans la Foi.  

Dans la coupole du haut du tableau, on peut voir une lampe vénitienne de style byzantin, précédée par un œuf d'autruche, symbole de la virginité de Marie. Enfin au haut du trône sur lequel la Vierge est assise se trouve la tête du roi David, de manière à rappeler que Marie fait partie de sa lignée. 

Ce tableau magnifique a été décrit par de nombreux écrivains et artistes. Dürer qui vit l'œuvre de Bellini peu de temps après sa mise en place, déclara à l'un de ses amis que Giovanni Bellini, bien que déjà âgé de 75 ans à cette époque, dépassait en vitalité tous les autres peintres vénitiens. 

Milan Chateau des Sforza

Vierge et enfant

Giovanni Bellini a peint cette Vierge à l'Enfant vers 1460. Elle est conservée à Milan dans la Pinacoteca Castello Sforzesco. C'est là une vierge à l'enfant des débuts de carrière de l'artiste tout à fait dans le style des oeuvres de son père. 

Milan Pinacothèque de la Brera

La Vierge et l'enfant

Cette oeuvre est de Jacopo Bellini et non de Domenico. 

Artiste italien de la première Renaissance, né en 1400 et décédé en 1470, Jacopo Bellini était le fils d'un ferblantier ou étainier, Nicoletto Bellini, et de son épouse Franceschina. Le maître ombrien formé par Gentile da Fabriano vint exercer à Venise, où l'art était arriéré.

Pietà

Le thème de la Pietà, qui groupe, selon un thème fréquent chez les Bellini, les figures de Marie de Nazareth, de saint Jean l’Évangéliste et du Christ au Tombeau, est l'autre thème qui s'est tissé dès les débuts de Giovanni alors qu’il n’a que 21 ans et s'est poursuivi tout au long de sa carrière. Cette iconographie s'inspire également de modèles byzantins, les 'imago pietatis. Les prototypes de la série sont le Christ mort entouré de Marie et de Saint Jean l'Évangéliste conservée à l'Académie Carrara de Bergame et la Piéta du musée Poldi-Pezzoli, datable entre les années cinquante et soixante, suivies du Christ mort soutenu par deux anges du Musée Correr, aux influences mantegnesques, la célèbre Pietà de la pinacothèque de Brera (vers 1465-1470) et celle de Rimini, datable vers 1474. On peut dater de la même année la Transfiguration et le Christ au mont des Oliviers. 

La Madone grecque 

Autour de 1460, Giovanni commence la série des Vierges à l'Enfant, thème caractéristique de toute sa carrière, dont celle de la Pinacothèque Malaspina des musées civiques de Pavie, celle de Philadelphie, la Madone Lehman de New York et la Madone grecque de la pinacothèque de Brera de Milan, une série d'images de petit et moyen format destinées à la dévotion privée, très fréquentes dans la production lagunaire du xve siècle.

Des influences alors très vivantes à Venise, grâce à la diversité de des activités marchandes de la cité, sont visibles dans ces œuvres, comme celles byzantine, avec la fixité iconique des divinités, et flamande, avec son souci analytique du détail. Giovanni est influencé par l'école toscane présente en Vénétie dans ces années-là suite à la résidence de Donatello à Padoue pendant dix ans (1443-1453) et par l'exemple d'Andrea Mantegna avec qui il établit une relation intense d'échanges interpersonnels et artistiques.

La première production de Bellini possède également ses propres caractéristiques, notamment « une tension particulière et très douce qui lie toujours la Mère et le Fils dans une relation de profond pathos ». Si les modèles de composition rappellent ceux des icônes byzantines et crétoises, repris dans certains cas avec une extrême fidélité, la réinvention de ces stéréotypes immobiles en figures vivantes et poétiques est radicale, capable d'établir une relation intime avec le spectateur.

Milan Museo Poldi Pezzoli 

Homme de douleurs

Cet « Imago Pietatis », cet « Homme de douleur » peint par Giovanni Bellini est une œuvre de jeunesse, au temps où il était encore grandement influencé par le style de son beau-frère Andrea Mantegna.

Une résurrection du Christ que Bellini a située à l'aurore, au lever du soleil et donc de la renaissance du jour. Giovanni Bellini a peint cette aurore d'une couleur rosée à l’arrière-plan du Christ encore très pâle, ce qui permet par contraste de souligner les traces encore présentes de sa mort.


Le Christ qui émerge à cet instant de son tombeau se trouve encore entre la mort et la vie. Son corps morne et son visage las, encore dépourvus des couleurs de la vie, nous le présentent de manière encore plus dramatique. Les zones blanches peintes par Bellini sur les joues et au-dessus des yeux enfoncés dans leurs orbites dessinent les os du crâne sous la peau du visage. 

La façon dont Bellini a utilisé ces zones blanches pour nous montrer ce passage de la mort à la vie est un véritable trait de génie de l’artiste. Le corps du Christ occupe tout le premier plan, il capte et renvoie toute la lumière du tableau et nous empêche presque de voir ce qui l’entoure. Le Christ est encore mort et pourtant toute la lumière semble émaner de lui seul.


On peut encore voir la plaie sous son sein droit, une plaie légèrement sanguinolente. Cette liberté artistique prise par Bellini en laissant du sang s’échapper à nouveau de la plaie du Christ pourrait aussi signifier qu’elle s’est réouverte avec son retour à la vie, afin de nous montrer la douleur causée par son sacrifice pour sauver les hommes. Une liberté artistique d’autant plus évidente qu’il n’y a pas la moindre trace des stigmates de la crucifixion sur les mains du Christ. Il ne s’agit pas d’un oubli, mais bien d’un choix volontaire de la part de Giovanni Bellini, car l’analyse radiographique du tableau effectuée lors de sa restauration en 2010 a permis de constater que les stigmates figuraient dans le dessin initial se trouvant sous la peinture.  Ce choix de Bellini serait conforme à celui fait par Filippo Lippi 25 ans plus tôt, lorsqu’il a peint son « Imago Pietatis » que vous pouvez également admirer au musée Poldo Pezzoli de Milan.


À propos de Filippo Lippi, il est difficile de dire si les mains de son Christ sont dépourvues de stigmates étant donné leur position, cependant le corps ne montre aucune blessure, aucune trace visible de la crucifixion. Giovanni Bellini a-t-il vu et aurait-il été influencé par le tableau de Lippi ? On ne possède malheureusement aucun élément capable de le confirmer, mais c’est une explication possible.


Le Christ de Bellini est présenté dans un milieu rocheux et aride, mais qui ouvre sur une campagne verdoyante où de l’eau coule à l’horizon dans la partie droite, en signe d’espoir pour l’humanité après le rachat de ses péchés. Sur les flancs rocheux qui encadrent le tombeau, on aperçoit un arbre sec sur le promontoire de droite et des buissons verts sur celui de gauche. Ces buissons vivants représentent la renaissance et la rédemption de la race humaine grâce au sacrifice du Christ. 

Rome Galerie Borghese

Vierge et enfant

Cette vision intime de la Vierge à l'Enfant montre le traitement doux de la couleur par Giovanni, mais avec une intensité chromatique et une douceur dans la représentation des gestes. Giovanni nous montre ici une relation plus détendue entre la mère et l'enfant, où la Madone ne serre pas l'enfant contre elle dans une attitude d'affection ardente, mais semble l'offrir tranquillement à l'adoration du spectateur. 

Rome Musées du Vatican

Lamentation du Christ

La « Pietà » faisait partie du maître-autel peint par Bellini pour l'église de San Francesco de Pesaro. Au centre de laquelle se trouvait la composition « Le Couronnement de la Madone » et sur les côtés des scènes plus petites. Le panneau pittoresque a été placé en hauteur, donc probablement la perspective de celui représenté : les personnages ne sont pas beaucoup vus d'en bas. 

La  Pietà  du Retable de Pesaro contient plusieurs innovations par rapport à ce thème que l'artiste a développé dans de nombreuses œuvres issues de ses premières expériences. Tout d'abord, le Christ n'est plus frontal, mais assis de côté sur le sarcophage, tandis qu'un serviteur le tient par le dos et que Nicodème tend la burette d'onguents à Madeleine, agenouillée devant lui et lui parfume la main.

Venise Église Saint-Jean de Malte 

Le Baptème du Christ

Jean, dit le Baptiste, est le seul saint, outre la Mère du Seigneur, dont on ne célèbre pas seulement la naissance au ciel (le 29 août) mais aussi la naissance selon la chair (le 24 juin).

Fils d’Elizabeth, parent de la Bienheureuse Vierge Marie, et de son mari Zacharias, prêtre de la classe d’Abia, sa naissance prodigieuse a été annoncée par l’Ange du Seigneur: «Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée: ta femme Elisabeth t’enfantera un fils que tu appelleras Jean. Et ce sera pour toi joie et allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance; car il sera grand devant le Seigneur, il ne boira ni vin ni rien qui enivre, et il sera rempli de l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère; il ramènera beaucoup des enfants d’Israël au Seigneur leur Dieu; et lui-même marchera devant lui, avec l’esprit et la puissance d’Elie, pour ramener les coeurs des pères vers les enfants et les indociles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé» (Lc 1, 11-17).

Sa vocation prophétique “dès le sein de sa mère” est entourée d’événements extraordinaires, pleins de joie messianique, qui préparent la naissance de Jésus.

Lorsque la Bienheureuse Vierge Marie, après l’Annonciation, rend visite à Elizabeth – qui se trouve dans son sixième mois de grossesse – Jean est le premier à reconnaître la présence du Sauveur.

«Élisabeth était remplie du Saint-Esprit et s’est écriée à haute voix:« Tu es bénie parmi les femmes et béni est le fruit de ton ventre! Pourquoi devrais-je faire venir la mère de mon Seigneur? Voici, dès que la voix de votre salutation est parvenue à mes oreilles, l’enfant s’est réjoui dans mon ventre» (Lc 1, 41-44).

Jean est le précurseur du Christ par la parole et par la vie. Et le Seigneur lui-même le reconnaît comme le plus grand parmi tous ceux qui sont nés de femmes. Le baptême de pénitence qui accompagne l’annonce des derniers temps est une image du baptême selon l’Esprit.

Il s'agit du thème de l'iconographie chrétienne du Baptême du Christ effectué par saint Jean-Baptiste sur les bords du Jourdain ; des figures saintes assistent à la cérémonie sous la présence dans les cieux de la colombe du Saint-Esprit surmontée ici de « Dieu le Père bénissant parmi les anges », constituant de plus une sainte Trinité verticale dite « Trône de grâce ». 

Jésus placé au centre de la composition, de face, regardant vers le spectateur, reçoit l'eau d'une coupe que lui verse, au-dessus de la tête, Jean juché en haut d'un rocher proche à droite ; il tient dans l'autre main un phylactère enroulé. Trois saints sont groupés à gauche sur le même plan ou sur une autre éminence rocheuse.

Un paysage montagneux s'étale à droite et à gauche de la vallée dans le fond de laquelle coule le fleuve ; des fortifications sont visibles sur le sommet à gauche.

Le fond du paysage affiche des montagnes sous un ciel jaune des rayons du soleil levant. Le ciel devient bleu vers le haut, s'emplit de nuages.

Bellini respecte ici à la lettre la tradition de ne pas montrer le reflet dans l'eau de la figure divine du Christ dont les pieds ne sont pas atteints par les eaux du Jourdain.

Prato Galerie Palazzo degli Alberti

Crucifixion

La Crucifixion (titre italien Cristo crocifisso in un cimitero ebraico) est un tableau du peintre Giovanni Bellini réalisé vers 1500-1502. Cette peinture à l'huile sur panneau représente le Christ crucifié dans un cimetière juif. Elle est conservée dans la Collection Banca Popolare di Vicenza, Galerie Palazzo degli Alberti, à Prato, en Toscane. 

Bergame Académie Carrara 

Vierge Alzano 

L'œuvre se trouvait à Bergame dès le xvie siècle, où elle est probablement arrivée en tant que partie de la dot de Lucrèce Agliardi, qui avait été abbesse du monastère d'Alzano Lombardo, d'où son nom.

Après plusieurs changements de propriétaires, la peinture a été donnée en 1891 à l'Académie Carrara de Bergame.

Bellini a représenté ici le thème traditionnel de Marie avec l'Enfant Jésus. L'arrière-plan derrière la Vierge et l'Enfant comprend une tenture de tapisserie, élément typique du dais de la Conversation sacrée. De chaque côté de la toile, un paysage avec des tours, des châteaux et de petits personnages, typiques de la production de l'artiste.

Au premier plan se trouve un parapet de marbre rouge, où il y a l'habituel cartellino avec la signature de Bellini. On voit ici aussi un fruit posé sur le parapet, peut-être une référence au péché originel, ou un emblème de la Vierge provenant des livres saints ou des hymnes.

Cette Vierge est généralement considérée comme un modèle pour des œuvres ultérieures, telles que la Vierge aux chérubins rouges (Accademia, Venise) ou la Vierge aux petits arbres, également conservée à l'Académie Carrara.

Madone Lochis 

La Madone Lochis(en italien, Madonna Lochis), ou Vierge Lochis, est une peinture en détrempe sur panneau de Giovanni Bellini, réalisée vers 1475. Elle est conservée à l'Académie Carrara de Bergame. Elle provient des collections Lochis, ce qui lui a donné son nom. 

Le tableau est signé IOANNES BELLINVS sur un cartellino, un petit parchemin attaché à la balustrade de marbre dans la partie inférieure au premier plan. L'œuvre date du début de la phase de maturité du peintre, bien qu'il reste influencé par l'approche sculpturale d'Andrea Mantegna, au moins pour ce qui est des draperies des vêtements.

L'œuvre est à rapprocher de la Vierge Alzano ou de la Vierge aux chérubins rouges, du même auteur, et également conservées à l'Académie Carrara.

Naples  Musée de Capodimonte

La Transfiguration 

Le panneau a été identifié comme le retable commandé par Alberto Fioccardo pour la chapelle familiale de la cathédrale de Vicence, dont il était l'archiprêtre. La chapelle a été transformée en 1613 pour accueillir les reliques des saints patrons de la ville.

Il est mentionné dans les inventaires romains de la famille Farnèse dès 1644. Il est d'abord transféré de Rome à Parme, puis à Naples en 1734, au moment de l'accession au trône de Charles de Bourbon.

L'écriture hébraïque sur les cartouches tenus par les prophètes par Moïse et Élie permet de remonter à la date de 1478-1479, du fait de la présence du chiffre 5239, qui dans le calendrier romain correspond à la période comprise entre septembre-octobre 1478 et septembre-octobre 1479, confirmant les analyses stylistiques.

La toile représente l'épisode rapporté dans les Évangiles dans lequel le Christ révèle sa nature divine sur le mont Thabor aux trois disciples, Pierre, Jacques et Jean, représentés comme frappés par la vision. Les prophètes Élie et Moïse se sont matérialisés aux côtés du Christ, symbole de l'accomplissement des prophéties de l'Ancien Testament, selon une iconographie issue des Évangiles synoptiques. 

L'œuvre revêt une importance capitale pour la nouvelle synthèse entre la perspective et la géométrie à la Piero della Francesca et le naturalisme qui se découvre précisément à Venise dans ces années-là, clairement perceptible dans l'extraordinaire décor.

La composition repose sur une symétrie harmonieuse, avec des figures puissantes, bien mises en valeur par les drapés aux couleurs irisées, presque soyeuses. Elle est inhabituelle, libre et équilibrée, avec des édifices monumentaux qui côtoient des épisodes de la vie rurale et un échantillonnage de variétés botaniques, notamment au premier plan. Des nuages gonflés, d'où la voix divine le proclame Fils de Dieu, sont représentés dans le ciel, en correspondance avec le visage lumineux du Christ. La figure monumentale de ce dernier est représentée dans la pose byzantine de l'homme en prière, drapé de blanc. Il donne à la scène une spiritualité solennelle par la chaude lumière dorée qui l'irradie.

Au fond, deux bâtiments reproduisent le mausolée de Théodoric et le clocher de la basilique Saint-Apollinaire in Classe de Ravenne, tandis qu'à droite, au fond, derrière le grand arbre au premier plan, se trouvent deux figures humaines, dont l'un représente un musulman avec le turban blanc sur la tête ; ils conversent et semblent ignorer l'événement divin qui se déroule. Les prophètes Moïse et Élie tiennent des cartouches avec des écrits en hébreu. Les feuilles de l'arbre de droite et les visages de Pierre et Jacques sont le résultat d'une restauration ancienne.

La scène se déroule dans un vaste paysage vénitien, avec des collines et des montagnes qui se perdent dans l'horizon lointain et de nombreuses traces d'une présence humaine sereine, comme la ville à droite, le château et le berger avec des vaches au pâturage à gauche. La fusion entre figures et paysage, grâce à la construction utilisant la couleur et la lumière qui cache la ligne de contour, atteint ici une très haute intensité poétique. En effet, la lumière chaude et intense semble faire participer chaque détail, avec sa beauté rayonnante, à l'événement miraculeux. L'épisode sacré est représenté dans une dimension suspendue qui implique directement le spectateur. En revanche, le traitement du précipice abrupt au premier plan est différent, où les rochers rugueux et ébréchés rappellent la leçon d' Andrea Mantegna.

À cette époque, Bellini avait déjà abandonné l'art gothique et dépassé l'influence de son maître Andrea Mantegna. L'œuvre montre ainsi un style moins rigide et plus épanoui que sa précédente Transfiguration (musée Correr, Venise), où l'on perçoit encore le trait vif et anguleux de Mantegna.

Rovigo Pinacoteca dei Concordi

Madone et enfant

La collection de la Pinacothèque des Concordi, qui rassemble le meilleur de l'art vénitien du XVe au XVIIIe siècle, est le résultat de la passion pour la peinture de certaines familles nobles de Rovigo, qui au XIXe siècle ont fait don de leurs galeries de tableaux à l'Académie. et le Séminaire Épiscopal de Rovigo. Dans cette terre, coincée entre les fleuves Adige et Pô, qui, entre le XVe et le XVIIIe siècle, vit la succession du duché d'Este, cultivé et raffiné, à la domination de la République de Venise, se trouvent des œuvres qui peuvent être considérées comme des points de référence pour l'histoire de l'art de l'Italie et des pierres de la peinture internationale.  

Londres National Gallery

Madonna del Prato 

Son chef-d'œuvre incontesté de la Madonna del Prato (vers 1505), présente une somme de significations métaphoriques et religieuses combinées à une poésie et une émotion profondes. Le paysage est clair et raréfié, avec une luminosité sereine, qui représente l'idéal du calme, compris comme une réconciliation spirituelle, idyllique et recluse.  

Vierge et enfant

Les images à petite échelle de la Vierge à l'Enfant réalisées pour le culte privé étaient une spécialité de Bellini. On pensait que ce tableau avait été réalisé par les assistants de l'artiste, mais une analyse technique récente a montré qu'il s'agissait de Bellini. Les saintes figures sont séparées du paysage par un drap d'honneur, et de nous par un parapet de marbre ; alors qu’ils semblent présents dans notre espace, leur divinité les place juste hors de portée. Leurs gestes tendres nous rappellent l'humanité qu'ils partagent avec nous.

La grenade a probablement été ajoutée après que Bellini ait commencé à peindre, probablement à la demande du mécène. De l'outremer de haute qualité – un pigment coûteux fabriqué à partir de lapis-lazuli, une pierre semi-précieuse – a été utilisé pour le manteau bleu de la Vierge.

Le Sang du Rédempteur  

Le Sang du Rédempteur est une peinture à la détrempe sur panneau datant de 1460 à 1465, aujourd'hui conservée à la National Gallery de Londres .

Il représente un jeune Christ tenant sa croix et un ange recueillant le sang de la blessure de son côté dans un calice semblable à celui utilisé à la messe. Cela indique que l'œuvre était peut-être utilisée à l'origine comme porte d'accès à un tabernacle d'église . Il y avait d’autres anges derrière le Christ, mais ceux-ci furent ensuite peints avec des nuages ​​pour des raisons inconnues. En arrière-plan se trouvent deux bas-reliefs de style romain antique, dont les images peuvent être liées aux thèmes et aux significations du tableau.

La Circonscision

Un artiste inconnu a réalisé une copie de cette oeuvre de Bellini et cette copie peut être vue au musée Ingres-Bourdelle à Montauban comme on peut le découvrir ci-dessus 

Selon l’Évangile de Luc, le Christ a été circoncis, comme tous les bébés garçons juifs, à l’âge de huit jours (Luc 2 : 21). Il est représenté nu, assis sur un coussin sur une table ou un autel, serrant ses petits poings tandis qu'un prêtre accomplit le rituel. Sa mère, la Vierge Marie, le soutient doucement ; le vieil homme derrière est son père, Joseph.

La nudité du Christ souligne sa vulnérabilité, et sa position sur l'autel est probablement destinée à évoquer un sacrifice – comme celui d'un agneau, partie de la tradition religieuse juive de cette époque. Dans les Évangiles, Jean-Baptiste fait référence au Christ comme à « l'agneau de Dieu », anticipant son sacrifice à la Crucifixion.

Bellini a peut-être contribué aux visages des femmes, mais la texture des tissus n'est pas aussi convaincante que dans son portrait du doge Leonardo Loredan, par exemple, suggérant qu'une grande partie du travail a été réalisée par ses assistants.

Berlin Gemäldegalerie

La Résurrection du Christ 

La Résurrection du Christ est un tableau du peintre italien Giovanni Bellini réalisé en 1475-1479. Cette huile sur panneau transposée sur toile représente la Résurrection de Jésus-Christ sous les yeux de soldats romains gardant son tombeau. Produite pour l'église San Michele in Isola, à Venise, elle est aujourd'hui conservée à la Gemäldegalerie, à Berlin, en Allemagne. 

Vienne Kunsthistorische Museum

Jeune femme nue au miroir 

Jeune Femme nue au miroir (en italien, Giovane donna nuda allo specchio) est une peinture à l'huile sur panneau de peuplier réalisée par l'artiste italien Giovanni Bellini. 

Datant de 1515, le tableau est l'une de ses dernières œuvres, montrant sa réponse à la peinture tonale introduit par Giorgione. Le tableau a été acquis par James Hamilton, 1er duc d'Hamilton, en 1638, et resta dans sa famille jusqu'en 1659, quand il a été acquis à Bruxelles par Léopold Guillaume de Habsbourg. Il est maintenant conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne. 

Washington National Gallery of Art

Madone et enfant

Un exemple de ce travail est la « Madone à Enfant » ci-dessus. 

« Madone à l'enfant », v. 1480/1485, par Giovanni Bellini, huile sur panneau,  Collection Samuel H.Kress, 

Washington Galerie Nationale d'Art 

L'oeuvre « Vierge à l'enfant avec des saints », peinte vers 1490-1500, par un artiste anonyme et Giovanni Bellini, est une huile sur panneau présente à Washington dans la Collection Samuel H.Kress, à la Galerie Nationale d'Art 

Le dessin du timbre de Noël traditionnel gravé et lithographié de 1992 de Bradbury Thompson était basé sur une peinture du « Vierge à l'Enfant avec Saints » à la galerie nationale d'Art. Bien que signé « Giovanni Bellini », le tableau a probablement été réalisé par un disciple contemporain de l'artiste le plus connu (Brown 1993). Dans le tableau, les saints entourant Marie et l'enfant donnent à la composition une sensation plus encombrée et symétrique. Leurs regards sont quelque peu inquiétants; avec Marie portant une expression légèrement inquiète, mais sereine, préfigurant peut-être la mort de Jésus (Brown 1993). Le conservateur de la NGA, David Brown, a également souligné la position étrange de la main de Mary entre les pieds de l'enfant. Cette incongruité, ainsi que l'étrangeté de la bénédiction de l'enfant (apparemment dirigée vers personne), sont quelques-unes des raisons pour lesquelles le tableau n'était probablement pas celui de Bellini (Brown 1993). Néanmoins, c'est une illustration du style particulièrement vénitien de Bellini des portraits de la Vierge à l'Enfant, dans lesquels Marie regarde fréquemment hors de la peinture, engageant de manière obsédante le spectateur. Cet engagement vu sur le visage de Mary est peut-être ce qui a retenu l'attention de Thompson, la créatrice, et des téléspectateurs des 20e et 21e siècles. 

Lecture de Saint Jérome

Un homme barbu et chauve à la peau profondément bronzée, vêtu uniquement d'une bande de tissu bleu œuf de rouge-gorge autour de ses épaules et de ses hanches, est assis en train de lire un livre sur un rocher à l'entrée d'une grotte escarpée, devant un paysage vertical. peinture. Dans le coin inférieur droit de la composition, l'homme, Saint Jérôme, fait face à notre gauche de profil, la tête baissée vers le livre ouvert appuyé sur le rocher près du genou le plus éloigné de nous. Ses cheveux et sa barbe sont d'un blanc parchemin, et il a une arcade sourcilière proéminente, un nez long et crochu et des joues creuses. Ses bras et ses jambes sont nerveux et son torse est musclé. Le tissu bleu est noué sur son épaule gauche et s'enroule autour de ses hanches. Un lion se trouve à côté de Saint Jérôme dans le coin inférieur droit, la face tournée vers nous, la gueule ouverte. Il y a une piscine rectangulaire bordée de blocs de pierres blanc crème aux pieds de Saint-Jérôme, à notre gauche. La grotte derrière lui, à notre droite, a une entrée verticale, étroite et déchiquetée, et il y a des affleurements rocheux au-dessus et à notre gauche, au-dessus de la piscine. Une arche de pierre enjambe le bord supérieur du tableau, entourant la scène située en dessous. D'autres animaux apparaissent autour de Saint Jérôme, dont un lézard près de la piscine ; un écureuil sur le sommet herbeux de l'entrée de la grotte ; et un oiseau noir dans les branches stériles d'un arbre poussant sur les rochers au-dessus de la grotte. De l’autre côté de la piscine, deux lapins, blanc et brun, touchent leur nez sur une paroi rocheuse basse recouverte d’herbe. Il y a une colline avec deux buissons vert foncé au-delà. Au loin, un groupe de bâtiments en pierre de couleur beige, certains en ruines, s’étendaient le long d’une colline jusqu’au bord de l’eau. De l’autre côté de l’eau, à notre droite, au loin, des bâtiments blancs bordent l’horizon, qui s’étend sur environ les deux tiers de la hauteur de ce tableau. Quelques nuages ​​​​blancs flottent le long de la ligne de flottaison sur un ciel bleu azur vif au-dessus.

New York Metropolitan Museum

Vierge à l'enfant

La Vierge revêtue du bleu marial retient l'attention par son regard appuyé vers le spectateur, le visage émergeant d'un foulard blanc sur un pourpoint rouge. Elle est placée au centre, au-delà d'un parapet et devant une tenture occupant les deux tiers de la partie droite du tableau, posant son fils Jésus clairement sur une franche couleur rouge, symbole de la Passion du Christ. Celui tient dans sa main droite un coing, symbole également de la Passion. Au tiers gauche, un paysage avec des sommets enneigés alpins au lointain et un paysage urbain verdoyant plus proche, annonce métaphoriquement la Résurrection.

Le tableau possède un encadrement double richement décoré de style vénitien d'époque 

La Vierge Lehman 

La Vierge à l'Enfant dite Vierge Lehman est une peinture à la détrempe sur panneau de la Vierge à l'Enfant réalisée vers 1470 par le peintre vénitien de la Renaissance Giovanni Bellini. Elle fait partie de la collection du Metropolitan Museum of Art de New York. 

Cette première œuvre de Bellini démontre l'influence de son beau-frère, l'artiste padouan Andrea Mantegna. Les gourdes de couleur orange dans la guirlande suspendue derrière la tête de la Vierge symbolisent la Résurrection ; le fruit à droite pourrait être une cerise, représentant l'Eucharistie (Sainte Communion) ou une pomme, représentant la Chute de l'Homme dans le Jardin d'Éden. La gourde de gauche a été identifiée par Levi d'Ancona comme une poire baumière2. 

Le tableau a été enregistré à la Villa San Mauro, à Rieti, en Italie en 1911 et a été acquis par le banquier Philip Lehman en juin 1916. Son fils Robert l'a légué en 1975 avec sa collection au Metropolitan Museum of Art de New York, où il fait toujours partie des collections.

Depuis 2018, la peinture n'est pas exposée dans le musée.

Fort Worth Kimbell Museum of Art 

Madone avec un livre ouvert

Le musée d'Art Kimbell (en anglais : Kimbell Art Museum) est un musée d'art généraliste américain situé à Fort Worth, au Texas. Ses bâtiments ont été construits par l'architecte Louis Kahn. Il a été inauguré en 1972. 

Le musée a d'abord abrité la collection d'art « Kimbells », qui s’est élargie depuis, avec le souci d'acquérir des œuvres de première qualité.

Le musée n'est pas grand, mais la collection d'œuvres d'art est vaste et ne serait pas déplacée dans une des grandes galeries d'art mondiales. Depuis son ouverture en 1972, il s'est avéré l'un des musées des beaux-arts les plus prestigieux des États-Unis, offrant certaines des œuvres majeures de l'art occidental.

Il possède des œuvres d'art de la Renaissance, comme Le Christ bénissant de Giovanni Bellini ; maniériste et baroque, comme celles du Caravage avec une des pièces maîtresses du musée Les Tricheurs, tableau acheté en 1987, du Greco, de Frans Hals, de Pierre de Cortone, de Diego Vélasquez (Portrait de don Pedro de Barberana), de Rembrandt et Pierre Paul Rubens, ou encore de Georges de La Tour ou Nicolas Poussin (L'Ordre, du cycle des Sept Sacrements) ; et pour le xviiie siècle, de Luis Meléndez (Nature morte aux oranges et au pot de miel), de Thomas Gainsborough, Antoine Watteau, Élisabeth Vigée Le Brun et de Francisco de Goya avec le Portrait de Pedro Romero.

La collection conserve également des œuvres d'artistes romantiques comme Théodore Géricault, de grands noms de l'art impressionniste, comme Claude Monet et Alfred Sisley (Pêcheurs étendant leurs filets), ou post-impressionniste (Gustave Caillebotte) et de grands noms de l'art moderne, comme Paul Cézanne, Paul Gauguin, Pablo Picasso (Homme à la pipe) et Henri Matisse (L'Asie) parmi tant d'autres.

Sao Paulo Museo de Arte

Madone et enfant

Le musée d'art de São Paulo - Assis Chateaubriand (en portugais Museu de Arte de São Paulo Assis Chateaubriand) ou MASP (prononcer « Masp ») est un musée situé sur l'avenue Paulista face au Parc du Trianon dans la ville de São Paulo, au Brésil. L'un des plus importants centres culturels du pays, le musée est connu pour avoir osé une architecture brutaliste, faisant de lui une des icônes de la ville. 

Le musée d'art de São Paulo possède la plus grande et la plus complète collection d'art occidental d'Amérique latine et de l'ensemble de l'hémisphère sud.  

L'Art italien est représenté par : Maestro del Bigallo, Mantegna, Bellini, Niccolò Alunno, Botticelli, Giuseppe Amisani, Giambattista Pittoni, Raphäel, Le Pérugin, Piero di Cosimo, Giampietrino, Titien, Tintoretto, Allori, Jacopo Bassano, Saraceni, Magnasco, Guercino, Guido Reni et Pompeo Batoni.

Provenance non encore retrouvée ...

La Vierge et l'Enfant