D - Nazaréens et Romantiques

Le Romantisme

Sous l'influence du romantisme grandissant, au XIXe siècle, le Viennois Moritz von Schwind (1804-1871) fut le premier à traiter des épisodes du Moyen âge. Mais la principale réaction partit, vers 1810, d'un groupe d'artistes, catholiques ardents, surnommés les Nazaréens, qui vivaient à Rome : Overbeck (1789-1869), Cornelius (1783-1867), Fürich (1800-1876), Schnorr von Carosfeld (1794-1879), travailleurs et instruits, mais au talent limité. Overbeck n'a exécuté que des pastiches maladroits de primitifs italiens. Cornelius et Kaulbach ont peint à Berlin et à Munich des cycles d'oeuvres à tendances philosophiques, lourdes de pensées et d'intentions. A la génération suivante, cette école se continue par des peintres d'histoire tels que Piloty (1826-1886), inféodé aux Français et à Delaroche, et Makart (1840-1884), virtuose imitateur des Vénitiens qui joua plus tard un grand rôle à Vienne. Ensuite, elle subit une éclipse. Un autre Nazaréen avait fondé, en 1826, l'école de Dusseldorf, imprégnée de romantisme rhénan, de vieilles légendes que traduisent Hildebrandt (1804-1874), Sohn (1805-1867), Steinbrück. Ils avaient été précédés dans ce genre par Rethel (1816-1859), auteur de la Salle impériale à Aix-la-Chapelle, et par Moritz von Schwind, déjà cité, qui avait traité des sujets romantiques à Stuttgart, Munich et Vienne. Caspar David Friedrich, souvent rattaché au romantisme, mais qui occupe une place singulière, est un peintre paysagiste allemand.

Moritz von Schwind

Moritz von Schwind , (né le 21 janvier 1804 à Vienne , en Autriche - décédé le 8 février 1871 à Munich , en Allemagne), peintre allemand d'origine autrichienne qui était l'un des premiers portraits romantiques d'une Autriche et d'une Allemagne idéalisées de chevaliers , châteaux et le charme provincial de son temps.

Schwind était un peu bohème dans sa jeunesse. Il rejoint le compositeur Franz Schubert , partagea avec lui pendant un certain temps, et peignit le compositeur et ses soirées au piano . Comme Schubert, il a été négligé dans sa ville natale. Souvent en retard, il a déjà peint une enseigne pour un café pour y régler ses dettes.

Après un accès de désespoir et avec les encouragements du peintre Julius Schnorr von Carolsfeld , Schwind s'installe en 1828 à Munich, où son travail atteint rapidement des prix élevés. En 1847, il devient professeur à l'Académie de Munich,peignant une série de dessins animés historiques pour le célèbre château de Wartburg et un triptyque pour l'église Notre-Dame de Munich. Ses voyages à l'étranger ont été suivis d'une commande pour peindre les fenêtres de la cathédrale de Glasgow.

Schwind est surtout connu pour ses photos de jeunes mariés, de congédiements, de vagabonds rêveurs, etc. Dans ceux-ci, la sentimentalité est tempérée par un lyrisme authentique, un savoir-faire robuste et un sens du détail précis.

Les dernières années de Schwind ont apporté plus de commissions qu'il ne pouvait en gérer. Mais cette période a été gâchée par une vision défaillante et par les douleurs de la guerre franco-allemande , au cours de laquelle deux de ses neveux sont morts en un seul jour.

Johann Friedrich Overbeck

Johann Friedrich Overbeck né le 3 juillet 1789 à Lübeck et mort le 12 novembre 1869 à Rome est un peintre allemand, membre du mouvement nazaréen, fils du littérateur Chistian Adolf Overbeck (1755-1821).

Johann Friedrich Overbeck entre à l'Académie des beaux-arts de Vienne en 1806. Déjà sous l'influence romantique, il se lia à Vienne avec Pforr, Vogel qui étudiaient les primitifs italiens et hollandais. Déçu par l'enseignement académique, il fonde avec Franz Pforr et d'autres artistes la Confrérie de saint Luc en 1809. Ce groupe de peintres, surnommés les nazaréens, veut renouer avec la tradition des guildes d'artistes du Moyen Âge et faire revivre l'art par la foi chrétienne Overbeck se convertit au catholicisme en 1813, peignit de nombreux sujets religieux (le Triomphe de la religion dans les arts, 1831-1840, institut Städel, Francfort). Les nazaréens puisent leur inspiration artistique chez Albrecht Dürer et les maîtres de la Renaissance italienne, notamment Pérugin et le jeune Raphaël.

En 1810, les membres de la Confrérie de saint Luc s'installent à Rome, où vinrent les rejoindre Cornelius, puis Veit et Schnorr; ils s'installèrent ensemble au cloître Saint-Isidore et y fondèrent une école allemande préraphaélite; plus tard, ce fut l'école plus étroite encore des nazaréens dont Overbeck fut le chef. Le style nazaréen se caractérise par des contours précis, une palette vive et claire et la prééminence des sujets religieux. Les nazaréens réalisent collectivement les fresques de l'Histoire de Joseph de la casa Bartholdy (1815-1817, auj. casa Zuccari), Overbeck peint Joseph vendu par ses frères et les fresques du Casino Massimo (1817-1829) à Rome. Cette nouvelle école romantique se révéla à Berlin par l'exposition de fresques relatant l'histoire de Joseph (exécutées dans la villa du consul de Prusse). En 1816, Overbeck peignit la Vente de Joseph et les Sept Années maigres. Il peignit ensuite un certain nombre de fresques sur des épisodes de la Jérusalem délivrée (pour la villa Massimi qu'il avait été chargé de décorer avec Cornélius et Schnorr). Peu après, il peignit sa fresque la plus célèbre, celle du Miracle des roses de saint François, à Santa Maria degli Angeli à Assise.

Chef spirituel de la confrérie, Johann Friedrich Overbeck réussit en effet à préserver autour de lui l'unité des nazaréens, même après la dissolution de la Confrérie en 1818. Dans la chapelle de la Portioncule à Assise, il peint Le Miracle du rosaire de saint François (1829), qui est généralement tenu pour son œuvre majeure.

À mesure que les années passent, la peinture d'Overbeck s'affadit et devient stéréotypée. Ses œuvres tardives vont néanmoins exercer une énorme influence sur la peinture d'église du XIXe siècle et sur les préraphaélites. Les œuvres plus intéressantes de la première partie de sa carrière (peintures et dessins) ont été redécouvertes et appréciées dès le début duXXe siècle.

Overbeck a fait peu de tableaux à l'huile (Entrée du Christ à Jérusalem, Italie et Germanie, le Christ au mont des Oliviers, la Mort de saint Joseph, le Couronnement de Marie et le Triomphe de la religion dans les arts). Ses derniers tableaux datent de 1816 : on peut citer un Christ sur le mont Nazareth. Ses dessins sont remarquables par la noblesse de la composition et leur profonde piété. On admire surtout une Vie de Jésus (40 dessins), la Passion (14 stations) et les Sept Sacrements.

Overbeck est, parmi les fondateurs de l'école romantique, presque le seul qui n'ait pas abandonné sa voie. Ses oeuvres sont remarquables par la composition savante, la simplicité de l'expression, leur pureté et leur suavité, qui font penser au Pérugin, à Francia et à Raphaël dans sa jeunesse. La mollesse des corps, la religiosité un peu fade des sujets, un certain caractère archaïque, le dédain du nu sont les principaux défauts du peintre. Il s'était converti au catholicisme en 1813. Ses élèves les plus marquants ont été Steinle et Fuhrich.

Johann Friedrich' Overbeck est mort à Rome le 12 novembre 1869.

Julius Schnorr von Carosfeld

Julius Veit Hans Schnorr von Carolsfeld est un peintre et graveur allemand, représentatif du mouvement nazaréen. Il est l'auteur de nombreuses œuvres d'inspiration biblique.

À 17 ans, il entra à l'Académie des beaux-arts de Vienne, puis travailla à Rome et ensuite à Munich pour le roi Louis Iᵉʳ de Bavière. Il reçut également des commandes du Royaume-Uni, en particulier pour la cathédrale Saint-Paul de Londres.

Julius Schnorr von Carolsfeld fait partie d'une famille d'artistes. C'est le fils cadet et l'élève du peintre VeitSchnorr von Carolsfeld (1764-1841) et le frère des peintres Ludwig Ferdinand (1788-1853) et Eduard Schnorrvon Carolsfeld (1790-1819). Il est élève à la Thomasschule de Leipzig, puis à l'académie des Beaux-Arts de Vienne, à partir de 1811. Il fait partie du cercle d'amis de Ferdinand Johann von Olivier et du mouvement nazaréen. Il entre en mars 1817 dans l'union de Saint-Luc (Lukasbund) formée par les peintres nazaréens et en été 1817 voyage avec Olivier et son frère Ferdinand Ludwig dans la région de Salzbourg, où il peint des paysages, et poursuit son voyage à l'automne en Italie avec le poète Wilhelm Müller. Il visite Venise et Florence et atteint Rome en janvier. C'est à Rome qu'il fait la connaissance de Carl Gottlieb Peschel en 1826.

Il est nommé par le roi Louis Ier de Bavière professeur à l'académie des beaux-arts de Munich en 1827. Il reçoiten 1842 l'Ordre civil pour le Mérite pour les sciences et les arts. Il est nommé professeur à l'école supérieuredes beaux-arts de Dresde en 1846 et dirige la Gemäldegalerie Alte Meister de cette même ville.

Il est enterré avec son fils Ludwig, qui fut le premier ténor à chanter le rôle de Tristan, au vieux cimetière Sainte-Anne de Dresde.

Wilhelm von Kaulbach

Wilhelm von Kaulbach, né le 15 octobre 1805 à Bad Arolsen (Waldeck) et mort le 7 avril 1874 à Munich, est un peintre allemand, principalement connu comme muraliste, mais aussi illustrateur de livres. Plusieurs de ses fresques murales décorent des bâtiments de Munich.

L'évolution de Kaulbach, peintre d'histoire et illustrateur, fut déterminée par l'enseignement reçu en 1822 à l'Académie de Düsseldorf de Cornelius, qui lui vint en aide et l'emmena avec lui à Munich (1826).

En 1835, Kaulbach se rendit en Italie. Son tableau Die Hunnenschlacht (la Bataille des Huns, 1834-1837, musée de Poznań) est l'exemple le plus ancien des tableaux monumentaux où il developpe sa manière historico-symbolique qui le rendit célèbre. Il fut nommé peintre officiel de la cour du roi Louis Ier de Bavière (1837) et directeur de l'Académie de Munich (1849). Il exécuta pour l'escalier du Nouveau Musée de Berlin (1847-1865) des fresques (détruites en 1945) représentant la Tour de Babel, la Fleur de la Grèce, ainsi que des œuvres dans un style tout aussi académique, pour la Neue Pin. de Munich (1850), ayant pour thème général l'Essor des Arts sous le règne de Louis Ier (esquisses dans les coll. de l'État bavarois, Neue Pin.).

La peinture historique de Kaulbach fut bientôt rejetée dans l'ombre par la manière vigoureuse de Piloty qui, tout en s'opposant à celle des Nazaréens, n'échappe pas, lui non plus, à l'emphase et reste aussi largement ancré dans la tradition de la peinture d'histoire dégénérant en anecdotes. Il réalisa surtout des portraits (Munich, id. et Städtische Gal.) et des illustrations pour les classiques allemands, la Bible et les contes, grâce auxquelles il doit d'être encore connu (Reinicke Fuchs de Goethe, 1841). Une étude pour son tableau des musées de Berlin la Maison des fous (Munich, Städtische Gal.), gravée par Caspar H. Merz, est mentionnée par Baudelaire dans l'Art philosophique.

Karl Theodor Von Piloty

Karl Theodor von Piloty (1er octobre 1826 - 21 juillet 1886) était un peintre allemand , connu pour ses sujets historiques et reconnu comme le principal représentant de l'école réaliste en Allemagne.

Piloty est né à Munich . Son père, Ferdinand Piloty (mort en 1844), jouissait d'une grande réputation en tant que lithographe . En 1840, Karl est admis comme étudiant à l' Académie de Munich , sous la direction des artistes Karl Schorn et Julius Schnorr von Karolsfeld . Un an plus tard, les célèbres peintures d'histoire (appelées « peintures belges »), c'est-à-dire le compromis des nobles et l'abdication de Charles V des deux artistes belges Edouard de Bièfve et Louis Gallait, ont été montrés à Munich et leur représentation réaliste d'un sujet historique a fait une impression durable sur lui. Après un voyage en Belgique , en France et en Angleterre , Piloty a commencé à travailler comme peintre de tableaux de genre , et en 1853 a produit une œuvre, Die Amme ( The Wet Nurse ), qui, en raison de son originalité de style , a fait sensation en Allemagne à l'époque.

Mais il délaisse bientôt cette branche de la peinture au profit de sujets historiques , et réalise en 1854 pour le roi Maximilien II L' adhésion de Maximilien Ier à la Ligue catholique en 1609 . Il a été remplacé par Seni au cadavre de Wallenstein (1855), qui a gagné pour le jeune peintre l'adhésion de l'Académie de Munich, où il a succédé à Schorn (son beau-frère) comme professeur en 1856.

Parmi les autres œuvres bien connues de Piloty figurent la Bataille de la Montagne Blanche près de Prague , Néron dansant sur les ruines de Rome (1861), Godefroy de Bouillon en pèlerinage en Terre Sainte (1861), Galilée en prison (1864) et La Mort d'Alexandre le Grand (inachevé), son dernier grand ouvrage. Il a également exécuté un certain nombre de peintures murales pour le palais royal de Munich.

Pour le baron von Schach , Piloty peint la célèbre Découverte de l'Amérique . En 1874, il fut nommé gardien de l'Académie de Munich, puis anobli par le roi de Bavière. Piloty était le premier représentant de l'école réaliste en Allemagne. Il était un professeur réussi et parmi ses élèves plus célèbres étaient Hans Makart , Franz von Lenbach , Franz Defregger , Gabriel von Max , Georgios Jakobides et Eduard von Grützner .

Hans Makart

Hans Makart, né à Salzbourg le 28 mai 1840 et mort à Vienne 3 octobre 1884, est un peintre dessinateur et peintre de décors de théâtre et décorateur austro-hongrois de l’ère Wilhelminienne, qui à travers son style a donné son nom à une certaine mode ainsi qu’à des arts décoratifs. Hans Makart appartenait au style artistique académisme. Il a été principalement actif durant la période moderne.

Dans l’exercice de son art, Hans Makart a principalement exercé les techniques artistiques suivantes : huile sur toile. Hans Makart est notamment connu pour les œuvres suivantes : abundantia : les dons de la terre, abundantia : les dons de la mer, nature morte au violon... qui sont autant d’illustrations de ses sujets favoris : la musique. Les œuvres de Hans Makart sont principalement conservées au musée d'Orsay.

Hans Makart, qui, âgé de seulement quinze ans, réalise son premier portrait dans le style des artistes du mouvement nazaréen, étudie à l’académie des Beaux-Arts de Vienne ainsi qu’auprès de Josef Schiffmann. En outre, il suit les cours du professeur en peinture historique Karl Theodor von Piloty, qui l’introduit peu à peu à ce genre. Hans Makart peint des scènes de foules grandioses qui rappellent le Néobaroque. Un exemple est le triptyque « La peste à Florence », où ce qu’il se passe en premier-plan est mis en valeur grâce à une lumière artificielle, tandis que l’arrière-plan n’est que suggéré. Hormis ses activités liées à son statut de peintre et graveur réputé, Hans Makart prend en charge la décoration de cortèges de fêtes, comme par exemple lors du cortège des noces d’argent du couple impérial autrichien en 1879.

Caspar David Friedrich

Caspar David Friedrich représente pour nous aujourd’hui l’archétype du peintre romantique. La vie plutôt solitaire et tragique du peintre, au cours de laquelle la mort des membres de la famille et des amis est omniprésente, offre déjà l’image d’une personnalité vulnérable. Les émotions induisent un parcours existentiel chaotique qui se termine en tragédie : l’incapacité physique de travailler.

Né le 5 septembre 1779 à Greifswald, port situé sur la mer Baltique, Caspar David Friedrich est le fils d’Adolph Gottlieb Friedrich, fabricant de savon et de bougies, et de Sophie Dorothea Bechly. Le couple eut dix enfants, Caspar David étant le sixième. Il connut une enfance tragique. Sa mère et l’une de ses sœurs meurent en 1781. En 1787, son frère Johann se noie dans la Baltique en tentant de sauver Caspar David. En 1791, sa sœur Maria décède elle aussi.

Après le décès de la mère, la gouvernante fut chargée de l’éducation des enfants sous la férule du père, protestant piétiste à la rigueur puritaine. La condition économique de la famille était plutôt bonne et le père devint même un homme d’affaires prospère.

A partir de 1790, Caspar David suit les cours de dessin de Johann Gottfried Quistorp, professeur à l’université de Greifswald, qui emmenait ses élèves dessiner sur le motif dans la nature. C’est avec Quistorp que Friedrich découvre le peintre allemand Adam Elsheimer (1578-1610), qui utilisait beaucoup le paysage nocturne en arrière-plan de ses sujets religieux. Il étudie également la littérature et l’esthétique avec le professeur suédois Thomas Thorild.

En 1794, Caspar David part étudier au Danemark, à la prestigieuse Académie royale de Copenhague. L’enseignement pratique est orienté vers le dessin et le moulage de sculptures antiques, mais assez peu vers la peinture. Cependant, la vie à Copenhague permet d’accéder à la Galerie royale qui possède une riche collection de peintures hollandaises du 17e siècle.

Au printemps 1798, Friedrich revient brièvement à Greifswald, puis s’installe à Dresde en Saxe, ville qu’il ne quittera plus que pour des voyages assez nombreux. C’est probablement sur la recommandation de son ancien professeur de dessin, Johann Gottfried Quistorp, que Friedrich choisit Dresde. La ville était en effet un centre artistique important. Il commence sa carrière par le dessin au crayon, à l’encre et à la sépia (encre de seiche) et réalise également des aquarelles. Ses dessins font l’objet de gravures sur cuivre (à l’acide nitrique, dit eau-forte à l’époque) ou sur bois en vue de la vente d’estampes. Ses sujets de prédilection sont des paysages recomposés en atelier à partir de croquis pris sur le vif.

A partir de 1801, Friedrich entre dans une période dépressive et une tentative de suicide pourrait avoir eu lieu à une date mal connue. En 1803-1804, sa production est presque au point mort. Cette crise existentielle aurait pu être exacerbée par un amour malheureux. Les biographes évoquent une possibilité : Julia Stoye, la belle-sœur de son frère Johann, dont Friedrich avait dessiné le portrait en robe de mariée en 1804.

En 1805, à l’âge de 31 ans, Friedrich connaît sa première grande réussite artistique. Il reçoit le premier prix du concours de Weimar, organisé par Goethe en personne, pour deux dessins : Pèlerinage au coucher du soleil et Soir d'automne au bord du lac.

A l’exception de quelques réalisations dont l’attribution est incertaine, les premières peintures à l’huile datent de 1807. Le Retable de Tetschen (1807-1808) reçoit un accueil plutôt négatif de la critique car il apparaissait présomptueux d’investir le paysage d’une dimension religieuse. Mais le tableau est défendu par tous les amis du peintre et obtient une publicité importante.

La mort de sa sœur Dorothea en 1808 et celle de son père en 1809 atteignent durement Friedrich. Le caractère désespéré du Moine au bord de la mer et de L’abbaye dans une forêt de chênes est le résultat de l’état d’esprit du peintre à cette époque. Mais, bien évidemment, ce sont les émotions profondes qui suscitent les grandes œuvres. Présentés à l’exposition de l’Académie de Berlin en 1810, les deux tableaux sont acquis par le roi de Prusse à l’instigation du prince héritier prussien Frederick William. Le 12 novembre 1810, Caspar David Friedrich devient membre de l’Académie de Berlin.

Commence alors la période production la plus intense de l’artiste. La peinture de Friedrich peut parfois adopter une tonalité nationaliste. Depuis la bataille d’Iéna en 1806, le royaume de Saxe était sous domination napoléonienne. Frédéric-Auguste Ier, roi de Saxe de 1806 à 1827, était fidèle à Napoléon. Mais Friedrich, comme beaucoup d’autres artistes de Dresde, se considérait comme un patriote anti-français. Il demanda cependant la citoyenneté saxonne et l’obtint en 1816, puis devint membre de l’académie de Dresde.

Le 21 janvier 1818, Friedrich épouse Caroline Boomer (1793-1847), âgée de vingt-cinq ans (il en a quarante-quatre), fille d’un teinturier de Dresde. Trois enfants naîtront de cette union. Le peintre et son épouse s’installent à Dresde dans un grand appartement au bord de l’Elbe, situé dans le même bâtiment que celui du peintre romantique Johan Christian Clausen Dahl (1788-1857), le plus proche ami de Friedrich. Ce mariage aura une certaine influence sur sa peinture. Il éclaircit sa palette et accorde plus de place aux figures humaines.

La réputation internationale de l’artiste atteint la Russie. Le Grand-duc Nicolas Pavlovitch (1796-1855), qui deviendra le tsar Nicolas 1er en 1825, lui rend visite dans son atelier en 1820, accompagné de son épouse Alexandra Feodorovna, qui appréciait particulièrement les œuvres de Friedrich. La famille impériale russe devint un client régulier du peintre pendant de nombreuses années.

Au début de la décennie 1830, la production de l’artiste est toujours importante, mais le 26 juin 1835 il subit un accident vasculaire cérébral qui le paralyse partiellement. Il fait alors un séjour à vocation rééducative dans la station thermale de Teplitz (actuellement en République Tchèque). Malgré des difficultés persistantes, il tente de peindre à nouveau à l’huile après cette cure. Il y parviendra encore en 1835-1836, mais se limitera ensuite aux dessins. Au cours de la dernière année de sa vie, il est incapable de travailler. Le médecin et peintre Carl Gustav Carus (1789-1869) et Caroline Bardua (1781-1864), également peintre, entourent le malade. Caspar David Friedrich meurt le 7 mai 1840, à l’âge de soixante-cinq ans.

L’œuvre, dans sa totalité, témoigne de la nécessité intérieure d’investir la nature d’une dimension spirituelle. A la nature raisonnable des classiques, idéalisation de l’environnement humain, les romantiques opposent la nature en tant qu’expression de l’intériorité. Les paysages de Friedrich représentent donc sa perception singulière d’une nature porteuse de symboles qu’il s’agit de dévoiler. Les rivages nocturnes éclairés par la lune, les forêts envahies par la brume de laquelle émerge parfois une ruine ou une petite figure humaine, les personnages vus de dos relèvent d’une symbolique de la révélation. En perçant les mystères d’un simple paysage, c’est probablement la révélation divine que cherchait l’artiste. Ainsi, le paysage est considéré comme sublime, parce qu’il permet de conjuguer l’indicible grandeur de l’espace naturel et la spiritualité du moi profond.

Friedrich connut une célébrité internationale de son vivant mais fut largement oublié après sa mort. Déjà, à la fin de la vie du peintre, la peinture de paysage évoluait vers le réalisme (Constable en Angleterre, école de Barbizon en France). Cette tendance ne fera que s’accentuer avec l’impressionnisme. Le paysage romantique et sa conception symbolique de la nature étaient donc passés de mode. Il faudra attendre le début du 20e siècle pour que cet immense artiste soit considéré comme l’un des plus grands paysagistes du 19e siècle.

Carl Joseph Begas

Carl Joseph Begas, né le 30 septembre 1794 à Heinsberg et mort le 24 novembre 1854 à Berlin, est un peintre allemand qui descend d'une famille huguenote.

Il fait son apprentissage à Cologne et à Bonn et se rend à Paris pendant l'année 1813 pour étudier dans l'atelier de Gros. L'année suivante il est appelé à Berlin et reçoit une bourse du roi Frédéric-Guillaume III. Il fait un voyage en Italie en 1822 et fait partie du groupe des Nazaréens. C'est à cette époque qu'il signe désormais Begas, forme plus germanique que Begasse, et qu'il est admis à l'Académie des arts de Berlin. Il en est nommé professeur en 1826. On compte parmi ses élèves Frédérique O'Connell, connue alors sous son nom de jeune fille Émilie-Auguste Miethe.

Il évolue ensuite vers le mouvement romantique de Düsseldorf et devient l'un des représentants les plus significatifs du romantisme pictural. En plus de sujets historiques, il peint de plus en plus des portraits.

Frédéric-Guillaume IV le nomme peintre de la cour en 1846. Ses quatre fils seront aussi artistes: le peintre et sculpteur Reinhold Begas(1831-1911), le sculpteur Carl Begas (1845-1916), le peintre Oskar Begas (1828-1883) et Adalbert Begas.

Friedrich Lange

Friedrich Lange (1834–1875) était un peintre d'histoire allemand et membre du mouvement nazaréen.


Carl Spitzweg

Dans ses peintures, il caricaturise les aspirations de la petite bourgeoisie et se tourne de plus en plus vers la peinture de paysage, où les personnages ne sont que des fioritures drôles.

Carl Spitzweg est un poète et peintre allemand romantique, né le 5 février 1808 à Unterpfaffenhofen, quartier de Germering près de Munich, et mort le 23 septembre 1885 à Munich. Il est considéré comme l'un des représentants majeurs de la période Biedermeier.

Carl Spitzweg a étudié en pharmacie et en peinture en tant qu’autodidacte. Spitzweg lui-même est issu de la haute bourgeoisie.

L'œuvre de Spitzweg, cependant, bien que son œuvre ultérieure soit plus proche de l'impressionnisme, est attribuée au romantisme tardif. Spitzweg décède à Munich le 23 septembre 1885.

Salzbourg Musée Carolino-Augusteum

La promenade du Dimanche

Le tableau dépeint une famille de bourgeois qui arpentent la campagne en se protégeant du soleil. On y voit ce Monsieur si content de lui et l'enfant au filet à papillon. Ces personnages font penser aux personnages de Jane Austen dont la plume n'était pas tendre non plus dans les portraits qu'elle faisait de la société qu'elle connaissait bien.